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Chapter 83 - Arc 5 – Épisode 2 : Échauffourée.

L'homme à la fronde continue de courir, traumatisé par ce qu'il a balancé sur Rajik. L'effroi qui l'anime lui glisse une pensée bien tordue, reposant sur aucun élément solide : il se dit qu'il a peut-être été repéré à cause de cet étrange pouvoir qui l'accable et que, si cette thèse se vérifie, le quartier général des Shirenais a sommé quelqu'un de le tuer. Quelques instants plus tard, il pénètre dans un autre village. Personne ne le remarque. Tant mieux ! En se promenant un peu, l'esprit plus apaisé, il trouve un bar. Il entre et se dirige directement vers le comptoir.

« Bonjour, noble inconnu. Vous désirez quelque chose ?

- Une bouteille s'il vous plaît. La moins chère si possible.

- De suite monsieur. Trente fairos. »

L'inconnu sort son dû, récupère sa commande avant de s'installer à une table. Le serveur vient lui déposer un verre. Il sort sa fronde un peu après et la pose sur la table, croyant qu'il est à l'abri de toute perturbation. Vient alors sa première gorgée. Le peu d'alcool présent ainsi dans son corps commence déjà à agir. Poussé par ce dernier, il regarde sa fronde. Puis, au bout de quelques secondes, il se décide à la ranger. Serait-ce une forme de déni de l'élément qui dort en lui ? Seconde gorgée, plus prononcée que la précédente. Il regarde son verre et le fait tourner un peu. Soudain, la porte de l'entrée est violemment arrachée vers l'intérieur, rompant totalement la tranquillité des lieux. Korit et Tekina débarquent en trombes. Trop focalisé sur sa boisson du moment, l'inconnu ne les remarque pas. La sœur s'installe à une table à côté de lui. Korit va au comptoir.

« Bonjour. Vous désirez quelque chose ? amorce le gérant des lieux avec un calme olympien, malgré leur acte.

- Une bouteille de votre meilleur pinard et que ça chauffe !

- Quarante fairos.

- Que viens-tu de dire ?

- Je vous demande de […] »

Tout à coup, le frère place la paume de sa main droite à quelques centimètres à peine de son front.

« Sais-tu qui on est, vieil homme ?

- Pas du tout. Des Shirenais ? » répond-il avec sobriété.

Profondément insulté, Korit fait signe à sa partenaire de toujours de prononcer une formule pour le réduire en cendres. Les clients prennent peur, priant Faironne de tout cœur qu'un Shirenai vienne à leur rescousse au plus vite. Légèrement libéré de l'emprise du contenu de son verre, ce n'est qu'à ce moment-là que l'homme qui a confronté Rajik se rend compte de la situation. Craignant qu'il provoque malgré lui une catastrophe supplémentaire, il essaye de s'enfuir en reculant.

« Firaizer ! » prononce avec rage Korit.

Sa sœur tire un éclair qui frôle les cheveux du barman et détruit le meuble en bois juste derrière lui. Cette attaque terrifie les clients et choque l'inconnu. Ces gens sont capables de produire ça à volonté ?

« Elle ne te ratera pas la prochaine fois... Alors... Tu nous la donnes tout de suite ! »

Assez convaincu de leur détermination, le tenant des lieux n'ose plus les défier, préférant alors se plier à leur exigence. Korit saisit immédiatement sa bouteille.

« Et vous ! Pas un mot ! Vous ne nous avez jamais vu ! hurle-t-il en se tournant vers les spectateurs.

- Si on apprend que vous avez craché le morceau, on reviendra s'occuper de vous ! » complète la sœur.

Se passent plusieurs secondes de silence, témoins évidents de l'approbation par la peur.

« Rentrez vous bien ça dans le crâne, les sans pouvoirs. Partout où nous passons, nous sommes les patrons. » leur synthétise Tekina.

Korit la rejoint et s'installe à son tour. Le serveur leur donne deux verres d'un pas timide puis s'éloigne en reculant sans leur tourner le dos, de peur qu'il se prenne quoique ce soit de leur part. Malgré leur entrée en matière plus que discutable, l'homme à la fronde sent qu'il pourrait enfin comprendre ce qu'il se passe chez lui s'il passe du temps en leur compagnie. Comment les aborder ?

