Le combat continue de faire rage entre les deux gardiens des ruines et ceux qui veulent absolument libérer le Kirioku de sa prison dimensionnelle, ignorant totalement qu'une autre énergie similaire s'y trouve aussi. Soudain, ils sentent que le sceau à perdre en intensité. En témoigne l'effacement temporaire de la barrière qui le caractérise. Le temps passe trop vite pour le duo de Zigriks.
« Frérot, je crois qu'on a pas toute la journée là... J'ai oublié de le charger complètement. T'as un plan ? » demande Tekina.
Il ne lui répond pas, trop focalisé à établir une stratégie de premier secours. Quelle serait la bonne solution à appliquer ? En face se dressent deux hommes tous les deux aptes à combattre au corps-à-corps. Seul le Shirenai sait attaquer à distance.
« Parce que là, franchement, j'en sais rien. »
L'angoisse de sa soeur casse progressivement sa réflexion. Du côté des gardiens, Kenshiro s'aperçoit également que les deux intrus n'ont pas l'air d'être totalement coordonnés. Son argument : si le contraite était vrai, ils auraient déjà enchaînée. Or, là, ils ont l'air un peu perdus. Autre détail assez important, aucun Obujepawa apparent. Auraient-ils employé le même procédé qu'Endalia.
« Frérot ? Dis, t'as un plan ?
- Mais merde, est-ce que tu peux la fermer un instant ?! On en serait pas là sinon tu avais tout vérifié !
- Pardon... C'est que, avec ce qu'on a vu dans leur rendez-vous de branquignoles, j'ai peur de finir comme leur copain d'eau. J'ai pas envie de finir encastrée dans des roches !
- Arrête de paniquer. C'est comme ça qu'ils pourront facilement nous dégommer. Récapitulions ce qu'on sait d'eux. Les figer ne sert à rien. Le Shirenai tout comme ce minus peuvent briser notre sceau d'immobilisation.
- Avec l'énergie contenue dans celui donnée par notre cheffe, on pourrait les battre sans problème, non ?
- Tu oublies que nous en avons besoin pour délivrer l'énergie noire. Si nous retournons la voir et que, par malheur, elle remarque qu'il n'y en a plus beaucoup, j'ai réellement peur de ce qu'elle pourrait faire avec nos corps.
- Oh… Rien qu'à l'idée, ça me donne déjà envie de vomir… Heureusement que tu es là frérot. Bon. Qu'est-ce qu'on fait ? »
Korit, à cause de la perte de sang froid évidente de sa sœur trop fébrile lorsqu'une telle difficulté se dresse ainsi devant elle, ne trouve encore aucune réponse à fournir sur le moment, pour le plus grand bonheur de leurs adversaires du jour. Le Shirenai de foudre remarque que son apprenti, par le sourire qu'il arbore, est tout excité à l'idée que, depuis tout ce temps, il va enfin combattre quelqu'un d'autre. Son enthousiasme exacerbée risque de compliquer les choses.
« Nous devons les empêcher de rouvrir la faille. Même si nous ne savons pas comment ils vont faire pour y arriver. rappelle Kenshiro à son disciple, histoire de ramener chez lui une approche plus structurée sur de l'intellect que sur des ardeurs instinctives.
- Moi tant qu'il y a de la castagne, je suis partant.
- Garde bien en mémoire que nous devons les dissuader de s'approcher des ruines quoiqu'il arrive. Une fois ce sceau dissipé, le maître-conseiller Tencubo sentira nos forces et déduira vite que quelque chose se passe ici. Ces deux-là seront en position d'infériorité. Même si ce n'est pas eux qu'on attendait, nous avons le devoir de contrer quiconque s'intéressant à ces ruines. Nous ignorons qui de Rai ou de l'énergie noire en sortira si nous échouons.
- Ne parlez pas de malheur ! Si ça arrive, ce sera lui et pas l'autre allumée. »
Sa petite insulte pique au vif et vexe son maître.
« Pardon.
- Pitié. S'il y a bien une mission qu'il ne faut pas rater, c'est celle-là. Je t'en prie, reste concentré. »
Aucun des deux camps ne semble vouloir engager le combat. Ce qui leur donne encore plus de temps pour déceler la faille chez l'autre.
« Personne d'autre ne peut venir nous déranger. Nous ne sommes pas obligés de les tuer. Car l'énergie noire pourra largement s'en charger. affirme Korit.
