PARTIE 1: LA DERNIÈRE ŒUVRE DU MESSIE
Dans une forêt où peu de lumière passait, un jeune garçon d'environ 14 ans marchait sans faire de bruit au milieu des bois et au pied de chaque arbre couverts de mousses, il y coupait des plantes aux feuilles grises.
''Hum… Ça devrait suffire ''.
Il insérait une dernière plante dans son sac quand un grognement arriva de derrière lui.
''Eh merde, j'ai été repéré… Alors la limite de suppression des odeurs du tilip* est seulement d'environ 20 minutes ? C'est court''.
Quand le garçon regarda derrière lui, une bête de taille moyenne au pelage entièrement noir ayant un seul œil au visage se tenait là, la gueule mi-ouverte de la bête laissait transparaître de longs crocs acérés.
C'était un grokin, une des bêtes les plus dangereuses que l'on pouvait croiser dans cette forêt.
Son odorat était un des plus affûté de cette forêt, le seul défaut de ce prédateur était ce grognement émis lorsqu'il trouvait une proie, avertissant la cible de sa présence.
Ses jambes arrières étaient déjà contractées, prêt à bondir sur le garçon à n'importe quel moment.
'Soupir. Maintenant que la femelle m'a repéré, le mâle ne devrait pas tarder à arriver et le deux contre un est hors de questions, ce serait trop dangereux alors il ne me reste qu'une seule solution… Fuir'.
Quand le grokin bondit sur le garçon, il réussit à l'esquiver avec une certaine facilité avant de s'en aller à toute vitesse, naviguant dans les bois avec la bête furieuse le pourchassant.
Le garçon ramassait des pierres durant sa course qu'il lançait ensuite sur la bête pour la ralentir dans ses virages entre les arbres.
'J'y suis presque… Euh !'.
À sa gauche, le garçon aperçu un autre grokin aux taches rouges, le mâle était là !
''Tss, il est déjà arrivé celui-là, je vais devoir l'utiliser ''.
Un objet apparu au côté du garçon, une petite gourde en sortie qu'il saisit avant que l'objet ne disparaisse à nouveau.
''Désolé vous deux, mais on se sépare ici''.
Il brisa la gourde contre un arbre lâchant dans la nature un parfum difficile à supporter pour qui que ce soit.
Agressé par cette odeur nauséabonde, les grokins cessèrent leur poursuite et retournèrent à leur tanière en gémissant.
''S'ils avaient été aussi rapides durant la poursuite, je n'aurai pas pu aller bien loin ''.
Le jeune garçon s'était hissé au sommet d'un arbre, c'était l'endroit qu'il avait choisi pour éviter d'être lui aussi victime de ce parfum.
Il se mit à renifler son corps avant de faire une grimace désagréable.
''J'en peste même si je ne l'ai pas pris de plein fouet, si je rentre comme ça, cette odeur risque de tuer komi* ''.
Le garçon recommença à se déplacer. Avec beaucoup d'agilité et de souplesse, il sautait d'arbres en arbres à la recherche de la source d'eau la plus proche, sans se douter qu'il avait été observé depuis l'ombre par une personne.
Sa quête d'eau l'avait mené aux abords de l'île, devant lui, il n'y avait que de l'eau à perte de vue.
Il se baigna rapidement, jeta les vêtements infectés et enfila des nouveaux faits de laine et de coton.
''Bien, il est temps de rentrer''.
Alors qu'il était sur le point de partir, il aperçut quelque chose brillé dans l'eau, il la ramassa parmi les pierres.
''C'est une pierre ? Nan, on dirait un œuf, quel drôle de coquille''.
La coquille de cet œuf brillait, elle était aussi transparente que de l'eau quand soudain elle se mit à changer d'apparence.
''Incroyable… Elle a pris la même couleur que moi, mais à conserver son aspect brillant. Elle doit certainement s'adapter à son environnement pour se camoufler. Je savais que des bêtes en étaient capables, mais c'est la première fois que je vois ça d'un œuf''.
