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L'autre monde

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Synopsis

Chapter 1 - Prologue

[Le style du prologue est différent de celui du reste de l'histoire]

Chine, 2022.

La rue de Wangfujing était vide. Aucun humain n'en avait foulé le sol depuis trois jours, et plus aucun bâtiment ne tenait debout.

Des montagnes de poussière tapissaient le sol de la rue, et le silence régnait sur les restes de la rue, qui était pourtant une des plus animée de Chine quelques jours auparavant.

La destruction de la rue était la conséquence d'une attaque américaine sur la centrale nucléaire la plus productive du pays. Celle-ci se trouvait à presque 40 kilomètres à l'est de Pékin, et l'explosion provoquée par l'uranium avait rasé la ville.

La Chine n'avait pas riposté, ceux qui avaient décidé de raser leurs centrales étaient trop nombreux et trop puissants pour eux. L'Europe entière et les États-Unis avaient tenté d'obliger la Chine a réduire sa production d'électricité au nucléaire. Ils ne pouvaient pas gérer tous les déchets radioactifs, et leur stockage commençait à avoir des effets particuliers sur les Chinois. La plupart mourraient de cancers à cause des radiations, mais certains cas particuliers développaient une sorte de pouvoir. Ils arrivaient à contrôler une partie des radiations sous une forme d'énergie de couleur orangée. Mais rares étaient ceux qui manipulaient parfaitement cette énergie, la majorité de ceux qui recevaient ce "don" ne faisaient qu'attirer les radiations vers eux, ce qui provoquait des tueries de masse s'ils ne vivaient pas en ermite.

Les pays de l'ouest avaient donc décidé de fermer leurs frontières aux Chinois, et réclamèrent à leur gouvernement la réduction de la production d'électricité au nucléaire, ou de trouver un véritable moyen de gérer les déchets pour protéger leurs citoyens et ceux des autres pays.

Après le refus de la Chine, toujours en pleine expansion, cinq bombardements sur cinq centrales Chinoises différentes ont eu lieu en l'espace de quelques heures. Ce n'était qu'un avertissement. Si le gouvernement Chinois ne faisait pas fermer une dizaine de centrale, les bombardements recommenceraient, et l'issue serait sûrement dramatique pour la Chine.

Monde, 2030

La Chine a réduit sa consommation d'uranium en investissant plusieurs milliards dans les éoliennes. Une trentaine de centrales nucléaires chinoises ont fermé leurs portes, et ceux qui avaient reçu le pouvoir de contrôler l'énergie tirée des radiations arrivent maintenant à correctement la maitriser, et servent maintenant l'armée ou le développement du pays.

Cependant, les réserves d'uranium se vident de plus en plus rapidement, encore plus rapidement que quand la Chine en utilisait à outrance, et ceci pour une raison très simple : La plupart des pays développés en consommaient de gigantesques quantités, uniquement pour exposer leurs soldats aux radiations et en faire des surhommes.

L'énergie des radiations est étudiée en laboratoire, testée sur des animaux et raffinée pour en créer des armes. Mais malgré toutes les recherches, rien n'est plus efficace que les humains pouvant maîtriser cette énergie. Ces humains sont de plus en plus communs, le "don" étant héréditaire la plupart du temps. Les citoyens les appellent maintenant des sorciers, et leur énergie, la magie.

La magie étant un phénomène récent, elle n'était que très peu encadrée par les états, et certains sorciers commençaient à commettre des crimes grâce à leur maitrise de la magie. Même les moins doués en magie pouvaient tenir tête à plusieurs policiers armés sans être blessés gravement, et les plus puissants pouvaient même résister à une explosion de grenade à quelques centimètres d'eux.

Monde, 2042

Les sorciers représentent un danger pour la population mondiale. La magie se développe trop rapidement pour être contrôlée par les états.

Tous les gouvernements ont décidé de traquer les sorciers pour les éliminer dans les plus brefs délais, mais les résultats ne sont que très peu concluants. Les réserves d'uranium accessibles sont vides et les sorciers arrivent à résister aux balles des soldats sans problèmes. La production d'électricité devient difficile et cette denrée rare est maintenant tellement chère que seul les plus riches peuvent en profiter.

Quelques rares sorciers décident de livrer aux autorités les sorciers qui commettent des crimes, afin que ceux-ci, affaiblis, puissent être tués par les soldats. Mais même s'ils offrent leur aide à l'état, ces sorciers sont toujours traqués à cause de leur dangerosité.

Un de ces sorciers était très connu de l'armée et des citoyens. Il avait une puissance phénoménale, il pouvait tenir tête à n'importe quel autre sorcier sans problèmes, et certains racontaient même qu'il pouvait abattre une armée en quelques secondes. Il était très apprécié des citoyens, mais craint par l'armée à cause de sa dangerosité.

