''Tu as toujours la nausée ?'' demanda Dante, l'air inquiet. Sa main qui tenait celle d'Annalise se posa sur son ventre. Il caressa délicatement la bosse.
''Dante, je vais bien, et c'est la cinquième fois que tu redemandes,'' Annalise secoua la tête en souriant tout en superposant sa main sur la sienne.
''Je ne savais pas que la grossesse te ferait souffrir ainsi.'' Il retira sa main de la sienne et se leva du lit. Puis il marcha de l'autre côté et enleva ses chaussures avant de se glisser pour s'asseoir à côté d'Annalise.
''Mais je pensais que tu le savais,'' Ses mots confondirent Annalise, ''N'est-ce pas sa grâce qui est enceinte ?''
Ses mains, qui étaient sur le point d'attirer Annalise dans ses bras, se figèrent à sa question.
En effet, la duchesse est enceinte, mais il ne s'est jamais soucié de connaître quoi que ce soit sur le bébé. Il ne sait ni de combien de mois est le bébé dans son ventre, ni n'a-t-il jamais senti le bébé bouger comme il l'a fait de nombreuses fois avec Annalise.
Ses premiers moments avec une femme enceinte n'ont jamais été avec la duchesse mais avec Annalise.
''Oui, c'est bien le cas,'' Le duc ne voulait pas que cette douleur inconfortable dans son cœur réapparaisse et il chassa violemment ses pensées sur sa première épouse. Il prit Annalise dans ses bras, doucement et avec précaution, à cause de son ventre arrondi.
''Mais je ne l'ai jamais vue comme ça.''
Non, il ne la voit pas régulièrement, comme un mari et une épouse normaux. Sa présence est toujours rare dans le duché, même si elle est sa duchesse.
''Ça ne peut pas être. Tu as entendu le médecin. Une femme enceinte va avoir des nausées au début de sa grossesse,'' Annalise argumenta, ne croyant pas à ses paroles.
''Oui, mon amour. Mais pourquoi parlons-nous de la duchesse alors que notre petit fait des siennes dans le ventre de sa mère ?'' Le duc se sentait mal à l'aise de parler de sa première femme et changea rapidement de sujet.
''Ce n'est pas la faute du bébé, Dante.'' Annalise gloussa en nichant sa tête dans son torse.
''C'est vrai..'' Le duc rit. Au bout d'un moment, il posa une question qui le tourmentait depuis qu'il avait appris la grossesse d'Annalise, ''Annalise... quand est-ce que ça s'est passé ?''
Il avait toujours voulu poser cette question.
Pour concevoir un bébé, ils auraient dû avoir des rapports sexuels.
Dante se connaît. Il peut être amoureux, mais ce n'est pas un homme à céder à une envie passagère. Il n'a jamais prévu d'avoir un bébé avec Annalise avant son divorce d'avec la duchesse.
Ils se sont embrassés, étreints et ont partagé de nombreux moments intimes ensemble, mais pas de sexe. Maintenant qu'il y pense, il était très certain qu'il n'avait jamais fait l'amour avec Annalise.
Alors... qui est le père de l'enfant dans son ventre ?
Alors que le duc était perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué la personne figée dans ses bras. Le visage d'Annalise était comme si tout le sang en circulation avait été complètement drainé.
''Il ne peut pas savoir… Il ne doit jamais savoir... À moins que...'' Annalise était terrifiée à l'idée que la vérité soit connue par son amant, qui est maintenant son mari. Elle ne voulait pas le perdre, même si elle le trompait.
En tant qu'esclave, c'était la première fois qu'elle ressentait cette chaleur... cet amour pour un autre être humain, et elle ne voulait pas le perdre à tout prix.
Avec toutes ces pensées en tête, ses yeux devinrent larmoyants et elle demanda en sanglotant, ''Dante, tu doutes de moi ?''
''Tu doutes de notre bébé ?''
Comment Dante pouvait-il supporter de voir le visage en larmes de sa nouvelle épouse ?
''Shh, ça va.'' Il utilisa ses autres doigts pour essuyer ses larmes et expliqua, ''Je suis juste confus car j'étais sûr que nous ne l'avions pas fait.''
''T-Tu ne te souviens pas que nous avons bu. Tu voulais que j'essaye un vin que les nobles boivent...'' Elle le regarda à travers ses larmes. ''P-Peut-être que c'est arrivé ce jour-là.''
Dante la regarda pendant un moment, puis ses yeux rouges tremblèrent comme s'il venait de se rappeler ce moment, ''Ah..''
Il se souvenait de cette nuit.
Comment pourrait-il oublier ? Ce moment était probablement l'un de ceux où il avait vraiment eu peur d'avoir fait quelque chose de très mauvais.
Ce soir-là, il voulait qu'Annalise, qui n'avait jamais bu auparavant, essaye pour la première fois un vin que les nobles boivent. Tout ce dont il se souvenait, c'était d'avoir pris le vin le plus léger du duché et de l'avoir bu avec elle.
Le lendemain matin, il se retrouva nu dans le lit à côté d'une Annalise endormie et nue. Il ne pouvait pas croire qu'il avait fait l'amour avec Annalise et il partit avant qu'elle se réveille.
Quand il la revit, elle semblait inchangée, comme si rien ne s'était passé, et elle n'en parla pas.
''Je pensais qu'il ne s'était rien passé, mais il semble que quelque chose se soit effectivement produit,'' Il soupira et s'excusa à haute voix, ''Désolé, je suppose que je suis stressé. Je n'arrive pas à croire que je t'ai dit ça.''
''C'est bon. Je suis heureuse que tu te souviennes, même si nous étions ivres,'' Annalise ria à travers ses larmes, et Dante sourit également et continua d'essuyer ses larmes du bout des doigts.
''Mais Dante... si l'enfant n'est pas le tien... m'aimeras-tu toujours ?'' Annalise demanda avec hésitation. Elle voulait juste savoir ce qu'il ferait si ce moment arrive, lorsque la vérité éclatera.
S'arrêtant dans son geste, Dante la regarda comme s'il trouvait étrange qu'elle pose sérieusement cette question. Même s'il n'était pas sûr de pourquoi elle demandait cela, il donna une réponse sincère.
''Oui, je t'aimerai. Mais ça me ferait mal que tu n'aies pas eu ton premier enfant avec moi. Néanmoins, j'aimerai cet enfant comme le mien parce que c'est toi qui l'as mis au monde.''
Annalise le regarda et put voir qu'il disait la vérité.
Elle ne put s'empêcher de verser de nouvelles larmes, heureuse d'être aimée par cet homme. Bien qu'il fût sa cible depuis le début, il l'a trouvée dans cette boulangerie.
''Pourquoi tu pleures, Annalise ?!'' Dante était confus car il était sûr que ses paroles n'étaient pas blessantes pour quelqu'un au cœur tendre comme le sien. Ses doigts reprirent le mouvement pour essuyer ses larmes.
''Non, je suis juste heureuse d'être ton épouse et que tu sois le père de notre enfant,'' Elle sourit à travers ses larmes.
Même si le bébé n'est pas le tien, Dante.
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