Cinq jours plus tard, Terres macraynich
Dame Reby observait depuis la fenêtre le cortège de la mariée qui venait d'arriver. Elle ne put s'empêcher de montrer son enthousiasme à l'idée que dorénavant elle aurait une nouvelle belle-sœur.
"Ça y est, ils sont enfin là", dit-elle à Xinav.
"Un si bel accueil, elle n'en est pas digne", souligne une belle rousse tout juste arrivée.
Elle avait une silhouette fine ,de taille moyenne, et vêtue d'une robe rouge sanguine ,qui mettait en valeur ses courbes élégantes. Elle avança tranquillement, tenant un verre de vin à la main.
"Tiens donc, n'est-ce pas notre charmante Heyr, toujours aussi venimeuse à ce que je vois?".
"Je crains que même le poison le plus fort ne perde sa toxicité devant toi". Elle sourit à Heyr, qui roulait des yeux.
"Et toi toujours aussi courtoise".
Reby l' observa attentivement, de haut en bas, puis de bas en haut.Elle ne put refréner un frémissement de dégoût en sentant l'odeur de l'alcool qui emplissait ses narines.
"Tu empestes l'alcool de si bonne heure, je vois que tes compétences s'améliorent".
"Pas autant que les tiennes, malheureusement". Elle sourit, "passer de servante de chambre à maîtresse de clan, ça, c'est du grand art, je suis admirative chère belle-sœur".
Le visage de Reby se décomposa. La différence de statut entre le laird et elle était toujours une épine dans son cœur, et Heyr avait le don de mettre du sel sur les blessures. Reby lui lança un regard noir, puis s'en alla.
"Tu n'aurais pas pu t'en empêcher pour une fois ?", demanda Xinav d'un ton las.
"Tu n'aurais pas pu me soutenir cette fois ? Non pas vrai ? Alors, tu l'as ta réponse".
Elle marcha autour d'elle.
"Chère petite sœur, tu es tellement occupée à jouer la sœur parfaite que cela devient déplorable. Pas de personnalité, pas de vivacité, pas d'avancée et surtout cette arrogance mal placée".
"Je te plains, cela doit être difficile de toujours maintenir cette image de fille parfaite juste pour prouver que le simple fait d'être la fille légitime de notre père te rend supérieure à nous.
Un conseil ,arrête d'être hypocrite envers toi-même. Tu es si ennuyeuse".
Xinav se mit en colère, leva la main pour gifler, mais Heyr l'arrêta en plein vol et lui renvoya la gifle. Celle-ci tituba, se heurta au mur et jura de colère.
"salope, bâtarde,cria xinav puis lui lança un regard meurtrier". Heyr sourit, s'approcha d'elle et lui tint fermement la mâchoire, la fixant du regard.
"Bien, magnifique. Tu vois ce regard ? C'est exactement ce que tu es, une meurtrière tout comme ta mère".
Elle rit bruyamment.Harley traversait le couloir à ce moment-là, jeta un regard nonchalant puis continua sa route.
"Pathétique, une mascarade en bas et une farce en haut. Quelle journée maussade... "Elle se plaignit.
"Hey la folle "appela Heyr, mais Harley l'ignora délibérément et continua sa route.
"Quel garce, un jour je lui ferai ravaler sa fierté".
Elle grogna et s'en alla.
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Des bulles apparaissaient à la surface de la rivière. Peu à peu, des têtes émergeaient de l'eau ,c'étaient Rayn et ses hommes.Il scruta les alentours et ne repéra aucun garde macraynich en vue. Quelques heures auparavant, ils avaient atteint les terres des macraynich, s'étaient cachés en forêt, puis, à la tombée de la nuit, s'étaient approchés de la forteresse. Ils avaient plongé dans la rivière qui la traversait afin de se rapprocher le plus possible sans se faire remarquer.
"Nous sommes arrivés, arrêtons-nous ici, cette zone est isolée et moins dangereuse. Ici, nous avons plus de chances d'échapper à leur surveillance" dit Rayn.
Ils sortirent doucement et se faufilèrent dans la réserve de bois de chauffage située derrière le château.
"Que devons-nous faire maintenant, chef?" demanda Grey.
"Pour l'instant, nous attendons. Il faudrait trouver un moyen de transmettre le message à Vienny avant ce soir. Observer et écouter attentivement toute information peut nous être utile".
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"Et toi, là-haut, tu ne vois toujours rien ?"
Vrad cria à l'un de ses hommes perché sur la branche d'un arbre en hauteur.
Il scrutait le château de Macraynich de loin et transmettait les informations. Sa capacité visuelle était supérieure à celle des autres, lui permettant d'observer à distance.Mais hélas, à cause de ce soleil et de cette grande distance, il voyait flou.
"Non, laird juste une mariée se préparant de l'autre côté de la fenêtre. Son visage m'est difficile à distinguer".
"Idiot, dire que tu es censé être le meilleur dans ce domaine".
Pris de colère, il donna un coup de pied dans le sac à provisions, renversant son contenu sur le sol sans se soucier des conséquences.
"Y a-t-il, au moins, une personne fiable dans ce clan ?"Ils ne répondirent pas. Il soupira .
"Je dois vraiment revoir mon personnel", cria-t-il.
"Toi, réessaie."
"Oui,chef".
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Dans une chambre, Vienny se faisait coiffer et habiller par une servante, lorsqu'une autre entra, fit ses salutations et murmura quelque chose à ses oreilles qui la fit pâlir. Puis, elle lui glissa discrètement un bout de papier dans ses mains.
Celle-ci perdit son attitude sereine, se leva brusquement, ce qui fit tomber le papier. La servante le récupéra précipitamment, détail qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Xinav qui venait d'entrer dans la pièce.
