Il pouvait déjà prévoir plusieurs scénarios.
• Elle boit trop, s'endort sur place.
→ Il la neutralise sans effort et utilise son doigt pour déverrouiller la cellule.
• Elle reste consciente mais sa vigilance baisse.
→ Il la distrait, lui fait croire à un danger ailleurs. Elle tourne la tête, il agit.
• Elle a vraiment installé un système de sécurité avancé.
→ Il n'y touche pas tout de suite. Il trouve un moyen de la faire douter, de la forcer à désactiver elle-même son verrou.
Mais il y avait un détail plus important encore. Un détail qui pouvait tout changer.
Il baissa légèrement les yeux vers elle.
Sa silhouette, trempée par la pluie, laissait deviner des formes qu'elle n'essayait même pas de cacher. Il voyait la façon dont son uniforme mouillé collait à sa peau, comment elle bougeait sans réaliser que son corps trahissait une certaine fatigue.
Diana n'était pas du genre à utiliser son physique pour manipuler. C'était une guerrière, une femme d'action, une tête brûlée.
Mais ce n'était pas parce qu'elle ne l'utilisait pas consciemment… qu'il ne pouvait pas en faire une arme.
« Si elle croit que je la sous-estime, elle voudra me prouver le contraire. Si elle pense que je ne la prends pas au sérieux, elle voudra me remettre à ma place. Tout ce que j'ai à faire, c'est jouer sur son orgueil. »
Andrian sourit intérieurement. Il aimait ça. L'adrénaline, la stratégie, le défi.
Diana croyait être en position de force.
Elle ne réalisait pas encore qu'elle dansait sur son échiquier.
Andrian commence par la provoquer, profitant du fait qu'elle est un peu pompette. Il la pique sur son ego, lui balance quelques phrases moqueuses, du genre :
Andrian (sourire en coin) : "Alors, inspectrice, vous pensiez vraiment pouvoir me surveiller tout en buvant ? Vous êtes vraiment une professionnelle exemplaire. J'imagine que c'est grâce à cette méthode révolutionnaire que vous avez réussi à m'attraper, n'est-ce pas ?"
Diana, qui a encore assez de lucidité pour comprendre qu'il essaie de la manipuler, ne mord pas immédiatement à l'hameçon. Au lieu de se laisser emporter par la colère, elle décide d'utiliser un atout qu'il ne peut pas nier.
Elle se rapproche lentement de la cellule, mais pas par colère—elle retourne la manipulation contre lui.
Elle s'appuie nonchalamment contre les barreaux, sa posture détendue mais calculée. Son uniforme trempé souligne subtilement ses formes, et son regard soutient celui d'Andrian avec un défi silencieux.
Diana (avec un sourire provocateur) : "Oh, mais je n'ai pas besoin d'être sobre pour te garder sous contrôle, Andrian. Après tout, même toi, l'ultime génie, tu restes un homme. Un homme qui peut être distrait comme n'importe quel autre."
Andrian garde son expression arrogante, mais intérieurement, il sait qu'elle essaie de jouer avec lui. Le problème ? Elle n'a pas totalement tort. Il n'est pas insensible, il en est conscient. Mais il refuse de le reconnaître.
Diana, toujours appuyée contre les barreaux, fixe Andrian avec ce même sourire assuré. Son esprit est légèrement embrumé par l'alcool, mais elle garde encore assez de lucidité pour comprendre qu'Andrian essaie de la provoquer.
Diana (moqueuse) : "Tu parles beaucoup, Andrian. Mais au final, tu es toujours là, derrière ces barreaux. Peut-être que ma méthode n'est pas si mauvaise, après tout."
Andrian croise les bras, son regard glacial.
Andrian (ton tranchant) : "Ta méthode ? Sérieusement ? On sait tous les deux comment tu m'as attrapé. Tu n'as pas utilisé ton intelligence… juste ce que tu avais de plus simple à offrir."
Diana arque un sourcil, son sourire s'effaçant légèrement.
Andrian (insistant, provocateur) : "Qu'est-ce qui t'a permis de me capturer ? Ton esprit d'analyse ? Ton sens stratégique ? Non. Juste un joli sourire, un peu de charme, et la certitude que les hommes sont trop faibles pour résister."
Diana serre légèrement les dents. Il veut la pousser à bout, la faire perdre son sang-froid.
Alors, au lieu de s'énerver… elle décide de frapper là où il ne s'y attend pas.
Elle détache lentement les premiers boutons de sa chemise, révélant un peu plus de peau. Son sourire revient, provocateur.
Diana arque un sourcil, croise les bras et souffle un rire léger, moqueur.
Diana (calme, mais mordante) : "Tu crois vraiment à ce que tu dis ? Que j'ai utilisé mon corps pour t'avoir ?"
Elle s'avance légèrement, jusqu'à ce que son regard domine le sien, appuyée contre les barreaux.
