Le ciel était bleu clair, la pluie venait tout juste de s'arrêter. Les petites flaques d'eau laissées par les averses viennent se mélanger au sang des infectés. L'odeur de putréfaction revient en même temps que l'eau se fait absorber par la terre. Les rues sont vides de vie, il n'y a que la mort. Des cadavres partout, jonchent le sol, gorgeant la terre de sang, des piles sont formées aléatoirement, certaines sont en cendres et d'autres toujours fraîches. les murs des maisons sont tachetés de sang, et les vitres des magasins sont toutes brisées. Pas un bruit, un mouvement , il n'y a que cette odeur putride, une ignoble odeur, ceci est l'odeur de l'enfer.
Le masque a gaz sur la tête, Mark tire par le pied un ancien citoyen du Kentucky, il est mort. Tous sont morts, il n'avait pas vu d'être humains depuis plusieurs mois, plus aucun signe de vie, pas même sur la radio. il jette le cadavre sur une pile, et se dirige vers le prochain pour recommencer, encore et encore. Cela fait un bout de temps qu'il avait entrepris de nettoyer la ville, et pourtant il n'a pas encore fini, il ne finira jamais, ils sont si nombreux, c'est comme s'ils descendaient du ciel.
Mark s'arrêta, il leva la tête vers le ciel et resta ainsi, le regard rivé sur les nuages, sur le paradis. Il baissa la tête et continua son travail. Il prend un autre cadavre, et le tire vers une pile.
Le ciel est orange, le soleil se couche. Dans le ciel des cendres s'élevait des cadavres, brûlants sous les flammes. Une odeur de chair brûlée vient remplacer la puanteur des corps. Ce n'est pas mieux.
Il était là, debout, recouvert de la tête au pied de sang d'infectés. Il observe la pile de morts partir en fumée, petit à petit, bout par bout. Et derrière son masque, on peut apercevoir ces yeux, observant les flammes danser devant luis, le regard vide, pas une once de chagrin, de pitié ou de peur. Que du vide, les abîmes. Et c'est tout. En fait, il n'a pas les yeux d'un humain, ceux-là ont disparu depuis longtemps, il a les yeux d'un monstre, les yeux de la mort.
Le ciel est noir, la seul lumiére qui éclairait la ville c'est éteinte. Les cendres retombent sur le sol, comme des flocons de neige, de malheureux flocons de neige. Mark se retourne et se dirige chez lui. Même sans lumière il pourrait retourner à sa demeure, il a fait le trajet tellement de fois, que même les yeux bandés…Il marche dans les allées sombres de la ville, ne prennent aucune précaution. La nuit est noir, rien n'est visible, pas derrière se masque fissuré. Il avance pendant ce qui semble pour lui des heures. Il traverse la première rue, la seconde à sa droite, avance 10 minutes, avant de tourner vers la gauche. Lentement, pas à pas, mètre par mètre.
Après un temps indéfini, il la vue, l'église.
La seule lumière dans les enfers.
Il pénètre dans le bâtiment, par une porte délabrée, pour mettre les pieds dans une petite salle, composée à peine d'une dizaine de chaises presque toutes soit détruite soit dans un état pittoresque. Une odeur de renfermé est omniprésente dans tout le bâtiment, venant comme lever la puanteur putride régnant à l'extérieur. Mark s'avança toujours lentement, la fatigue vient alourdir ses pas jusqu'à le faire avancer dans la douleur. Après ce qui lui semble comme une éternité, il se tient devant l'autel de prière, et puis soudainement, il s'écroule sur le sol, en face de la croix.
Il retire son masque, le pose sur l'autel. Il joint ses mains, baisse sa tête et murmure une prière, seul, dans l'obscurité.
Après qu'il est fini, il remit son masque, se releva, péniblement, puis se dirige vers l'arrière de l'autel, où une porte, en un bien meilleur état que le reste des fournitures, l'attend.
L'appartement était assez spacieux, avec assez d'espace pour une grande partie des nécessités. La demeure est faite de 4 pièces, dont une salle de bain, une cuisine et deux chambres, entre ses pièces se trouve un salon, qui n'a de salon que le nom. C'était une véritable forteresse, les fenêtres étaient toutes barricadées, avec quelques fois des trous creusés dedans, laissant juste assez d'espace pour y mettre le canon d'un fusil. Tous les meubles ont été détruits et reconstruits en pics de bois, disposés d'une manière telle qu'ils sont disponibles à tout moment. Sur le sol, une quantité impressionnante de boîtes de conserves est éparpillée, et des pièges à ours sont cachés sous cet océan de métal, sans oublier les pièges à grenades à fils qui pendent à chaque porte de l'appartement. Si on ne connaît pas leurs dispositions, les pièges sont inévitables.
