Rajik, allongé au sol, ouvre les yeux et se relève, les bras toujours piégés dans une glace très solide. Alors qu'il tentait une nouvelle fois de la briser, il aperçoit Kenshiro dans le ciel, inconscient et risquant une chute lourde. Pris par la détresse de la situation, il réactive son aura et saute en l'air grâce à une propulsion de ki. Pendant qu'il continue de progresser dans les airs, son énergie vient se focaliser sur son dessin. Quatre points et deux pétales viennent s'ajouter à ce dernier. Ce quifait exploser son aura et détruit la glace sur lui. Libéré, il attrape son maître et atterrit avec. Il l'allonge au sol. Le Kiyuza remarque le changement dans son aura.
« C'est quoi ça ? »
Cependant, la priorité étant de réveiller son maître, il ne remarque pas le changement physique qui s'est produit sur lui. Pour y arriver, il pose les mains sur son torse et lui injecte une onde de ki sur son corps comme s'il lui faisait un massage cardiaque.
« Kenshi ! Réveillez-vous ! Ne me laissez pas ! Maître Kenshi ! »
Pris de colère, il lui envoie une onde si puissante que le sol autour d'eux se craquelle. Une partie de celle-ci vient s'incruster dans le corps de Kenshiro sans que Rajik ne puisse le remarquer. Son aura disparaît quelques secondes après, mais pas son dessin. Il regarde le corps sans vie de celui qui lui a tout appris. Des larmes coulent le long de son visage.
« Maître... »
Pris de tristesse, il pose sa tête contre lui et se retient de pleurer davantage. Soudain, malgré ses efforts, un peu de liquide lacrimal lui échappe, réveillant Kenshiro sans qu'il ne s'en rende compte.
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« Maître... Non... Qu'est-ce que je vais devenir sans vous ? Je... Je suis désolé... Je ne suis jamais assez fort... Je... Je ne peux pas y croire...
- Croire quoi Rajik ? »
Surpris, il se retire d'un coup sec et le regarde de stupeur. Se rendant compte qu'il ne rêve pas, il le prend dans ses bras et recommence à pleurer comme une madeleine. A quelques détails près, il croirait revivre l'étreinte vécue avec Fraya. Sauf que là, vu la configuration, il ne sait pas comment réagir.
« J'ai cru vous avoir perdu ! Je m'en serais voulu à mort !
- Ne t'en fais plus. Je suis là.
- Que je suis heureux !! »
Kenshiro tente de bouger les bras. Sans succès.
« C'est bien ce que je pensais… Mon corps a subit les effets du Kuwanoren... Je n'arrive plus à bouger… Pire que ça, ils ont réussi à nous expulser des ruines. A l'instant où nous parlons, ils ont du réussir à libérer l'artefact noir.
- Si j'avais pu éclater cette glace plus tôt, j'aurais pu leur rentrer dedans ! Et ils n'auraient jamais pu le faire ! Qu'est-ce que je suis nul ! »
Soudain, le Shirenai remarque l'évolution du dessin de Rajik. Durant son séjour chez les Kiyuzas, lorsqu'il a voulu percer leurs secrets, on lui rapporta l'existence de ce qu'ils appellent des talents. Tous reposent sur une approche différente de la manipulation et du dosage de l'énergie neutre. Chacun d'eux arborent différents dessins ou symboles. En ce qui concerne celui de Rajik, il semble l'avoir déjà vu sans en être totalement convaincu.
« C'est quoi ça ?
- C'est apparu juste avant que je vous récupère. Vous savez ce que c'est ?
- On dirait quelque chose s'apparentant au talent de l'amplification. Cependant, je ne connais absolument pas la signification de cette fleur… »
Le terme qu'il vient d'évoquer, même s'il ne sait pas exactement sa signification, remplit de joie le cœur du Kiyuza. Cela signifie qu'il est encore loin d'avoir atteint ses limites. Aussitôt, il s'imagine une transformation semblable au célèbre Kuwanoren. Il dégagerait autant de charisme que son modèle.
« Nous devons alerter la base de toute urgence. Amène-moi à Yoru pour qu'il me soigne avant. Fais une accélération.
