Pourquoi l'empêchait-on de passer l'audition juste parce qu'elle n'avait pas de lettre d'entretien ?
Le responsable de l'équipe lui avait dit que c'était une décision de dernière minute prise par le réalisateur en voyant le nombre de personnes qui étaient venues sur le lieu soit pour auditionner pour le rôle, soit pour montrer leur soutien à la superstar Gu Xingze.
Ainsi, Yun Na, qui était déjà bloquée à la porte, ne pouvait que regarder ceux ayant une lettre d'audition entrer sur le site. Elle était pleine de confiance en arrivant et aurait admis sa défaite si elle avait été rejetée pendant l'audition. Cependant, échouer sans même avoir la chance de se prouver, elle refusait d'accepter un tel résultat !
Elle était naturellement contrariée par ce revirement de situation.
Déroutée, Li Qin demanda à sa fille, "C'est quoi cette lettre d'audition ? On peut se la procurer ? Comment fait-on pour en obtenir une ?"
Yun Na soupira. "J'ai demandé autour de moi. Il faut tirer des ficelles." Elle marqua une pause avant de continuer, "Même si c'est une audition ouverte, il y a quand même des obstacles à franchir. Les lettres d'audition sont des invitations distribuées soit par l'équipe de production, soit par des personnes influentes du show business."
De nombreuses compagnies de divertissement avaient naturellement entendu parler de cette rare opportunité et avaient tout fait pour donner leur chance à leurs mannequins de seconde zone d'auditionner pour le rôle, dans l'espoir que l'une d'entre elles devienne la prochaine Gu Jingyi à succès. Les critères étaient élevés cette fois-ci.
"Il n'y a vraiment aucune chance pour toi d'acquérir cette lettre ?!"
C'était trop choquant pour Li Qin. Elle avait tellement d'efforts et placé beaucoup d'espoirs en sa fille, souhaitant qu'elle devienne célèbre un jour. Maintenant, ce rêve n'était plus !
Une idée soudaine traversa l'esprit de Yun Na et ses yeux s'illuminèrent. Elle pensa à quelqu'un. "Ne t'en fais pas ; j'ai une idée !"
...
La nuit tomba.
Yun Shishi aidait Youyou avec son cahier de liaison scolaire lorsque son téléphone portable sonna.
Elle décrocha distraitement. Les bruits de fond qu'elle entendait de l'autre bout semblaient indiquer que l'appel était passé depuis une boîte de nuit ou un pub.
"Allô ? Allô ?"
Elle haussa un sourcil, confuse. Il n'y avait pas de réponse au téléphone. Elle allait raccrocher lorsqu'une voix masculine rauque demanda, "Tu es la sœur de Yun Na ?"
"Euh… oui."
L'homme dit, "Elle est trop ivre, et je n'arrive pas à la réveiller ! Peux-tu venir la chercher ?"
Yun Na encore ! Pourquoi attire-t-elle toujours des ennuis ?!
Elle voulait vraiment refuser car elle n'avait plus envie de nettoyer le désordre de sa sœur adoptive !
Sa sœur adoptive faisait ce qu'elle voulait d'elle et de Youyou les autres jours, et puis elle avait indirectement causé sa perte d'emploi. Que voulait-elle de plus d'elle ? Elle était ivre, mais en quoi cela la concernait-elle ?!
C'est alors que le visage buriné de son père lui revint en mémoire. Yun Shishi ne put s'empêcher de serrer les poings et resta immobile un bon moment.
L'homme au téléphone n'entendant pas de réponse de sa part répéta "Allô" plusieurs fois. Yun Shishi poussa un soupir de résignation et demanda, "Où ?"
"Jia Bai Li !"
Jia Bai Li était une boîte de nuit bien connue de la capitale ; elle était célèbre pour son extravagance et son coût élevé. Ses clients étaient, comme on pouvait s'y attendre, riches et influents, mais il y avait aussi beaucoup de voyous locaux qui venaient s'amuser. En bref, Jia Bai Li était réputée pour être chaotique.
Abus de drogue, jeux d'argent, et commerces louches – une fois la nuit tombée, c'était un repaire pour les affaires illégales et les transactions.
Il y avait toujours des nouvelles de fusillades avec de lourdes victimes concernant cet endroit, mais malgré le chaos et le manque de sécurité sociale, Jia Bai Li, contrairement à d'autres boîtes de nuit similaires, réussissait encore à rester en activité grâce à un soutien très fort et influent. Même la police n'osait pas y toucher arbitrairement.
Dès que Yun Shishi pénétra en ce lieu malfamé, elle s'étouffa avec la fumée âcre à l'intérieur.