Le Lendemain
La journée avait été marquée par une tension palpable alors qu'Eliott, assiégé par les accusations, se retrouvait au centre d'une réunion avec le directeur et les harceleurs. L'accumulation de preuves qu'il avait fournies contre Marc et ses complices, censées prouver les abus incessants, semblait n'avoir eu aucun impact significatif sur la décision du directeur.Le bureau du directeur, M. Lefèvre, était austère et froid, les murs tapissés de diplômes et de certificats. Le directeur, une figure imposante de l'établissement, était réputé pour son impartialité, mais il avait souvent tendance à fermer les yeux sur les problèmes qui ne préoccupaient que certains élèves. Aujourd'hui, il semblait visiblement agacé par la situation.Marc et ses amis, convoqués individuellement, avaient nié avec ferveur les accusations d'Eliott. Ils avaient affirmé que tout ce qu'ils avaient fait n'était qu'une manière de se divertir et que, selon eux, Eliott était en fait complice de leurs actions.« Ce n'est pas vrai » Marc« C'est pour jouer » Clément « Il ment ... » William« C'est un menteur » Julie« Il était d'accord... » MarieEn plus des témoignages de ses camarades de classe, la confiance qu'ils avaient en leur propre impunité était presque palpable, comme si leur statut d'élèves privilégiés les exemptant de toute responsabilité.M. Lefèvre, les bras croisés derrière son bureau, regardait avec scepticisme les déclarations de Marc et de ses amis. Il était évident qu'il avait déjà pris sa décision, et l'idée d'intervenir semblait l'ennuyer plus qu'autre chose. « Vous comprenez bien, les enfants », dit-il en s'adressant à Marc et ses compagnons, « que les accusations portées sont sérieuses. Mais il est important de se rappeler que ce n'est pas la première fois que nous avons des conflits dans cette école. Je suis sûr que cette affaire est simplement le résultat d'un malentendu entre les élèves. »Marc, un sourire en coin, fit mine de s'excuser. « Nous ne voulions vraiment pas faire de mal à Eliott. C'était juste pour rigoler. Nous n'avons jamais pensé que cela pourrait aller aussi loin. »En regardant Marc et ses amis, Eliott sentit son cœur s'alourdir. Le déni de Marc et de ses acolytes ne faisait qu'ajouter à son désespoir. Il savait que le directeur, malgré ses efforts pour paraître impartial, était déjà convaincu que cette affaire n'était qu'une querelle enfantine.Lorsque le moment arrive pour Eliott d'être convoqué, il entre dans le bureau, le visage tendu et les mains moites. Le directeur le regardait d'un air sévère, comme s'il cherchait à déceler une faille dans son attitude. « Eliott », commença M. Lefèvre, « il semble que nous ayons des preuves contradictoires. Marc et ses amis affirment que vous êtes d'accord avec eux et que vous avez exagéré la situation. Est-ce vrai ? »Marc, se tenant juste à côté d'Eliott, avait une expression de mépris dissimulée derrière un masque d'amitié feinte. Subtilement mais de manière évidente pour ceux qui observent attentivement, il place une main sur l'épaule d'Eliott et la serra avec une force qui frôlait l'inconfort. Ses doigts appuyant lourdement, comme pour forcer Eliott à se pincer à ses désirs. Marc le regardait avec un sourire satisfait, une pression silencieuse qui dictait la réponse.Eliott, pris sous la pression de cette situation inconfortable, sentit sa volonté faiblir. Marc, avec un sourire triomphant, fixait Eliott d'un regard pénétrant, semblant savourer le pouvoir qu'il exerçait sur lui.« Non, Monsieur le Directeur », répondit Eliott, à sa voix tremblante mais déterminée, « ce n'est pas vrai. Je... je suis désolé pour toute cette confusion. Je ne voudrais pas que cela cause plus de problèmes. »M. Lefèvre, satisfait de la réponse d'Eliott, hocha la tête. « Bien. J'espère que nous n'aurons pas à revenir sur ce genre de problème à l'avenir. Nous préférons que les élèves se comportent en adultes responsables. »Marc, maintenant pleinement satisfait, relâcha légèrement la pression sur l'épaule d'Eliott, tout en continuant de sourire d'un air triomphant. Les mots du directeur ne faisaient qu'ajouter à la frustration d'Eliott. Il savait que ce n'était qu'une façade, que la vérité n'avait pas été entendue, et que Marc et ses amis continuaient à agir en toute impunité.Lorsque la réunion se termine, Eliott quitte le bureau, son esprit tourmenté par la déception et la colère. Il avait le sentiment d'avoir été trahi par ceux qui étaient censés veiller sur la justice et le bien-être des élèves. Ses pensées tournaient autour de l'injustice flagrante qu'il venait de vivre, et la pression montante des accusations et des menaces pesait lourdement sur ses épaules.Il rentra chez lui en traînant les pieds, son esprit embrumé par le poids de la défaite. En ouvrant la porte de sa maison, il fut accueilli par le regard inquiet de ses parents. Ils savaient que quelque chose n'allait pas, mais Eliott, épuisé et démoralisé, se contenta de sourire faiblement et de les saluer. « Bonsoir, maman, papa. Tout va bien. »Jeanne et Thomas, malgré leurs propres inquiétudes, sourient avec une fausse assurance pour apaiser leur fils. Ils savaient que les choses étaient loin d'aller bien, mais ils se voyaient dans l'obligation de rester forts pour Eliott.Eliott monte lentement dans sa chambre, chaque pas résonnant comme un rappel cruel de ses échecs. Alors qu'il se laissait tomber sur son lit, il réfléchissait aux événements de la journée et à la frustration que lui avait provoqué les actions de Marc et de ses amis.