Le matin même de la dévastation du salon de Mme Lépine, Adamantine se dirigea vers le bureau des gardes de ForteMarbre. Quand elle était passer la dernière fois, ce qui remonte à environs deux/trois mois, le bidonville n'était pas en proie à quelconque bandit. Elle l'aurait remarquée sinon … En s'avançant, elle observait d'un œil dépité l'état du bidonville, il n'avait pas changé. Quelle tristesse, et dire que la situation financière avait autant dégénérée en vingt ans. Elle se souvenait de ces livres d'histoires qu'elle lisait en court ou même de ce que lui racontait sa grand-mère. Autrefois, la ville aurait été le fleuron des aventuriers mais tout prit fin avec le jour de la rupture, elle espérait aussi pouvoir en discuter avec le Duc Wildsoar. Une voix l'interpella cependant :
— Oh ... Mais v-v-ous avez des cheveux roses argentés madame ! J'en avais jamais vus avant.
Adamantine chercha alors son interlocuteur. Des bâtiments blancs, des passants et des gens bien mieux habillés qu'avant ... Elle ne le trouvait pas alors la voix continua :
— Par ici ! En dessous …
Elle abaissa le regard et vit un petit garçon blonds chétif, elle ne l'avait pas vu à cause de sa poitrine. C'est qu'il s'était drôlement approché ! Elle recula d'un pas, surprise et s'exclama :
— Mes excuses, je ne t'avais pas vu.
— C'est rien, répondit-il. Mais pourquoi vous avez des cheveux … comme ça ? Vous aussi vous êtes malade ?
— Malade ? Oh non, je viens juste d'une famille un peu spéciale …
Elle laissa un blanc avant de s'accroupir pour se mettre à son niveau. Elle lui dit d'un ton plus inquiet :
— « Vous aussi » … Dis, tu serais malade ? Tout va bien, tu manges à ta faim ?
— Oh non, non ! Enfin, comme v-vous j'ai une condition spéciale mais ça va s'arranger …
Étrangement, le garçon lui paraissait assez craintif. Pourtant, c'était lui qui avait fait le premier pas vers elle. Se tenant le poing au niveau du cœur, il continua en essayant d'éviter le regard d'Adamantine :
— Mais je-je voulais savoir, vous êtes une aventurière ? Je veux dire, votre tenue vous en donne vraiment l'air !
Elle regarda alors un instant sa tenue, c'est vraie qu'elle ne portait plus son armure mais cet équipement qu'elle avait trouvé au hameau. Elle lui répondit en posant sa main sur sa tête :
— Malheureusement non, je suis une chevalière ! Enfin, une chevalière en voyage on va dire …
— Vraiment ?! C'est vraie qu'ils sont vraiment cool et hyper sympa les chevaliers. Ils nous ont sauver la dernière fois. Bien que je veux devenir aventurier plus tard, j'hésite vraiment aussi à devenir un chevalier mage.
— Je vois, ria doucement Adamantine. Je suis un peu occupée là mais si tu veux, tu peux me renseigner ton nom. Le jour où tu voudras t'inscrire en tant que chevalier et si tu le fais bien sûr, je pourrais te pistonner. Enfin, si tu en as les capacités bien sûr !
— O-oh … Merci beaucoup ! Je vois, je m'appelle Eugeo Sylfiant. Et justement moi aussi je dois y aller, maman et papa veulent qu'on se rende dans une plus grande ville pour étudier ma condition. À plus tard alors !
Il s'éloigne ainsi et lui fait un faible signe de la main, ce qu'elle même rends. Elle se dit alors :
— Et bien, je vois que la fougue de la jeunesse n'a pas disparue même avec la condition actuelle. Je me demande par contre s'il va vraiment bien mais bon, ses parents ont l'air de bien s'occuper de lui. Aller Ada ! Tu ne peux pas t'occuper des problèmes de tout le monde, même si tu en as envie. Tu as un autre devoir plus importants pour le moment.
