Takashi, assis sur son lit, repensait à son rêve — ou plutôt, à ce cauchemar troublant. "Ces dragons... est-ce qu'ils vont vraiment me poser problème pendant les épreuves à venir ?" se demanda-t-il, l'esprit embrouillé. "J'espère qu'ils me laisseront aller jusqu'au bout. Quand le moment sera venu, je me vengerai des dieux du royaume cosmique... et si ces dragons se montrent à ce moment-là, je leur ferai aussi leur fête."
Il continua de réfléchir un instant, mais un bruit étrange attira son attention. "C'est quoi, ces bruits ?" murmura-t-il. Cela semblait venir de la chambre de Wukong. Les sons étaient de plus en plus forts, comme des cris étouffés et des éclats de voix agités. Fronçant les sourcils, Takashi décida d'aller voir ce qui se passait.
En sortant de sa chambre, il constata que le vacarme devenait vraiment préoccupant. Des bruits de meubles qui bougent, des cris de détresse... Cela ne ressemblait en rien à une simple dispute.
"Qu'est-ce qu'ils foutent encore… ?" pensa Takashi, avançant dans le couloir avec prudence. En se rapprochant de la chambre de Wukong, il pouvait entendre plus distinctement ce qui semblait être la voix du singe, en train de crier quelque chose.
Il accéléra le pas, intrigué et un peu inquiet de ce qu'il allait découvrir.
Takashi marchait dans le couloir, les bruits devenant de plus en plus clairs à mesure qu'il approchait de la chambre de Wukong. Il entendait la voix du singe, presque désespérée :
"Eh, Leïla, arrête ça ! Je vais connaître l'amour un jour, mais pas ce soir, ok ?!"
Takashi fronça les sourcils. *C'est quoi ce délire ?* se demanda-t-il, sentant l'agitation dans l'air. Puis, un cri soudain éclata depuis la chambre de Wukong :
"A L'AIDE, TAKASHI ! VIENS M'AIDER, BON SANG !"
Takashi s'arrêta un instant, surpris. Wukong l'avait appelé par son vrai nom, pas "Tenshi" comme d'habitude. Cela devait vraiment être sérieux. Il se dirigea vers la porte et, avant de l'atteindre, il entendit la voix furieuse de Valentin :
"QUI A BU TOUT MON WHISKY ?!"
Takashi accéléra le pas et, en arrivant devant la porte, il l'ouvrit d'un coup. Ce qu'il vit le laissa sans voix. Leïla, visiblement ivre, était à moitié déshabillée, essayant de se jeter sur Wukong qui tentait de se défendre tant bien que mal, tandis que Valentin, complètement choqué, se tenait à l'entrée.
Wukong, les yeux écarquillés, cria en voyant Takashi :
"Takashi ! Cette folle a bu tout le whisky de Valentin et maintenant elle essaie de me faire connaître 'l'amour' !"
Leïla, vacillant sur ses jambes, tourna son regard vers Takashi, les yeux mi-clos et un sourire légèrement bizarre sur le visage.
"Tenshi, tu veux aussi apprendre l'amour ?" dit-elle, d'une voix traînante.
Takashi croisa les bras, prenant une grande inspiration. "Donc, si je comprends bien... quelqu'un a laissé une bouteille de whisky traîner, et maintenant on se retrouve avec ça ?" dit-il en désignant Leïla.
Valentin, essayant de reprendre ses esprits, répondit :
"Ce n'est pas de ma faute ! Je ne savais pas qu'elle allait la trouver et la boire en cachette !"
Wukong, toujours allongé sur le sol avec Leïla essayant de grimper sur lui, ajouta :
"Peu importe de qui c'est la faute, aidez-moi à m'en sortir ! Je préfère encore affronter un dragon que de passer une minute de plus dans cette situation !"
Takashi soupira, s'avança calmement et attrapa Leïla par le bras pour la soulever doucement mais fermement. Elle protesta faiblement, mais Takashi la déposa sur le lit à côté, où elle s'effondra presque instantanément, incapable de résister sous l'effet de l'alcool.
