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PDV d'Aimée
Il m'a fallu presque cinq heures pour nettoyer ce grand manoir. Mon corps a l'impression qu'il va se briser, j'ai vraiment envie de m'allonger sur cette herbe verte et épaisse.
Je ne sais pas ce qu'Alpha Jacques a fait, les trois autres omégas qui sont également considérés comme des domestiques par tous les membres de la meute ne m'ont pas du tout aidée. Ils agissent même de manière cynique comme s'ils me détestaient. Étrange.
D'habitude, ils parlent toujours et sont amicaux avec moi. Notre destin n'est pas si différent, ils reçoivent aussi souvent un traitement désagréable parce qu'ils sont de statut omega et sont considérés comme faibles. Même ainsi, ils sont certainement capables de se transformer en loup, ouais, je suis définitivement sous leurs pieds si on les classe.
J'ai imaginé comment mon corps se sentirait en touchant le lit quand la voix de Jacques a résonné dans mes oreilles.
Je me suis tournée vers lui, l'homme froid était arrivé devant moi avec une expression qui ne changeait jamais et son regard aiguisé caractéristique.
"Change tes vêtements, nous partons" dit Jacques, "Ne demande rien."
Un ordre assez clair, j'ai acquiescé et l'ai laissé pour rentrer dans ma petite cabane.
Si seulement j'avais assez de courage pour lui tenir tête… mon corps est si fatigué, je veux dormir. Après tout, il fait trop chaud pour sortir. Ne voit-il pas le soleil qui brille si fort ?
Ou peut-être... devrais-je le refuser ?
Oui ! J'aurais dû avoir le courage de faire ça, peut-être que si je lui parlais gentiment et lui faisais comprendre à quel point tout cela était difficile, il comprendrait. Je ne pense pas qu'il soit si mauvais.
Pour la première fois, j'ai eu un courage au-delà de ce que j'avais ressenti jusqu'alors. Cependant, tout cela a disparu lorsque la porte s'est ouverte. Le regard perçant d'un loup assis devant la porte a fait rétrécir mes entrailles. J'ai claqué la porte et me suis précipitée pour changer de vêtements.
L'idée de rejeter Alpha Jacques ne semble pas être une si bonne idée finalement.
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"Tu devrais juste avoir une capacité qui puisse me rendre un peu admiratif de toi. Même pour changer de vêtements tu as besoin de presque une demi-heure, ironiquement rien n'a changé chez toi. Toi et ton pantalon vert vous avez vraiment l'air ringard."
Je ne peux qu'abaisser la tête, même si je trouve que ce pantalon est assez joli. Je n'ai pas beaucoup de beaux vêtements, je ne suis pas comme les filles qui ont acheté des vêtements à la mode avec leur partenaire.
"Tiens ma main."
Une main blanche aux veines saillantes s'est tendue devant moi. J'ai levé les yeux et j'ai vu Alpha Jacques lever un sourcil vers moi.
"Dépêche-toi, Aimée !" il a claqué.
Je suis immédiatement les mots de Jacques et il m'emmène à une vitesse élevée.
Mon cœur bat à toute vitesse, c'est la première fois que je touche ses mains si froides et douces. Si seulement je pouvais tenir cette main tendrement et avec amour, sûrement que tout semblerait plus beau.
Nous nous sommes arrêtés au bord d'un très beau grand lac. Je n'avais jamais vu ce lac auparavant, l'eau est cristalline, elle a l'air tellement invitante que quiconque la voit a envie de plonger immédiatement.
Je n'ose pas demander à Alpha Jacques, je n'ose même pas lâcher sa main qui tient toujours la mienne. Qu'il ait oublié ou qu'il le fasse exprès, je choisis de rester silencieuse et de laisser tout cela se passer.
"Où est-elle ?" murmura Alpha Jacques. On dirait que quelqu'un l'attend.
"Jacques, que fais-tu ici ?"
Une voix de femme familière vient de derrière nous. Jacques retire sa main de la mienne et se tourne vers l'origine du son. Alors que je reste figée sans bouger.
"Emilia, je suis venu te voir."
Mon hypothèse n'était pas fausse, ils étaient ensemble dans le manoir depuis mes seize ans, je les ai vus s'embrasser dans chaque coin du manoir. Plusieurs fois, alors que je nettoyais le manoir, ils faisaient l'amour avec passion. C'était une vue qui me rendait vraiment malade à l'époque.
"Tu ne m'as toujours pas effacée de ta mémoire ? Même mon parfum persiste, un Alpha devrait pouvoir oublier rapidement quelqu'un qui n'est pas son partenaire, n'est-ce pas, Aimée ?"
Quoi ? Elle a prononcé mon nom. Je me retourne et je vois Emilia sourire largement tout en haussant les sourcils.
"Alors, tu es venu ici pour officialiser votre relation ? Je suis heureuse de voir que Jacques t'a finalement reconnue comme sa partenaire. Félicitations Aimée, tu deviendras une Luna."
Je ne bouge pas d'un iota, seul le vent qui frappe mon visage. Je n'ai pas mal entendu, je suis sûre que ce qu'Emilia a dit était une réalité, pas un rêve. Emilia a dit que j'étais la partenaire d'Alpha Jacques.
"Je sais que tu es jalouse, Emilia, mais cela ne signifie pas que tu peux répandre de fausses nouvelles comme ça. Reviens vers moi si tu le veux toujours, je ne mentionnerai pas les erreurs que tu as commises. Partir volontairement à cause d'un homme que tu penses supérieur est une petite chose que je peux pardonner."
Une phrase claire brise tous les sentiments étranges en moi. Ça ne peut pas arriver, le message donné par Emilia ne devait avoir pour but que de se moquer de moi.
"Vraiment ? Mais tu es venu avec Aimée, ta partenaire. Tu ne la pas encore rejetée, n'est-ce pas ? Pourquoi l'as-tu amenée pour me rencontrer ?"
Emilia jette ses yeux sur moi, suivis d'un Alpha Jacques de plus en plus cynique à mon égard. Honnêtement, je voulais vraiment les laisser tous les deux. Je ne veux pas me retrouver prise dans leur drame romantique. Malheureusement, je ne sais pas où nous sommes, je serais morte dans la forêt si j'avais essayé de partir.
"Je suis venu avec Aimée parce que je voulais te rendre en colère et jalouse, je voulais vraiment l'épouser, mais ce n'était pas parce que je l'aimais. Je ne pourrai jamais t'oublier, Emilia. Reviens vers moi, nous sommes bien ensemble, tu sais que personne n'est ma partenaire, tu es ma Luna, mon destin, ma partenaire fatale. Je t'en prie, Emilia…"
"Je suis désolée, Jacques. C'est fini, il peut y avoir un moment où je reviendrai mais pas maintenant. Je suis revenue juste pour récupérer quelque chose ici, je repartirai vers l'ouest. Alors, à la prochaine, Jacques."
Emilia vient de passer devant Alpha Jacques sans embrassades ni baisers. Elle a disparu comme le vent sous sa forme de louve. Ah, quel triste adieu à mon avis.
Je peux voir les larmes d'Alpha Jacques, connu pour être très froid, couler sur ses joues. Aucun mot ne sort de sa bouche, entre nous maintenant seulement le vent qui emporte le dernier parfum d'Emilia.
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