« Qu'est-ce qu'on fait ? » amorce le frère.

- J'en sais rien... Nous sommes tous seuls maintenant.

- Alors qu'eux ont un puissant allié... Le mieux c'est de les éviter pour le moment.

- Et continuer à s'améliorer.

- Tu crois qu'ils ont réussi à la détruire ?

- Personne ne sait comment elle est née. Donc personne ne sait aussi si un moyen existe pour la détruire.

- Si c'est vrai, elle doit être quelque part. On pourrait la retrouver et l'un de nous deux pourrait la mettre ?

- Tu délires là ?

- Ou lui trouver un autre hôte.

- Après ce qu'elle nous a fait, tu crois qu'on en a vraiment besoin ? »

Point certains de ce qu'ils avancent, tous les deux prennent une gorgée, histoire de s'éclairer les idées selon eux. Sans succès. Ils boivent une seconde fois.

« Si nous voulons venger Alnor, nous n'avons pas le choix. Nous devons nous renforcer pour qu'elle ne nous tue pas au cas où elle le déciderait. appuie Korit.

- Tu sembles tellement déterminé, frérot... Je t'avoue que ça me rend mal à l'aise. Y a pas d'autre option. Nous irons la rechercher. »

Afin de consolider leur engagement, ils font cogner leurs verres et prennent une troisième gorgée. Puis, ils regardent leur bouteille.

« Tu la finis ? demande-t-elle.

- Pas envie. On se casse ?

- Ouais. »

Ne voulant plus rester en présence de ceux qu'ils nomment les sans pouvoirs, certains de ce qu'ils avancent, ils se lèvent.Les clients, toujours pris d'effroi, ne peuvent s'empêcher de les fixer du regard.

« Firaizer. » prononce le Zigrik.

Sa sœur explose la bouteille avec un éclair, dernier éclat de frayeur chez leurs spectateurs du jour et nouvelle preuve de la maîtrise chez eux pour l'inconnu. Ce dernier se met à les suivre.

« Où est-ce qu'on pourrait s'améliorer ? demande Tekina.

- Ils sont tous devenus incroyablement forts avant leur fichu tournoi. Si on pouvait développer la même technique qu'eux, et dans les quatre éléments, t'imagines la puissance ?

- Totalement... Tu te souviens des histoires que maman nous racontait ?

- Ouais... Elle parlait d'un volcan... D'un glacier aussi.

- On pourrait commencer à les chercher. Y a peut-être un truc là-bas. »

Malgré le fait qu'il a tout entendu, l'inconnu ne comprend pas leur sujet de conversation. Cependant, leur quête de puissance pourrait lui être profitable. Soudain, une patrouille menée par Lyn entre dans le village.

« Il ne manquait plus qu'eux ! s'indigne Korit.

- Comment ils ont fait pour nous retrouver ?

- Bonjour messieurs-dames ! Votre attention s'il vous plaît ! » interpelle la Shirenai.

Les villageois qui ont échappé au fracas Zigrik stoppent leurs activités. Les clients du bar sortent.

« En raison d'un renouvellement de l'autorité Shirenai, nous venons parmi vous pour un avis de recherche. »

Elle tend une affiche, dessus figurent les noms du duo avec un portrait dessiné au fusain.

« Nous recherchons ces deux Zigriks de toute urgence ! Si vous les avez aperçu récemment, vous êtes invités à déposer vos témoignages à Kigen directement. »

Les clients, soupçonnant qu'ils s'agit bel et bien des deux garnements qui viennent de leur mettre un énorme coup de pression, s'approchent pour regarder l'affiche. De peur qu'elle soit grillée, la fratrie commence à s'en aller. Alors que Tekina sortait un sceau, une de leurs victimes les reconnaît.

« Ils sont là ! » signale-t-elle à vive voix.

La Shirenai se tourne immédiatement et les voit. Tout de suite, elle sort son arme.

« Hé vous là ! Plus un geste ! »

L'inconnu, intrigué par la situation, se demande pourquoi les Shirenais les pourchassent.

« Par Faironne, je vous arrête !

- Cours toujours ! lui répond Korit.

