"Comment comptes-tu gérer ça ?"

"Évidemment, on doit la baiser. Sinon, on ne recevra pas le paiement."

"Mais elle est tellement laide. Je ne veux même pas la toucher, encore moins me faire plaisir avec elle."

"T'inquiète pas. Tu installes la caméra et je la prendrai en premier. Ensuite tu devras le faire. Appelle nos frères quand tu as terminé."

Lorsque les deux voix étouffées parvinrent à ses oreilles, Mo Ran ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Elle ouvrit lentement les yeux mais ce qu'elle vit était une pièce plongée dans le noir complet. La porte de la pièce était entrouverte et elle pouvait entendre les voix de deux personnes à l'extérieur.

Qu'est-ce qui se passait ? Où était-elle ? Mo Ran était complètement confuse. N'était-elle pas morte ? La dernière chose dont elle se souvenait, c'était d'être assassinée alors qu'elle soignait un patient extrêmement important. Comment se faisait-il qu'elle ne soit pas morte ?

"Ne perdons plus de temps. Faisons ça vite. Après avoir reçu le paiement, je vous emmènerai au KTV pour faire la fête. Là, vous pourrez choisir qui vous voulez."

La voix fit revenir Mo Ran à la réalité. Ce n'était pas le moment de réfléchir à quoi que ce soit. D'après la conversation des hommes à l'extérieur, elle déduisit qu'elle allait être violée. Elle devait se protéger. Elle n'avait pas peur car elle croyait en ses compétences. En tant que Médecin Militaire, elle était qualifiée tant en Arts Martiaux qu'en médecine. Elle avait neutralisé de nombreux assassins de haut niveau. Ces petits voyous ne seraient pas un problème pour elle.

Elle tenta de se lever. Dès qu'elle se mit debout, elle retomba. Qu'est-ce qui se passait ? Avait-elle été droguée ?

Mais sa conscience semblait claire. Elle ne ressentait également aucun symptôme d'aphrodisiaque dans son corps. Alors, quel était le problème ?

Lorsqu'elle essaya de se lever de nouveau, elle réalisa que son corps était extrêmement lourd. Ses mains étaient enflées et elle avait du mal à se lever. Mo Ran se tenait la taille et grimça en se levant. Elle traîna son corps lourd et inspecta la pièce.

Jusqu'à présent, elle pensait que ses compétences en arts martiaux étaient inutiles car ce corps ne la soutiendrait pas. Elle devait trouver une autre façon de sortir d'ici.

Dès qu'elle eut cette pensée, la porte s'ouvrit et un homme entra. Elle se cacha à côté de la porte et tenta de faire tomber l'homme par derrière. Son corps lourd entravait ses mouvements et elle bascula sur l'homme. L'homme fut choqué par ce revirement de situation. Avant qu'il ait eu le temps de réagir, Mo Ran appuya sur un point d'acupression de son corps, le faisant hurler comme un cochon. Elle lui couvrit rapidement la bouche pour ne pas alerter ses complices. Une douleur intense parcourut le corps de l'homme, ce qui lui donna l'opportunité de le neutraliser. Finalement, elle réussit.

Mais ce n'était pas encore fini. Elle devait s'occuper de l'autre qui montait la garde dehors. Elle examina la pièce à la recherche de choses qui pourraient être transformées en arme. Malheureusement, rien ne pouvait porter un coup fatal en un seul coup.

Elle rassembla son courage et ouvrit la porte. L'homme à l'extérieur pensa que c'était son coéquipier qui sortait. Au moment où il se retourna, Mo Ran rassembla ses forces et frappa son point sensible. L'homme jura bruyamment : "Espèce de salope ! Comment oses-tu !" en tenant toujours sa région entre ses cuisses.

Mo Ran l'ignora et s'éloigna. Soudain, elle sentit une main saisir sa cheville. Elle tomba avec un bruit sourd. L'homme jura à nouveau, "Sale moche ! Comment oses-tu m'attaquer ! Tu vas payer pour ça !" Il lui donna une gifle sur le visage. Sa force n'était pas légère et Mo Ran sentit immédiatement sa tête bourdonner. L'homme se mit sur elle et continua à la frapper.

Elle mordit sa langue pour rester alerte. Puis, à ce moment précis, elle saisit l'opportunité de se retourner et plaqua l'homme au sol. Elle tendit la main et pincée le point d'acupression sur son poignet. L'homme poussa un cri et la fixa du regard. Elle lui asséna ensuite plusieurs coups sur son point sensible et bientôt l'homme s'évanouit.

Elle regarda alors autour d'elle et vit le couloir vide. Il n'y avait personne à part eux. Peut-être qu'ils avaient réservé la salle au bout du couloir pour éviter tout incident. Elle se leva avec difficulté et avança. Tout cela avait épuisé son corps et elle avait du mal à se déplacer. Malgré tout, elle se traîna et trouva une salle de stockage à l'extrémité du couloir. Elle était complètement épuisée et même en sachant que les autres complices des voyous pourraient venir la chercher, elle ne pouvait pas rassembler l'énergie nécessaire pour sortir de l'hôtel. Ainsi, elle se retrouva à se cacher dans la salle de stockage.

Elle s'évanouit de fatigue à ce moment et un peu plus tard, une vive douleur à la tête la réveilla. Jusqu'à présent elle avait accepté le fait qu'elle avait transmigré dans un autre corps.

Elle se couvrit la tête et se recroquevilla sur le sol. Des scènes inconnues de la courte vie d'une jeune fille lui traversèrent l'esprit. La vie de cette fille appelée Qin Yan était tragique. Elle n'avait rien obtenu de ce qu'elle voulait dans sa vie.

Quand la douleur se dissipa, elle était déjà allongée sur le sol à reprendre son souffle. Il s'agissait des souvenirs de la propriétaire originale de ce corps. Les souvenirs étaient sporadiques, mais suffisants pour qu'elle comprenne la situation.

Elle commença à organiser les souvenirs. Elle avait un père nommé Qin Yicheng qui possédait le Groupe Qin, un empire commercial dans la ville de S. Sa mère Lu Yaran était une femme au foyer qui ne faisait rien d'autre que dépenser l'argent de son mari. Qin Mufeng était son frère, un étudiant brillant inscrit à l'Université de Pékin. Et sa sœur Qin Muran, qui avait le même âge qu'elle, et toutes les deux étaient en dernière année de lycée avec seulement six mois avant l'examen d'entrée au collège.

Malheureusement, sa mère nourrissait une haine indéniable envers elle. Qin Yan ne comprenait pas pourquoi, mais elle pouvait clairement voir la partialité de sa mère par rapport à ses frère et sœur. Lu Yaran était une typique lotus blanc montrant ses crocs uniquement en l'absence de Qin Yicheng. Elle la battait, la faisait faire toutes les tâches ménagères et la traitait pire qu'une servante.

D'un autre côté, Qin Muran était traitée comme une princesse. Elle avait tout ce qu'elle voulait. La propriétaire originale du corps était très proche de Qin Muran car elle la traitait gentiment, mais après avoir trié les souvenirs, Mo Ran avait compris que l'hôte avait été trompée par Qin Muran qui était en fin de compte la reine des lotus blanc. Et très probablement, elle était la raison derrière la mort de l'hôte.