- J'aimerai quand même leur casser la gueule, surtout après la branlée que je me suis prise à leur tournoi de bras cassés. Gelons le minus.
- Séparons-les d'abord. Et le moment venu, tu fonces sur notre cible. »
Le duo de Zigriks prend position en premier, Korit légèrement devant. Tous les deux invoquent leurs auras multicolores. Les mains du frère s'enflamment. C'est à ce moment-là que Kenshiro se demande où peuvent bien être leurs Obujepawas. En effet, l'aptitude de matérialiser leurs énergies sans pour autant éveiller quelconque symptôme d'un Kuwanoren est très suspecte.
« Gibaréfaï ! »
Korit projette une onde enflammée vers leurs adversaires.
« Icalaraï ! »
Le mercenaire de foudre se déplace si vite face à l'onde qu'on croirait être témoin d'une téléportation, la bloquant avec sa lame électrifiée tenue dans sa main droite. De l'autre, il fait signe à son disciple d'attaquer. Ce dernier concentre immédiatement du ki dans ses jambes.
« Zéréyon ! »
Le Kiyuza fonce vers le duo, tout en prenant des appuis de plus en plus précis, et saute grâce à une propulsion d'énergie par dessus l'onde, tout en chargeant un poing.
« Gibar Ilwaï ! »
Passant d'une température extrême à l'autre en une fraction de seconde, une vague de froid est créée. Par réflexe, Rajik passe en position défensive. Malheureusement, lorsqu'il se la prend, ses bras sont gelés. Le Shirenai active son aura et disperse l'onde de feu. Il disparaît juste après pour récupérer son disciple.
« J'y... J'y arrive pas ! »
Trop affairé à tenter de libérer son disciple, tous les deus ignorent que la Zigrik est en position de tir.
« Bokfar... »
Les mains de Tekina alternent successivement les quatre éléments. Le signal si particulier qui s'en dégage assaille les oreilles du sabreur.
« Fayro... »
Kenshiro se met en garde. L'aura de Tekina explose.
« Naï ! »
Plusieurs projectiles d'éléments différents sont balancés vers eux. Le Shirenai se téléporte devant, déviant les projectiles de feu et de foudre et éclatant ceux de glace et pare ceux de terre. Afin de briser la résistance qu'il leur impose, elle augmente la cadence des tirs. Kenshiro recule légèrement.
« Cède ! » hurle-t-elle à plusieurs reprises.
Le Kiyuza est toujours en train d'essayer de casser la glace qui bloque ses bras. S'apercevant que la situation devient trop critique, les yeux du sabreur émettent de l'électricité.
« Kuwanorai ! »
Son aura explose. Des lignes jaunes translucides parcourent ses bras et son visage. Ses yeux brillent d'un bleu néon. Son aura bloque les projectiles fraîchement tirés. Il range son arme d'une main.
« Pas ça ! » crie Tekina sous la panique.
« Calme toi, soeurette. Si nous relachons la pression, il sera dans la capacité de répliquer direct et de nous rétamer. C'est pas ce que tu veux, n'est-ce pas ? Tu sais pourquoi nous sommes là. Alors, continue à tirer ! »
Malgré le stress provoqué par l'apparition brutale du Kuwanoren ennemi, motivée par son frère, les projectiles qu'elle persiste à produire s'agglutinent sur sa manifestation physique d'énergie, continuant à les bloquer.
« Dépêche-toi Rajik ! Si je l'utilise trop longtemps, je vais en subir les conséquences ! Surtout que leurs attaques sont puissantes ! Je suis obligé de l'utiliser à fond ! Je ne tiendrais pas longtemps comme ça ! »
Son partenaire se débat comme il peut pour se libérer. Soudain, le sceau qui les isolait du reste de Faironne commence à disparaître.
« Rajik ! Maintenant ! »
Il concentre son ki dans ses bras et force. La spirale du dessin atypique qui apparaît sur le haut de son torse brille intensément. L'électricité commence à tétaniser le corps de Kenshiro.
« Aide-moi frérot ! »
Aussitôt, Korit pose une main sur elle. Leurs deux auras s'unissent. Les projectiles coincés sur l'aura grossissent d'un seul coup, commençant alors à la compresser. Tekina met fin à sa salve. D'un bref mouvement de tête, le frère et le sœur se mettent d'accord.
« Djonicalar ! »
L'ancienne victime de Daigaku et Aritsune fait exploser son aura une expulser tous les projectiles. Il redevient normal. Mais ses muscles sont tétanisés à cause du Kuwanoren. Les deux Zigriks joignent leurs mains.
