Victoria vers 30ans
Adélie déjà essoufflée par sa course dans les couloirs du palais, sentit son souffle se couper en entendant les paroles de Batiste. A quoi jouait-il bon sang ?! Il pensait réellement les sauver en faisant croire à Gustave qu'ils étaient tombés amoureux ? Adélie n'avait aucunement l'intention de rentrer dans son jeu.
« Avez-vous perdu l'esprit Mon Sire ?! S'exclama-t-elle »
Le Roi qui jusque là était resté en retrait intervenu.
« Osez-vous prétendre être éprit de ma future épouse ?! La future Reine de votre pays ! » Tonna-t-il
Intimidant la cour, plus personne n'osait bouger au risque d'attiré la fureur du Souverain sur lui.
« -C'est sans honte que j'ose le prétendre mon frère, je n'ai pas à ignorer où négliger mes sentiments envers cette jeune femme, vous n'êtes pas encore marié ! Se défendit Batiste
-Mais ce baisé était une erreur ! s'exclama la jeune femme
-Enfin Adélie, ne me dites pas que vous n'avez rien ressentit ? La douce chaleur se répandre dans votre corps durant ce baisé, les frissons parcourir vos membres, nous les avons ressentit tous les deux ! »
La jeune femme ressentit un léger vertige en comprenant que Batiste ne jouait pas un jeu, le jeune homme ressentait de réels sentiments pour elle. Un profond dégout l'envahit en repensant au baisé qu'ils avaient échangé. Elle jeta un rapide regard sur les poings serré du Roi qu'il continuait de crisper avec colère.
Elle tenta le tout pour le tout, oubliant que la cour entière était présente, elle devait se sortir de ce pétrin et prouver sa fidélité à Gustave.
« Vous m'en voyez navrée Batiste mais ce que vous me décrivez ressentir pour moi, je ne le ressens pas pour vous, mais je l'ai déjà ressenti quand Sa Majesté, mon fiancé, m'a embrassé l'autre jour. »
Elle avait prononcé cela avec calme provoquant la stupéfaction des nobles présents dans la salle. Gustave lui-même se retourna vers la jeune femme une expression étonné sur le visage.
Le Souverain s'approcha de la jeune femme, il la dépassait d'une bonne tête et demi ce qui l'obligea à se pencher pour lui chuchoter.
« -Vos dires sont-ils vraies ?
-Je ne pourrais mentir à mon Roi, susurra-t-elle, mais si vous voulez bien continuer cette conversation en privé ? Je me sens mal à l'aise »
Elle finit sa phrase en baissant le regard au sol.
Gustave se tînt légèrement devant sa promise comme pour la protéger et reprit d'une voix forte.
« Batiste de Vésan, vous êtes condamné pour avoir touché la future Reine de Vésan ! »
Aussitôt deux gardes fondirent sur lui pour l'immobiliser. Le jeune se débâtit en vain. Adélie se sentait humiliée devant toute la cour ainsi caché derrière le Roi.
« Non lâchez moi je suis de sang royal ! hurla Batiste, Adélie je vous aime ! Attendez laissez moi ! Gustave tu n'es qu'une pourriture égoïste ! Après t'être débarrassé de ta sœur te voila en train de jeter ton propre frère au cachot ! »
Les gardes l'emmenèrent pendant qu'il criait encore bon nombre d'injure. La cour émit des cris d'étonnement devant la familiarité de Batiste envers le Souverain.
« Mes Dames, Mes Sieurs, Calmez-vous, ce n'est qu'un léger accident, le mariage est maintenu et mon frère sera jugé pour ses crimes, reprit Gustave d'un ton serein »
Adélie n'avait qu'une envie, que le sol s'ouvre sous ses pieds afin de la faire disparaître. Mais malheureusement, elle se trouvait la planté comme une gourde derrière son fiancé. Le Roi se retourna alors vers elle et plongea son regard dans le sien.
« A partir de maintenant, je ne veux plus que vous soyez seul, je vous assigne deux gardes jours et nuits, aucune discussion n'est possible. »
Il avait lâchez cela sans la quitter du regard et il retourna s'asseoir pour écouter les plaidoiries de la cour.
