Chereads / Mon ex-mari veut me reconquérir après 3 ans de divorce / Chapter 3 - UNE SALOPE, UN MENDIANT ?

Chapter 3 - UNE SALOPE, UN MENDIANT ?

Le silence enveloppait la table alors que tout le monde marquait une pause dans ses actions. Grand-mère Élisabeth fut la première à se remettre du choc.

D'une voix lente et précautionneuse, elle demanda, "Est-ce vraiment ce que tu veux ?"

Erika n'hésita pas une seule seconde. Elle répondit rapidement et respectueusement, "Oui, Grand-mère."

Sa réponse laissa Grand-mère Élisabeth perplexe un moment, mais la vieille dame ne demanda rien de plus. Elle respectait la décision d'Erika et n'essayerait pas de lui faire changer d'avis à ce sujet.

Adam n'était même pas surpris. Il ne se souciait de rien qui ne lui serait pas bénéfique. Pour lui, Erika — qui n'avait pas de soutien familial et était pauvre comme Job — ne lui était d'aucune utilité.

Juliette et Mary, par contre, étaient extatiques. Le jour qu'elles attendaient avec impatience était enfin arrivé. Elles pouvaient enfin se débarrasser de cette fille misérable des bas-fonds. Cependant, elles ne voulaient pas qu'Erika obtienne de pension alimentaire. Elle devait être jetée de la même manière qu'elle avait été ramassée.

Mais elles restèrent silencieuses, attendant qu'Adrian parle en premier. C'était lui qui semblait le plus horrifié, les yeux écarquillés et la mâchoire toujours pendante.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le dise si crûment. En fait, il n'avait même jamais pensé qu'elle serait sérieuse à ce sujet !

Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, Erika se tourna vers lui et dit, "Aussi, je ne veux pas de cette foutue pension alimentaire. Reprends-la ou donne-la à la charité. Je m'en fiche."

Cette nouvelle bombe qu'elle venait de lâcher était encore plus choquante que la première.

Mary leva les yeux au ciel et dit, "Tu es sûre de toi ? Tu prévois de vagabonder dans les rues à mendier de l'argent ? Bien que..." Elle ricana. "Ça ne me surprendrait pas si tu choisissais de faire ça. Tu étais une mendiante avant qu'on te ramasse, après tout."

Voyant sa mère insulter Erika, Juliette ne perdit pas de temps. Elle joignit sa voix à celle de sa mère et dit, "Ou elle pourrait vendre son corps à des hommes riches pour obtenir un peu d'argent. Mais qui sait s'ils seraient même intéressés par une mendiante des rues comme elle."

Les deux femmes riaient, leurs voix attisant le feu.

Grand-mère Élisabeth les regarda d'un œil furieux. "N'avez-vous donc pas honte ?!" Son visage était rouge de colère alors qu'elle grondait, "Vous êtes toutes les deux des femmes, et pourtant vous voici, insultant votre belle-fille et belle-sœur de la sorte !"

Erika se précipita immédiatement pour la calmer afin que la tension artérielle de Grand-mère Élisabeth ne s'envole pas.

"C'est bon, Grand-mère," elle apaisa. Elle se tourna vers le majordome et dit, "Oncle David, pourriez-vous reconduire Grand-mère à sa chambre, s'il vous plaît ?"

"Erika—" Grand-mère Élisabeth essaya de dire, mais elle se coupa court lorsqu'elle vit le petit sourire sur le visage d'Erika. La vieille dame soupira simplement, tapotant la main d'Erika en signe de réconfort avant de permettre à David de la conduire à sa chambre pour se reposer.

Toute la famille regardait Grand-mère Élisabeth se retirer lentement dans sa chambre. Erika avait beaucoup de respect pour Grand-mère Élisabeth et elle ne voulait pas voir la vieille dame s'énerver pour elle. Elle ne trouvait surtout pas ça valait la peine de s'abaisser au niveau de Mary et de Juliette juste pour les insulter en retour.

Une fois que David et la silhouette de Grand-mère Élisabeth eurent disparu au détour d'un couloir, Erika se tourna à nouveau vers les membres restants de la famille. Aucun d'eux ne montra ne serait-ce qu'une once de regret pour ce qu'ils avaient fait ou dit.

Même s'ils avaient peur de la matriarche Hart à cause du pouvoir qu'elle détenait, ils ne l'aimaient ni ne se souciaient d'elle. Leur comportement était purement dû à l'héritage qu'ils recevraient à sa mort.

Maintenant que Grand-mère Élisabeth avait quitté la table à manger, Adam ne perdit, lui non plus, aucun temps. Il se leva rapidement et partit, ne voulant plus faire partie du drame. Les seules personnes restantes étaient Mary, Juliette et Adrian, ce dernier n'ayant pas pris la parole depuis un moment maintenant.

