Alors que je m'eloignais en hâte du premier campement ou nous nous sommes tous réveillés, des larmes commencèrent à couler sur mes joues. Je pensait à ma vie tranquille et je réalisais que tout était fini. J'avais peur, comment avais-je pu me retrouver dans une situation pareille, à cause de qui et comment j'aillais m'en sortir ? La panique prenait le dessus sur moi, mais depuis mon enfance, étrangement, j'ai toujours su garder mon calme et me ressaisir très vite dans les mauvaises situations. Je me souviens des autres gosses qui tentaient toujours de me pourchasser à cause de mon humeur solitaire. J'arrivais toujours à trouver un moyen de leur échapper que ce soit par la ruse ou grâce à mes jambes. Il était désormais temps de faire usage de ce talent. Malgré la peur qui me paralysait à moitié, je continuait de courir en faisant le vide dans ma tête.
Essoufflé, après avoir couru une bonne demi journée, je tombais sur une clairière. Le soleil était au zenith et il faisait chaud. Je me posais alors sur un tronc arraché et plaqué sur le sol. Je faisais une pause et pensais à ce que j'allais faire.
Je fus surpris par moi même lorsque je realisais que j'avais établi une liste d'objectifs à remplir:
- trouver un moyen de m'hydrater
- récupérer de la nouriture
- installer des pièges contre des predateurs ou pour attraper des petits animaux comestibles
- fabriquer un abri
- faire un reperage et obtenir des informations sur le territoire autour de moi
Je cherchais tranquillement dans mon sac tout ce que je pouvais trouver sans me précipiter. Je sorti la corde et le couteau et la chance me sourit... Visiblement il y avait une montre dans la seconde poche arrière de mon sac. Je ne l'avais même pas vue tellement la peur et la précipitation s'étaient emparées de moi lors de mon départ. La montre était electronique et il semblait que son autonomie pouvait tenir plusieurs mois. Une interface attira plus particulièrement mon attention.
Une carte, il y avait une carte. Me sentant déjà beaucoup plus soulagé je cliquais et l'écran afficha un point et autour de celui ci se trouvait un cercle ou l'on pouvait voir les différents reliefs. En dessous une légende indiquait l'echelle. Le cercle autour de moi était à 10 kilomètres de rayon et 20 de diamètre. J'avais donc un visuel du territoire à 10km autour de moi. Mon regard se porta sur une ligne en zigzag qui se trouvait à l'est de ma position. Je pliais baguages et m'y rendais immédiatement.
Une fois sur place une petite rivière coulait et l'eau y semblait potable. J'en profitait pour laver mon visage et me désaltérer.
L'eau était fraiche et pure. Il me fallait un moyen de la transporter mais je n'avais pas de gourde. Je réfléchissais à une solution pour remédier à ce problème lorsque qu'un bruit sourd me surpris. Puis le calme... c'était beaucoup trop calme, plus aucun oiseau ne chantait, le bruit de la rivière couvrait les autres sons et m'empêchait d'entendre.
Au bout de 5min rien ne se passait, je devenais sûrement paranoïaque. Je réfléchissait à nouveau au problème de transport de l'eau... Je devais trouver un récipiant étanche et vite. Un second bruit cette fois beaucoup plus proche retentit. Je me retournait et un sanglier se dressa devant moi ! Il chargea et je tentait déséspérement de fuire par la rivière où ses mouvements seraient ralentis mais l'eau n'était pas assez profonde et il repris pied très rapidement. Alors complètement paniqué je réussissait à esquiver son premier coup mais il marcha sur mon épaule et je ne pus m'empêcher de crier lorsque j'entendis le claquement qui s'ensuivit.
Affaibli le sanglier allait revenais pendant que je m'efforcais de monter sur un arbre avec la seule aide de mon unique main encore en état et de mes jambes. Je réussis tout de même in-extremis à me hisser suffisamment haut pour que le sanglier ne puisse pas m'atteindre. Je devais être sur son territoire et je devais attendre qu'il s'éloigne avant de descendre. J'attachais donc ma corde a la branche sur laquelle je me trouvait et la nouait sur moi même afin de ne pas tomber.
La nuit arriva. Mon sommeil fût dérangé de nombreuse fois par les bruits inconnus et la peur des ténèbres.
Malheureusement au lever du soleil, le sanglier était revenu et m'attendais en bas.