Le garçon observa l'œuf quelques instants avant de décider de le placer dans son sac pour voir s'il allait s'adapter au contenu, puis il se mit en route pour son foyer.
Le village et l'île partageaient le même nom, Hallguna, qui voulait dire 'Terre de repos' en sooni*.
Les habitants ont toujours vécu sur cette île sans pouvoir la quitter, ils n'ont d'ailleurs jamais cherché à partir.
Ils ont longtemps pensé qu'ils étaient seuls au monde jusqu'à ce qu'un « être » venu d'ailleurs s'échoua sur l'île avant que d'autres après lui fassent de même.
C'était un phénomène qui arrivait rarement, et ils décidèrent d'appeler ces êtres 'ieruk'*.
Tous ceux nés sur cette île possédaient des caractéristiques physiques identiques, un teint clair contrasté, des yeux d'un noir foncé comme l'abîme et une chevelure étincelante d'un blanc pur, tout le monde les avaient sauf…
-Regardez qui est là, ne serait ce pas Habel 'le faux ieruk' ?
-Hahahaha !
Un groupe de jeunes garçons du même âge que Habel se mirent à plaisanter à sa vue.
Ils se tenaient tous devant lui, l'empêchant de continuer son chemin.
Habel soupira dès qu'il les aperçut, sachant qu'ils ne le laisseraient certainement pas passer sans essayer de lui causer des problèmes.
Il lança un regard méprisant au chef du groupe et dit :<< Tu penses que le fait que vous soyez plus nombreux aujourd'hui changera le résultat, Hayak ?
La bande cessa de rigoler. C'est vrai, ils avaient déjà essayé à 5 contre 1, mais ils s'étaient lamentablement fait battre.
Aujourd'hui, ils sont venus à 10, certains de leurs victoires.
(Tu fais trop le malin Habel, nous sommes beaucoup plus nombreux que la dernière fois et au cas où ça se passerait mal, je peux toujours utiliser ce que komi m'a donné).
-N'ayez pas peur les gars, aujourd'hui, on lui fera payer pour toutes les humiliations qu'il nous a fait subir.
Ils se mirent à encercler Habel, ne lui laissant aucune issue de replis. Ils agrippaient fortement les bâtons dans leurs mains en attendant de lancer l'attaque.
'Hum… Ils ont l'air motivés et prêt à en découdre, malheureusement, je n'ai pas envie de perdre mon temps avec eux. Les effrayés sera suffisant'.
''J'y suis toujours aller doucement avec mes coups pour éviter une blessure qui vous empêcherait de devenir des « guerriers », mais cette fois-ci, je ne me retiendrai pas. Hayak pourra certainement se faire soigner chez sa komi quand j'en aurai fini avec lui, mais vous ? Humff, aller approcher !! ''.
Habel se mit en position de combat rendant tous les autres tendus à cause de la peur naturelle qu'il les inspirait et surtout, les mots qu'il venait de prononcer faisaient encore écho dans leurs esprits.
La grand-mère de Habel était la seule guérisseuse capable de les soigner en cas de graves blessures et s'il ne le permettait pas, qui le fera ? Celle de Hayak ? Impossible !
Un silence pesant tomba au sein du groupe, ils étaient tous sous fortes pressions, certains se mirent à reculer inconsciemment avant que l'un d'entre eux ne se mette à fuir provoquant une réaction en chaîne de tout le reste, laissant derrière eux un Hayak abasourdi.
-Eehhh, revenez ! Il dit ça juste pour vous faire peur. Cria-t-il.
''Ah bon ? ''.
Habel posa une main sur l'épaule de Hayak et lui chuchota ces mots, ce dernier sursauta de peur et se mit à transpirer à grosse goutte, Habel était arriver dans son dos sans qu'il ne s'en rende compte.
''Je dis ça juste pour leur faire peur, dis tu ? Je crois que tu as oublié qui je suis, mon cher frère'' dit-il avec un sourire aux lèvres avant de passer à l'acte.
-N-non, Non, No-NOOOoooon !!!