Elle reprit son chemin et arriva devant un bâtiment assez grands fait de marbre, comportant au moins deux étages et un nom gravé au dessus d'une double-porte en bois : « Bureau des gardes ». Ce bâtiment devait bien daté et donc aussi le système de garde. Adamantine y entra et fut surprise par le contraste entre l'extérieur et l'intérieur. Elle n'avait pas eu le temps de le visiter la dernière fois, l'intérieur était « modernisé » si l'on put dire. Il y avait à sa gauche, contre le mur, des sortes de bornes avec des écrans comme dans le complexe Eldovarien ou encore dans le bâtiment des chevaliers de sa ville. Elle ne s'attendait pas aussi à en retrouver ici, c'est que depuis qu'elle était née il y avait vraiment eu un boom technologique. En vingt ans c'est comme s'ils avaient fait un bon de trois cents voir cinq cents ans dans le futur. Cette technologie Eldovarianne que le royaume remontait à jour, était-ce une bonne chose ? Cette I.A. avait dit que sa civilisation s'était éteinte pour avoir romputdes tabous avec cette technologie… . Elle se secoua soudainement la tête, chassant ses pensés et se mit à faire la queue devant un comptoir où se trouvait une réceptionniste. Il n'y avait pas beaucoup de monde mais elle fut interpellé par les deux de tout devant, elle avait déjà entendu leur voix … mais où ? Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle les reconnaissent et les entendent pendant qu'ils partaient :
— Enfin Kaebe ! s'exclama l'un. Notre tour de garde est terminé, on va pouvoir retourner chez nous maintenant qu'on a reçut notre paye. Je suis sûr que maman va être ravie de nous revoir !
— Oui Sam, répondit Kaebe. Mais n'oublie pas ta sœur aussi, je sais qu'elle peut être dure parfois mais elle tient vraiment à nous tu …
Adamantine ne put en entendre plus que les deux gardes du début sortirent. Ils allaient l'air d'avoir leur propre problème avec leur mère… . Surtout que l'un d'entre eux ne devait pas être lié de sang à la famille. Kaebe venait clairement d'Ozymandia alors que Samael non. Cela se voyait surtout par la rousseur des cheveux de Sam, l'une des couleurs typique de cette ville. C'est même étrange qu'il y ait autant de roux dans une si petite ville tient… . Elle se secoua la tête une fois de plus alors que son tour vint enfin. La réceptionniste venait de recevoir une feuille dans la main, elle dit alors en fixant cette feuille :
— Bonjour et bienvenue, que puis-je pour v-
Elle se stoppa nette en voyant Adamantine. Elle lâcha la feuille qui tomba sur le comptoir, révélant un avis de recherche avec le portrait d'Adamantine. La femme s'inclina alors et fit le salut des nobles : posant sa main droite sur le cœur et son bras gauche derrière le dos. Adamantine rétorqua alors du même geste et dit d'un ton un peu plus froids qu'à son habitude :
— Je vois que mon père à enfin pris des mesures en faisant imprimer un avis de recherche, tout ça pour me retrouver… Il avait donc si peu confiance quant à ma survie ?
— Ma-madame Dandelion ! Je suis ravie de voir que vous allez bien. Nous venions de la recevoir aujourd'hui même. Je pense plutôt que son éminence, le Duc Dandelion, s'inquiétait pour sa fille.
— Ne vous inquiétez pas, je ne lui reproche en rien ce fait : j'ai bien faillis mourir vous savez. Vous pouvez vous débarrasser de ces affiches désormais, je suis là pour faire mon rapport, si vous voulez bien l'enregistrer dans votre terminal.
— Je m'y met de ce pas.