Les soldats se tenaient éloignés de lui et le laissaient faire ce qu'il voulait sans jamais l'arrêter. Mais le gouvernement ayant entendu parler de lui et de ses exploits décida de lancer une gigantesque chasse à l'homme, proposant des dizaines de milliers de dollars pour quiconque donnerait une information sur sa position.

Pendant trois ans, cet homme fut traqué par tous, ses alliés le trahirent, ses ennemis redoublèrent d'efforts pour l'arrêter et même les civils finirent par se liguer contre lui.

Sa traque engendra un nombre de morts affolant, et l'état décida de stopper sa poursuite après quatre ans de traque.

Monde, 2049

La quantité de ressources permettant de produire de l'électricité est maintenant proche de zéro. Les centrales ne produisent plus assez d'électricité pour les 200 000 personnes qui en profitaient quelques mois auparavant. Le nombre de meurtres entre les citoyens cumulé aux meurtres des sorciers ont réduit la population à seulement deux milliards d'humains, dont presque 600 000 enfants et adolescents. Le quelques humains restants vivent sans électricité, qui est maintenant une ressource privée du gouvernement et des milliardaires.

Mais les quelques millions d'humains par pays coûtent trop cher aux états, qui décident de procéder à une purge. tout ceux ne pouvant pas acheter de l'électricité seront tués, pour éviter de gaspiller de l'argent.

Royaume-Uni, 02 août 2049, 05h03, troisième jour de la purge.

Au milieu de ce qui pourrait ressembler aux restes d'une route, un homme se tient debout, et fixe le ciel. Il se tourne parfois de l'autre côté, sans cesser de regarder fixement le ciel, attendant quelque chose qui ne vient pas. De l'autre côté de la rue, des dizaines de personnes courent vers celui qui regarde le ciel, certains pleurent et d'autres hurlent de peur. Ils savent que l'homme au grand manteau noir à l'autre bout de la rue attends les véhicules de l'armée qui viendront bientôt les mettre à mort. Ils savent aussi que celui-ci pourrait arrêter l'armée sans aucun problème, mais qu'il ne le fera pas s'il personne ne le supplie.

Un des membres de ce groupe court plus vite que les autres, il se nomme Allen Williams et est père de famille. De tous ceux qui composent ce groupe, il est le seul à ne pas vouloir survivre. La mort lui fait peur, mais il a encore plus peur d'emmener ses enfants dans la mort. S'il va voir l'homme au bout de la rue, ce n'est pas pour le supplier de les aider à vivre, mais pour lui demander de protéger son fils et ses deux filles, c'est tout ce qui lui importe.

Quand Allen fut arrivé à la hauteur de l'homme, il s'agenouilla, regardant le sol. Il prit deux grandes respirations, l'homme qui lui tournait le dos était extrêmement impressionnant, et même s'il ne pouvait pas le voir, il imaginait son visage couvert de cicatrice et d'impacts de balles. Il ne voulait pas avoir peur, il ne fallait pas que sa voix tremble. Il essaya de s'exprimer clairement et simplement, et même si sa voix tremblait, on pouvait y sentir toute sa détermination.

- Bonjour, Sorcier. Ma demande est déplacée, je le sais. Nous vous avons tous causé du tort il y a quelques temps, et nous nous en mordons tous les doigts aujourd'hui. Je ne vous supplierai pas de survivre, je ne le mérite pas. Mais je vous en prie, sauvez mes enfants de ceux qui arrivent bientôt.

Le sorcier tourna légèrement la tête vers Allen, avant de lever son bras et de regarder l'heure qu'il était sur sa montre.

- C'est une montre ? Comment ce type en a une après tout ce temps ? Allen avait pensé ça au fond de son esprit.

Les montres n'étaient plus fabriquées depuis presque dix ans, et il était peu probable que le sorcier ait gaspillé de sa magie pour la créer, étant donné sa manie a toujours se protéger grâce à elle. Même dépenser une dose ridicule de magie lui semblait dangereux.

Après avoir regardé l'heure, le sorcier baissa le bras, et déclara d'une voix monotone :

- Cinq heures dix. Ils arriveront bientôt.

Il marqua une pause de dix secondes avant de baisser son bras gauche, qui était caché devant lui depuis qu'il était là. Allen ne fut pas surpris de voir une épée dans sa main. Il était un bretteur réputé, en plus d'être un sorciers talentueux. Mais il fut étonné de voir à quel point la lame était en bon état. Entretenir une lame correctement en ces temps-ci relevait du miracle, et il n'était pas sûr que la magie pouvait faire le travail d'une pierre à aiguiser.

- Pourquoi je protègerai vos enfants ?