« Moker ! » crient-ils simultanément.
Une énorme bourrasque assaille le sabreur qui résiste du mieux qu'il peut. Rajik subit aussi leur sort commun et s'accroche grâce à du ki qu'il concentre en grande quantité dans ses membres inférieurs.
« Ils tentent de nous éjecter ! Il faut tenir ! »
Malheureusement pour les gardiens des ruines, le vent se renforce de plus en plus et, par conséquent, les repousse de plus en plus. En guise de derniers recours, le Shirenai réactive son aura difficilement. Cependant, ses muscles encore tétanisés le freinent. Sentant que la victoire est à leur portée, les deux émissaires d'Endalia amplifient leur aura commune. Le vent se déchaîne. Rajik, incapable d'en contenir plus, est emporté, soufflé dans le décor. Il disparaît de la vue de tous.
« Non !
- A ton tour ! » hurlent les deux Zigriks.
Le duo engage plus de puissance. Le dernier protecteur encore debout se force tellement que des éclairs sont expulsés de son corps. Ses pupilles disparaissent.
« Je ne vous laisserai pas faire !
- Abandonne ! »
Au delà de ses limites, ses muscles subissent une pression plus importante.
« Nous allons ramener l'énergie noire ! »
Distrait par l'évocation du Kirioku et par la dernière image qu'il a de Fraya encore libre de toute influence à la cité Kiyuza, Kenshiro ne trouve plus la force de résister. Il est décollé du sol avant de se faire emporter à son son tour. Quelques secondes après, le duo de Zigriks met fin à toute manifestation physique de leurs énergies.
« Nous... L'avons fait. se réjouit Tekina, bien essoufflée par tous les efforts qu'elle a du engager avec son frère.
- Oui... Activons vite ce sceau ! » lui répond-il avant de sortir le sceau donné par l'invocatrice.
Ils se dirigent, bras dessus, bras dessous, vers les ruines. Ils s'arrêtent à une vingtaine de mètres environ devant, posent le sceau au sol et tendent les mains vers lui.
« Vumelyon ! »
L'énergie contenue dans le sceau se révèle, brillant au fur et à mesure que l'énergie contenue à l'intérieur depuis le tournoi se libère. Le parchemin se met à léviter devant le duo et se tourne vers les ruines. Le ki emprisonné dans les ruines se matérialise.
« Son truc fonctionne ! » se réjouit Tekina.
Le sceau de suppression énergétique utilisé au début de leur confrontation avec Kenshiro et Rajik faiblit.
« Nous devons nous dépêcher ! Notre brouilleur énergétique va disparaître ! Et avec toute cette énergie qui se lève, tous les Shirenais débarqueront à l'instant ! »
L'énergie des ruines se manifeste devant eux sous la forme de petites lumières. Quand au sceau présent sur le parchemin que leur a confié l'invocatrice, il est au maximum de sa luminosité.
« Itiwer Silbokyon ! »
Grâce à cette formule, il se décolle du parchemin et vient se poser sur les ruines. Cela crée une aura grise gigantesque qui souffle un peu le duo. Une fissure dimensionnelle se forme devant eux, la même que celle créèrent les anciens conseillers. Son apparition fait comprendre que les deux Zigriks ont réussi. Ailleurs dans Faironne, Daigaku et Aritsune en ressentent l'ouverture, via l'apparition furtive dans leurs esprits du symbole de l'œil unique inversé qui avait assailli Rajik et Fraya par le passé.
« Quelqu'un a réactivé les ruines ! s'étonne le premier.
- Impossible ! »
Cet évènement inattendu les frustre au plus haut point que tous les deux dégagent une aura similaire à celle de l'apprenti de Kenshiro.
« Elles vont revenir !
- A part nous, personne n'est capable d'utiliser les ruines du temple du grand Ki-Ramen !
- Merde ! » s'insurge Daigaku.
Afin d'évacuer tout son venin, notamment causé par l'avis tranché qu'a Ki-Igno envers les actes du plus grand Kiyuza de tous les temps, l'ancien conseiller, pulvérise via une bourrasque produite par son coup de poing, toute la végétation présente devant lui sur une centaine de mètres.