Elle lui résuma alors tout ce qui s'était passé en déformant la réalité, elle omit l'existence de Mylon et s'accapara ses exploits. Bien que cela la dérangeait fortement, elle n'y pouvait rien. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour tout le monde mais elle n'omit pas la présence de Marlène et son objectif de la ramener à ses parents avant de s'en retourner vers Aladanne. Elle lui demanda alors :
— Est-ce que je peux avoir la situation des différents rescapés et de mes chevaliers s'il vous plaît ?
— Oui tout de suite !
La réceptionniste tapa immédiatement sur l'écran du terminal et continua :
— Alors, tous les habitants ayant quittés le village avec vos chevaliers sont saints et saufs, comme tous ceux qui ont étés blessés. Nous les avons hébergés un moment mais …
— Ah, vous m'en voyez rassuré … Mais ?
— Vous arrivez vraiment une minute en retard, une partie d'entre eux vient de partir pour être déplacer vers Elmoth avec vos chevalier. Enfin, il y en a bien un qui a décidé de rester sur place….
— Pouvez-vous me dire lequel est resté ?
— Sir Leam Plume, il a dit qu'il voulait vous attendre et qu'il avait quelque chose à faire dans la ville. Je le préviendrais la prochaine fois qu'il reviendra.
— Je vois, merci. Et quand est-il de la famille Wallheart ?
— Ah oui, la famille de la petite Marlène ! Laissez moi regarder … Voilà ! Argh, ils viennent de partir avec les autres, si vous vous dépêchez, je suis sûr que vous pouvez les rattraper !
Adamantine prit une pose réflexive et ce, toujours avec une expression froide. Elle lui intima alors :
— Non c'est bon, essayez de prévenir les parents de la petite quand ils seront arrivés à Elmoth. Il y a quelque chose de plus important dont je dois m'occuper et que je dois vous demander.
Elle pose alors sa main droite sur le comptoir et fixe la réceptionniste dans les yeux d'un regards perçant. Elle lui demande alors :
— Vous n'auriez pas entendus par hasards des bruits qu'un groupe de voyous roderaient dans le bidonville par hasard ?
À cette mention, la réceptionniste avale sa salive, elle entre en nage et se met à bégayer :
— Ah … Euh, oui. Le problème a bien été reporté mais …
Avec un froid des plus grands, Adamantine la menace :
— Vous savez ce que les lois permettent aux nobles de faire quand on leur ment ?
— Je … Je … C'est pas notre faute !!
Elle se retenait d'entrer en larmes et balbutia :
— Nous l'avons bien reportés aux dirigeants du bureau … Mais il nous a ordonné de ne pas transmettre l'information aux ducs ou aux gardes …
— Et c'est donc une justification pour abandonner les innocents gens du bidonville ?
— Non ! Bien sûr que non Madame mais … C'est que nous ne voulons pas perdre notre travail non plu. Chacun d'entre nous a une famille à nourrir, retrouver un travail dans cette ville serait des plus compliqués !
Adamantine sert alors du poing et souffle avant de rétorquer fermement :
— Bien, prenez un rendez-vous avec le Duc immédiatement. Dite-lui qu'Adamantine Dandelion souhaiterait lui parler. Je vais prendre les choses en main puisque certains des hauts placés de votre institution ne souhaite rien faire.
— Mais …
— Il n'y a pas de mais ! J'en prends la responsabilité en tant que noble, vous n'en serez en rien responsable. Si votre chef est mécontent qu'il vienne me voir, je serais ravie de converser avec lui sur ses raisons.
— Bien madame ! répondit fermement la réceptionniste avant de taper sur son terminal.
Adamantine ajouta :
— Et que l'on me prépare une armure légère aux insignes des Dandelion.
— Oui Madame, nous allons nous en occuper. Ce sera fait au plus vite, au plus dans une heure ou deux !
La réceptionniste finit alinsi de taper sur le terminal avant de partir dans une salle derrière, laissant Adamantine seule dans la pièce. Il n'y avait pas d'autres personnes derrière elle. Elle se dit alors :
— Bon, autant regarder les dernières informations s'ils ont des bornes ici aussi.
