Cathédrale de Sang
Tous les cent ans, les lignées vampiriques s’élèvent au-dessus des hommes pour célébrer le Festival du Sang, un rite ancien où des milliers d’âmes sont traquées, sacrifiées, purifiées. Les cent derniers survivants ne sont pas exécutés, mais dissous dans l’oubli, enfermés dans une poche de chair translucide, et projetés au cœur d’un lieu qui ne répond à aucune logique : la Cathédrale de Sang.
Un sanctuaire vivant, aux lois fluctuantes, à l’architecture mouvante. Parfois végétale, parfois cauchemardesque. Des jardins luxuriants où les fruits chuchotent votre nom. Des dômes étoilés, creux comme des crânes. Des couloirs faits de côtes, de cuir, de prière morte.
Mais cette fois, une anomalie a traversé le seuil.
Armand de Falsevent, dernier témoin d’un massacre effacé des livres, s’est offert à la Chute. Guidé par des rituels oubliés de l'Ordre Souverain, il est le seul à se réveiller lucide, chargé de souvenirs, porteur d’un nom qu’il n’a pas oublié. Et d’une haine patiente.
Son but n’est pas de fuir.
Il est venu chercher SombreLys, l’Épine Rouge.
Le boucher de sa lignée.
Le gardien du Cœur Crématoire, là où dort, sous des océans de chair, le Vampire-Dormant.
Un être sans visage, sans passé, dont le vrai nom reste inconnu.
Dans ce gouffre sacré hors du temps, où la réalité vacille comme une flamme mourante, Armand devra naviguer entre les poches de civilisation qui ont survécu, les factions démentes, les pactes faits dans l’ombre. Mais plus il avance, plus la Cathédrale semble le regarder. Le reconnaître. Comme si elle se souvenait de lui.
Et dans le murmure des murs, une voix ancienne chuchote :
« Le sang se souvient. Le sang revient. Le sang réclame. »