« Zayne, qu'est-ce que tu fais ? » demanda Lucy.
Elle le suivait de près, essayant d'obtenir des réponses sur sa relation avec leur prisonnière.
« Je marche, » répondit Zayne, noyant toujours ses questions.
« Tu es debout dans une cuisine à préparer plus de nourriture pour quelqu'un qui ne devrait pas être ici. Envoie-la loin de ce camp tout de suite ou mets-la où on met les prisonniers. Si elle est importante pour ce que nous faisons ici, alors dis-moi qui elle est, » dit Lucy.
Zayne plaça beaucoup de viande sur une assiette puisque Rose en avait besoin et d'après ce qu'il avait entendu, elle avait adoré la viande lorsqu'elle l'avait mangée la première fois.
« Tu m'écoutes ? » demanda Lucy puisqu'il ne lui avait pas répondu.
« Non, » répliqua Zayne. Tout ce qu'elle faisait, c'était de le gêner dans la préparation de la nourriture.
Pour quelqu'un qui voulait que Rose se repose, soit nourrie, puis prenne la route, Lucy travaillait dur pour prolonger le moment où Rose obtiendrait ce dont elle avait besoin pour pouvoir partir.
« Si tu n'es pas prudente, ça se répandra que tu as été seule avec elle quand elle n'était pas habillée- »
« Il n'y avait que trois personnes présentes à ce moment-là. À moins que tu n'en parles, personne ne saurait ce qui s'est passé. Et Lucy, ne la traite plus de putain, » dit Zayne, se souvenant maintenant de ce qui lui avait été dit.
Lucy ne regrettait pas son choix de description. « Vous aviez l'air de bien vous connaître. Tu ne crois tout de même pas que c'est une coïncidence qu'elle ait fini ici et qu'elle était déshabillée quand tu es arrivé ? »
Zayne posa l'assiette pour que la nourriture ne se renverse pas. « Lucy, je suis assez fatigué de tes investigations juste parce que tu penses qu'elle va gêner ton chemin pour devenir ma femme. Rose n'est pas la raison pour laquelle je ne vais pas t'envisager. Ne laisse pas cette liste qui a circulé te monter à la tête. »
Zayne ne savait pas qui avait fait circuler une liste de femmes qu'il envisagerait d'épouser à son retour au domicile. Il ne se souciait pas de la regarder non plus puisque ce serait une perte de temps. Lucy et son père auraient dû être plus avisés pour ne pas y croire.
« Je ne fais pas ça pour cela. Je pense à ta sécurité. »
« Encore des mensonges. Tu commences sérieusement à me taper sur les nerfs et je suis assez près de t'envoyer retourner seule sur un bateau. Je ne suis pas en position de t'expliquer mes actes. Arrête de fouiner à son sujet avant que je ne te retire de ton poste ici ou pire, » prévint Zayne Lucy.
Elle était depuis longtemps sur ses derniers nerfs et tout dérangement supplémentaire envers Rose ferait regretter à Lucy ses actes.
Rose n'avait rien fait à Lucy pour que Lucy agisse de cette façon.
« D'accord, » répondit Lucy, décidant de laisser Zayne et cette femme tranquilles.
Lucy savait que Zayne allait apprendre à la dure qu'ils auraient dû envoyer Rose loin avant qu'elle ne leur apporte des ennuis. Elle serait prête et en attente de se débarrasser de Rose dès que cela se produirait. « La journée passe vite donc il sera bientôt l'heure pour elle de partir. Je ne te questionnerai plus. »
Si ce que Zayne avait dit était vrai, qu'il ne s'intéressait pas à Rose, alors il n'y avait aucune raison pour qu'elle voie Rose encore dans la salle demain.
Zayne envisageait de placer Lucy dans une cellule pour ne pas avoir à écouter ses plaintes. Elle était normalement très utile, mais à cause de cette stupide liste, elle se comportait idiotement lorsqu'une autre femme était présente.
Zayne reprit l'assiette et se dirigea vers la salle où se trouvait Rose. Son incapacité à lire le préoccupait car même si elle avait la carte, il pourrait y avoir des signes sur son trajet qu'elle ne reconnaîtrait pas de ce qu'il lui avait indiqué.
Tout chez Rose criait le drame. Depuis l'homme obsédé jusqu'au fait qu'elle avait commencé à apprendre à lire mais qu'elle n'avait pas de souvenir de quand elle avait commencé ou de qui lui avait enseigné. Il se demandait depuis combien de temps elle était au bordel et à quel âge elle avait été vendue.
Zayne frappa à la porte toujours cassée. Rose n'était pas contente avec lui lorsqu'elle remarqua les dégâts. Zayne sourit lorsqu'il se souvint de sa réaction en voyant à quel point la porte était brisée. Elle avait l'air de vouloir le gronder bien que ce soit son domicile où elle se trouvait.
La porte s'ouvrit et contrairement à quand il l'avait laissée, Rose portait maintenant une robe. Il trouva qu'elle était légèrement trop grande pour elle et qu'au lieu d'une couleur terne, quelque chose de coloré lui irait mieux. Le nom Rose lui allait bien parce qu'elle serait merveilleuse entourée de plein de couleurs.
« Oui ? » Rose accueillit Zayne. Il était là encore une fois alors qu'il n'avait pas besoin de l'être. Il l'avait aidée plus qu'il n'aurait dû avec la carte. « De la nourriture ? »
Zayne lui tendit l'assiette. « C'est la fois où je t'ai vue le plus excitée depuis ton arrivée. Il y a beaucoup de viande dans la cuisine puisque nous avons beaucoup de soldats à nourrir. Tu veux plus ? »
Rose regarda le tas de viande devant elle. C'était plus que ce qu'elle mangeait en une semaine au bordel. Même quand Graham aimait la gâter. « C'est suffisant. Merci. J'ai l'impression que je dois te rembourser pour ça. »
Grâce à Zayne, elle avait un endroit chaud où rester, une nouvelle robe, et le plus de nourriture qu'elle avait mangé depuis longtemps.
Rose maintenait sa croyance selon laquelle rien n'était gratuit en ce monde, donc elle devait lui donner quelque chose avant qu'il ne lui demande l'impossible. « J'ai un peu d'argent. Ça devrait suffire pour la chambre et la nourriture. »
Zayne s'appuya sur l'encadrement de la porte. Avait-il l'air d'être à court d'argent ? « Je ne veux pas de ça. »
« Oh, » Rose regarda le sol. Avait-elle énervé Zayne ? Il avait l'air menaçant en ce moment.
« Est-ce que je t'effraie ? » demanda Zayne.
Rose eut un sursaut, regardant Zayne qui semblait avoir le pouvoir de lire dans les pensées. « As-tu entendu ce que j'ai dit dans ma tête ? As-tu ce pouvoir ? »
« Non, et je n'espère jamais l'avoir. Il y a plein d'idiots qui se promènent ici et je ne veux pas être dérangé par leurs pensées. Je ne vais pas te forcer à soudainement faire confiance aux hommes, mais tu me regardes une fois et tu agis comme si je te pointais une arme, » dit Zayne.
« Désolée. Tu as juste toujours l'air en colère, » répondit doucement Rose.
« Prends ma position de général et vois si tu peux être heureux tout le temps. Tiens, » Zayne lui offrit un nouveau couteau. « Celui-ci est plus tranchant que la petite chose que tu avais avant. Besoin que je te montre comment l'utiliser ? »
« Non ! » s'exclama Rose. Elle ne voulait pas le voir le pointer à nouveau contre sa poitrine. Un gros malentendu pourrait en découler. « Je me souviens encore de tes conseils dans le bordel. »