Elle alla à l'une des bornes, rentra son mot de passe et navigua avec un peu de difficulté sur ce que l'objet pouvait lui offrir : elle vit son avis de recherche, le rapport des Valkyries sur l'état des cristaux (uniquement accessible aux nobles), la réunion de chercheur à la ville portuaire de Mandricardo. Tient, c'était donc là qu'Alexandre s'était dirigé ? C'est en partie grâce à ces chercheurs qu'elle avait accès à ce genre de technologie rapide…
Une heure et trente minutes passèrent ainsi avant que la réceptionniste ne revint. Adamantine la suivit vers un étage supérieur pour changer de tenue. Elle mit alors une armure légère constituer d'un plastron avec un symbole d'oiseau bleu, d'épaulière, de brassière et de jambière fait de métal simple. Elle rattacha ses cheveux avec un élastique, reprenant un peu ainsi le style qu'elle avait avant l'évènement du village. C'est qu'elle allait voir le Duc, elle devait avoir un minimum d'apparence.
Après ce changement on la dirigea vers la sortie où un thérianthrope l'attendait, enfin plus vulgairement un homme-bête. Il était habillé d'un costard noir typique d'un major d'homme et possédait des oreilles et une queue de loups gris. En le voyant, elle lui dit :
— Ravie de vous rencontrer ! C'est très rare de voir un thérianthrope aussi jeune et éloigné de sa terre natale. Comment vous avez pus finir ici ?
Il épia Adamantine un moment avant de répondre :
— L'honneur est de même pour moi Madame Dandelion ? J'étais un esclave avant que le Duc ne m'achète mais traitre de bavardage inutile, hâtons nous. Mon maître n'aime pas attendre et est très occupé. Le plus vite ce sera réglé, le mieux cela sera.
— Qu'espérais-je d'autre de sa part ? marmonna Adamantine alors qu'ils se mirent en route. Et dire qu'on recourt toujours à ces pratiques diminuant les êtres à des objets …
À cet exclamation, les oreilles de l'homme-bête bougèrent, il laissa un blanc dans leur marche avant de s'exclamer :
— C'est vraie que cette pratique est barbare mais mon maître m'a permit de regagner une certaine liberté et une assurance de vie. J'ai un travail et je suis heureux de ma condition maintenant, alors je vous prie de reconsidérer votre avis sur mon maître.
— Je vais prendre votre parole en considération. Je n'ai rencontré votre maître qu'à deux reprise et je le connais aussi des rumeurs qui se sont répandus dans la noblesse et chez le peuple. C'est certains qu'il y a plus à un homme que ce qu'on peut entendre des autres …
— Je vois que vous êtes plus sage que certains. Bien hâtons nous alors.
Le majordome la conduisit jusqu'à un énorme palais d'voir blanc comme la neige, prônant au milieu de la ville. Le bâtiment avait des vitraux somptueux et semblait dater d'une époque lointaine. En y entrant, elle put découvrir un sol recouvert d'une somptueuse tapisserie rouge, deux statues gardaient un immense escalier menant à un étage supérieur. Il y avait actuellement des maids en train de nettoyer les lieux. Certaines étaient humaines et d'autres étaient des thérianthropes ou encore des elfs. On voyait ici un certains goût pour l'exotique, on va dire. Le majordome la conduisit justement à l'étage. En haut, dans le long couloir qu'elle parcourut se trouvait des tableaux qu'elle compta au nombre de sept. Tous représentaient une famille différentes mais les similitudes entre chaque pouvait laisser penser à ce que ces tableaux soit la représentation de la ligné des Wildsoar. Ils arrivèrent ainsi devant une porte en bois noires ornés de décorations en or et laissant transpirer une certaines richesse en contraste du bidonville. Le majordome toqua deux fois tout en disant :
— Je suis revenu avec Dame Dandelion maître.
— Bien entrez, rétorqua un homme dans le bureau.