- En position ! »

Les trois membres de la patrouille dont elle a la charge sortent leurs armes. Les quatre Shirenais activent leurs auras en même temps.Les villageois, constatant que l'affrontement est inévitable, courent se mettre à l'abri. L'inconnu observe.

« On se les fait ? demande Korit à sa partenaire.

- Ouais, ça nous fera un bon entraînement.

- Leurs énergies ne sont pas très développées. Ça devrait bien se passer. »

Ils se mettent en garde. Lyn, avec ce qu'elle a pu observé lors du tournoi, sait ô combien ses adversaires peuvent être dangereux. Après la défaite du Kirioku, le maître-conseiller, suite à une mise à jour des personnes les plus recherchées de Faironne, lui délivra plus amples informations sur ces deux-là, grâce aux observations de Kenshiro et de Rai. Malgré le menace qui se tient devant elle, aucune peur, aucun frisson ne parcourent son corps. Au contraire ! Voilà le moment opportun de passer à la pratique. L'excitation qui l'anime la pousse à sourire. Totalement l'opposé pour ses accompagnants, plus préoccupés par la sécurité des vies autour d'eux. Afin de les rassurer, la femme Shirenai, avec sa main gauche dans le dos, comme pour passer un message, leur adresse plusieurs signes.

« Ne vous en faîtes pas. Je suis là. Allez-y. Montrez-leur de quoi vous êtes capables. »

Rassurés par ses paroles, les trois patrouilleurs s'avancent un peu.

« Dinker Onozal ! » hurlent-ils en même temps.

Grâce à cette formule, tranchant totalement de celles prononcées habituellement chez le peuple Shirenai, ils envoient simultanément trois vagues d'éléments différents : une de foudre, une d'eau et la dernière constituée de sable et de gravillons.Surpris par l'originalité de cet assaut, Korit et Tekina se séparent pour l'éviter. L'homme à la fronde est subjugué par un tel spectacle.

« Okwé Iyawerel ! Ilwaï Zinaé Idewar ! »

Sa sœur tire depuis sa main droite un morceau de glace et une pierre en granite depuis l'autre. Cette réponse surprend le trio de patrouilleurs, ignorants comment la contrer. Soudain, la lame de Lyn s'enflamme.

« Ijeteréfaï ! »

Grâce à un vif jet de feu qu'elle produit, la pyromancienne fait fondre en un clin le morceau de glace et pulvérise l'autre attaque.

« Ne vous laissez pas déstabiliser ! Je vous avais pourtant prévenu sur leurs capacités ! Ressaisissez-vous ! »

De nouveau galvanisés, les soldats dévoilent leurs auras. L'homme à la fronde électrique, ébahi d'une telle débauche de puissance, se demande jusqu'où ils peuvent aller.

« Dinker Onozal ! »

L'assaut fonce à vive allure vers la Zigrik.

« Frérot !

- Tilikoyon ! »

Grâce à une habile manipulation de l'énergie neutre présente dans l'air entre lui et l'attaque, il l'attire à lui d'un seul coup, protégeant ainsi sa chère sœur. Puis, au tout dernier moment, en utilisant le même procédé, il subdivise l'assemblage d'ondes en trois et les dévie. Ces dernières détruisent certains éléments du décor présent derrière eux. Après avoir dénoté l'absence évidente d'armes blanches chez les deux perturbateurs, l'inconnu s'étonne qu'ils utilisent une source de puissance qu'il connaît bien. De même pour le dernier mot employé par Korit. Cet exemple renforce une étrange hypothèse qu'il avait forgé dans son esprit bien avant sa rencontre avec Rajik.Il est donc possible d'aller plus loin ! Après s'être accordés par un mouvement de tête, Tekina et son frère se replacent.

« Attention ! Ils préparent quelque chose ! » avertit Lyn.

L'aura commune des Zigriks surgit subitement. Les patrouilleurs, les quelques villageois qui ne sont pas allés se planquer malgré tout ça et l'inconnu sont sidérés par ce qu'ils voient. Voir la peur s'emparer des trois soldats réjouit la fratrie au plus haut point.

« Qu'y a-t-il ? amorce Korit avec un son sarcastique.

- Vous n'osez plus attaquer ?

- On vous impressionne déjà trop ?

- Ne vous laissez pas intimider ! » insiste Lyn avant qu'elle déploie sa manifestation énergétique.

