Après sa dernière descente au village du Bois-Levant, l'ogre Barbecue dévalisa une confiserie. Si les enfants étaient trop habiles pour se laisser prendre, ils viendraient d'eux même jusqu'à sa tanière.
De retour chez lui, l'ogre concocta un plan machiavélique. Il allait raser son logis et bâtir un palais des délices ! Au fond de son jardin se trouverait une alléchante rivière en chocolat, destinée à attirée les enfants vers sa maison. Plus loin, des arbres aux cerises gélatineuses et empoisonnées endormiraient aussitôt le malheureux qui les goûteraient. Quant à la bâtisse, son toit serait en guimauve, ses murs en chocolats sertis de gommes acidulées, irrésistibles mais tellement soporifiques... Les vitres en sucre caramélisé, tel du papier tue-mouche, piègeraient les garnements qui oseraient y toucher. La porte en friandises et constamment entrebâillée laisserait échapper une succulente odeur de cake au fruits. Mais une fois sur le paillasson en roues de réglisse, les enfants tomberaient par une trape dissimulée dans le chaudron bouillonnant de l'ogre.
Barbecue mit son plan à exécution. Six mois passèrent et, ne voyant nulle trace d'enfants à l'horizon, il perdit patience et se jeta avec goinfrerie sur toutes ces douceurs. Sous l'effet des innombrables drogues et poisons, l'ogre mourut dans d'atroces souffrances...
Tel est pris qui croyait prendre !