La jeune femme se sentait prisonnière, elle ne pourrait plus avoir la moindre conversation personnelle avec deux hommes toujours collé à elle.
Elle retourna le plus discrètement possible dans sa chambre mais les nobles qui s'écartaient sur son passage ne faisait qu'aggraver la curiosité des autres, on aurait dit qu'elle avait la peste tellement cela était grotesque.
Victoria faisait sortir les derniers cartons de ses appartements quand elle entendit des hurlements dans le couloir voisin. La Reine-Mère de nature curieuse fit quelques pas mais quand elle reconnu la voix de son fils cadet elle accouru.
« Mais lâchez moi enfin ! Vous n'avez pas le droit ! hurlait-il à en perdre haleine »
La femme crut s'évanouir devant l'horrible spectacle, son fils était trainé de force vers les souterrains par deux molosses appartenant à la garde rapproché du Roi.
« Mère ! Mère ! Aidez-moi ! Dites leur de me lâchez je vous en pris ! » Dit le jeune homme en apercevant sa génitrice.
Le visage de Victoria était livide, elle n'eut point la force de balbutiez quelques mots qu'il avait déjà disparu dans les escaliers étroits menant aux sous-sols. Son fils était en train de perdre la raison pensa-t-elle. A cause de cette empotée de soupière, ils se retournaient contre sa famille.
Certes la Reine-Mère ne portait pas son fils cadet dans son cœur mais de la à l'envoyer au cachot. En vérité Victoria ne portait aucun de ses enfants dans son cœur, elle les trouvait tous trop fragile et idiot pour ce monde. Gustave n'était pas assez proche d'elle à son goût, Batiste n'avait pas la force de décision et se laissait facilement manipulé et Isadora qui avait eut beau tout faire pour faire plaisir à sa mère, était trop naïve pour cette dernière.
Victoria avait été une femme forte et surtout manipulatrice. A l'âge de quatre ans elle fut fiancée par ses parents au prince hérité, Hector de Vésan. Elle avait quitté pour toujours son pays natale alors âgé de seulement 15ans pour s'unir avec cet homme qu'elle ne connaissait encore qu'en peinture. Elle avait dû à l'époque se battre pour être acceptée à la cour et ses connaissances en matière de poison lui avaient été fort utiles. Alors qu'elle donnait naissance à Gustave, Hector venait d'être couronné Roi et elle découvrit que ce dernier avait une maîtresse. Une certaine Pénélope qu'elle n'avait eu aucun scrupule à empoisonné. Même si Victoria n'éprouvait aucun sentiment pour son mari, elle ne supportait pas que celui-ci voit une autre femme. Ainsi elle en empoisonna une dizaine avant que le Roi ne s'en rende compte et cesse de prendre des maîtresses. Hector était un homme bon qui ne voulait que le bonheur de son épouse, il la couvrait de présent et il ne fut que plus heureux quand elle donna naissance à Batiste leur seconde enfant. Hector ne pouvait mieux rêvé, il avait deux fils. En l'espace de trois ans, Victoria donna naissance à deux beaux garçons si bien qu'épuisée elle tomba fortement malade alors qu'elle était de nouveau enceinte. Par une nuit agitée par la tempête, Auguste, le médecin royal, mit au monde in extremis, la petite Isadora rendant Victoria infertile. La jeune femme prit alors son nouvel enfant pour cause. Elle refusa de lui donner le moindre amour. Hector n'en voulut jamais à sa femme de ne lui avoir donné seulement trois enfant, c'était pour lui déjà merveilleux. Victoria manipulait son mari afin de régner sur Vésan, elle prenait toutes les décisions cachées dans le palais. Hector l'a laissa faire durant de nombreuses année, malgré tout il avait finit par aimer sa femme et s'éteignit alors qu'elle le haïssait toujours.
La Reine-mère se remémora son passé et tout le chemin qu'elle avait accomplit pour finalement se retrouvé désisté de tout par son aîné.
Le mariage auraient lieu dans deux jours, il fallait absolument qu'elle empêche Gustave et Adélie de célébrer leur noce.