Même si c'est sa maison, il y fait toujours sombre, les pièges sont évités par l'instinct, ou, plutôt l'habitude. Il se fraie donc un chemin à travers le salon délabré pour se diriger vers l'une de ses chambres éclairées par une lampe à pétrole à moitié vide. La chambre était relativement petite, avec tout juste assez de place pour un lit et deux armoires.
Mark désarme le piège posé sur l'encadrement de la porte, puis la ferme derrière lui.
Ça yest, il est enfin rentré chez lui, le seul endroit pour lui où il est permis de respirer librement. Il retire son masque à gaz, et le jette sur son lit. Il retire sa veste militaire ainsi que ses bottes, laisse son pantalon et retire un t-shirt salit par la sueur et le sang. Maintenant torse nu, il retire un à un les bandages recouvrant presque tout son corps et les remplace par de nouveaux.
La fatigue commence à le ralentir dans sa tâche, il prend alors de son armoire son fusil de chasse, le met sous sa couette et s'assoit sur le côté de son lit. Mark sort de sous son matelas un stylo et un petit carnet. Il feuillette son carnet un bref moment avant de se mettre à écrire.
14 Avril 1993
Je ne sais plus cela fait combien de temps que je jette les cadavres d'infectés aux feux pour nettoyer la ville, l'odeur commence à se sentir dans presque toute la ville…cet odeur, elle va me rendre fou, je ne pourrai peut-être pas tenir plus longtemps, mon corps supporte mal l'intensité de l'air infectés, et mon masque à gaz est dans un état critique.
Mark relève sa tête, et fixe son armoire pendant un long moment.
Il continue à écrire.
Demain, j'utiliserai ma dernière conserve de nourriture quand aux filtres de gaz, je suis actuellement en train d'utiliser le seul restant. Je commence à perdre la raison, hier j'ai essayé de rire devant mon reflet sur l'eau, mais je n'y parviens plus et essayer ne me fait ressentir qu'une atroce douleur au visage, je deviens fous, je n'ai parlé à personne depuis des mois.
Des fois je pense sincèrement que la mort serait plus douc…
Mark s'arrêta net, et, dans un excès de colère, déchiré la page écrite puis la jette loin de luis avant de fracasser le livre et son stylo contre son placard.
"Non…non, je ne mourrai pas, pas ici… pas ici… pas…pitié mon dieu, aidez moi…"
Il mit sa tête entre ses mains, une peur inhabituelle au ventre. Il refuse son sort, et il continuera de le refuser, jusqu'à ce qu'il accomplisse sa tâche.
Après un moment, il releva sa tête d'entre ses mains.
"Si je ne pars pas d'ici maintenant, je risque de sombrer dans la folie, mais où pourrais je allé?"
Il se dirige vers son armoire et en sort une carte du Kentucky, il la pose sur son lit, et la fixe, crayon à la main. Il entreprend donc de barrer les endroits où il risque s'y croiser du danger, partout.
"Je ne peut pas allez à roswood c'est beaucoup trop loin, west-point cerai du suicide, et Louisville…n'est pas une option. Merde."
Il est coincé, il le sait, il en est même le plus conscient.
Il balaye la pièce du regard espérant trouver quelque chose, n'importe quoi. Puis, son regard atterrit sur la radio, se trouvant dans son armoire, maintenant entrouverte par le carnet jeté en sa direction.
" NAC… Le nouveau Canada..."
Il agrippa lentement la carte et l'observa un moment.
"Louisville"
Il hésite un moment, ceci risque d'être incroyablement dangereux, à un point où la mort est plus présente que la vie, dans cette ville enfouie sous la gueule des morts. Mais si il reste là…
Mark se dirige vers son deuxième placard, et en sors un sac militaire, il entreprend de le remplir de l'essentiel, des vêtements, des munitions, ce qui lui reste d'eau et de médicament, et enfin, sa seule et unique boîte de conserve, la dernière. Il posa ses affaires au bas de son lit, remit sa veste et en dessous son t-shirt. Puis posa son masque à gaz juste à côté de son sac. Son fusil toujours sous sa couette, il s'endort, la lampe à pétrole toujours allumée.
Demain, il va entreprendre le plus long voyage de ses 10 dernières années, il se dirige vers la mort la plus certaine. Pourtant, il ne craint rien, car dieu est de son côté, et il le sera jusqu'à ce qu'il accomplisse sa tâche.
Et donc dans cette chambre, il s'endort, avec en son cœur de l'espoir.