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Chapter 11 - L'Autre Problème

Angor regardait tandis que Mara exécutait son sortilège. Il croyait que le grand sorcier sauverait son professeur sans aucun doute.

Léon regardait Angor avec bienveillance. Il se plaignait quelque peu que son frère ait gaspillé cette belle occasion sur Jon, mais quand il pensait aux contributions que Jon avait apportées à la Famille Padt, ces regrets s'envolaient simplement. Tant que son petit frère était heureux, cela en valait la peine.

Ils avaient des mentalités différentes, mais ils croyaient tous que la maladie chronique de Jon pourrait être traitée.

Cependant… le réalisme échappait toujours aux attentes.

Quand l'aura verte disparut de Jon, Angor s'empressa de demander à Mara ce qu'il en était de la situation. Toutefois, Léon l'arrêta — Mara était déjà en train de lever à nouveau sa boule de cristal, mais son expression détendue avait cédé la place à une mine sombre et douteuse.

Même le grand sorcier ne pouvait pas aider le Professeur ? Alors le Professeur était devenu ainsi parce que la Conscience de Gaïa rejetait quelqu'un d'un autre monde après tout ?

Non ! Cela ne peut être !

L'espoir grandissant d'Angor commença à vaciller.

Après un moment, Mara arrêta son incantation.

Il ne comprenait pas. Il n'avait trouvé aucune maladie dans le corps de Jon, et le résultat du sortilège lui disait également que tout allait bien.

Tout allait bien ? C'était là le plus gros problème.

N'importe qui possédant des yeux pouvait voir la silhouette émaciée de Jon ; seule une personne malade au-delà de tout espoir pouvait être dans cet état. Jon avait seulement 50 ans, donc un corps si vieilli était indubitablement anormal.

Et pourtant, il ne trouvait rien d'inhabituel !

Peut-être était-il maudit par quelque spectre maléfique ? Avec cette idée en tête, Mara étendit son pouvoir spirituel vers Jon. Toute trace d'anomalie pourrait être facilement capturée de cette manière.

… Non. Rien. Encore une fois.

Cette fois, Mara était complètement désemparé. Il venait tout juste de percer au rang de Haut Apprenti il y avait à peine un instant et n'avait pas commencé à apprendre sur les sortilèges de Niveau 3. Il avait utilisé tout ce qu'il savait pour détecter les maladies et rien n'avait fonctionné sur Jon.

Il ne savait plus quoi faire.

Mara jeta un regard à Angor dont l'expression était emplie d'inquiétude et il se sentit un peu embarrassé. Il avait déjà fait sa promesse en grand, mais maintenant la vérité prouvait le contraire.

Il se racla la gorge et lança à Angor un regard désolé.

« Je crains de n'avoir pas les moyens de soigner votre professeur pour le moment. J'ai fait mon inspection. Il n'y a rien qui cloche avec son corps, et cela signifie que je ne peux rien faire à ce sujet, » expliqua Mara. Il changea alors de sujet, « Cependant… il a l'air sérieusement malade, donc il pourrait y avoir un problème au niveau de son esprit ou de son âme. »

Angor se souvint de ce que son professeur lui avait dit auparavant. Le corps de Jon était en bonne santé, le flétrissement de ses organes était dû à la Conscience de Gaïa.

Mara n'avait rien dit à propos de la Conscience de Gaïa, mais il avait mentionné que le corps de Jon était en bon état. Alors ce devait être son esprit ou son âme alors ?

La Conscience de Gaïa nuisait à l'âme du Professeur ?

Mara ne réalisait pas que ses mots, ajoutés aux propres cogitations d'Angor, avaient créé une conclusion similaire. Qu'elle soit correcte ou non, Angor y croyait déjà d'une certaine manière.

« Alors, un problème avec l'âme ou l'esprit ne peut être guéri ? » demanda Angor avec un ton inquiet.

« Il y a des moyens. Mais je ne peux pas faire ça pour le moment, » répondit Mara. Il soupira impuissant, « Je pourrais l'aider si je devais devenir un vrai sorcier, mais en tant qu'apprenti, je ne peux rien faire. »

« Donc, un vrai sorcier peut guérir mon professeur ? » insista Angor.

