Je viens de m'installer dans la limousine, une voiture si somptueuse que je ne peux m'empêcher d'admirer chaque détail. Le cuir est doux sous mes doigts, le confort de l'assise est tel que je pourrais y rester des heures sans m'en rendre compte. C'est un véhicule de luxe, grand, si grand qu'on pourrait y installer six personnes à l'arrière sans se sentir à l'étroit. Pourtant, je suis seule.
Un sentiment de solitude m'envahit un instant, mais il est rapidement remplacé par autre chose. Une légère excitation. Il est rare que je sorte de la villa, et maintenant, me retrouver en dehors de cet environnement oppressant me donne un étrange sentiment de liberté. Ou peut-être est-ce l'inconnu qui m'attend qui provoque cette montée d'adrénaline en moi. Je me demande où je vais. Peut-être est-ce la perspective de voir enfin autre chose, de rencontrer du monde, qui me fait me sentir vivante, même si tout cela reste très mystérieux.
Le Beta, qui est monté à l'avant près du chauffeur, reste silencieux. J'ai tenté de lui demander où nous allions, mais il m'a ignorée, se contentant de fixer la route. Ce silence me pèse, mais il semble être la norme dans cet environnement, où chaque détail est contrôlé et où l'information n'est jamais partagée si facilement.
Le moteur de la limousine ronronne doucement alors que nous nous mettons en route, glissant sur la route avec une fluidité presque irréelle. Je devrais être plus nerveuse, me poser des questions sur la raison de ce dîner mystérieux. Mais au fond de moi, je me surprends à ressentir autre chose. Une excitation sourde, une anticipation qui me trouble.
Peut-être est-ce parce que je sors enfin de la villa, après tant de jours cloîtrée à l'intérieur. L'idée de retrouver un semblant de normalité, de voir d'autres visages, me ravit. Je m'imagine les lumières d'un lieu animé, des discussions légères, de la musique. Mais il y a aussi quelque chose de plus profond, de plus troublant, que je n'ose admettre.
Depuis que j'ai appris que ce dîner était organisé par Marcus, je n'arrive pas à m'enlever cette pensée de la tête. Je sais qu'il sera là. Et rien qu'à cette idée, mon cœur bat un peu plus vite. Mon esprit essaye de se raisonner, de me rappeler à quel point cet homme est cruel et manipulateur, mais mon corps me trahit.
À chaque fois que je pense à lui, une chaleur monte en moi. Une chaleur que je ne comprends pas entièrement, mais qui est là, persistante. Mon corps réagit avant même que mon esprit puisse protester. C'est comme si le simple fait de penser à lui déclenchait cette vague de désir enfouie, une sensation que je ne parviens pas à ignorer.
Je me surprends à rougir, mes joues s'empourprent alors que mes pensées continuent de dériver vers lui. Serait-ce cela, cette fameuse "durance sexuelle" dont on parle parfois dans les récits de meute ? Cette période où l'instinct animal reprend le dessus, où chaque sensation devient exacerbée, et où le désir s'impose à vous sans que vous puissiez y échapper ?
Je déglutis, mal à l'aise avec cette pensée. Cela ne peut pas être cela, je me dis, essayant de me convaincre. Mais plus j'y pense, plus je sens cette chaleur me submerger. Mes mains deviennent moites, et je détourne le regard vers la fenêtre, essayant de me concentrer sur le paysage qui défile rapidement. Peut-être que c'est simplement l'effet de l'inconnu, du mystère. Ou peut-être que c'est la manière dont Marcus contrôle chaque aspect de ma vie, même mes pensées.
Pourtant, l'idée de le revoir ce soir ne fait qu'amplifier cette sensation étrange en moi. Mon cœur s'accélère, et je sens cette chaleur envahir mon corps tout entier. C'est un sentiment à la fois dérangeant et envoûtant. Comment un homme que je devrais haïr peut-il provoquer de telles réactions en moi ?
Je ferme les yeux un instant, essayant de me calmer. Mais à chaque fois que je pense l'avoir chassé de mon esprit, son image revient. Ses mains, son regard perçant, son sourire à la fois charmeur et cruel. Je ne sais pas ce qui me trouble le plus : l'idée de le revoir ou l'idée que mon corps semble déjà avoir décidé qu'il le voulait.
Je rouvre les yeux et regarde à nouveau devant moi. Le Beta reste impassible, ne me jetant même pas un regard. L'idée qu'il sait peut-être où je vais, qu'il sait ce qui m'attend, me frustre autant qu'elle m'excite. Je me sens comme une proie dans un jeu de pouvoir que je ne maîtrise pas.
Alors que nous nous rapprochons de notre destination, je sens l'anticipation grandir en moi. Que va-t-il se passer ce soir ? Pourquoi Marcus m'a-t-il fait venir ici ? Est-ce juste un autre jeu de sa part, une manière de me rappeler que je suis sous son contrôle ? Ou est-ce autre chose, quelque chose de plus grand, de plus dangereux ?
Je m'aperçois alors que, malgré moi, j'ai hâte de le découvrir.