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THE FALLEN FEATHERS

🇫🇷Saylart
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Synopsis
Dans le monde de Flambell, Hekiken, un jeune homme du peuple Fueh, voit celle qu’il chérissait tant s’éteindre devant ses yeux. Alors qu’il pensait que c’était un accident, il se rendra vite compte que quelqu’un est derrière tout ça. Ce jeune homme lutte pour libérer les siens de l’oppression, leur offrir un foyer et se venger. Dans sa quête, il devra affronter des ennemis toujours plus menaçant et redoutable. Jusqu’où ira-t-il pour obtenir des réponses ? Et si, en brisant ses chaînes, il les condamnait tous ?
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Chapter 1 - Chikara

A genoux, dans un dernier espoir il essaya de l'atteindre. Malgré sa détermination l'écart de pouvoir était trop grand. Son bras gauche fut coupé en deux. Apeuré et tétanisé, la seul chose qu'il pouvait faire était d'attendre la mort.

Vingt ans plus tôt.

— Il fait froid… J'ai froid, mais ce n'est pas désagréable. J'aime ce que je ressens.

Pensa t-il. Les segments de son corps se recroquevillaient sur lui.

Ses yeux restèrent fermés malgré l'envie irrésistible de voir le monde si agréable qui l'entourait. Après plusieurs jours dans un état restreint, incapable d'avoir la liberté de sa motricité, Ses yeux s'ouvrirent. Ce qu'il vit ne fut pas ce qu'il espérait. Bien que sa sensation de froid était agréable à sa peau, elle ne l'était pas à sa vision. Des couleurs ternes et vides. Ce fut la première chose qu'il vit. Il voulait voir plus, voir plus beau.

— Alors c'est lui le sujet ?

Demanda d'une voix nonchalante, ce qui semblait être le scientifique en chef du laboratoire où se trouvait le petit être. Il l'observait de manière malsaine, comme s'il voulait l'apeurer. Cependant, aucun effet de peur ne fut constaté sur celui-ci. Bien qu'il ne ressentait pas la peur, il éprouvait une certaine aversion envers l'homme qui l'observait avec insistance. Il ne pouvait pas décrire cela, mais il sentait cette chose en lui qui faisait battre son petit cœur fragile à plein régime. Un désir de sortir de sa prison, lui qui, sans même en connaître le concept ni entendre le mot, avait compris ce qu'était la liberté. Du moins en partie.

— je veux… sortir d'ici…

Dis ce jeune être nouvellement né, ne savant même pas qui et ce qu'il était. Malgré tout, il sentait une certaine énergie en lui. Comme si son corps en était formé.

 ***

Peu de temps après sa naissance, il rencontra ses congénères. Comme lui, leur corps était constitué de cette mystérieuse énergie et leur lobes d'oreilles étaient pointu vers le bas. Ses amis le nommèrent Hekiken. À passer de bons moments avec ses amis dans sa ville natale, Carnvenu, il oublia sa réelle quête de liberté.

Inconsciemment, il perdit peu à peu ses désirs et envies, ses rêves et idées. Dans l'ombre, le roi Hew-Waw dirigeait des expériences sur ce nouveau peuple. Lui-même, qui en était le père, utilisa sa magie ancestrale de Hew-Waw pour les faire évoluer à leur état actuel. Eux qui n'étaient à l'origine que des êtres ne possédant point de réelle conscience, tels des animaux. Malheureusement, dans sa recherche d'un peuple dénué d'émotions négatives, il priva ce peuple de sa liberté. En effet, les causes de la perte de désir de Hekiken étaient le résultat de cette magie ancestrale du roi. Néanmoins, Hekiken vivait une très belle vie. Pleine de bonheur, malgré qu'il ne puisse pas quitter la ville de Carnvenu, coincé ici depuis maintenant trois ans. Trois ans a parcourir les rues coloré, a marcher sur les pavés claire de l'une des place. La ville était grande, très grande. faisant des quartiers des Fuehs une ville a elles seules. 

Quinze ans plus tard, les souvenirs de sa naissance n'étaient plus qu'un épais nuage de brume dans son esprit.