Le thérianthrope ouvra la porte et s'inclina, laissant passer Adamantine avant de fermer la porte pour laisser les deux nobles tranquilles. Devant Adamantine, assit devant un bureau se trouvait cet homme aux cheveux brun et rangés sur le côté, à la moustache et l'allure raffinées. Il était habillé d'une veste victorienne faite de velours bordeaux, brodée et surmontant une chemise blanche. Il avait l'air perdu dans ses papiers mais leva son regard sur Adamantine tout en souriant étrangement.
Il engagea alors la discussion en joignant ses main sous son menton :
— Ah, mademoiselle Dandelion. C'est un plaisir de vous revoir ! J'étais inquiet quand j'ai appris que vous aviez disparue après votre escale dans ma ville. J'ai lus en plus dans votre rapport qui m'a été confié il y a juste un instant, que vous avez dût combattre Lancelot Desmon, ce bâtard des Dandelion …
Adamantine fit le salut de la noblesse avant de lui répondre de manière calme :
— C'était en effet le chef du groupe des cents, il a été redoutable à battre mais je l'ai tout de même emportée. Je ne pouvais laisser ce déshonneur ambulant en vie.
Elle se mordit alors la lèvre de frustration, cela ne lui plaisait pas de mentir mais il le fallait, surtout devant cet homme. Le Duc Wildsoar continua :
— Bien, c'est vrai qu'il a utilisé le don des Dandelion, rompant ainsi le pacte de votre famille. D'ailleurs, venez vous au sujet de ma proposition ? Je suis sûr que cela réglerait nos soucis ! La famille Dandelion regagnerait une certaine notoriété tandis que le sang des Wildsoar gravirait un échelon de plus vers la perfection !
À cette mention Adamantine devint encore plus froide. Le poing serré, elle répondit :
— Non, me marier à votre fils ne m'intéresse pas… . Je n'ai que guerre de votre quête de puissance, je ne serais jamais l'objet de personne. Surtout de votre piètre fils !
— Comment oses-tu !!! rétorqua le Duc.
Il se leva de colère tout en balayant le bureau, causant la chute des papiers, de sa plume et de l'encre venant tâcher le sol. Il grogna alors :
— La famille Wildsoar est bien supérieure à la votre ! Vous qui êtes nés avec un don d'hérétique, c'est déjà un honneur que je vous fais avec cette proposition. Tu devrais me supplier de te marier à mon fils, pauvre sotte !
Une réaction très agressive dis donc, enfin Adamantine s'y était préparée mentalement. Elle lui dit simplement :
— Je m'attendais à ce que vous soyez imbus de vous même et de votre lignée mais vous dépassez mes expectation Wildsoar. Enfin, j'aurais dû m'en douter dès que j'ai vus ces portraits à l'entré…
Le Duc prépara un sort de flamme au niveau de sa main, bouillonnant de colère mais il se força d'arrêter en voyant le calme d'Adamantine. Il ferma son point et marmonna :
— Calme, calme, il faut que je me calme. C'est indigne d'un Wildsoar …
Il leva de nouveau son regard vers la fille et lui intima :
— Dit moi, pourquoi es-tu venus alors ? Ne me sort pas cette excuse de tradition aristocratique, tu sais très bien comme moi que je n'en ai rien à faire ! J'espère que ce n'est pas simplement pour te moquer de moi. Un incident diplomatique entre nos deux familles ruinerait la tienne et vous ferais tous exécuter ! Tu n'es qu'une chevalière au sang noble pour le moment et moi un Duc, je détiens le rapport de force ici.