La force qui se tient à leurs côtés permet aux patrouilleurs de reprendre un peu du poil de la bête. Ainsi, ils augmentent leurs auras respectives et chargent leurs attaques.

« Dinker Onozal ! » hurlent-ils une dernière fois.

Alors que la triple attaque élémentaire allait atteindre l'aura des Zigriks, celle-ci s'évapore subitement, laissant bouche bée ses auteurs.

« Moker ! »

Le duo se met à tourner sur lui-même. Une tornade se forme et les enveloppe. Le décor en bois et les villageois sont soufflés et éparpillés. Les patrouilleurs sont éjectés avec une facilité déconcertante. Seuls l'inconnu, qui s'était mis à couvert, dont les pieds avaient touché du métal et s'y sont collés sans qu'il ne s'en aperçoive, ainsi que Lyn, qui a réussi à s'agripper à un pic en métal, restent. Ce n'est qu'après plusieurs secondes que les Zigriks ressentent la présence de la Shirenai.

« Toujours debout ? »

Pour répondre à leur pitoyable provocation, elle amplifie son aura. Ce qui fait fondre un peu le pic en métal et lui permet de faire face au vent.

« Comme vous pouvez le voir... Oui. »

Un bref coup d'œil autour d'elle pour se rendre compte du désastre qu'ils ont généré. Tout a été soufflé. Tout ce qui constituait la vie de ces gens. Ils n'ont réellement aucun scrupule.

« Patrouilleuse ! Transmets ça à tes complices ! Le duo que nous formons compte bien revenir en plein jour ! Nous reviendrons vous botter le cul ! Nous reviendrons détruire Kigen au nom de notre cousin Alnor ! » hurlent-ils.

Pour répondre à leur menace plus qu'équivoque, la lame de la seule représentante de l'armée de Kigen encore debout s'embrase. Lyn vise la tornade avec son arme un instant et la fait tournoyer. Plus elle prend de la vitesse, plus le feu s'accumule sur le tranchant.

« Ne nous sous-estimez pas ! »

Juste après sa phrase, elle prend une posture inhabituelle pour un Shirenai : jambe droite en avant, dos courbé, épée en arrière tenue dans sa main gauche. Une aura rouge flamboyante envahit son corps. Voilà l'occasion tant attendu de tester une nouvelle technique, totalement issue de son imagination et des connaissances spécifiques du Continent du Sud.Démarre alors une étrange chorégraphie à base de mouvements plus amples que ceux employés par Kenshiro. Le duo reste déconcerté par cette manœuvre, ignorant totalement ce qui s'apprête à les attaquer.

« Lantaréfaï ! »

Puis, elle accélère subitement sa cadence. Soudain, tout en bougeant, elle tire des boules de feu qui percutent la tornade et la déstabilise. Surpris, le duo de Zigriks ne réagit pas tout de suite. L'assaut persiste et s'accentue. La formation venteuse adverse est sur le point de disparaître. Si seulement le maître-conseiller pouvait assister à ça !

« Il faut arrêter notre sort ou c'est elle qui nous sortira ! » propose Korit sous la panique.

La fratrie met fin à leur création. Lyn arrête sa danse. L'aura commune du duo a disparu aussi.

« Quelle grâce... avoue l'inconnu à voix basse.

- Elle est plus forte qu'on le pensait. » affirme Tekina.

Cette femme parvient à tenir à une contre deux. Quelle puissance ! C'est incroyable ! Manier un élément avec autant de prestance et de détermination est admirable pour le spectateur.

« Bon... Y a qu'un moyen de l'avoir. » avance Korit.

Après un autre accord mutuel symbolisé par un mouvement de tête, ils joignent leurs mains. Pensant qu'ils vont répéter la même manœuvre, Lyn croit qu'ils ont complètement perdu l'esprit. La victoire est sienne ! Soudain, à la grande surprise de leur adversaire, au lieu d'obtenir leur manifestation énergétique habituelle, un halo bleu les recouvre.

« Olabambar Olaï ! »

Un gigantesque flux d'eau, produit en soutirant toute l'humidité des lieux, surgit d'un seul coup. Lyn n'a pas le temps de répliquer et se fait violemment éjectée au loin.L'inconnu en est choqué. Trois secondes plus tard, l'aura bleue disparaît. A cause de tout ce qu'ils ont envoyé, ils sont essoufflés.