- Vous m'en croyez capable ? Vous savez, je ne suis pas aussi rapide que vous. Et si vous perdez connaissance, je ferai quoi ?
- Rajik, tu peux y arriver. J'en suis sur. Rappelle-toi de toutes nos leçons. Dose bien ton ki. Ressens-le et relaches-le dès que tu t'en sens capable. Même si tu utilises beaucoup d'énergie, n'oublie pas qu'il pourra te venir en aide. »
Poussé par la confiance que lui accorde son maître, il le soulève, le porte sur son dos et focalise tout son ki dans ses jambes.
« Zéréyon ! »
Grâce à la libération soudaine d'énergie, il fonce à très vive allure, emportant son mentor sur lui. Pendant le trajet, il réalise la réussite de son élève mais n'ose pas le lui dire. Après tout, le meilleur moyen est qu'il s'en rende compte tout seul. Quelques instants plus tard, au refuge de Yoru, alors qu'il concoctait bon nombre de remèdes divers et variés, quelqu'un cogne à la porte.
« Endalia, vas voir qui est là, je t'en prie. Je suis assez occupé sur une formule parvenue dans l'un de mes rêves. ordonne l'ancien disciple de Kigzir.
- Oui... J'y vais... répond-elle, la voix blasée.
- Avec plus de motivation, s'il te plaît.
- Oui ! Oui ! J'y vais ! »
L'invocatrice obéit. Après un soupir dénotant encore son agacement et son ennui vis-à-vis de sa situation actuelle, elle se décide à ouvrir la porte. Elle découvre alors Rajik, essoufflé par l'accélération, avec Kenshiro sur le dos. Le dessin du Kiyuza, à cause de l'effort fourni, a disparu. Lorsqu'il découvre qui l'accueille, il ne peut s'empêcher de montrer les crocs.
« Ah... C'est toi... Qu'est-ce que tu veux ?
- Où est Yoru ?
- C'est pourquoi ?
- Je veux le voir ! C'est urgent !
- C'est pour[...] »
L'ignorant totalement, il la bouscule et rejoint son vieil ami.
« Par Faironne ! Que vous est-il arrivé ?
- Avant toute chose... Écoute moi... C'est... Important. Tu n'as rien ressenti ? parvient à dire Kenshiro malgré la douleur.
- Quoi ? J'ai équipé ma demeure d'un brouilleur entrée sortie d'énergie. Je ne peux ni ressentir ni être ressenti par quelconque être affilié à quelque énergie que ce soit. Cela me donne une tranquillité bien reposante et utile à mes recherches.
- D'accord alors... Tiens-toi bien... Ce que je vais te dire risque de te choquer.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Vous êtes dans un tel état ! Toi aussi Rajik ! Ton énergie a beaucoup baissé. Pose Kenshiro ici je te prie. »
Il obéit et s'assoie juste après. Endalia les observe discrètement.
« L'énergie noire est de retour. » lui déclare-t-il.
Dans un premier temps, le Zigrik n'ose pas y croire. Mais, en observant plus attentivement leur perte de forces, le doute qui l'habitait s'évapore. Évidemment, une telle nouvelle réjouit celle qui en est l'instigatrice.
« Rajik et moi avons intercepté deux personnes aux ruines.
- Les anciens conseillers ?
- Non... Deux Zigriks... L'un d'eux a participé au tournoi.
- Comment ça ? Il n'y avait que moi et l'invocatrice ! A moins que... Cet Akitmisu !
- Tu as deviné... J'ai su que c'était la même personne grâce à son aura... Cette Zigrik a réussi je ne sais comment à se procurer son apparence.
- Comment ont-ils fait pour rouvrir la faille ? Seuls les anciens locataires du Conseil étaient au courant !
- Ils ont du trouver un autre moyen.
- C'est une catastrophe !
- Attends... Ce n'est pas tout... Je ne peux pas l'affirmer à cent pour cent mais je pense fortement qu'elle n'est pas revenue seule. »
Cette affirmation surprend grandement la géomancienne. Son Yukito est de retour ?