"Bon, problème réglé," dit Takashi en s'essuyant les mains. "Mais sérieusement, on ne peut pas la laisser comme ça. Elle va avoir une gueule de bois terrible demain matin, et je ne veux pas être là pour voir ça."
Wukong, se relevant enfin, souffla de soulagement. "Merci, mec... C'était un cauchemar vivant. Je pensais que j'allais devoir fuir ce bateau pour de bon !"
Valentin, toujours déconcerté, secoua la tête. "Cette bouteille de whisky... elle aurait pu tuer quelqu'un de moins résistant ! Je dois faire attention à où je laisse mes affaires maintenant."
Takashi sourit, amusé par le chaos de la situation, mais il reprit rapidement son sérieux. "On a eu assez d'action pour une nuit, je pense. Et demain, on arrive enfin à destination. Il va falloir être en forme pour les tests à venir."
Wukong hocha la tête. "Ouais, on devrait tous essayer de dormir... espérons que cette fois, personne ne viendra me montrer 'l'amour'."
Sur ces mots, ils laissèrent Leïla endormie sur le lit et quittèrent la pièce, se dirigeant chacun vers leurs propres chambres, espérant que cette nuit se terminerait sans plus d'incidents.
Wukong regarda Leïla, étalée sur *son* lit, toujours profondément endormie. Il soupira, visiblement agacé.
"Mais c'est MON lit, ça ! Je dors où, moi ?!" s'exclama-t-il en se tournant vers Takashi.
Takashi haussa les épaules, légèrement amusé. "Hmm... tu n'as pas vraiment le choix. Prends sa chambre."
"Sérieusement ?" dit Wukong, déconcerté. "Je vais dormir dans une chambre qui n'est même pas la mienne à cause de cette folle ?"
Takashi hocha la tête avec un petit sourire. "Eh, c'est ça ou tu dors par terre. À toi de choisir."
Valentin, qui commençait à se remettre du choc de la bouteille de whisky vide, ajouta en rigolant : "Eh bien, au moins, sa chambre sera plus calme que la tienne. Et puis, dis-toi que c'est temporaire. Demain, tout reviendra à la normale... enfin, j'espère."
Wukong se gratta la tête, toujours un peu énervé. "Ouais, ouais... je vais prendre sa chambre, mais elle me doit une sacrée explication demain."
Takashi, amusé, rétorqua : "Je suis sûr qu'elle ne se souviendra même pas de ce qui s'est passé ce soir."
Wukong se dirigea vers la porte avec un soupir résigné. "Ouais, ben moi, je ne vais pas l'oublier de sitôt. Bonne nuit, Tenshi."
"Bonne nuit, Singe," répondit Takashi en souriant.
Wukong quitta la pièce, se dirigeant vers la chambre de Leïla avec un mélange d'irritation et de fatigue, tandis que Takashi retourna à la sienne. Valentin, quant à lui, jeta un dernier regard incrédule à la bouteille vide avant de secouer la tête et de partir à son tour.
La nuit était enfin tranquille... pour l'instant.
Plus tard dans la nuit, alors que le bateau traversait une faible zone de la tempête que Valentin avait contournée, les vents commencèrent à se lever, et la mer devint plus agitée. Le navire tanguait de plus en plus, secoué par les vagues. La plupart des passagers étaient endormis, inconscients du changement, mais Karnak, le vieil homme au regard sage, avait tout entendu. Il sortit de sa chambre, curieux de ce qui se passait.
Malgré la pluie battante et les rafales de vent qui balayaient le pont du bateau, Karnak avançait calmement. Son manteau flottait autour de lui, mais il semblait insensible aux éléments. Il s'arrêta au bord du navire, les mains croisées derrière son dos, regardant les éclairs illuminer le ciel sombre et les vagues gigantesques qui se soulevaient et s'effondraient sous le bateau.
"Quelle magnifique tempête," murmura-t-il, une lueur d'admiration dans les yeux. "Je ne m'en lasserai jamais."