« Oh ! Du calme ! Nous énerver donnera raison à ce vieux croûton. Nous ignorons qui a pu briser notre sceau. Pas les Shirenais, ils n'en savent rien. Ni les Zigriks, ils sont bien trop stupides pour en comprendre la complexité. Encore moins un de nos frères, nous avons été les disciples privilégiés du vieux. Nous sommes contraints de reporter notre plan pour plus tard. propose son homologue.
- Mais les énergies issues de l'Interdit sont de retour ! Avec leurs présences dans Faironne, tout va se transformer en un véritable chaos, comme ce qu'il s'est produit il y a deux siècles ! Je ne veux pas que ça se répète ! Quitte à réparer l'erreur du grand Ki-Ramen, malgré le respect que nous lui témoignons, Aritsune, je t'en prie, nous devons faire quelque chose !
- Elles s'affaibliront à force de se battre entre elles.
- Mais ça risque de détruire Faironne !
- C'est un risque à courir... Nous frapperons le moment venu. Recrutons des êtres dignes d'être des nôtres et accumulons ce qu'on peut. Si la situation s'aggrave trop, nous serons obligés d'intervenir.
- D'accord... Ce n'est pas comme ça que ça devait se passer mais bon. » lui accorde un peu à contre cœur son confrère Kiyuza.
Ainsi, ils reprennent le cours de leur quête, avec une grande frustration en bouche. Depuis la faille, des flammes noires surgissent et attaquent la végétation présente à proximité. Les deux Zigriks sont ébahis devant un tel spectacle de destruction. La légende de l'énergie noire existait donc bel et bien. Ils vont pouvoir poursuivre l'œuvre de leur regretté cousin Alnor. Soudain, une sphère noire très dense en est violemment expulsée, projetée bien loin des ruines. La force incommensurable qu'elle renferme ne peut signifier qu'une chose : c'est le Kirioku en personne.
« Elle nous a échappé ! Merde ! Pourquoi elle n'est pas venue devant nous ?! On l'a libéré quand même ! souligne de vive voix Tekina.
- Peut-être qu'Endalia voulait aussi qu'on la lui ramène ! Je n'ai pas envie qu'on se fasse rouster !
- Ouais... J'ai pas envie de finir en une des invocations. Tu crois qu'elle fait comment ? Elle tue avant ou après ?
- Pas le temps de réfléchir à ça, nous devons vite la retrouver ! Faut pas laisser l'opportunité à ces ordures de l'enfermer de nouveau ! Ça nous a demandé beaucoup trop d'efforts et j'ai pas envie de recommencer ! »
Ils quittent précipitamment les lieux, laissant derrière eux le parchemin qui a servi à sa libération. Soudain, une autre sphère très lumineuse sort de la faille et part dans la direction opposée à celle qu'a prise la sphère noire. L'aura des ruines disparaît en un instant. Ailleurs, la première sphère atterrit, rasant les alentours. Après quelques instants, elle finit par se stabiliser. Après plusieurs secondes, elle prend l'apparence de Fraya, aura active. L'œil unique inversé revient sur son front. Elle ouvre les yeux et observe le décor autour d'elle.
« Oh... Ma chère petite Faironne... Ma chère petite proie... Que tu m'as manqué !... Ne t'en fais pas. Ta destruction approche à grands pas. Sa Majesté foulera tes cendres et les transformera pour qu'un nouveau monde émerge !... Bientôt, ton sacrifice sera compensé. Mon ami à l'énergie blanche et moi avons bien évolué. En attendant, sois patiente, veux-tu ? Et laisse-moi te fouler et te remodeler aux grès de mes envies. »
Un léger vent souffle. Après presque un an passé dans une dimension où l'unique son perçu ressemble à des percussions distordues, les bruits environnants caressent allégrement ses oreilles. Elle prend plusieurs respirations. A nouveau, l'air repasse dans ses poumons. L'enthousiasme qui l'accompagne émerveille l'entité du Kirioku. Elle inspecte ses bras et serre les poings plusieurs fois.
« Que ça fait du bien… » délivre-t-elle après un long soupir.
Le moment de tranquilité bien mérité une fois passé, il faut reprendre la mission pour laquelle elle a été assignée.
« J'ignore qui m'a ramené mais, en tout cas, bon travail à celui ou celle qui en est l'auteur… Pas de Shirenais pour m'accueillir ? Que c'est triste... Pour un retour aussi important, je m'attendais à un comité d'accueil digne de ce nom ! »
Elle passe plusieurs secondes à observer plus attentivement les environs, à détecter la moindre énergie qui pourrait lui plaire.