« Ça ne peut être que Rai... » en déduit Yoru.
Soudain, Kenshiro ressent de fortes douleurs dans ses jambes.
« Vous avez trop utilisé le Kuwanoren à en juger votre état.
- Oui... Je n'avais pas le choix... Ces deux Zigriks avaient une puissance incroyable... Des auras multi-élémentaires.
- C'est ce que j'avais pu noté durant ton duel contre ce faux Akitmisu.
- Nous devons avertir Tencubo. Nos adversaires ont utilisé un brouilleur énergétique extrêmement développé et complexe... Il faut nous dépêcher avant que l'artefact ne retrouve toute sa force.
- Tu penses pouvoir marcher ? demande le Zigrik à Rajik.
- Non...
- Attends je te règle ça. Endalia, invocation !
- Oui maître... Épéyon ! »
Elle invoque une de ses créations en feintant être affectée par le retour malheureux du Kirioku. Yoru tend une main vers l'invocation.
« Julakyon ! »
Le Zigrik la transforme en une boule d'énergie grise et l'incruste dans le corps de son ami. Il retrouve immédiatement ses forces.
« Je me sens beaucoup mieux ! Merci Yoru ! Aide Kenshi s'il te plaît.
- Oui je te fais ça maintenant. Endalia !
- Épéyon ! »
Il répète la même opération sur Kenshiro. Ce dernier retrouve une motricité normale.
« Je te remercie.
- De rien. C'est parfaitement normal. Endalia , nous partons. Couvre ma demeure, je t'en prie.
- Oui maître... » lui répond-elle d'un air dépité.
Tous quittent le refuge du vice-conseiller. L'invocatrice sort un parchemin tout neuf.
« Itiwer Shuntber ! »
Une barrière invisible englobe l'habitat.
« Voilà. Grâce à ce qu'elle vient de lui appliquer, ma maison chérie est immunisée contre toute agression externe jusqu'à désactivation. Nous pouvons y aller.
- Je ne vous accompagne pas. rétorque Endalia.
- Et pourquoi donc ? lui demande Yoru.
- J'ai côtoyé le Kirioku pendant un bon moment. Je saurais mieux la retrouver que quiconque mais seule. Je retransmettrais sa position dès que possible.
- Elle a été son allié. Elle peut très bien nous rouler ! Qui nous dit qu'on peut lui faire confiance ? s'insurge Rajik.
- J'ai été sous la joute d'un orgueilleux qui la manipulait pour son propre plaisir. Vous n'avez aucune suspicion à faire sur moi. J'ai appris à la connaître. Je pourrais la calmer et la distraire le temps qu'il faut pour que vous la renvoyez dans la faille. Après ce qu'elle m'a fait, vous croyez réellement que je vais sciemment continuer à la suivre tel un chien ? »
Ce qu'elle vient de leur avouer touche profondément le cœur de Kenshiro. Même sous l'emprise de cette immonde flamme noire, celui qui la menait à elle prenait un pied à la torturer encore plus. Si seulement il avait pu l'exécuter pour lui faire payer de telles exactions !
« Tu peux y aller. lui accorde Yoru.
- Quoi ? » s'étonne le Kiyuza pur.
Elle s'en va sans plus attendre.
« Tu es devenu fou Yoru !
- Je ne vois pas quel argument irait contre sa thèse, Rajik. Aussi fou que ça puisse paraître, nous sommes pour l'instant obligés de lui faire confiance. »
Sous le choc qu'une telle décision fut prise, l'apprenti de Kenshiro ravale sa colère à contre cœur, obligé de suivre les autres, ne pouvant s'empêcher de penser que cette femme n'hésitera pas une seconde à les trahir. Pendant ce temps, le Kirioku continue sa marche. Ignorant où elle est tombée, si elle est loin de Kigen ou non, sa priorité reste de se recharger. Soudain, elle trouve un village. Quelques habitants la regardent d'un drôle d'air, se demandant si c'est une Shirenai qui a oublié sa lame. Personne ne possède d'énergie élémentaire. Juste du neutre non éveillé. Rien d'alléchant. C'est alors qu'elle parvient à entendre le mot qu'elle hait le plus. Elle se téléporte vite jusqu'à celui qui vient de le prononcer.
