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Chapter 17 - Deux Corps Inertes

« Oui, je te le promets. »

Toujours en pleur et sans un mot, elle m'enlaça et nous sommes tombés à terre.

Elle appuyait sur mes blessures et sur le couteau planté dans mon épaule, mais je ne trouvais pas le courage de lui demander de s'enlever.

Nous sommes restés ainsi pendant plus de 20 secondes jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle était écroulée sur moi.

« Oh excuse-moi, j'avais complétement oubliés tes blessures, laisse-moi te soigner tout de suite. »

« Nan, ne t'en fais pas, ce n'est pas si douloureux que ça. »

Pour seule réponse, elle appuya sur la blessure étant sur ma jambe.

Et en réponse à son geste, un cri de douleur sortis de ma bouche et un sourire de satisfaction s'afficha sur son visage.

Nous n'avons rien dit d'autres après ça elle s'est mise à faire des points de compressions sur mes plaies pour faire coaguler le sang et elle m'a ensuite mis des bandages aux endroits où je m'étais blessé pour faire cautériser mes plaies au plus vites.

« Excuser moi, mais quels sont vos noms ? » Demanda la dame.

« Moi, c'est Alia et lui, c'est Yùichi. » Répondit-elle avec une voix amicale.

« Yùichi, comment tu as fait ? » Me questionna-t-elle

« Comment ça ? »

« Pour le battre, comment tu as fait, il était plus rapide et plus fort que toi. Alors comment est-ce que c'est possible que tu aies vaincu Haku !? » A-t-elle dit en criant.

« Alors, il s'appelle Haku... Je dirais que je l'ai vaincu parce que j'ai eu de la chance. » Ai-je répondu avec un air pensif.

Malheureusement ma réponse ne devait pas être celle qu'elle espérait que je donne.

« Alors tu vas me faire croire qu'il a perdu seulement à cause d'un manque de chance !! Nan, c'est impossible, tu as triché !! À cause de toi il est mort. Mort à cause de la triche et d'un manque de chance, je ne te pardonnerais jamais !! »

Elle prit un couteau, se leva et courus vers ma direction.

À bout de force, il m'était presque impossible de bouger, alors esquiver son couteau relevais tous simplement du rêve. Mon seul réflexe a été de fermer les yeux puis j'entendis un 'Flatch' et un bruit de sang qui tombais par terre. Mais aucune nouvelle douleur n'étais apparu.

J'ai donc de nouveau ouvert les yeux et la première chose que j'ai vu était le regard de cette dame dont je ne connaissais même pas le nom.

Son regard était devenu totalement inerte, il avait perdu sa rage et sa volonté de vengeance. La seule chose que je percevais à travers ses yeux était le désespoir.

J'ai compris pourquoi elle avait ce regard lorsque j'ai regardé la personne qu'elle avait poignardée.

Il m'est impossible d'expliquer comment Haku, qui était allongé et inconscient il y à quelques secondes encore, soit debout devant moi me protégeait en faisant office de bouclier.

Aucun n'est sortie de ma bouche ni d'aucune autre d'ailleurs tellement c'était improbable.

Ce fus Haku lui-même qui nous adressa la parole.

« C'est bon Sayori, c'est fini.

Yùichi, c'est comme ça que tu t'appelles ? » Dit-il avec une voix de plus en plus faiblarde.

« Oui, c'est ça. »

« Bon, il ne me reste plus beaucoup de temps alors sache qu'absolument tout ce que tu trouves dans ce camp t'appartiens, alors prends en soin. » Ce furent ces derniers mots.

Et en même temps qu'il s'écroulait au sol, mort, Sayori, elle aussi, tomba au sol, morte également.

Étrangement, même si je venais de voir deux personnes mourir devant mes yeux, je ne ressentis pas la moindre once de tristesse ou de pitié.

Je ne sais pas si c'est parce que je me suis préparé mentalement au fait de devoir tuer des gens ou si c'est le fait d'avoir déjà vu la mort devant mes yeux à deux reprises au paravent, lors de la mort de mon frère et lors de la mort de l'homme dans le bar. Mais leur mort ne m'a absolument pas attrister.

Au contraire d'Alia qui est encore en pleur, agenouiller devant leurs corps inertes et baignant dans le sang de Haku.

Nous ne pouvions malheureusement pas nous attarder devant ce sinistre spectacle puisque je dois me dépêcher de finir de me soigner, parce que je sens que mes forces me quittent petit à petit.

Je dois quand même constater que cette bataille n'a pas eu que de mauvaise nouvelle, elle m'a permis de comprendre de nouvelle spécificité de ses règles.

La première et que les combats de couteau sont autorisés. Je pense qu'ils ne sont autorisés seulement lorsque les deux personnes ont signé un "accords".

Ensuite, on a beau blesser quelqu'un autant qu'on le veut, tant qu'on ne le tue pas, il ne se passe rien.

Et pour finir, même si celle-là, je n'en suis pas sûr. Il semblerait que l'on peut capturer des personnes sans risquer de se faire tuer.

Ces trois spécificités vont me permettre de découvrir les limites de ses règles et de pouvoir les contourner pour me faciliter la vie, lors des six mois qu'il reste.

Mais pour l'instant ce n'est clairement pas le plus important, car il faut absolument qu'Alia me soigne.

Je me déplace donc en direction d'Alia et la rejoint aux pieds des deux cadavres.

« Dit, tu penses qu'il serait encore en vie, si on ne les avait pas encore rencontrés ? » Me demanda-t-elle les larmes aux yeux.

« Je n'en suis pas sur, mais je pense qu'il aurait pu survivre si nous n'avions pas organisé ce combat. Mais si je ne le battais pas, j'aurais été dans un état bien pire que celui-là. Alors au lieu de nous apitoyer sur leur sort, je pense qu'on devrait remercier le destin pour qu'on se soit croisés, puisque grâce à eux, nous avons de la nourriture supplémentaire et les armes que nous cherchions. »

« Oui, je le sais, mais pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'être triste pour eux. » Répondit-elle en fondant en larmes.

Je me mis à sa hauteur et l'enlaça en lui disant.

« C'est normal d'être triste quand une personne meurt, même si on ne la connait pas, tout être humain serait triste de voir mourir un autre être humain. Encore plus lorsque cette personne meurt devant tes yeux. Alors, vas y, ne te retiens pas et pleur toutes les larmes de ton corps. Pleur assez pour que tous les futurs morts qui arriveront sache qu'une personne sur Terre a pensé à eux. »

J'avais beau dire ce discours, pour moi il résonnait vide de sens et n'était qu'un ramassis de cliché que l'on voit dans les vieux films d'amour ou de romance.

Mais ce discours avait semblé la rassurer puisque trente secondes plus tard, et se releva avec un grand sourire et me dit.

« Merci Yù, tu m'as vraiment beaucoup aidé. Vu que chaque futur âme peut désormais reposer en paix, à partir d'aujourd'hui, je te fais le serment de ne plus jamais pleurer pour la mort de quiconque. »

« Hihi, si je peux t'aider, c'est avec grand plaisir. » Ai-je répondu avec un grand sourire en sa direction.