Depuis l'intérieur de la cuisine, Roy dit à Edward.
Roy :
Edward !
Fait ce qu'ils te demandent, ça va me permettre de ramener plus de clients et de faire plus de bénéfice, dépêche toi d'aboyer comme un bon chien chien !
(Humilie-toi encore plus, je vais faire en sorte que tu n'espères même plus revenir dans mon restaurant y travailler petite merde.
Le peu d'envie de rester que t'as, croie moi que je vais te l'enlever.)
Edward :
Venez, venez...
(On dirait que me pousser à faire du démarchage pour des gens qui me détestent ouvertement ne leur suffit pas pour satisfaire leurs envies sadiques, maintenant ils veulent flinguer ma dignité en tant qu'homme.
Ils sous-estiment sûrement mon envie de lire des livres, pour ça je suis largement capable de m'humilier avec de simples aboiements.)
Edward, saisissant le ridicule de la situation, se dit lui-même que leur montrer ce qu'ils veulent ne doit pas être compliqué s'ils ne les considèrent pas comme des êtres humains à part entière mais plutôt comme des animaux qu'il vient divertir.
Ils voient également Edward de cette manière de toute façon, autant les contenter.
Edward :
Chers passants, pour vous je vais faire un spectacle inédit qui vous donnera envie de venir à notre restaurant.
Les passants sont d'un coup plus attentif, Edward salue la foule comme s'il allait débuter une pièce de théâtre.
Il semblait se persuader lui-même en se disant que ce n'est qu'un jeu, un jeu qu'il aurait perdu dès qu'il aurait commencé à montrer le moindre signe de faiblesse.
Edward :
Puissiez-vous apprécier ces jolis aboiements que je vais exécuter, en cœur.
Edward pensa que pour réduire le stress qu'engendre le fait de faire quelque chose d'aussi gênant, il allait exagérer le plus possible sa performance pour que la honte qu'il ressentirait ne vienne pas l'empêcher de continuer.
Pour imiter un chien, Edward place donc ses bras avec les coudes en arrière, baisse sa tête puis crie à l'unisson.
Edward :
Wouaf wouaf !
Wouaf wouaf !
Wouaf wouaf wouaf !
Ahh hahh hahh hahh ahh !!
Tout le monde dans le groupe de Willis se met à rire ainsi que dans la foule.
Tout les rires sont mélangés, dans un four rire général qui ne s'arrête pas.
Aahh hahh hahh ahh !!
Willis :
Hé, c'est pas drôle, pourquoi vous rigolez ?
Une des personne du groupe de Willis lui dit.
Tu trouves pas ça drôle toi ?
Il imite vraiment bien un chien, ah ah ah ah !
C'est hilarant, il imite vraiment bien un chien sans honte, quel idiot, il n'y a que des vraies losers pour faire ça aussi bien, je suis mort de rire.
Ah ah ah !!
Roy :
Ah ah ah ah c'est bien mon employé ça, ah ah ah !
Willis ne pouvait s'empêcher de laisser un commentaire qui résume à quel point cette situation le frustrait étrangement, comme si on l'avait provoqué sans l'avoir provoqué.
Il n'a pas cherché à plus comprendre cette pensée, aussi impulsif qu'il est, la seule chose qu'il pouvait exprimer est une colère sans origines précises, mais à la fois avec une origine qu'il ne chercha même pas à questionner.
Il se disait à voix basse.
Willis :
Il prend du plaisir à faire ça ce con, il me dégoûte à vouloir faire comme si ce genre de provocations ne l'atteignait pas.
Retournant vers sa voix d'origine, il oublia un moment sa colère comme si il ne voulait même pas comprendre pourquoi il était en colère, remplaçant ses pensées par des pensées plus primitives en se rappelant de pourquoi il voulait venir.
Willis :
Il a tenu sa parole, rentrez au restaurant, on est venus pour ça à la base. C'est parti pour la bonne bouffe, tout le monde !
Le groupe de Willis en cœur répondit.
Ouaiiis !
Le groupe rentra dans le restaurant ainsi qu'une partie de la foule qui regardait ce spectacle, toujours en riant à gorge déployé.
Dans la foule, certains en arrière-plan se disaient dans leurs têtes.
-- A chaque fois que je vois le gamin il se fait de plus en plus ridiculiser, c'est hilarant.
-- Voir une telle victime se soumettre, on dirait limite qu'il aime ça, je vais dans ce restaurant voir s'il se ridiculisera plus plus tard.
-- Ah ah ah quelle plouc, avec un tel spectacle impossible de pas aller dans ce restaurant.
Pendant ce court moment où des clients commençaient à rentrer de plus en plus après la performance d'Edward, Roy revenait vers Edward, le sourire aux lèvres, fier du résultat.
Roy :
Beau travail, y' a beaucoup de clients de bon matin, tu vois que tu sers à quelque chose, déchet.
Il n'hésita pas à faire une tape forte dans le dos d'Edward pour montrer sa reconnaissance
Edward :
(Va crever en enfer, vieux taré.)
Edward sourit en face du visage de Roy, mais secrètement il n'espères qu'une chose, la mort pour cet individu qui a compris depuis longtemps qu'il pouvait acheter Edward tant qu'il pouvait lui donner l'argent.
