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Chapter 11 - 10/Un passé tragique

Alfred regarda Aria avant de regarder Logan et de lui répondre en souriant :

"Ah elle c'est une esclave que j'ai acheté. Elle portera notre nourriture et équipement." (Alfred)

"Je vois très bien." dit-il embêté.

"Nous allons prendre une calèche qui va nous emmener au village. Nous y serons dans 1 petite journée." (Alfred)

Le groupe se mit alors en route, avançant lentement vers la sortie de la ville, leur objectif étant de rejoindre leur transport qui les attendait pour la suite de leur périple. Logan, quant à lui, marchait un peu en retrait, accompagné de la jeune fille. Tandis qu'ils progressaient, les autres membres du groupe menaient la marche, discutant entre eux, laissant Logan et la fille dans une bulle de silence, marquée seulement par le bruit de leurs pas sur le pavé. Jusqu'à ce que Logan rompe enfin le silence

"Dis-moi comment tu t'appelles ?" demanda Logan.

"Je m'appelle Aria." dit-elle en hésitant à dire son propre prénom.

"Moi je m'appelle Logan, sache que tu n'as pas besoin d'autorisation pour me parler et que tu n'as pas à avoir peur." (Logan)

"Très bien..." (Aria)

"Dis moi d'où viens-tu ?" (Logan)

"Je viens d'un village très reculé, où l'on vivait cachés et..." commença Aria, sa voix s'évanouissant dans le silence.

Elle n'a pas pu terminer sa phrase, son visage se crispant soudain, comme assailli par des souvenirs douloureux. Ses yeux, empreints de tristesse, semblaient laisser entrevoir des histoires non dites, augurant des épreuves terribles. Percevant son trouble, Logan n'hésita pas un instant. Il prit délicatement sa main dans la sienne, lui offrant un geste de réconfort spontané. Son soutien silencieux semblait dire qu'il était là pour elle, prêt à partager le poids de son passé, mais il savait que ce n'était pas encore le moment.

"J'ai compris ne te force pas pour le moment. Pendant la mission reste près de moi d'accord ?" (Logan)

Elle a hoché la tête en signe d'approbation, puis ensemble, ils se sont dirigés vers la calèche qui les attendait. Ce n'était pas un véhicule de luxe, mais plutôt une simple charrette en bois, recouverte d'une bâche et tirée par des chevaux robustes, prêts à entamer le voyage. Logan s'est installé d'un côté de la calèche avec Aria à ses côtés, enveloppés tous deux dans un silence méditatif. Ils semblaient chacun perdu dans leurs pensées, peut-être réfléchissant aux événements de la journée ou aux épreuves à venir. Ce silence, lourd et chargé d'émotions non exprimées, fut finalement rompu par l'un des compagnons d'Alfred, qui s'adressa au groupe avec une remarque qui attira l'attention de tous.

"Pourquoi vous restez assis à côté de cette bête puante." lança Lewis d'un air mécontent.

"Si elle est puante je me demande bien quelle odeur tu as ?" répondit Logan sans trembler.

"Qu'est-ce que tu viens de dire !" (Lewis)

"Tu es peut-être sourd en plus ? Je participe à cette mission mais en aucun cas je n'ai pas besoin de m'entendre avec vous. Alors ferme là j'en ai déjà marre d'écouter tes conneries." (Logan)

"Tu crois que parce que tu as accompli quelques petites choses. Tu as le droit de me prendre de haut !" (Lewis)

"C'est vrai d'ailleurs tu m'as l'air de bien apprécier cet être inférieur. Puisque depuis le début du voyage tu passes ton temps avec elle." ajouta Reinard.

"Sa compagnie est effectivement plus agréable que deux imbéciles comme vous." (Logan)

"Espèce de bâtard!" (Lewis)

Dans un mouvement fluide et contrôlé, Lewis sortit son épée et la pointa vers Logan alors qu'il se levait tranquillement, la lame scintillant d'un éclat menaçant sous la lumière tamisée de la calèche.

"Je suis niveau 90 tu crois que tu as la moindre chance." (Lewis)

"Au lieu de parler amène-toi !" (Logan)

"Clap-Clap ! Voyons cela ne sert à rien de se battre. Lewis veuillez ranger votre épée vous pourrez vous défouler après." dit Alfred en tapant des mains.

"Tch !" jura-t-il en rangeant son épée avant de se rasseoir.