Il resta là un moment, absorbé par la puissance sauvage de la nature. À son âge, il avait traversé de nombreuses tempêtes, affronté des épreuves bien plus redoutables, mais rien ne semblait plus le fasciner que l'énergie brute de l'océan déchaîné.
Karnak inspira profondément l'air salé et frais, comme s'il savourait chaque instant. Pour lui, ces tempêtes représentaient l'imprévisibilité et la force de l'univers. C'était à la fois une métaphore de sa propre existence et un rappel constant de son insignifiance face à la grandeur des forces naturelles.
Finalement, après quelques minutes, il laissa échapper un soupir. "Il est presque temps..." dit-il à voix basse, avant de tourner lentement les talons et de rentrer dans sa cabine.
En s'éloignant, il ne put s'empêcher de sourire, sachant que chaque tempête, aussi redoutable soit-elle, finit toujours par passer... tout comme les défis qui attendaient les jeunes guerriers à bord de ce bateau.
Le lendemain, à neuf heures précises, tout le monde était réuni sur le pont du bateau, prêt à débarquer. Le soleil était éclatant, et malgré les événements de la nuit passée, une ambiance étrange flottait entre certains membres de l'équipage. Leïla, visiblement perplexe, se tourna vers Wukong, qui évitait soigneusement de croiser son regard.
"Monsieur Singe, dites-moi pourquoi vous vous comportez bizarrement quand je vous regarde !?" demanda-t-elle, l'air confus.
Wukong, surpris par sa question, plissa les yeux, un mélange de frustration et d'embarras sur le visage. "Tu ne te souviens vraiment pas de ce que tu m'as fait hier soir ?!" répondit-il d'une voix mi-agacée, mi-désespérée.
Leïla cligna des yeux, essayant de retrouver ses souvenirs. "Je t'ai fait quoi hier soir ? Hier soir, je... je m'en souviens plus." Elle fronça les sourcils, essayant de se concentrer. "La dernière chose dont je me souviens, c'est que j'ai bu... Oui, du whisky, un bon whisky ! Mais après ça, tout est flou. Qu'est-ce que j'ai fait après ?"
Wukong croisa les bras, résistant à l'envie de s'emporter. "Tu veux vraiment que je te dise ce que ce whisky t'a fait hier soir ?" Il la fixa avec un regard accusateur.
Leïla sembla se tendre légèrement, comme si elle pressentait que ce qui allait suivre n'était pas bon signe. "Euh... ouais, dis-moi," répondit-elle, moins sûre d'elle maintenant.
Wukong soupira profondément. "Tu m'as sauté dessus, complètement ivre, et tu n'as pas arrêté de me parler d'amour… Tu as même essayé de te déshabiller devant moi !"
Leïla rougit brusquement, ses yeux s'écarquillèrent sous le choc. "Quoi !? J'ai... J'ai fait ça !?" Elle posa ses mains sur sa bouche, horrifiée. "Je... je suis désolée, je... je ne me souviens de rien !"
Wukong secoua la tête. "Oui, je m'en doute bien. C'est pourquoi je te conseille de ne plus toucher à cette bouteille de whisky, même si tu 'raffoles' de ça !"
Leïla baissa la tête, visiblement mortifiée. "Je suis tellement désolée, vraiment... Je ne sais pas ce qui m'a pris…"
Valentin, qui écoutait la conversation depuis un peu plus loin, sourit discrètement et lança : "C'est ce que j'appelle une soirée bien arrosée ! Mais ne vous inquiétez pas, Leïla, on a tous nos moments d'égarement."
Takashi, debout à côté de Wukong, tenta d'alléger l'atmosphère. "Allez, oublions ça. On a plus important à faire aujourd'hui. Les tests approchent."
Leïla hocha la tête, mais on pouvait voir qu'elle restait profondément gênée. Wukong, quant à lui, semblait simplement soulagé que cette étrange mésaventure soit derrière eux.
Le groupe, malgré cette conversation un peu gênante, se prépara alors pour les événements à venir, les tensions de la veille s'évaporant peu à peu.