— Hekiken! Viens jouer avec nous, Moras nous attend.

Son amie d'enfance Chikara, faisait partie de son peuple. Elle était toujours là pour lui. Il l'aimait d'un amour fraternel. Elle était en quelque sorte sa sœur aînée. Elle avait une particularité physique qui la distinguait de ses semblables. Une spirale sous son œil droit. Tous étaient dénués de quelconque tache ou impureté sur eux. Excepté elle, ce qui la rendait unique et rare.

Chikara vint s'assoir a coté de Hekiken qui ne réagissait pas à ses appels.

— Merci d'être là avec moi, Chikara. Sans toi, je pense que je m'ennuierais.

dit Hekiken d'un ton doux en la regardant avec reconnaissance.

Chikara leva un sourcil.

— « Ennuie » ? Qu'est-ce que c'est ? Tu dis des trucs que je ne comprends pas, tu es vraiment bizarre parfois.

Rétorqua Chikara, arborant un grand sourire.

Hekiken ne réfléchit pas plus à l'incompréhension de son amie et la suivit en direction de l'aire de jeu. Les rires se faisaient entendre dans tout le quartier. Les larmes de joie coulaient à flot, les sourires illuminaient ce monde froid aux yeux de Hekiken. Son cœur brûlait d'une chaleur agréable.

Après s'être amuser avec Moras, Shore et les autres enfant du quartier, Chikara s'isola avec Hekiken.

— Suis moi, je dois te montrer quelque chose.

dit Chikara d'un air mystérieux. Hekiken montra son impatience de voir ce qu'allait lui offrir Chikara. Il l'a suivit de près. Ils empruntèrent plusieurs chemins inconnus de Hekiken. Une heure était passé depuis l'annonce intrigante de Chikara. Hekiken marchait d'un pas déterminé, il jubilait à l'idée de voir ce que Chikara lui réservait. LE chemin était difficile, joncher de racine et de plante rampant. 

— Allez Hekiken, on y est presque !

s'exclama Chikara en lui faisant signe de se dépêcher.

— Où est-ce que tu m'emmènes au juste ? C'est un endroit que tu as trouvé ?

Interrogea Hekiken regardant autour de lui cherchant le moindre indice.

Chikara fit la sourde oreille , ce qui laissa Hekiken indifférent, compréhensif vis-à-vis de la surprise préparée par son amie. Une fois arrivé à destination, elle lui demanda de fermer les yeux. Bien que sa vision n'était plus, ses autres sens étaient bien présents. L'odeur qu'il sentit était douce et enivrante. Le son des oiseaux environnants sonnait comme une mélodie envoûtante.

— Donne-moi ta main.

insista Chikara.

Hekiken lui tendit la main, hésitant, toujours privé de sa vue. Cependant, il ne ressentait pas de peur et avait une confiance aveugle en elle. Chikara lui prit le poignet et le tira vers elle. La main de Hekiken toucha ce qui semblait être un végétal.

— Tu peux ouvrir les yeux.

Autorisa-t-elle.

Hekiken ouvrit alors les yeux. C'était la première fois qu'il voyait une telle créature. C'était un Ssitwen. Une créature organique, a l'apparence pouvant faire penser à un lézard, vivante et constituée de végétaux sur son corps. Il était rare d'en voir à Carnvenu, il y faisait trop froid pour cet animal dont l'habitat naturel était la région sud d'Aspénome. Il est dit que cette créature vit en groupe. Les végétaux sur son corps dégagent une odeur si belle que les animaux sont tenté d'aller vivre dans les lieux ayant accueilli des Ssitwens.

— Pourquoi est-il ici ?

Demanda Hekiken en regardant Chikara d'un air dubitatif.

—Je l'ai trouvé blessé près de la frontière du quartier.

répondit Chikara.

—Il était faible, je ne pouvais pas le laisser dépérir, sans personne pour l'aider.

— Tu sais qu'il nous est interdit de nous approcher des frontières.

Dis le jeune garçon tout en caressant l'animal.

— Je sais, mais je n'allais pas le laisser là quand même.