À partir de là, un silence lourd s'abattit sur tout le groupe durant le reste du voyage. Le seul bruit perceptible était le grincement régulier des roues de la calèche roulant sur le chemin caillouteux. Ce bruit monotone, presque hypnotique, accompagnait leurs pensées alors qu'ils se perdaient chacun dans leurs réflexions, la tension de la confrontation précédente flottant encore entre eux comme un fantôme. Après plusieurs heures de ce voyage silencieux, ils arrivèrent finalement au village. Le soleil, à l'horizon, jetait ses dernières lueurs dorées, baignant le paysage dans une lumière chaude et accueillante, contraste saisissant avec le froid qui s'était installé parmi eux.

"Bien allons trouver une auberge." (Alfred)

Ils ont ensuite cherché une auberge, ce qui se fit sans difficulté. Le village, bien que très modeste, disposait d'une petite auberge accueillante, dont l'enseigne en bois, légèrement grincée par le vent, invitait les voyageurs à s'arrêter. Alors qu'ils franchissaient le seuil de la porte, le réceptionniste, un homme d'âge mûr au sourire chaleureux, les accueillit. Son expression amicale contrastait avec l'atmosphère tendue qui régnait encore parmi eux, et il les salua d'une voix douce, dissipant légèrement l'air de méfiance qui s'était installé durant le trajet.

"Vous voulez des chambres séparées ?" (Réceptionniste)

"Non une chambre avec 4 lits." (Alfred)

"5 lits." (Logan)

"Nous ne donnant pas de lit aux êtres inférieurs." répondit immédiatement le réceptionniste.

"Elle dormira sur le sol, comme l'esclave qu'elle est !" ajouta Reinard avec mépris.

"Mais dis-moi tu m'as l'air de bien trop apprécier cet être inférieur. Ne serais-tu pas un révolté ?" demanda Lewis avec un sourire.

Les révoltés, comme il les mentionnait, étaient connus pour leur refus de se soumettre aux discriminations raciales et en conséquence rejetaient le culte de la déesse. Ces hommes et ces femmes, stigmatisés par l'église, la noblesse et tous les fidèles du culte, étaient souvent traités en parias. Dans cette société rigide, ceux qui étaient considérés comme infidèles ou rebelles étaient généralement exterminés ou mis au ban de la communauté, leur existence marquée par le danger et l'exclusion.

"Et si j'en suis un ?" (Logan)

"Alors l'église devrait être ravie de compter un nouveau infidèle." (Lewis)

"C'est une menace ?" (Logan)

"Plutôt un conseil." ( Lewis)

"Je dormirai dehors avec elle alors." (Logan)

"Comme tu veux mais tu dois être là demain à 8 heures précises pour la quête." (Reinard)

"Pas de problème je serai à l'heure." (Logan)

Seul contre tous, Logan prit donc une décision audacieuse. Il quitta l'auberge avec Aria, cherchant un endroit tranquille et isolé à la lisière du village. Une fois un lieu adéquat trouvé, sous un ciel étoilé qui promettait une nuit claire, il commença à confectionner deux hamacs et deux couvertures avec les matériaux qu'il avait achetés auparavant.

Tandis qu'il travaillait, les gestes habiles et assurés, Aria assise à côté de lui, le regardait faire en silence. L'atmosphère était paisible, seulement perturbée par le bruissement des feuilles et le doux chant des criquets nocturnes. Logan, concentré sur sa tâche, ne remarquait pas les yeux attentifs d'Aria qui le suivaient à chaque mouvement.

Finalement, alors que le dernier nœud était serré et que les hamacs étaient prêts à accueillir leurs occupants pour la nuit, Aria rompit le silence. Sa voix, douce mais ferme, tranchait contre le calme de la nature nocturne, apportant avec elle des mots qui allaient, peut-être, changer le cours de leur relation.

"Monsieur, pourquoi prenez-vous ma défense ? Vous êtes humain, non ?" demanda Aria, une lueur d'interrogation dans ses yeux.

"C'est simple, je hais l'esclavage et la discrimination." répondit Logan, son regard sérieux reflétant une conviction profonde.

"Vous ne vouez pas un culte à la déesse ?" interrogea Aria semblant chercher à comprendre ses motivations plus en profondeur.

"Pourquoi vouerais-je un culte à cette... déesse ? D'ailleurs, tu dois aussi la détester, non ?" (Logan)

"Je la hais ! À cause d'elle, j'ai perdu ma famille !" Aria révéla alors son propre fardeau, sa voix se brisant légèrement sous le poids de son chagrin.

"Veux-tu bien me raconter ton histoire ?" proposa Logan, s'installant plus confortablement dans le hamac, signifiant par là qu'il était prêt à écouter, à partager le fardeau de son passé douloureux. Aria hocha la tête, prenant une profonde inspiration avant de plonger dans les souvenirs qui avaient tant marqué sa vie.