Diana (voix basse, presque amusée) : "Dis-moi, Andrian… c'est toi ou moi qui parle le plus de mon corps, là ?"
Andrian ne répond pas tout de suite. Mais elle le voit. Ce très léger mouvement de la mâchoire, signe qu'elle a frappé juste.
Alors, elle décide d'enfoncer le clou.
D'un geste fluide, elle attrape son poignet à travers les barreaux et le place contre le métal froid, juste devant elle.
Diana (murmure, provocante) : "Quoi? Tu veux les toucher ?"
Andrian ne bouge pas. Il ne recule pas non plus. Il veut lui montrer que cela ne l'atteint pas. Mais son souffle se fait un peu plus lent, un peu plus profond.
Diana (chuchote, provocante) : "Tu dis que je ne suis qu'un joli visage… et pourtant, c'est toi qui es figé maintenant."
Cette fois, Andrian fronce les sourcils, son corps restant figé.
Il ferme les yeux une seconde, puis agita brusquement son poignet pour l'arrêter.
Andrian (froid, mais légèrement troublé) : "Tsss. Tu crois quoi ? Que je vais tomber dans ton petit jeu ?"
Elle relâche son poignet avec un sourire amusé et se redresse, rattache sa chemise, avant de se détourner lentement.
Diana (murmure, moqueuse) : "Tu parles trop, Andrian. À force, on pourrait croire que c'est toi qui y penses le plus."
Elle attrape une autre bière et la débouche dans un claquement sec.
Andrian, lui, serre légèrement les dents. Il a perdu cette manche.
Elle récupère une nouvelle bière… mais au lieu de la boire, elle la pose hors de sa portée.
Diana (murmure pour elle-même) : "C'est bon, j'ai assez bu pour ce soir."
Elle tourne les talons et s'éloigne.
Andrian, lui, serre les dents.
Elle l'a surpris.
Et ça, c'était imprévu.
Diana était appuyée contre les barreaux de la cellule, son corps encore trempé par la pluie battante. Elle sentait le tissu humide de ses vêtements lui coller à la peau, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle avait Andrian Wess devant elle.
Trois ans. Trois putains d'années. Trois ans à courir après lui, à le voir disparaître sous ses yeux, à tomber dans ses pièges. Trois ans à suivre des traces qui menaient toujours à un mur, à se réveiller en pleine nuit avec une idée de plan, pour au final se faire humilier encore et encore.
Maintenant, il était là, juste derrière ces barreaux.
Elle aurait dû être satisfaite. Elle aurait dû ressentir cette sensation de victoire, cette montée d'adrénaline qui accompagne les grandes arrestations. Mais tout ce qu'elle ressentait… c'était une étrange frustration.
Il la regardait toujours de cet air suffisant. Cet air qui disait qu'il n'acceptait pas sa défaite. Qu'il refusait d'admettre qu'elle l'avait eu, qu'elle l'avait surpassé. Il était coincé, et pourtant, il la regardait encore de haut. Comme si les rôles étaient inversés.
— "Pourquoi tu ne me regardes pas comme une ennemie qui t'a vaincu ?" pensa-t-elle en serrant sa canette. "Pourquoi t'as encore cet air… de roi dans son château ?"
Elle repensa à la nuit où elle l'avait attrapé. Le moment où elle avait enfin mis fin à cette traque.
Cela faisait trois mois qu'elle suivait un nouvel indice. Une simple anomalie dans un trafic de données. Quelque chose d'infime, un détail qui aurait échappé à n'importe quel autre enquêteur. Mais pas à elle. Elle savait comment Andrian fonctionnait. Il était trop intelligent. Trop sûr de lui. Il pensait toujours à tout. Ce qui signifiait qu'il laissait toujours une trace volontaire, un faux indice, pour égarer ceux qui le poursuivaient.
Alors, cette fois, elle avait fait semblant d'être dupée.
Elle avait suivi le mauvais indice exprès, s'était volontairement laissée entraîner sur une fausse piste, tout en surveillant en parallèle une zone plus discrète. Elle avait misé sur l'ego d'Andrian. Sur le fait qu'il voulait la voir échouer, qu'il voulait assister à son échec en direct.
Et ça avait marché.
Il était venu lui-même, caché dans l'ombre, pour observer son « erreur ». Il avait voulu la voir se ridiculiser une dernière fois. Mais à ce moment-là, elle l'attendait déjà.
Quand leurs regards s'étaient croisés dans l'obscurité, elle avait su. Il avait compris. Pas besoin de mots, pas besoin d'explication. Il s'était fait avoir.
Il avait essayé de fuir, bien sûr. Mais cette fois, elle avait tout prévu. Le terrain, les issues, les renforts.
Diana Voss l'avait eu.
Et pourtant…
Même maintenant, face à lui, elle n'arrivait pas à savourer cette victoire. Parce qu'il continuait à la regarder comme si ce n'était pas elle qui avait gagné. Comme si elle avait eu de la chance. Comme si elle n'était pas digne d'être son ennemie.