Lorsque je le vis apparaître l'air environnant se chargea d'électricité et je sus à cet instant que quelque chose n'allait pas. Il avait les cheveux ébouriffés, les pupilles dilatées, les yeux rouges et la chemise froissée. Il avait rechuté, je ne savais pas à ce moment qu'elle en était la raison mais la seule chose que je parvenais à penser était qu'il n'avait pas tenue longtemps. J'étais déçue, extrêmement désappointée.
Je me doutais au fond de moi que cette situation ne durerait pas mais je ne m'attendais pas à ce que cela bascule à nouveau aussi soudainement. Seulement j'étais loin de me douter de ce qui allait se passer réellement.
Il se tenait face à moi me regardant droit dans les yeux, confrontation de marron et de vert. En voulant s'avancer vers moi il trébucha dans l'air, trop enivré pour marcher convenablement. Ne voulant pas le laisser dans cet état je lui pris la main et passais son bras par dessus mon épaule afin de le mener tant bien que mal dans sa chambre. Après une lutte acharner dans les escaliers je rentrais enfin dans son alcôve et tentais de le poser sur son lit.
Mais lorsque son corps allait basculer il me prit le bras et me fis tomber dans un bruit sourd au sol. Le parquet froid de la sinistre chambre rencontra alors violemment mon dos dans une douleur sans précédent. Je laissais échapper un faible gémissement de plainte. Il ne dit rien et ne fit rien jusqu'à l'instant où il se mit à califourchon sur moi et commença à me crier toutes sortes d'injures, toutes plus ignobles les unes que les autres. Quand j'eus fermé les yeux afin de ne plus le voir et tenter de m'imaginer autre part, loin de cette situation, je sentais une main s'abattre vigoureusement sur ma joue. Une larme, une douleur cuisante ainsi qu'un cri de surprise, je pensais que c'était terminé... Loin de là.
En effet, plus je m'en persuadais, plus les coups pleuvaient. Je me demandais quand cette situation allait enfin cesser. Et c'est au moment où j'entendis un bruit métallique que je compris que je ne sortirais définitivement pas indemne de tout cela. Je me mis alors à le supplier, le supplier de me laisser partir, de ne pas me faire ce qu'il s'apprêtait à commettre.
Et alors le bruit de froissements ainsi que la sensation de fraîcheur sur mon corps se firent sentir, pour mon plus grand malheur. Tandis que je continuais de me débattre, je sentis une douleur fulgurante me traverser. La sensation que je ressentais était la pire chose que j'avais pu expérimenter. Je n'avais pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout, d'expérience en matière de sexe et pourtant, je savais très bien ce qu'il se passait.
Il l'avait fait. Il avait osé faire l'impensable. Il avait osé voler ma virginité. Je sentais un mince filet de sang couler contre ma cuisse tandis que le membre en moi générait une souffrance que je n'aurais jamais crue capable d'exister. Et plus l'horreur de son acte grandissait en moi, plus il poussait fort, déchargeant toutes sortes de bruits semblables à ceux d'animaux. Et enfin lorsqu'il lâcha un cri effrayant, je sentis en moi quelque chose de chaud.
Il se retira de moi, libérant le liquide à l'allure visqueuse, se leva et parti tout en se rhabillant. Il avait quitté la pièce sans même un regard vers moi. Je me sentais souillée, mais j'avais néanmoins toujours un peu de mal à réaliser ce qu'il avait fait.
Un torrent de larmes intarissables souillait mon visage et je priais intérieurement pour que ça ne soit qu'un mauvais rêve, mais à l'évidence ça n'en était pas un. Étant toujours empreinte d'un choc impensable, je me trouvais incapable de bouger ne serait-ce qu'un seul doigt. Et à bout de force, je finis par me lever pour me diriger dans ma chambre. Et je m'endormis encore et toujours en sanglotant.
Une chose était sûre cette acte avait provoquer en moi une fêlure, quelque chose s'était brisé à tout jamais et je ne pouvais me défaire de cette horreur qui grandissait en moi. Il avait déclenché en moi un compte à rebours, un jour j'allais exploser telle une bombe et une chose était sûre ça serait trop tard. Je ne pourrais plus revenir en arrière, c'était terminé.