Adamantine souffla alors face à tant de colère, le Duc avait vraiment du mal à gérer ses émotions depuis la mort de sa femme il paraît. C'était certainement vrai à le voir comme ça, elle comprenait alors pourquoi la population avait peur de sa réaction. Elle lui rétorqua :
— Je ne m'amuserais pas à me moquer de vous, je vaux mieux que ça. Cependant, l'objet de ma venue concerne bien votre fils …
— Mon fils ? demanda le Duc en se rasseyant dans son fauteuil. C'est vrai que je ne l'ai pas vu depuis un bon mois tiens, après que je l'ai viré du palais …
Adamantine fut surprise de la réaction du Duc, il était drôlement calme d'un coup ce qui lui fit demander :
— Oh ? Cela expliquerait ceci alors … Avant que je ne continue, pourrais-je savoir la raison d'un tel geste ?
Le Duc regarda un moment Adamantine avec dédain mais il souffla avant de répondre :
— Pourquoi pas en parler avec un compère noble en effet. Vois-tu, depuis la mort de sa mère et l'éveille de son don, Zydraft est devenu hautain. Il s'est crut que tout lui était offert …
— Tel père, tel fils vous me direz tiens. Il ne se rends même pas compte de son propre comportement… pensa-t-elle.
— Et cela s'est aggravé à cause de notre don de manipulation de la chance. Il ne faisait que passer ses journées à ne rien faire, il ne tentait même pas de s'améliorer alors que ce don lui est très limité ! Il faisait honte au travail acharné de notre lignée, à nos grands patriarches qui ont sués sang et larme pour bâtir et maintenir l'ordre dans cette cité ! Je l'ai alors évicté du palais, l'obligeant à partir sans aucune affaire et à ne revenir que quand il aura réussit à gagner une certaine somme …
— Et puis-je savoir le montant que vous lui avez demander ? demanda Adamantine d'une voix plus apaisée.
— Vingt pièces d'or !
À cette mention Adamantine fit les gros yeux, c'était une somme phénoménal. Tout s'éclaircissait maintenant … .Elle se pinça alors le haut du nez, faisant non de la tête tout en fermant les yeux : comment pouvait on empirer les choses à ce point dans cette famille ? Leur don de chance fonctionnait-il vraiment ? Voyant cela, le Duc beugla :
— Qu'y a t-il ? Un Wildsoar se doit d'être capable d'amasser autant par ses propres moyens ! C'est une sorte d'initiation à la vie, d'entraînement … Mais vous allez me le dire ce qu'il y a avec mon fils par bleu ? Vous ne m'avez fais que tourner en bourrique en me faisant parer !!!
— On est repasser au vouvoiement maintenant ? pensa Adamantine. Bon continuons ...
— Oui ne vous inquiétez pas, dit elle en reprenant une pose normale. J'y viens, mais apprêtez vous à être encore plus déçu …
— Qu'ouïe-je ? Parlez à la fin !!
— Et bien, votre fils s'est créé une organisation dans le bidonville et ce, sous l'insigne des Wildsoar. Cependant, ce n'est pas quelque chose de très gracieux, il s'est plutôt formé une bande de voyous qui extorque de l'argent au peuple …
— Comment ?! hurla le Duc qui commençait à devenir rouge. Vous mentez ! Avez-vous une preuve de ce que vous avancez au moins ?
Adamantine souffla alors de déception. Même après son propre discours, cet homme ne pouvais concevoir un tel acte de la part de son fils ? Et pourtant, en jaugeant avec le caractère qui lui avait été décrit, avec la façon dont il avait été expulsé de chez lui : cela ne rendait que crédible et même certaine cette possibilité. Elle lui répondit :
— Vous croyez vraiment que je viendrais ici pour vous mentir ? Actuellement, je vous demande de croire ma parole de noble mais j'ai aussi une belle maison saccagée et taguée avec l'insigne des Wildsoar si vous voulez qu'on aille jeter un coup d'œil.
Wildsoar tourna son fauteuil et son dos à Adamantine. Il claqua de la langue et grogna :
— J'avais pourtant espoir en lui bordel ! Il est mon seul fils et hériter des Wildsoar … . Pourquoi doit-il continuer de me décevoir encore et encore … ?
— Vous me croyez alors ? demanda Adamantine d'un ton hésitant.