Vienny a invoqué une excuse pour quitter la pièce, aidée par sa servante,ce qui rendit xinav encore plus méfiante.Au moment où l'autre servante voulu les rejoindre, Xinav l'attrapa par le bras.
Elle l'a reconnue comme étant l'une des servantes qui s'occupent habituellement de la lessive.
"Mademoiselle... "balbutia-t-elle en baissant timidement la tête.
"Arrête de feindre la timidité. Je suis moi-même une experte en ce qui concerne les faux-semblants. De plus, tu avais l'air assez audacieuse tout à l'heure. Je suppose que la récompense en valait la peine. Alors, ne me fais pas perdre patience, Parle ou meurt", menaça-t-elle.
"Un homme inconnu m'a payé pour transmettre un message à Mademoiselle Vienny", dit-elle, effrayée par son aura meurtrière.
"Payé mais bien sûr. Elle roula des yeux, soudoyer plutôt mais vas-y continue", dit xinav.
"Il lui demande de le retrouver à l'arrière du château, près du dépôt de bois".
"Tiens donc, des invités non invités, intéressant". Elle lui tendit la main. "Donne le", dit-elle d'un ton froid.
La servante lui remit le papier. Elle le lut attentivement, puis ricanna, vienny petite cachotière. Elle lui donna quelques pièces d'argent et lui murmura quelque chose. Puis sourit
"Ta chance est bonne depuis ce matin, vas-y et assure-toi de le lui faire parvenir au plus vite".
"Comme vous le désirez, mademoiselle". Elle fit la révérence et s'enfuit. Xinav regarda par la fenêtre et éclata de rire ," il est temps de mettre un peu d'action à ce mariage".
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Rayn s'apprêtait à rejoindre Vienny, lorsque Gylian l'arrêta.
"Frère, je sais à quel point tu es impatient de la revoir, mais nous sommes sur une terre ennemie, et nos visages sont reconnaissables en raison de nos nombreux raids passés. Il vaut mieux envoyer le nouvel écuyer rencontrer Vienny et l'amener vers nous. Après quoi, la suite sera plus facile.Nous serons cachés à proximité, prêts à intervenir au cas où la situation dégénérerait".
"Tu as raison, nous ne pouvons pas être certains de la fiabilité de cette servante cupide. Elle pourrait bien nous tendre un piège".
Rayn exprima sa prudence en faisant signe à l'écuyer et en lui donnant des instructions, avant que ce dernier ne parte.
Peu de temps après son arrivée sur le lieu du rendez-vous, Vienny arriva également. L'écuyer fit la révérence, Vienny l'observa, ses manières disgracieuses, ses vêtements mouillés et sales, son teint hagard et fatigué. Elle pinça ses lèvres et afficha clairement son dégoût.
"Salutations Mademoiselle, je suis envoyé par Rayn, mon ami, pour vous conduire vers lui".
Il s'excusa intérieurement d'avoir appelé son chef par son nom, mais selon le général Gray, Mademoiselle ne connaissait pas la véritable identité de leur laird. Il la vit toujours figée et supposa que c'était dû au choc.
"Je m'excuse, mais nous sommes à court de temps. Il est impératif que nous partions avant qu'ils ne se rendent compte de votre absence et que nous commencions les recherches".
Pressé, il la prit par la main pour l'emmener, et avant qu'elle ne puisse protester, une voix grave les surprit tous les deux.
"Ainsi, c'était donc vrai , tu prévois de t'enfuir avec ton amant, dit un homme d'un ton dur.
Elle se ressaisit et paniqua, lorsqu'elle aperçu son fiancé, forçant immédiatement l'écuyer à lâcher sa main.
"Les choses ne sont pas ce que tu crois, il ne représente rien pour moi."dit-elle alarmée.
"Cependant, tu es venu spécialement pour le voir."
"Ce n'est pas vrai. Je venais simplement lui demander de cesser de se faire des illusions à mon sujet. Cet individu n'est qu'un ami d'un serviteur que j'avais trouvé blessé et allongé dans la rue. Comment pourrait-il même se comparer à toi et susciter mon intérêt ? Il a probablement confondu la charité avec de l'amour, mais ce n'est pas de ma faute. C'est toi, que j'aime , pas lui. Rayn et ses hommes froncèrent les sourcils, choqués.
"Je suis désolé, mais j'ai du mal à te croire".
Il a secoué la tête et est parti. Elle s'est tournée vers l'écuyer, remplie de colère.
"Va-t'en et dis à ton ami d'arrêter de perturber ma vie. Dorénavant, je suis une femme mariée et je ne veux plus entendre parler de lui. Il est temps qu'il arrête de confondre l'amour et la charité", a-t-elle dit en ramassant sa robe et se précipitant à la poursuite de son fiancé.
"Quelle garce", murmura Grey, furieux.
"Arrête, tu vas nous faire repérer", dit Gylian.
Bien que son visage reste impassible, Rayn était tout aussi déçu et en colère, que le reste de ses hommes. Ils sont retournés au hangar et ont rassemblé leurs affaires en silence.
Peu de temps après, l'écuyer reviens, l'air grave et en colère.
"Laird, les nouvelles ne sont pas bonnes", dit-il d'une voix rauque. Rayn leva sa main, lui faisant signe d'arrêter.
"Je sais. Nous étions tous présents. Au moins maintenant, c'est clair. J'ai eu mes réponses, rentrons."
Xinav observait la scène depuis la fenêtre et sourit.
"Vienny, vienny" soupira xinav,tout en secouant sa tête de gauche à droite.
"tu penses peut-être qu'un de perdu sera un de retrouvé, mais je te garantis que cela n'arrivera pas. Ce château compte déjà assez de femmes malveillantes , en introduire une de plus serait insensé".