« Comment m'as-tu appelé ?! »
Le pauvre villageois est pétrifié de terreur. Elle esquisse un sourire et pose la main sur son front. Une fumée grise se dégage de sa victime et vient s'incruster en elle. Les villageois prennent peur. Après un court instant, sa cible tombe au sol, semblant ne témoigner aucune présence de vie.
« Elle l'a tué ! » hurlent certains spectateurs.
L'un d'eux fonce sur elle, armé d'une simple fourche. Elle l'esquive et répète le même processus d'extraction d'énergie. Il tombe lui aussi. La peur commence à se répandre parmi la population locale, suppliant de l'aide. Elle se téléporte devant une fuyarde. Alors qu'elle s'apprêtait à lui mettre la main dessus, un rocher arrive dans son dos. Elle se retourne et le désintègre avec un projectile d'énergie noire.
« Qui va là ? »
Un Shirenai, tête cachée, s'approche d'elle.
« Comment oses-tu m'interrompre ? Qui es-tu ? »
Lorsqu'il relève la tête, le Kirioku le reconnaît immédiatement. C'est Tetsuo.
« Je te croyais banni dans une autre dimension. »
La fuyarde profite de cette diversion pour se cacher.
« Et bien plus maintenant... Pourquoi es-tu là ? Tu n'es pas avec tes confrères ? Si tu t'es pointé juste pour tenter de m'affronter à toi tout seul, abandonne tout de suite.
- C'est une histoire... compliquée.
- Tu ferais un plat d'exception.
- Si tu veux m'affronter, c'est d'accord. Mais je t'interdis de leur faire du mal !
- Je ne fais que leur prendre l'énergie qu'ils n'ont pas éveillée. Leur vie m'importe peu et les tuer encore moins. Ce ne sont que des êtres sans réelle valeur. »
Les deux premières victimes se réveillent et, en voyant celle qui les a attaqué, se planquent dans la panique. Le mercenaire affecté à ce village s'étonne qu'elle les a épargné.
« Vous pouvez sortir de vos cachettes ! leur déclare-t-il.
- C'est... C'est une Shirenai ? Comme vous ? » lui demande l'un d'eux.
Tout de suite, elle lance un regard menaçant à celui qui vient de prononcer cette phrase.
« Non. Croyez-moi. Mais, par pitié, ne l'appelez pas comme ça. Vous n'avez pas à avoir peur. Je suis là. Je suis votre protecteur, votre garant. Ayez confiance en moi. »
Rassurés par ses paroles, les habitants quittent expressément leurs cachettes et se placent derrière lui.
« Si tu m'expliques ce que tu fais là Shirenai, je ne les attaquerai pas. Je le promets. »
Pas encore de réponse de la part de l'intéressé. Dans la foule, on se demande si elle ne serait pas en train de mentir ou si leur gardien est capable de les protéger si ça tourne au vinaigre.
« C'est d'accord mais parlons seul à seul. Je te promets de ne point tenter quelconque fourberie.
- Bon... Si c'est ce que tu désires, j'accepte.
- Revenez à votre routine, mes amis. N'ayez crainte pour moi. Tout se passera bien. » leur adresse-t-il à voix basse.
Malgré leur inquiétude vis-à-vis de ce qui pourrait lui arriver, ils repartent doucement vers leurs habitations tout en les observant brièvement. Le Kirioku et le géomancien, comme convenu, s'isolent.
« Bon. Voilà. Après ton bannissement par le dernier artefact, le Shirenai de Feu qui t'a déjà combattu a été élu au Conseil en tant que conseiller supérieur. Avant de prendre ses fonctions, les membres d'avant ont déserté les lieux. J'ai été jugé suite à ma participation douteuse avec Alnor et les siens. Au lieu de m'exécuter pour trahison, on m'a obligé à aider ces villageois pendant un an. Je suis garant de leur protection jusqu'à ce que ma peine soit totalement purgée ou allégée. »
Bien que toutes ses explications soient vraie, son interlocutrice éclate de rire.