Je suis née dans un petit village nommé Luna, un lieu où tous les hommes bêtes comme moi ont le pelage blanc, ce qui est très rare. Nous vivions reclus, loin des humains, pour éviter d'être vendus comme esclaves. Nos journées étaient paisibles, rythmées par la chasse et les ressources de la forêt. On nous enseignait l'histoire de notre monde et la persécution que les hommes infligeaient à notre race et à d'autres. Tout cela parce que la déesse Hamnésia nous détestait, elle et son culte."

Elle marqua une pause, le visage assombri par le souvenir douloureux.

"Le jour où mon village a été attaqué, je me trouvais dans la forêt avec Téilo, mon ami d'enfance. Nous étions partis cueillir des fruits quand nous avons vu de la fumée s'élever en direction de notre village. Ils nous avaient trouvés et incendié nos maisons. Les hommes, y compris mon père Rice, tentèrent de défendre notre village, mais les assaillants étaient bien trop nombreux. Malgré notre résistance féroce, nous avons été submergés. Ils ont ensuite rassemblé tous les survivants au centre du village en flammes."

Ses yeux reflétaient la douleur de ses souvenirs, comme si elle revivait chaque moment.

"Vous nous avez sévèrement fait chier !" Déclara un homme le visage dans la trentaine et couvert de sang.

"N'est-il pas normal de résister à l'invasion de porcs de votre espèce." (Rice)

"Tu as la bouche bien pendue être inférieur ! " Dit-il en le frappant violemment provoquant un saignement." 

"L'homme a alors pris ma mère et l'a jetée devant mon père. À plusieurs ils ont tenu ma mère et déshabillé alors que mon père était attaché. Et ils l'ont violée sous les yeux de mon père et des miens pendant des heures. Une fois finie ils l'ont jetée comme un vulgaire objet." (Aria)

"Je vais te tuer ! Je vais te tuer !" (Rice)

"Je t'avais dit que je savais mater les hommes comme toi. Je vais vendre ta femme comme une vulgaire esclave et tu ne pourras rien y faire." Répondit l'homme en souriant.

"Ils ont alors tué tous les hommes alors que les femmes ont été vendues. Ils ont égorgé mon père sous mes yeux et en dernier. Juste pour le voir souffrir de perdre un par un chaque membre de son village. Puis ils m'ont séparée de ma mère et vendu à mon tour. Je retiendrai à jamais le nom de cette pourriture Vengus ! Une fois vendue j'ai été violée, ils m'ont fait des choses atroces par moment ils me torturaient par plaisir. Juste pour voir mon corps saigner et la douleur dans mes yeux. Pour que j'implore pour ma vie pour ne vivre juste qu'un seul jour de plus." Dit Aria serrant le poing de toutes ses forces.

En entendant son histoire et sentant la profondeur de sa peine, Logan prit doucement les mains d'Aria entre les siennes. C'était un geste simple, mais empreint d'une sincérité et d'un soutien silencieux. Il cherchait à lui transmettre un peu de chaleur et de réconfort dans la fraîcheur de la nuit étoilée, sous les frémissements des feuilles et le murmure lointain de la forêt. Logan ne trouvait pas de mots capables de panser une telle douleur, mais son geste tendre disait plus qu'il n'aurait pu exprimer avec des paroles. Il voulait lui faire comprendre qu'elle n'était plus seule, qu'il serait là pour elle, quel que soit le chemin qu'ils devraient désormais parcourir ensemble.

"Aria, ne t'inquiète pas, cela va changer !" lança-t-il, sa voix vibrante d'une résolution inébranlable.

Mais Aria, submergée par ses émotions, éclata :

"Comment ! Comment nous avons perdu, j'ai tout perdu ! Ce monde nous persécute et refuse notre existence."

Ses mots étaient entrecoupés de sanglots, les larmes perlant sur ses joues, reflets de son désespoir.

Face à tant de douleur, Logan la prit doucement dans ses bras, cherchant à apaiser sa souffrance.

"Si le monde te persécute, tu te dois de le persécuter en retour. Je te fais la promesse que je vais changer ce monde." déclara-t-il, chaque mot imprégné d'un engagement profond.

En même temps qu'il la serrait sa chaleur rassurante la pénétra, elle l'a observé avec une attention intense, captivée par l'étrange et belle lumière rouge qui émanait de ses yeux. Cette lueur semblait refléter les profondeurs de sa propre haine et de sa tristesse, comme si les flammes de son âme tourmentée se manifestaient à travers son regard.

Dans ses yeux, on pouvait lire une promesse silencieuse, celle d'une vengeance implacable. Il jura alors d'une voix empreinte de détermination froide, de retrouver et de punir sévèrement ceux qui étaient responsables de sa tragédie.

Ensemble, dans cette nuit tranquille, ils commencèrent à forger un lien dans la promesse d'un avenir transformé.

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