Les pensées allant vers ses souvenirs flous de l'évènement laissent rapidement place à un sommeil profond, dénué de toute pensée, le vide complet à l'état le plus pur.
Près d'un bar quelconque du village, à ce moment là, Edward avait regardé un peu trop longuement au loin les lumières du bar avant de partir vers sa maison, pendant une nuit qui paraissait être banale.
Edward observait une ambiance dont il a compris les codes mais qui à ses yeux jusqu'à présent n'était pas teintée d'horreur.
Ce qu'il a vu et retenu ce jour-là changea ses yeux, il ne s'intéressait plus à plaire les habitants mais à survivre.
Pour survivre, il n'a eu besoin que d'une seule chose jusqu'à présent, de l'intelligence.
Ce jour là, son temps s'est arrêté et maintenant, il n'est plus possible pour lui de faire un pas en arrière.
Edward n'est que le produit de sa terrible enfance, se raccrochant au moindre espoir qu'il a de sortir de ce cycle de souffrance, victime de l'acharnement d'habitants un peu trop belliqueux.
Des habitants qui le maltraitent pour une raison obscure, saurez-vous savoir pourquoi ?
Il est évident que certaines décisions ont été prises dans le passé pour donner comme résultat cette situation actuelle, il ne reste qu'à savoir quoi.
Tant que cette zone d'ombre existe, Edward ne saura sûrement pas pourquoi 17 années de sa vie ont été vécues dans la souffrance et la douleur.
…
Un brouhaha s'entend à l'intérieur du bar, au milieu de ce bruit de fond assis côte à côte, deux hommes en train de discuter ensemble, l'un ayant prêté à l'autre une bouteille d'alcool.
Inconnu 1 :
Remballe ta bouche de ma bouteille d'alcool avant que je te tue sale
sac à merde !
L'homme qui avait prêté à l'autre homme la bouteille commença à s'énerver en voyant à quel point l'homme proche de lui buvait une grande partie de la bouteille.
L'autre homme qui buvait lui répondit, visiblement bourré, après avoir fini sa grande gorgée.
Inconnu 2 :
Oh allez, partage mon gros, burp !
T'est déjà bien gros à force de boire de l'alcool, tu peux même pas partager un peu de ce binard que t'as là ?
L'homme qui lui a prêté la bouteille essaye d'arracher la bouteille de ses mains.
Inconnu 1 :
Je vais te tuer, touche pas à ma bouteille connard !
L'homme, énervé, met un coup de poing à l'homme qui buvait la bouteille.
Paff !!
Inconnu 2 :
Blarrgh!
L'homme ivre perdit connaissance sur le coup.
Le coup résonnait dans tous le bar, l'homme qui buvait la bouteille s'était fait projeter au sol par le coup de poing qu'il a reçu, restant au sol incapable de bouger, tombant au même moment que la bouteille d'alcool qui se fracassa contre le sol.
Tout le monde dans le bar sur le moment s'était empressé de faire son petit commentaire sur la situation en réagissant dès l'instant présent, comme à leur habitude.
Ouaahh!
--Y'a une bagarre les gars, pronostics ?
--De l'action, de l'action ! --Qui meurt aujourd'hui ah ah ah !?
--Du piment pour la soirée, c'est parti pour le spectacle !
Au loin, Edward voyait cette scène sans y prêter attention, craintif qu'il lui arrive quelque chose.
Edward enfant :
(Les adultes sont en train de se battre, je devrais rentrer chez moi avant qu'ils viennent me faire peur.)
Edward reprenais sa route de plus belle pour rentrer chez lui lorsqu'une personne quelconque du bar le remarqua.
Inconnu:
Hé les gars, y' a le petit qui rôde à côté, ça vous dit de lui montrer le combat ?
Chef du groupe d'inconnus :
T'es fou ?
Ce gamin est tellement précieux que si on échoue à le ramener en vie au chef, il hésitera pas à tous nous détruire, en même temps que le village.
Mais tu veux quand même exposer le gosse à ce spectacle sanglant ?
Inconnu:
Oui, vous inquiétez pas pour les répercussions mentales, on sait comment faire en sorte qu'il ne devienne pas fou, il suffit juste de lui donner un livre et ça suffit à le calmer.
Même s'il voit des choses «amusantes».
Chef du groupe d'inconnus :
Qu'est ce qu'on gagne à faire ça ?
Laisse le partir.
Inconnu :
Il faut qu'il s'habitue à ces spectacles pour qu'il considère tous ce qu'on fait comme quelque chose de normal, pour que ça ne le choque plus et que ce soit plus facile de s'amuser avec lui.
Si ce plan marche, alors il n' y aura plus jamais de risque qu'il soit choqué par ce qu'on fait.
Chef du groupe d'Inconnus:
Mmm…
(Les livres hein?
Ça devrais aller en théorie)
D'accord rattrape le.
Inconnu :
Très bien.
Celui qui l'avait remarqué en premier se déplace vers Edward en courant.
Chef du groupe d'inconnus :
Ahh quel sensation !
Elle m'avait manqué.
Le chef du groupe se lèche les lèvres, l'esprit rempli de pensées perverses et malsaines.
Chef du groupe d'inconnus :
(J'ai hâte de voir ton visage Edward.
Ce sentiment est trop bon, je veux voir ta souffrance tout de suite, ça fait trop longtemps que j'ai pas assisté à la vision du désespoir sur un visage.)
Edward, toujours en train de marcher vers sa maison, se fait toucher l'épaule par l'homme qui le poursuivait, l'ayant rattrapé.
Inconnu :
Edward, viens m'accompagner au bar, il y' a quelque chose d'amusant pour toi, allez viens, soit un gentil garçon et viens.
La peur se devinait sur le visage d'Edward, à deux doigts de pleurer à cause de cette même peur.
Edward enfant :
J'ai pas envie, je veux rentrer à la maison, laisse-moi tranquille.
D'un ton froid, l'homme lui répond.
Inconnu :
Oh, c'est comme ça alors.
Il soulève Edward d'un coup et le porte avec ses deux bras pour le poser sur son épaule.
Edward enfant :
Lâche-moi, laisse-moi tranquille !
Edward commença à pleurer et à trembler de peur, il essaya de se débattre frénétiquement pour redescendre au sol.
Edward enfant :
Lâche moi !!
Sans dire un mot, l'homme garda Edward sur son épaule sans le lâcher une seule seconde.
Edward pleurait toutes les larmes de son corps et gigotait pour s'extraire, sauf que l'inconnu ne lui laissa jamais la moindre chance de pouvoir s'enfuir, son corps étant bien plus fort que celui d'Edward.
Il pleurait et se débattait sans s'arrêter, en vain.
Edward enfant :
Aaah !!
Lâche-moi aaah !!
L'homme retourna ensuite au bar avec Edward en marchant, il était revenu près de son chef deux minutes plus tard sous les pleurs incessants d'Edward, toujours aussi désemparé.