"Mme Richard," Sophia retira ses lunettes de lecture, "vous devez changer votre alimentation. Perdez ces kilos en trop et vous verrez une hausse surprenante de votre énergie."
Sa patiente était assise là, avec une moue, "J'aime les croissants au beurre." Elle se plaignait et Sophia réprima son sourire,
"Je suis sûre que oui, Mme Richard. Tout est bon avec modération. Dans la plupart des traitements, c'est quatre-vingt pour cent l'alimentation et vingt pour cent les médicaments. Parfois, une bonne alimentation peut inverser les effets."
Elle se mit à griffonner quelque chose sur son bloc-notes, "Je vous écris des médicaments. Prenez-les pendant une semaine et revenez me voir."
Elle se permit de bailler bruyamment dans l'intimité de son bureau lorsque le dernier patient quitta la pièce.
Il était déjà soir, et elle voulait se faire prendre par un bel homme ce week-end. Elle ne croyait pas aux relations et l'exemple vivant sous ses yeux était celui de Marissa.
Elle fronça les sourcils en entendant la sonnerie de son téléphone.
"Marissa?" elle ricana et prit l'appel, "Parle du diable ... Comment ça va ?"
"Oh, ça va bien. Grand-père Flint s'occupe très bien de moi. Pourquoi es-tu encore au bureau d'ailleurs ?"
Cela faisait trois jours que Marissa avait quitté la ville. Sophia ne voulait pas attirer l'attention en essayant de la suivre. Elle prévoyait de la rejoindre dans quelques semaines.
"J'ai eu beaucoup de patients aujourd'hui. Comment vont mes nièces ?"
"Quoi ! Des nièces !" Marissa éclata de rire de l'autre côté du téléphone, "Comment sais-tu que ce sont des nièces ? Ce pourraient aussi être des neveux. Ou peut-être un garçon et une fille !"
Sophia pouffa de rire et se sentit bien en percevant le bonheur dans la voix de son amie. Le changement de lieu lui semblait bénéfique.
Juste à ce moment, la porte de son bureau s'ouvrit d'un coup et son assistante entra avec un visage inquiet, "Qu'y a-t-il, Doris?" Sophia avait de l'inquiétude dans la voix.
Elle oublia momentanément que l'appel n'était pas coupé et que Marissa était toujours en ligne.
"Il y a cet homme, et il insiste pour vous rencontrer."
Sophia se renversa dans son fauteuil et ferma les yeux, "A-t-il un rendez-vous?"
"Non, madame. Il n'en a pas, mais il n'est pas prêt à partir. Je lui ai proposé de rencontrer un autre gynécologue, mais il veut seulement vous parler."
"Hmm," Sophia se redressa avec un soupir, "Faites-le entrer."
"Écoute, ma chère," se rappelant de Marissa, elle colla le téléphone à son oreille, "Je dois voir cet homme. Il a intérêt à être beau sinon je ne le reçois pas." Elle dit la dernière partie sur un ton taquin.
Marissa rit et raccrocha après de rapides au revoir.
Cependant, rien au monde n'avait préparé le Dr. Sophia à faire face à l'homme qu'elle s'attendait le moins à voir, "Êtes-vous Sophia James ? La docteure de Marissa Aaron ?"
"Q...quoi ? Q...qui êtes-vous, monsieur ?" Sophia savait très bien qui il était. Zut ! Elle ne comprenait pas pourquoi elle bégayait ainsi.
Que faisait-il ici ?
"Cela ne répond pas à ma question. Êtes-vous la docteure de Marissa Aaron ?" il posa ses paumes sur le bureau en se penchant en avant, sa carrure ténébreuse.
Soudain, Sophia eut l'impression que la pièce rétrécissait en raison de l'aura pesante de cet homme. Il n'avait rien de ce qu'elle avait vu de lui dans les journaux et les magazines.
Il était l'incarnation classique de l'homme à tomber. Marissa n'avait pas exagéré en lui disant à quel point il était beau.
"Monsieur…" elle avala difficilement sa salive et parvint même à sourire, "même si je le suis. Je ne suis pas autorisée à le partager avec quiconque sans son consentement."
Raphaël serra les lèvres, regardant dans les yeux de Sophia James qui avait du mal à maintenir le contact visuel avec ses orbes verts.
Il fouilla dans sa poche et sortit l'enveloppe froissée pour la lui agiter devant le visage, "Ceci vient de votre bureau. Vous devez reconnaître le logo de votre clinique." Il dit cela sur un ton sarcastique.
"Monsieur !" Sophia leva la main cette fois pour l'arrêter, "Je n'ai rien nié. J'ai déjà dit que je ne peux pas compromettre la confidentialité de mes clients. Nous avons des politiques strictes pour…"
Il passa sa main dans ses cheveux noirs par frustration puis décida de prendre place en face d'elle, "Écoutez. Dites-moi juste une chose. Avez-vous déjà traité ma femme ici ? Valerie Sinclair ?"
Quand Sophia ne répondit pas, il adoucit son ton, "Je suis au courant de la confidentialité de vos clients, et je respecte cela. Ici, je vous demande juste pour ma femme. Valerie Sinclair."
Sophia eut de la peine pour lui lorsqu'elle vit les lignes d'inquiétude sur son visage.
"Euh. Pourquoi ne demandez-vous pas à votre femme directement, M. Raphaël Sinclair ?" ses yeux se levèrent brusquement vers son visage,
"Comment savez-vous que je suis Raphaël Sinclair ?" Sophia tenta de maîtriser sa respiration saccadée. Elle faisait de son mieux pour ne pas montrer la panique sur son visage.
"Bien sûr. La moitié du pays vous connaît, monsieur. Vous pouvez être un homme d'affaires, mais les gens vous considèrent comme une sorte de célébrité."
L'esprit de Sophia était en ébullition à présent. Elle devait détourner son esprit du problème en main, "D'ailleurs, je suis tellement heureuse de vous avoir dans mon bureau. Pouvez… pouv… je … je veux dire … pouvez-vous me donner un autographe ?"
Elle tendit rapidement son bloc-notes médical vers l'homme séduisant qui semblait confus pour une raison quelconque.
"Et je voudrais aussi prendre un selfie avec vous. Vous savez ? Pour des raisons de publicité ? D'ici demain, ma clinique sera bondée comme jamais. J'aimerais mettre une légende sur une publication Médias Sociaux … M. Sinclair a été trouvé dans notre clinique pour le traitement de son …" elle gloussa avec une fausse gêne, bavardant comme une enfant, "Je suis désolée … je voulais dire votre femme. M. Sinclair nous a honoré de sa visite avec sa femme pour son traitement de fertilité… Ha-ha."
"Vous avez perdu la tête ou quoi ?" il se leva brusquement, faisant tomber la chaise en arrière, "Je suis ici mort d'inquiétude pour quelqu'un et vous, vous venez avec ces demandes scandaleuses. Je pourrais m'assurer que votre licence soit annulée." Le visage de Sophia se figea face à la menace.
"Je suis désolée. C'est juste que vous êtes tellement beau que j'ai perdu la tête." Cette fois, son visage était triste. Raphaël la fixait du regard avec des yeux impassibles et Sophia eut peur.
Et si elle avait été trop loin avec tout cela ?
"Mme Sophia James." Il siffla entre ses dents serrées, "Je reviendrai demain, et vous feriez mieux d'être prête. J'ai besoin de connaître mes réponses sinon je pourrais amener un officier de police pour obtenir les images de vidéosurveillance."