Hekiken regarda la créature. Il ressentit de la peine. Il ne l'avait jamais ressentie avant et se questionna la dessus. Plongé dans sa réflexion, il n'entendait pas Chikara l'appeler.

— Hekiken… Hekiken, tu m'entends ? HEKIKEN !

Cria Chikara, dans les oreilles de son ami.

— Ça va pas la tête ou quoi ? Tu veux que j'attrape un acouphène ?

S'exclama t-il, ses mains se bouchant les oreilles.

— Bah, tu répondais pas, alors j'ai dû faire en sorte que tu m'entendes.

Dis Chikara, croisant les bras.

— Tu ressens de la peine pour ce Ssitwen ?

— De la « peine » ? C'est-à-dire ?

Chikara n'avait jamais entendu ce terme. Bizarrement, elle passa outre ce mot et essaya de répondre malgré son incompréhension.

— Je l'ai vu dans un mauvais état, alors je l'ai juste soigné et caché ici afin qu'il y trouve un refuge, rien de plus.

La réponse de Chikara était bonne à entendre, mais ce n'était pas ce qu'espérait Hekiken.

— Bien. Tu as eu raison, j'imagine. Tu lui as donné un nom ?

— Qu'est-ce que tu dirais, d'Othman ? Ça veut dire « jeune dragon » dans son pays d'origine.

La bête réveillée de son long sommeil, depuis peu, montra son contentement en léchant la main de Hekiken.

Il accepta ce prénom.

— Pourquoi« jeune dragon » ?

demanda il, intrigué par ce choix soudain.

— Regarde ses branches sur son dos, on dirait des ailes de dragon. C'est pour ça. Et puis il est jeune, c'est sûr. Il n'a pas atteint sa taille adulte.

Hekiken observait Chikara du coin de l'œil. Il était fier d'avoir une telle amie. Il la regardait avec fascination et respect. Ce beau moment fut interrompu par des bruits violents. Ces bruits provenaient de la ville. Curieux de savoir ce qu'il se passait, les deux amis coururent à toute allure en direction des bruits épouvantables.

Une fois arrivés en ville, les flammes avaient consumé plusieurs maisons du quartier où résidait le peuple de Hekiken.

Dénués de peur, certains n'eus pas le temps de sortir de leurs maisons ne voyant pas le danger arriver. Chikara entendit des cris de douleur dans une maison près d'eux. Elle se précipita pour aller sauver les survivants. Sans même que Hekiken ne puisse la retenir Chikara était déjà entrée dans la maison. Hekiken, impuissant, resta loin des flammes. Il se demandait d'où elles venaient. Au loin, il vit un visage familier. Bien qu'il eût déjà vu ce visage, il ne savait pas où, ni quand. L'homme qu'il venait d'apercevoir prit la fuite en direction de la sortie du quartier. Cet homme n'était pas du peuple de Hekiken. Cependant, plus grave était la situation actuelle. Cela faisait maintenant cinq minutes que Chikara était partie dans l'océan de flammes. Au bout de quelques minutes, Chikara sortit de la maison avec un enfant sur son dos. Elle s'écroula sur le sol, brûlée, épuisée. Elle demanda à Hekiken de prendre l'enfant et de le mettre en lieu sûr.

— Chikara, je peux pas te laisser ici,tu… 

Chikara le coupa sans le laisser finir sa phrase. Dans son regard, Hekiken voyait une assurance et une confiance en soi infaillibles. Il comprit que tergiverser ne mènerait à rien, n'arrangerait pas les choses. Il prit l'enfant sur son dos et l'emmena à l'infirmerie la plus proche.

— Je reviendrai, attends -moi !

Cria Hekiken 

il commença à courir dans la direction opposée à Chikara. Elle voyait son ami s'éloigner, la laissant seule. Pour la première fois de sa vie, elle ressentit de la solitude. Elle essayait de garder ses forces jusqu'au retour de Hekiken. Il atteignit l'infirmerie et déposa le jeune garçon qu'il tenais sur son dos. Hekiken reçut les remerciements de l'enfant qui lui demanda, d'une voix faible juste avant de s'évanouir, d'aller sauver sa bienfaitrice au plus vite. La pluie tombait à torrents, éteignant les flammes destructrices. Le soleil se levait, ses rayons illuminaient son visage. Les cheveux rouge de Chikara viraient à l'écarlate. Une fois arrivé devant Chikara, il prit sa main.