Le sorcier avait prononcé ces cinq mots avec dégout, comme-ci les enfants étaient pour lui une sorte de créature hideuse qui ne méritait pas la vie. Et cela suffit à terrifier Allen, il parlait des enfants, qui étaient pour lui des anges plus précieux que sa propre vie, comme d'un objet. Allen comprit que celui qui se trouvait en face de lui pourrait le tuer à tout moment si l'envie lui en prenait, il ne semblait pas avoir de considération pour la vie humaine.

- Mes enfants n'ont jamais cherché à vous causer du tort. Ils ne sont pas responsable de tout ce qui arrive. Ils ne méritent pas la mort. Pitié, sorcier, sauvez les.

Allen priait tous les Dieux qu'il connaissait dans sa tête. S'il avait réussi à ne serait-ce qu'intéresser le sorcier, la survie de ses enfants était assurée. Rien ne pouvait briser la protection du sorcier. Il espérait de tout cœur que celui-ci accepte. Mais avant que le sorcier ne puisse répondre, un autre homme sauta à terre, et poussa Allen sur le côté. Le nouveau venu pleurait et bafouillait. On comprenait parfois des "Pitié" ou encore des "Pas mourir", mais aucune véritable phrase n'était audible.

Au bout d'un certain temps, l'homme arriva enfin à parler correctement, et déclara, d'une voix pleine de peur et de pitié :

- Maitre ! Sauvez-nous ! Ils veulent nous tuer alors que c'est eux qui ont précipité la fin du monde, et ils veulent nous faire payer le prix de leurs erreurs sauvez-

Avant que le nouveau venu ait pu finir sa phrase, l'épée du sorcier changea de main, et sa pointe se retrouva devant les yeux de celui qui pleurait. Le sorcier tourna légèrement la tête vers l'homme derrière lui avant de soupirer.

- Tais-toi. Je ne veux pas entendre tes mensonges. Je devrais sauver des gens qui m'ont trahi pour avoir le droit de puiser dans les ressources de la terre ? Les humains sont des ordures, vous êtes tous responsables de ce qui vous arrive aujourd'hui.

- Maitre, notre monde allait mourir quoi qu'il arrive, ne nous laissez pas périr avec lui !

L'homme avait prononcé ces mots entre deux sanglots, on sentait parfaitement la peur dans sa voix qui tremblait, c'était sa seule chance de survie, et le sorcier n'était visiblement pas très enclin à le protéger. Pour quelqu'un qui avait peur de mourir, cela devait être difficile à supporter.

Le sorcier se retourna brusquement, et posa son talon sur le front de celui qui le suppliait.

- Oui c'est vrai que le monde allait mourir, mais sans les humains. Et donc vous ne deviez pas mourir avec lui. Au fond tu as raison... Alors...

Le ton du sorcier était empli de cruauté, on aurait dit une divinité qui s'amusait avec des animaux. Ses yeux étaient grands ouverts, et il souriait. Les membres du groupe qui étaient venu le supplier n'osaient même pas le regarder dans les yeux. En voyant tout le monde terrifié, le sorcier ricana, et poussa son talon. La tête sur laquelle il était tomba de son corps, tranchée nettement au niveau du cou. En se retournant, le sorcier avait tranchée la tête de l'homme sans un bruit. La découpe était tellement parfaite que le sang n'en coulait même pas. La tête roula sur quelques mètres avant que le sorcier ne se remette à parler.

- Les humains ont exploité ce monde, alors si vous viviez dans un monde aux ressources inexploitables, vous finiriez par mourir sans détruire votre monde, n'est-ce pas ? Alors tous ensemble, tuons ce monde.

Le sorcier abattit son épée sur le sol, et l'y planta jusqu'à la garde. Le béton autour de l'épée explosa, et une fumée orange se répandit dans l'air. Le sol trembla quelques secondes et plusieurs cris retentirent, suivis du rire du sorcier.

- Il reste quelques traces d'uranium dans le sol, je pense pouvoir m'en servir comme si c'était ma magie.

Personne ne pouvait le voir, mais c'était le sorcier qui avait hurlé ces mots.

De grands rayons d'énergie jaillirent des fissures provoquées par lui. Ils recouvrèrent le sol, et les humains avec lui. Le rire du sorcier ne s'arrêtait pas, mais s'éloignait peu à peu. Tout était noir et silencieux. Le bruit assourdissant du béton qui se craquelait ne résonnait plus, et le rire du sorcier était trop loin pour qu'on ne puisse l'entendre.

Quand Allen rouvrit les yeux, il était couché dans une plaine, nu et affaibli. Mais il ne regarda pas autour de lui pour voir s'il était seul ici ou pour trouver ses enfants. Non, Allen était fasciné par quelque chose d'autre :

Le ciel au dessus de lui était violet. Un changement de couleur du ciel était impossible. Il y avait une raison à ce brusque changement, bien sûr. Mais Allen ne le comprendrait que bien plus tard :

Il avait changé de monde.