« Pourquoi on s'est embêté à vouloir refaire le sort de la dernière fois ? s'étonne Korit.

- J'en sais rien.

- Il faudra nous recharger. »

Leur démonstration de force finit de convaincre l'homme à la fronde de leur demander d'intégrer leur groupe. Eux seuls à ses yeux seront aptes à l'aider à dompter la force qui l'a envahi. Ce qui avait construit son esprit et ses idées depuis son enfance, c'est du passé ! Le torse un peu bombé, il se dirige vers eux.

« Bon... Comme y a plus rien ici. On se casse ? propose Tekina.

- Oui.

- Attendez ! »

La sœur se retourne brusquement vers lui et le vise.

« T'es qui toi ?! »

Quand à Korit, il s'étonne que cet individu a pu résister à leurs déferlantes.

« Si t'es l'un des leurs, casse-toi ou on te fait ta fête !

- Non ! Je ne les connais pas ! Je ne vous veux pas de mal !

- Qu'est-ce que tu veux ? lui demande le frère.

- Est-ce que vous pourrez... M'apprendre à faire comme vous ? »

Cette étrange demande a de quoi les surprendre.

« Faut nous redire ça là. »

Pour tenter de les convaincre de sa bonne foi, il leur dévoile sa fronde. Par réflexe, Tekina menace de l'attaquer, heureusement freinée par son partenaire.

« Comment dire... Depuis quelques temps déjà, je suis capable... De tirer des éclairs avec ça. »

Cette maigre explication réussit presque à pousser la Zigrik à exploser de rire.

« Et comme j'ai vu que vous pouvez aussi tirer des trucs... Je me suis dit que vous pourriez m'aider. »

Au lieu de lui donner une réponse claire et nette sur le moment, la fratrie s'écarte.

« Tu crois qu'on peut lui faire confiance ? amorce Tekina.

- Il a réussi à résister à une de nos attaques... Il semble dire vrai.

- Tirer des éclairs avec un jouet... C'est ridicule.

- T'as raison... Et vu comment il est fringué, c'est pas un Shirenai. Qu'est-ce qu'on fait ?

- Essayons. Au pire, si c'est un piètre menteur, on trouvera un moyen de l'envoyer dans les bras de nos ennemis à notre place. »

Après s'être mis d'accord, les Zigriks reviennent auprès de lui.

« Tu peux venir. lui affirme Korit.

- Pour de vrai ?

- Oui. Sauf si tu penses que ta plaisanterie va trop loin.

- Croyez-moi. Tout ce que je vous ai dit est la stricte vérité.

- Nous verrons bien. Comment t'appelles-tu ?

- Je suis Calibak Duvi.

- Pourquoi t'as deux prénoms ?

- Non non. Ce n'est pas ça. Calibak est mon unique prénom. Duvi mon nom de famille. »

Les deux Zigriks ne parviennent pas à comprendre ce principe. Pour le nouveau venu, il s'étonne que ça n'existe pas dans le Continent Central.

« T'es vraiment louche toi. commente Korit.

- Vos prénoms du coup ?

- On t'les dira pas. répond du tac au tac la sœur.

- Pourquoi ?

- Tant qu'on sera pas surs de ce que t'es exactement, tu ne les auras pas.

- Et si on voit que t'es là pour nous tirer dans les pattes, on te bute. Compris ? rappelle-t-elle en se rapprochant brusquement de lui.

- Bon, ça sert à rien de rester plus longtemps ici. On se casse.

- On va où ?

- Tu nous suis. C'est tout. Dès qu'on est sûr d'être hors des Shirenais et des traîtres, on s'occupera de toi. »

Sur ces mots, ils partent ensemble. Malgré l'accueil peu chaleureux qu'il vient de recevoir, Calibak se sent plus rassuré. Des éléments de réponse quand à cette apparition brutale de la foudre en lui vont enfin se montrer. Pour la fratrie, ils espèrent qu'ils ne traînent pas un boulet avec eux, obligés de reporter leur quête pour récupérer le Kirioku à plus tard. Cet homme deviendra-t-il un acteur important pour servir leurs propres intérêts ou les précipitera-t-il dans leur chute ?