Le Duc se retourna une fois de plus pour lui faire face. Il s'était à nouveau calmé et répondit simplement :
— Oui, oui … je connais la vertu tenace des Dandelion. C'est tout vous ça, à vouloir régler les problèmes de tout le monde. Et connaissant notre don de chance, il a vraiment dût passer entre les mailles du filets pour ne pas se faire attraper par les gardes, ce petit imbécile …
— Non loin de moi vouloir vous insulter mon Duc mais je crois que cela est aussi fort dû à votre réputation.
— Ma réputation ?
— Oui, la plupart des gens avaient peur d'agir et que vous ne les fassiez payer d'un coup de colère.
Le Duc se tintt alors le visage et se mit à regarder le ciel. Il marmonna tristement :
— Je leur fait donc si peur que ça ? Ce n'était pas le cas quand tu étais encore là Dianne …
Adamantine pouvait entrevoir le conflit qui se jouait au sein du Duc et vint donc ajouter :
— Je cherche ainsi à régler le problème le plus pacifiquement que possible. Je ne voudrais pas avoir recours à la force, surtout sur votre fils. Je ne pense pas que cela soit une solution …
— Et quelle serait la solution ? Il n'écoute jamais ce que je lui dis …
— Pourquoi ne pas d'abords aller le voir ? Depuis quand n'êtes vous pas sortis de votre palais pour visiter votre chère ville ?
Le Duc parut perplexe, c'est vrai qu'il avait vraiment été absorbé par son travail ces derniers temps. Il lui répondit alors :
— Bien que cela me peine de le dire, vous avez raison. Je dois me reconnecter avec le peuple de ForteMarbre, avec mon fils. Pour regagner leur confiance …
— Vous savez donc où il pourrait être ?
— Oh oui, et j'y vais de ce pas, grogna le Duc.
Il se leva alors énergétiquement de sa chaise, attrapa ses gants avant de les enfiler et de prendre son épée ornée de décorations d'argent. Il se regarda dans la glace et se recoiffa pendant qu'Adamantine regardait la scène. Le Duc hurla alors :
— Elstooon !!!!
Le thérianthrope qui avait amené Adamantine jusqu'au bureau du Duc réapparut par la porte, il s'inclina alors devant les deux et dit :
— Que puis-je pour vous maître ?
— Dit à Alicia et Sophie de se préparer, nous nous rendons de ce pas au manoir abandonnés.
— À vos ordre.
Il repartit aussi rapidement qu'il était venu. Adamantine, les bras croisés questionna le Duc :
— Vous n'emportez que des maids avec vous ? Ce n'est pas laxiste pour un noble de sortir sans garde ?
— Détrompez-vous ma chère, ria le Duc. Elles sont plus mortels que n'importe quel garde. Enfin, peut être pas plus qu'Alban mais je les ai choisis esclave dans ce but ! Surtout qu'elles proviennent de races plus puissantes que les humains en général.
— Vous êtes très méticuleux oui-
— Cessons ces bavardages inutiles ! Il est grand temps que je prenne en main mon fils. Maintenant que vous y êtes, j'imagine que vous m'accompagnerez ?
— Vous m'avez ôtée les mots de ma bouche, je veux au moins m'assurer que tout soit régler pour les gens du bidonville avant que je ne reparte.
— Je vous autorise à m'accompagner alors, vous verrez ainsi la grandeur des Wildsoar de vos yeux. Allons-y maintenant !
— Après-vous alors, dit Adamantine en faisant la pose propre aux nobles.
L'horloge indiquait alors 14h quand ils partirent en direction du manoir, accompagnés du majordome thérianthrope et de deux maids elfs.