Erika lança un regard féroce à sa mère et à sa belle-sœur, un expression qui les stupéfia. Elle ne les avait jamais regardées ainsi. En fait, Erika n'avait même jamais osé croiser leur regard quand elles lui parlaient, encore moins les fusiller du regard aussi venimeusement.

"Qu'est-ce que tu as dit tout à l'heure ?" demanda Erika de manière rhétorique, ricannant. "C'est ça. Que je serais une mendiante. Mais je le suis déjà, n'est-ce pas ? Depuis que j'ai mis les pieds dans cette maison, c'est ainsi que vous m'avez toujours appelée. Et qu'est-ce que j'ai obtenu en retour ?"

Adrian fronça les sourcils.

Mendier ?

Elle ne lui avait jamais fait que l'obliger à l'aimer. Pourtant, il resta silencieux.

Juliette ricana. "C'est une bonne chose que tu le reconnaisses, alors," dit-elle avec un sourire malsain. "Tu es une mendiante. Tu l'as toujours été, tu le seras toujours."

Erika répondit, "Tu as raison. Mais j'ai retenu la leçon et je ne mendierai plus." Elle prit une lourde respiration et continua, "Vous m'avez toujours dégoûtée simplement parce que je suis pauvre. Mais je te le promets, Juliette. Un jour viendra où tu te retrouveras pauvre, encore pire que je ne le suis maintenant. À ce moment-là, j'espère que tu te souviendras de ce que tu viens de dire."

Entendant cela, Adrian se leva brusquement de sa chaise et lança un regard dur à Erika. "Arrête de dire des bêtises !"

Il peut-être ne tenait pas tant que ça à sa demi-sœur, mais il n'aimait pas voir quelqu'un insulter Juliette juste devant lui.

Erika ne fit que lui sourire, un ricanement sous le souffle. Pourtant, ses rires n'étaient pas joyeux.

"Je dois m'arrêter ?" demanda-t-elle. "Tu l'as entendue m'appeler mendiante et tu n'as rien dit. Mais au moment où je commence à me défendre, tu appelles ça des bêtises ?"

Adrian répondit froidement, "Eh bien, n'est-ce pas la vérité ? Tu n'es qu'une salope et une mendiante qui s'accroche aux hommes riches. C'est pourquoi tu me tiens piégé dans ce mariage maudit depuis si longtemps !"

Il la détestait. Il la détestait de tous les fibres de son être. Si ce n'était pas pour Grand-mère Élisabeth, il l'aurait divorcée il y a longtemps et aurait épousé Félicia Evans à la place.

Mary bouillait de colère face à la façon dont Erika avait maudit sa fille. "Puisque tu te fais divorcer, fais tes bagages et pars. Maintenant."

Erika n'accorda à peine un regard au duo mère-fille. Elle regarda seulement Adrian, le cœur serré douloureusement par ses mots.

Une salope ? Une mendiante ? Ces paroles sortant de la bouche d'une personne qu'elle avait aimée si longtemps ressemblaient à des couteaux entrant dans sa poitrine. Elle tenta de ne pas laisser paraître sa déception.

"Aujourd'hui est ton jour de chance, alors," dit-elle à Adrian. "Je te libère enfin de ce mariage 'maudit'. Après aujourd'hui, tu seras un homme libre. Tu pourras enfin épouser la femme de tes rêves."

Elle affichait un grand sourire en se tournant vers Mary.

"Et ne t'inquiète pas pour ça," dit-elle. "J'ai déjà fait mes valises. Moi aussi, j'ai l'intention de partir aujourd'hui."

Sans perdre plus de temps, elle se dirigea vers sa chambre pour se préparer à partir. Elle avait menti en disant qu'elle avait préparé ses bagages. Cependant, elle ne possédait pas grand-chose pour commencer et pouvait finir de tout ranger en cinq minutes ou moins.

Une fois qu'elle eut rassemblé ses affaires, Erika jeta un dernier regard à la chambre où elle avait vécu si longtemps avant de se tourner et de descendre l'escalier.

À peine était-elle revenue, Mary ordonna aux domestiques de fouiller ses affaires, au cas où Erika essaierait de voler quelque chose de valeur. Erika les laissa faire comme ils le souhaitaient. Suite à la fouille, ses affaires soigneusement emballées étaient maintenant éparpillées sur le sol. C'était presque comme s'ils avaient voulu trouver quelque chose.

Une fois qu'ils furent enfin satisfaits, ils partirent avec un air moqueur sur le visage. Erika fourra ses vêtements dans le sac, les ignorant.

"Rendez-vous au bureau à 9 heures du matin pour enregistrer notre divorce," dit-elle à Adrian.

C'est Mary qui répondit. "Vas-y et joue la comédie. Tu reviendras nous supplier de te reprendre en un rien de temps."

Erika ne fit qu'un sourire froid. "Nous verrons bien."

Et elle quitta le manoir.