Guillaume n'était pas découragé par cela. Il prit l'épée et passa le sac par-dessus son épaule. Juste avant qu'il ne puisse faire un seul pas en avant, son chemin fut bloqué par un groupe de personnes venant de la direction opposée.
Ils étaient cinq, nettement plus grands que lui. Il s'arrêta dès qu'il les remarqua, car ils le fixaient comme s'ils assistaient à quelque chose d'amusant.
"Waouh ! Regardez ce que nous avons ici," dit l'un d'eux sur un ton moqueur. Il était presque vingt centimètres plus grand que Guillaume. Il se tenait là, avec des épaules larges, des muscles abdominaux saillants qui montraient combien le corps de ce gosse était fort.
Ses longs cheveux bruns qui atteignaient le milieu de son dos étaient la signature de sa famille. Avec ses yeux couleur bronze et sa peau légèrement hâlée, il était définitivement de la famille du lézard bronzé.
Guillaume se rappela ce qu'il savait de cette famille. Arrogants, des conspirateurs sournois, une faim de pouvoir sans fin… Toutes ces remarques négatives jaillissaient dans son esprit au moment où il reconnut la famille de ce jeune.
Ils faisaient partie des familles les plus fortes de l'académie et du royaume, célèbres pour leurs abus et leur tyrannie partout où ils allaient.
Même Guillaume se souvint avoir été maltraité et harcelé à plus d'une occasion sous les mains des enfants de cette famille. Se rappeler tout cela semblait être un vieux rêve qu'il avait vécu, mais cela faisait quand même bouillir son sang.
"Jeune maître, c'est un porteur, un gosse inutile parmi des troupeaux d'autres envers lesquels notre académie a montré de l'empathie," dit un autre gosse, avec des caractéristiques similaires à celles de ce jeune maître.
Quand Guillaume entendit le titre que venait de prononcer ce gosse, il sut qu'il avait affaire à l'un des durs à cuire de l'académie. C'était Guanin, considéré comme un prodige par toute l'académie depuis l'âge de six ans.
Et il était connu pour être l'un des grands tyrans de l'académie. Il avait une opinion préconçue envers quiconque venait de familles ou de clans faibles ou pauvres comme Guillaume.
Aux yeux de Guanin, tout le monde ne méritait pas que l'on gaspille des ressources pour lui. À son avis, des gens comme Guillaume devraient être des esclaves, pas traités d'égal à égal avec lui-même.
"Dégage," dit Guanin sur son ton arrogant habituel, "des gens comme toi devraient se coucher tôt pour se réveiller frais et dispo pour servir des gens comme moi."
Guillaume serra la garde de son épée avec un cœur calme. Quelqu'un comme Guanin ne pouvait même pas susciter une once d'inquiétude dans son cœur. Aux yeux de Guillaume, Guanin n'était qu'un perdant, un gosse gâté à qui tout avait été donné tout cuit dans le bec depuis sa naissance.
Il n'avait pas travaillé dur pour obtenir ce que d'autres convoitaient, pas digne de la moindre chose qu'il possédait actuellement. Cependant, Guillaume ne perdait pas la tête, la différence de force à ce moment était immense.
"Je dois aller aider quelqu'un dans la forêt," dit calmement Guillaume sans montrer aucun signe de faiblesse.
"Tu en as marre de vivre ?" un autre gosse s'avança, pointant son long sabre incurvé vers Guillaume, "si tu ne t'en vas pas maintenant, ne me reproche pas de t'apprendre quelques manières."
"Humph," même s'il y avait un fossé évident de force entre les deux parties, Guillaume n'avait pas l'intention de reculer. Il n'était pas à court d'options du tout. Il avait encore sa vaste expérience de combat et beaucoup d'astuces dans sa manche pour le soutenir.
Même s'il ne pouvait pas les vaincre, il ne finirait pas blessé, peu importe à quel point ils essayaient.
"Si tu ne dégages pas de mon chemin, je vais crier et appeler les gardes à l'aide," menaça Guillaume en retour, "c'est le terrain de l'académie, pas celui de ta famille." Cependant, Guillaume décida de jouer selon les règles, utilisant la ruse la plus simple pour se sortir de cette situation.
"Toi…" le gosse fut choqué et pris de court par les mots de Guillaume. Avant qu'il ne puisse bouger un muscle en réponse à une telle provocation, un cri soudain vint de derrière Guillaume, les arrêtant tous.
"Il est ici pour m'aider ; vous avez un problème avec ça ?"
Guillaume se retourna pour trouver une jeune fille à l'allure gracieuse marchant d'un pas assuré vers lui. Elle portait une robe blanche et longue qui couvrait son corps et s'arrêtait juste avant ses chevilles.
Petit nez, yeux grands et arrondis, lèvres pulpeuses, petites joues, et longs cheveux roux qui faisaient un bazar et tombaient sur ses épaules. La robe qu'elle portait montrait deux fentes élégantes et minces de son cou vers ses bras, exposant les angles pointus et petits de ses épaules.
Cheveux roux, yeux rouges, traits très beaux, et le courage de tenir tête à quelqu'un comme Guanin… Guillaume se rappela instantanément un nom de ses vieux souvenirs qui correspondait à ce visage angélique, un nom que Guanin dit avec surprise
"Berry… Que fais-tu ici si tard dans la nuit ?!"
"Ça ne te regarde pas," Berry se déplaça jusqu'à se tenir à côté de Guillaume, "et bloquer le chemin de mon porteur, ce n'est pas gentil. Tu n'as rien d'autre à faire ?"
"Humph, dit celle qui est coincée à quatre-vingt-dix-neuf en puissance spirituelle depuis des années maintenant," Guanin afficha un regard de dédain, "si ce n'était pour ton père, je ne t'aurais même pas adressé la parole !"
"Retourne donc auprès de ta maman, j'ai entendu dire qu'elle s'inquiète quand tu n'es pas à ses côtés," Berry accueillit le ton et l'expression moqueurs avec un autre de sa propre création.
Voyant qu'elle se tenait juste à quelques pas, avec son corps légèrement plus grand que celui de Guillaume bien qu'étant du même âge, cela rendit ce dernier mal à l'aise.
Il la connaissait. On l'appelait autrefois l'ange pur du clan Long. Le clan Long était différent de la famille du lézard bronzé. C'était un grand clan, avec plusieurs familles à son service.
Et Berry se trouvait être la seule fille du patriarche en fonction du clan, la petite-fille du vieux patriarche connu sous le nom de dragon ardent dans le monde entier.
Mais elle était considérée comme une perdante aux yeux de beaucoup, y compris Guanin. Elle avait été admise à l'académie il y a deux ans et considérée comme un génie avec une puissance spirituelle de quatre-vingt-huit.
Pourtant, même après deux ans, sa puissance spirituelle stagnait à quatre-vingt-dix-neuf sans aucun signe de percée. Et ce n'était pas la fin de son histoire misérable.