« Je ne peux pas faire des suppositions irréfléchies sur ce que les grands sorciers peuvent faire, mais sauver un homme ordinaire ne devrait pas poser de problème. Même s'il est mort, les grands sorciers peuvent sauver son âme de l'obscurité éternelle. »

« Euh… Quand Monsieur Mara deviendra-t-il un vrai sorcier ? »

Mara fut surpris par cette question. Il secoua alors la tête avec un sourire amer. « Il m'a fallu près de 60 ans pour devenir un Apprenti Sorcier de Niveau 3… Un vrai sorcier ? Pas de mon vivant, je le crains. Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez atteindre avec le temps. »

Mara donna à Angor une brève explication sur les états des sorciers. Le talent de chacun déterminait la rapidité avec laquelle il ou elle pouvait devenir un sorcier. Une fois cela fait, le talent ne jouait plus un rôle important. Cependant, le talent était extrêmement critique tant qu'on n'était pas devenu un sorcier officiel. Certains pouvaient y parvenir avec quelques années de formation, tandis que d'autres pourraient s'entraîner toute leur vie sans dépasser le niveau d'apprenti niveau-1. C'était là la différence causée par le talent et le destin.

Mara avait toujours cru qu'il exploitait au mieux son talent et il ne pouvait compter que sur le destin pour devenir un sorcier officiel. Cependant, le destin n'était pas quelque chose que l'on pouvait demander. De plus, il était presque toujours accompagné de grands dangers.

La plupart des destins connus étaient obtenus en risquant des vies. Rares étaient les destins facilement acquis - à moins que quelqu'un ne tombe accidentellement sur sa chance, comme ce que Mara venait de vivre.

Les mots de Mara mirent le désespoir dans l'esprit d'Angor. Des vrais sorciers… Une vue éteinte sur la Vieille Terre. Comment devrait-il en trouver ?

Tout le monde était sans voix. Léon posa une main sur l'épaule d'Angor pour le réconforter. C'était à peu près la seule chose qu'il pouvait faire en ce moment.

Quelques instants plus tard, Mara reprit la parole, « Vous avez dit que vous aviez deux soucis en tête. Je ne peux pas vous aider avec Jon maintenant, alors que diriez-vous de me parler de l'autre ? »

L'autre souci… Quelque chose traversa l'esprit d'Angor. Selon Mara, un vrai sorcier pourrait guérir le Professeur et quelqu'un avec un grand talent pourrait devenir un vrai sorcier sans y passer beaucoup de temps…

Grand talent ? S'il pouvait lui-même devenir un vrai sorcier, il pourrait aider Jon !

Ce « autre souci » dont Angor parlait concernait sa curiosité envers les personnes avec des pouvoirs surnaturels, et le désir de suivre leurs traces.

Il voulait devenir sorcier lui aussi !

« Monsieur Mara, puis-je devenir votre étudiant et apprendre la sorcellerie ? » demanda Angor avec sérieux.

Mara fut surpris par cela pendant un bon moment avant d'éclater de rire.

« La sorcellerie n'est pas quelque chose de si simple. Le talent est la première et la plus importante condition que vous devez avoir. J'ai parcouru l'empire et testé près de dix mille personnes, et mes petits-enfants sont les seuls avec du talent. Voyez-vous ? C'est très rare. »

Angor ne recula pas, « Monsieur Mara, pouvez-vous s'il vous plaît vérifier si j'ai du talent ? »

Mara regarda Angor de haut en bas et acquiesça, « C'est assez simple. Je peux même regarder tout le monde au Manoir Padt si vous voulez. Considérons cela comme un retour de votre faveur alors. »

L'offre apparemment généreuse de Mara contenait également une volonté d'aider la Famille Padt à former des sorciers talentueux. Cependant, considérant à quel point ils étaient rares, c'était déjà extrêmement difficile de trouver un seul talent, sans parler de le faire dans cette petite famille !

De plus, donner de tels tests ne coûtait réellement rien à Mara. Il avait juste besoin d'un médium, et les médiums pouvaient être réutilisés sans subir de perte.

Sa mission sur la Vieille Terre était de chercher des talents pour l'académie, donc l'académie lui avait donné des médiums. Aider Angor avec le test signifiait qu'il serait débarrassé de la faveur gratuitement.