______La journée s'achevait dans le petit restaurant de la famille Moreau, la lumière des néons extérieurs jetant une lueur blafarde sur les comptoirs utilisés. La fatigue se lisait sur les visages de Jeanne et Thomas alors qu'ils nettoyaient après une journée de travail éreintante. Le stress des dettes et des problèmes financiers pesait lourd sur leurs épaules, et l'éclat des sourires qu'ils offraient aux clients n'était qu'une façade fragile.Eliott, assis à une table dans un coin sombre du restaurant, observait silencieusement. Le jour avait été particulièrement dur, les affaires ne s'étant pas améliorées et les plaintes du propriétaire n'ayant fait qu'ajouter au désespoir croissant de sa famille. Il était en train de réviser discrètement ses cours lorsque la porte du restaurant s'ouvrait brusquement. Victor Delacroix, le propriétaire arrogant, fit son entrée.Victor portait un costume impeccable et un air hautain. Son attitude dédaigneuse et son regard méprisant ne laissaient aucun doute sur son opinion des gens comme les Moreau. Avec une démarche assurée, il se dirigea vers le comptoir où se tenaient Jeanne et Thomas, son regard glacial les fixant.« Alors, Moreau », lança-t-il d'une voix tranchante, « où en êtes-vous avec ce loyer ? Vous savez que vos retardés sont devenus inacceptables. »Thomas, imposant de maintenir une apparence calme, répondit : « Nous avons eu quelques difficultés ces derniers temps, Monsieur Delacroix. Mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour régler la situation. »Victor le regardait de haut en bas avec un cynique. « Ah vraiment ? Eh bien, sachez que vos efforts ne sont pas suffisants. Vous savez ce qui vous attend si vous ne payez pas d'ici la fin de la semaine. Je ne vais pas vous laisser en sortir aussi facilement. »Jeanne, impose de garder son calme, intervint : « Nous travaillons dur pour nous en sortir. Nous avons même envisagé des solutions alternatives pour augmenter nos revenus. »Victor Ricana. « Alternatives ? Vous n'avez pas d'alternatives. Vous êtes dans une situation désespérée. Peut-être qu'il est temps de réfléchir sérieusement à ce que vous allez faire pour éviter l'expulsion. Peut-être que votre fils pourrait travailler au restaurant à temps plein pour alléger un peu votre fardeau. »La remarque correspond à l'effet d'une gifle. Thomas serra les poings, ses yeux brillants de colère. « Mon fils à des rêves, Monsieur Delacroix. Il est en train de se battre pour un avenir meilleur. Nous ne pouvons pas lui demander de sacrifier ses études pour notre entreprise. »Victor s'approche encore plus près, sa voix devenant un murmure glacé. « Vous savez ce que je pense ? Vous vous accrochez à ces rêves comme à une bouée de sauvetage. Mais si vous continuez à vous obstiner, vous et votre fils serez tous les deux perdants. »Victor sort une enveloppe de son sac et la pose sur le comptoir, un sourire satisfait aux lèvres. « Voici un avertissement officiel. Si le loyer n'est pas payé à temps, vous serez expulsés, et je me réjouirai de voir votre fils échouer avec vous. »Avec une dernière remarque acerbe, Victor Delacroix tourne les talons et quitte le restaurant, laissant derrière lui une atmosphère lourde de désespoir et de frustration. Jeanne et Thomas restèrent silencieux un moment, leurs regards perdus dans le vide.Eliott, qui avait assisté à la scène en se cachant à l'arrière du restaurant, se sentait déchiré par la douleur et l'impuissance. Le poids des mots de Victor pesait lourd sur ses épaules, et chaque mot résonnait comme une cloche de désespoir dans son esprit.Lorsque les parents commencèrent à discuter en privé, Eliott se rapprocha discrètement de la porte de la cuisine. Il entend des pots-de-vin de conversation, des phrases pleines de détermination et de courage, malgré les difficultés croissantes. Jeanne et Thomas discutaient de la façon dont ils devaient continuer à se battre même si cela signifiait sacrifier leurs propres rêves et se battre contre l'adversité.Les mots de ses parents, pleins de détermination et d'amour, touchèrent profondément Eliott. En entendant leur détermination à ne pas abandonner et à ne pas laisser leurs difficultés les abattre, il sentit une rage et une frustration encore plus grandes bouillonner en lui.Lorsqu'il arrive près de la porte du restaurant, il demande à ses parents avec un sourire forcé, imposant de cacher l'intensité de ses émotions. dit-il en tentant d'adopter une tonne normale. « Comment ça va ? »Jeanne et Thomas lui retournèrent le sourire avec une assurance douce mais trompeuse. « Ça va bien, Eliott », dit Jeanne en posant une main réconfortante sur l'épaule de son fils. « Tout ira bien. Nous allons nous en sortir. »Malgré leurs efforts pour paraître rassurants, Eliott pouvait percevoir la fatigue et le stress dans leurs yeux. Il les remercia et monta rapidement dans sa chambre, son cœur battant à tout rompre. Les mots de Victor Delacroix résonnaient dans son esprit, le poussant au bord du gouffre. Il savait que les plans qu'il avait envisagés étaient voués à l'échec, et l'angoisse de ne pas savoir comment aider sa famille le rongeait.Dans l'obscurité de sa chambre, Eliott se laisse envahir par ses pensées. L'image de ses parents, luttant pour maintenir leur dignité et leur espoir, et les paroles menaçantes de Victor, le plongea dans une tourmente intérieure. Sa frustration et son désespoir se transformèrent en une rage explosive.