**
Mais revenons un peu en arrière et du côté de Mylon, celui-ci avait déposé Marlène chez Angela. La petite fille s'était directement dirigée à l'arrière de la maison, là où ils avaient laissés Lazulis. Elle lui installa la scelle et lui fit un énorme câlin avant de s'excuser mille fois pour avoir manger des compères à elle. Bien que l'oiseau ne comprit pas, elle fut ravie d'une telle attention et gigota, surtout quand Marlène lui offrit des friandises pour Piou. Mylon sourit devant un tel spectacle, les enfants et surtout Marlène, étaient des êtres vraiment exceptionnel. Plein d'espoir et de bonté, d'engouement et d'énergie ! On ne pouvait pas autant en dire de certains adultes. Il regarda avec dégoût les quatre qu'il avait ligoté à moitié nue. Bon, lui aussi devait montrer pour une fois de la bonté… . Après tout, pourquoi ne pas laisser une seconde chance aux gens, qui sait ?
Cependant, il n'en avait pas terminé là. Il se procura une carte auprès de Madame Lépine et repéra dessus l'endroit que lui avait indiqué le marchands. Un vieux manoir abandonné, perdu à la frontière du bidonville. Il était temps de payer une petite visite à ces voyous. Mylon s'y dirigea ainsi, traînant toujours les quatre crétins derrière lui. Il ne croisa heureusement aucun gardes, cela aurait put être compliqué de se justifier dans une telle situation.
C'est au trois quarts du chemin que l'un des voyous se réveilla. C'était Bezos qui marmonna donc :
— Que – où ? Mais qu'est-ce … Mes habits, mes fesses ! Ça brûles !
— Oh ? Alors tu es le premier à te réveiller ? C'est vrai qu'à ton honneur tu es le plus robustes de ton groupe de crétins… . Dis toi que cette douleur est un cadeau de ma part, j'aurais pu faire pire tu sais.
— Le, le borgne !! Hurla d'une voix tremblante Bezos. Toi, non, non, non … Je t'en pris relâche moi, je ne m'approcherais plus de la fille, promis ! Ne m'emmène pas au bureau des gardes, par pitiés !
— Au bureau des gardes ? Oh non, c'est bien pire là où je vous emmène. Vous allez pouvoir assister à l'anéantissement de votre petit groupe, enfin s'ils se montrent violent bien sûr. Au moins, vous y repenserez deux fois avant de vous en prendre à des innocents.
— Tu … Tu ne pourras pas le vaincre, c'est impossible. Pas avec son don …
— Le fils du Duc ? Hmm, c'est vrai que j'avais déjà entendu la mention de ces dons auparavant. Je crois que mon père en avait un aussi …
— Ton père ? jubila Bezos d'une voix plus aiguë. Tu es le fils d'un noble toi aussi ??
Mylon le regarda alors d'un regards noir et grogna :
— Tais-toi et assiste juste au spectacle.
Il les traîna alors jusque devant le manoir. Devant celui-ci était regroupé un groupe de jeune, tous portant des vestes communes. Plus particulièrement, c'était une veste brodé du symbole des Wildsoar. Il n'y avait étonnamment pas que des hommes, des femmes y étaient présentes. Enfin, elles n'avaient pas l'air commode. À leur look, on pouvait en déduire qu'ils étaient tous assez jeune : certains dans la vingtaine, certains entre seize et dix-huit ans… Mais aussi qu'ils venaient des bidonvilles.
Mylon s'était arrêté juste devant un portail effondré, il avait lâché les quatre autres crétins derrière lui ce qui attira l'attention des jeunes. Remarquant Bezos et les trois autres et l'état dans lequel ils étaient, ils se mirent en garde et sortirent chacun une arme tel une bâte, une barre de métal ou encore de vieilles épées.
Cependant derrière Mylon, Bezos en nage leur faisait signe de tête de ne pas s'approcher mais cela n'aggravait que plus la tension. Voyant cela, Mylon se craqua les poignets avant de dire :
— Bon, j'imagine qu'il n'y a pas moyen de s'en tirer en parlant … Bien !
Il sourit alors, satisfait par une telle issue, c'est celle qu'il espérait : pouvoir leur faire payer leurs actes !