En exploitant un jouet prêt à faire n'importe quoi pour quelques pièces.
Edward le sait très bien, pourtant il ne veut pas que le seul plaisir qu'il est garantit de ressentir et qu'il ne lui fasse pas mal s'évapore.
L'eau peut être croupie ou la nourriture infecte, mais un livre est toujours agréable à lire pour celui qui en a fait sa passion.
Il ne se laissera pas faire, parce qu'il ne veut pas souffrir éternellement.
Edward :
Merci, chef.
Telle a été son objectif jusqu'à maintenant.
Roy :
Allez, le boulot est pas fini.
C'est pas le moment de glander donc va commencer à cuisiner, moi je te regarderais faire pour corriger.
On fait comme ça d'accord ?
Edward :
Oui bien sûr.
(Dis plutôt que tu vas aller dormir dans un coin pendant que moi je fais le boulot de quatre personnes.)
Roy :
Si c'est bon, alors dépêche toi de servir mes clients jusqu'à ce soir et tout se passera bien.
Edward :
(Et c'est parti pour une journée chargée comme d'habitude, bon au moins je peux gagner de l'argent c'est déjà ça.)
D'accord.
Edward s'empressa d'aller cuisiner et servir les clients du restaurant, Edward resta cuisiner et servir les clients jusqu'au soir comme à son habitude.
La journée se passa comme telle, jusqu'à que le soir arriva et que le moment de payer Edward était venue.
Roy:
Tiens ton paiement.
Roy tendit l'argent à Edward qui, à son tour prit l'argent avec sa main droite.
Voulant éviter de se faire arnaquer, il vérifia si l'argent qui lui a été donné est bien ce qui lui est dû.
Malheureusement pour lui, il remarqua que quelque chose n'allait pas.
Edward :
Attendez, il manque 2 pièces.
Roy :
C'est normal.
Hier, Andy et les autres vendeurs de bouquins ont dit à tout le monde qu'ils ne te vendrait plus jamais de livres, donc cet argent je te l'enlève puisque tu n'achetais que des livres avec ce surplus.
C'est pour ça que je te donne moins d'arg…
Avant même que Roy ait pu finir sa phrase, Edward l'interrompt, fou de rage intérieurement.
Edward :
Mais cet argent, je l'ai mérité !
J'ai mérité d'avoir ces livres, je veux juste qu'on me laisse tranquille alors pourquoi il faut toujours qu'il y' ait des problèmes avec vous !
Je veux juste, juste un peu de tranquillité sans avoir à devenir fou chaque jour qui passe pourtant vous m'empêchez tous de faire ça !
Edward se met à pleurer, ne supportant plus cette douleur qui ronge son cœur de l'intérieur.
Edward :
Pourquoi vous êtes toujours comme ça avec moi ?
Qu'est ce que je vous ais fait pour mériter tout ça ?!
Il pleure de plus en plus, déchargeant ce qu'il ressent au fond de lui.
Edward :
Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour que vous me laissiez en paix ?!!
De sa bouche, Roy ne pouvait pas s'empêcher de sortir des rires moqueurs comme pour ridiculiser Edward.
Roy :
Ah ah ah, il nous fait la crise d'un coup le gamin, tu le sais toi même pourquoi on fait tout ça mais tu veux quand même une réponse différente.
Elle changera jamais, on te déteste petite merde !
On aurait préféré te tuer quand t'était encore gamin plutôt que te laisser en vie mais pas le choix, il faut obéir aux ordres du chef.
C'est pour cette seule raison qu'on ose encore te parler mais sache-le, chacun d'entre nous aurait préféré te tuer de la plus horrible des manières plutôt que te laisser en vie.
Edward :
Ahh.
(Reprends toi Edward, tu sais quel genre de personnes ils sont.
Non, tu sais quoi ?
Oublies tout ça, j'en ai marre de ces bêtises, je préfère encore sauter du village plutôt que de vivre ne serait ce qu'une journée avec ces sous humains.)
Oublie ce que je viens de dire, je vais juste rentrer chez moi comme d'habitude et oublier cette histoire.
Edward essuie ses larmes en se retournant vers le chemin qui l'emmène chez lui, essuyant en même temps les quelques restes de doutes qui restait dans son esprit sur s'il doit s'enfuir ou non.
Au moins à cet instant, il est résolu à changer les choses pour lui.
Roy :
T'est viré, ne compte même pas revenir demain ou un autre jour, à partir d'aujourd'hui tu n'es plus le bienvenu dans le restaurant.
Edward :
(Fallait s'en douter, ce n'est pas plus mal au final maintenant que je suis dans cette situation.
A partir d'aujourd'hui je ne me laisserais plus faire, je trouverais une solution pour m'échapper de cet enfer.
Je suis fatigué, je n'ai plus la force de résister à une vie autant remplie de souffrance.)
Merci pour tout, patron.
Edward fait un salut d'au-revoir à Roy de dos pendant un instant tout en retournant chez lui, sûrement pour se moquer de lui sans qu'il ne s'en en aperçoive.
Lorsqu'il retourna enfin chez lui, Edward alluma une bougie pour s'éclairer un minimum puis s'écroula sur le lit de sa chambre, le dos allongé contre son lit sans enlever ni son manteau ni ses chaussures.