« Il n'y a que d'infimes énergies neutres endormies dans des êtres sans intérêt dans les parages. J'ignore si l'autre a réussi à sortir de la faille lui aussi. Si tel est le cas, il vaut mieux que je masque ma présence. »
Elle ferme les yeux un instant et parvient au bout de quelques respirations à éteindre son aura. Soudain, étant revenue à Faironne, un monde ne lui offrant pas la même aisance en terme de gestion de l'énergie, elle commence à subir le contre-coup du retour. Elle est prise de vertiges et titube légèrement.
« Il faut que je récupère après un tel combat... Toute cette puissance qui circulait en moi... Je ne pourrais pas la libérer avant un moment. Je dois impérativement reprendre des forces... »
Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle aperçoit une sorte de brume verte foncée au sol, des vapeurs bleues en l'air mélangées avec des traits jaunes, et une lumière rouge/orange sur des arbres et l'énergie neutre émise par quelques animaux présents aux alentours. C'est toujours mieux que rien. En allumant un feu noir dans sa main droite, elle parvient à rendre certaines énergies visibles, elle s'en saisit et les avale goulement.
« Que c'est fade... Je dois me contenter de ce que je trouve en attendant de me délecter de celles des Shirenais. J'en bave déjà. »
Ailleurs, dans un endroit plus boisé que celui où vient de débarquer le Kirioku, la sphère d'énergie blanche atterrit délicatement. Elle prend elle aussi forme humaine jusqu'à se réapproprier celle de Rai. Il ouvre les yeux et observe autour de lui. Comme sa sœur énergétique, il aperçoit lui aussi tous les éléments, lui confirmant ainsi qu'il est bel et bien de retour sur Faironne. Après un bref instant à profiter de l'état de bien-être que ça lui procure, contrairement au Kirioku cette fois, plein de questions assaillent l'esprit du porteur de l'Hoshaku. La première qui vient est : qui a bien pu rouvrir la faille ? L'urgence cependant reste de retrouver vite l'énergie noire avant qu'elle ne fasse de nouvelles victimes. Il ferme les yeux et se concentre pendant une dizaine de secondes.
« Je ne la ressens pas... Comment est-ce possible ? »
Concluant qu'elle a dû trouver un moyen de se cacher, il ne peut s'empêcher d'éprouver une énorme frustration. Avec son retour, ses amis sont de nouveau en danger. Rien que l'idée qu'elle puisse les tuer à tout instant élève en lui une intense rage. Le peu d'énergie dégagée par sa colère excite les éléments présents autour de lui. Un léger vent se lève. L'eau essaye de s'extirper du sol et un peu d'électricité se forme au-dessus de lui. Quand, tout à coup, il ressent les énergies de Rajik et Kenshiro.
« Ces forces... Je pourrais presque les toucher... Comment ont-ils fait pour s'être développés à ce point ? »
Malheureusement, il n'a plus de temps pour se pencher sur cette question qu'un affaiblissement soudain l'assaille. Comprenant qu'il a épuisé beaucoup d'énergie pour pouvoir emprunter l'ouverture vers Faironne, l'écart de développement entre les deux dimensions le pousse à se reposer. Il se dit également qu'il ne doit pas être le seul dans ce cas-là. En marchant un peu, l'influence de son artefact fait grossir quelques cailloux à proximité. De l'eau éclate un peu dans l'air.
« Mince... Vu que je ne suis plus là-bas, il faut impérativement que je sache me contrôler ici. Sinon je risque de créer autant de problèmes qu'elle. »
Il prend quelques respirations et reprend sa marche. Plus aucune amplification n'est provoquée. Alors qu'il pensait que plus rien n'arriverait, un vertige vient l'attaquer. Un autre effet du retour ? Afin d'y mettre un terme, il se pose contre un arbre et regarde un instant le ciel. En laissant aller ses pensées, il se souvient soudainement que, pendant leur affrontement dans cet étrange endroit, à plusieurs reprises, son ouïe fine fut perturbée par un son très étrange, distordu, discontinu et grave.
« Qu'est-ce que c'était ? »
L'affaiblissement dont il est la cible le reprend une nouvelle fois. Essayant à tout prix d'écarter les mauvaises pensées concernant la sécurité de ses amis, il laisse aller son esprit à l'émerveillement devant la beauté de la nature. Une telle splendeur, une telle richesse, il ne faut pas l'endommager. Avant de plonger dans une sieste plus que nécessaire, il encourage intérieurement ses amis de tenir le coup.