« Un Shirenai qui se fait expulsé par l'un des siens ! »
Elle continue à s'enthousiasmer bruyamment d'une telle situation. Quelle ironie ! Cela n'atteint pas du tout le concerné. Une fois cette protubérance hilare passée, elle reprend quelques respirations.
« Maintenant, explique-moi pourquoi tu les as agressés.
- J'ai mené un combat acharné contre l'énergie blanche. Je suis épuisée. J'ai besoin d'absorber tout type d'énergie afin de me rétablir. Après.... Je détruirai les Shirenais !
- Tu sais que j'en suis un ? Je pourrais t'affronter là maintenant pour la menace que tu viens de prononcer envers les miens tu sais.
- Et pourquoi tu ne le fais pas ? »
Encore une fois, il se terre dans son mutisme.
« Tu es bizarre toi. Je menace directement ton peuple et tu trouves le moyen de ne rien faire ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
- Pas besoin de me le rappeler. Juste éloigne-toi de mon village. Garde tes distances avec ceux que j'assiste. Ce sera ma seule exigence, si tu l'acceptes. Les aider dans leurs taches quotidiennes, partager une vie simple parmi eux m'a fait réaliser certaines choses. Être au contact avec ces gens m'a ouvert les yeux et m'a rappelé ce que je suis avant d'être un Shirenai. Je suis un être vivant. Je cultive, je mange et je dors. Et un jour, je rendrai l'énergie que j'ai prise. Un autre la prendra et suivra le même cycle, indéfiniment. C'est notre réalité. Je te demande juste de ne rien faire contre ces gens. »
La sincérité de son discours atteint miraculeusement son interlocutrice. Jamais, lorsqu'elle n'était pas encore devenue une énergie consciente, l'entité de l'artefact noir n'avait croisé un être posant ce genre de réflexions. Elle ne peut que lui donner crédit sur certains arguments.
« Comme tu voudras. Mais sache que je garde un œil sur toi.
- Ai-je l'air de mentir ? » lui répond-il en la regardant droit dans les yeux.
Au bout de plusieurs secondes à rester dans cette configuration, elle finit par baisser la tête et s'en va sans rien dire. Tetsuo retourne au village qu'il défend. Ses protégés viennent le voir.
« Que voulait-elle ? lui demande l'un d'eux.
- Elle n'était pas venue pour vous tuer. Son but est de dévorer nos énergies pour renverser l'équilibre élémentaire. Une fois son but atteint, je ne sais pas ce qu'elle fera de vous. Si toutefois cela arriverait, je serai là pour vous protéger. Elle ne vous touchera plus. Je peux vous le garantir. »
La détermination qu'il témoigne à travers sa posture rassure les villageois. En effet, depuis qu'il vit pour eux et avec eux, une certaine confiance s'est établie. Ils le croiront quoiqu'il arrive. Le Shirenai au tempérament constamment calme montre enfin un peu de variétés dans ses émotions.
« Vous pouvez nous aider à retourner le terrain et le rendre fertile pour les prochaines récoltes ? s'avance un autre.
- Bien sur ! Un jeu d'enfant ! »
Quelques minutes de randonnée plus tard, le Kirioku recommence à s'extasier de rire tellement la situation qu'elle vient de connaître lui paraît si incongrue, malgré sa véracité. Cependant, un détail en particulier brise son euphorie. D'après ses propos, les deux hommes, qui ont activé les ruines pour l'enfermer, ont déserté Kigen. Comment ont-ils pu acquérir une telle maîtrise d'une énergie aussi banale que celle-là ? Ils pourraient représenter un frein majeur à sa mission. Mieux vaut rester prudent et persévérer dans sa quête de puissance. Une fois un certain seuil atteint, elle est certaine qu'elle ne pourra plus se faire embarquer de la sorte. Sa Majesté n'admettra pas une nouvelle défaite de sa part. C'est alors qu'elle tombe sur un autre village. En un éclair, elle atterrit en plein au milieu de la place principale. Les habitants, surpris, se retournent vers elle.La récolte peut commencer.