— CHIKARA! Reste avec moi, je t'en supplie !

Cette chaleur qui autrefois lui conférait un bien-être infini se transforma en brûlure le consumant de l'intérieur. Comment cette vie heureuse put basculer si subitement. Qu'en était la cause.

— Hekiken quel est ce liquide … qui … qui coule de tes yeux?

ajouta Chikara, de ses dernières forces.

Hekiken n'avait jamais connu cela. C'était des larmes, des larmes de tristesse. Chikara se surprit à en avoir aussi. Ils pleuraient de tristesse pour la première fois. Bizarrement, ces derniers jours marquaient beaucoup de premières fois. Et c'est ainsi que ces premières fois prirent un terme. Avec une dernière fois. La dernière fois que Hekiken prenait Chikara dans ses bras. La dernière fois qu'il lui parlait. Chikara, dans un dernier souffle de vie, prononçait des paroles qui marquèrent à jamais Hekiken.

— C'est donc ça … la liberté.

La lueur de vie dans les yeux de Chikara n'était plus. Elle avait rendu l'âme. À ce moment-là, tous les souvenirs de Hekiken revenaient en lui, sa naissance, ses désirs, ses rêves. Il comprit une chose. C'est que depuis sa naissance, sa réelle personnalité, ce qui aurait fait de lui ce qu'il aurait dû être, lui avaient été dérobées. Les émotions négatives telles que la tristesse, la peur ou même la haine lui ont été arraché, à lui comme à ses semblables. Toutes ces années durant, il fut privé de ses sentiments. Ce choc que lui procura la mort de Chikara débloqua ses émotions refoulées contre son gré ainsi que les souvenirs de sa naissance qui réapparurent soudainement. Comme si tous ces moments de tristesse, de haine ou de peur qu'il aurait dû éprouver auparavant, ressurgissaient tels une vague déferlante, le détruisant de l'intérieur. Maintenant libéré de ses chaînes, il vouait une haine profonde envers ses « créateurs », une haine excessive. Cependant, il sut se contrôler afin de ne pas montrer sa récente liberté d'émotion. Lui, qui avait compris que son peuple était en réalité surveillé par les Hew-Waw du royaume et qu'ils n'étaient pas seulement privés de leur liberté émotionnelle, mais aussi de leur liberté de mouvement. Coincé à Carnvenu, sans pouvoir visiter le monde extérieur.

Un an passa depuis le terrible événement. Hekiken faisait mine d'être heureux et ne ressentait pas de négativité devant les autres, mais en secret, dans son coin, il faisait des crises d'angoisse, de nerf et de tristesse. Le traumatisme qu'il a vécu était trop important pour lui. Cependant, dans l'ombre, caché du regard des gardes de Carnvenu, il organisait des assemblées. Grâce à sa liberté recement obtenue, il usa de l'énergie présente dans son corps pour libérer ses semblables de leurs entraves.

— Mes frères, vous qui avez vécu privé de votre liberté ! N'êtes-vous pas légitime à vivre où vous le voulez ? De vivre comme vous le souhaitez ? D'être pleinement conscient de vos émotions, bonnes ou mauvaises ? Comment voulez-vous savoir ce qu'est le vrai bonheur si vous n'avez pas connu la tristesse ! Soyez libre ! Et enfin, soyez heureux !

Tous ses congénères présents à l'assemblée l'acclamaient et l'applaudissaient. Ce fut le début de la révolution. La révolution de son peuple libéré, la révolution des Fueh. Mais sans s'en rendre compte, dans sa quête de liberté, Hekiken était prisonnier de sa haine. Tout s'accéléra. De plus en plus de Fueh décidèrent de suivre Hekiken. Certain le nommait « Hekiken le philosophe ». Hekiken ne sortait plus à l'extérieur. Il restait cloîtré chez lui, à l'abri de tout soupçons. Il écrivait des livres sur le fond de sa pensée.

On toqua a la porte. Trois coup rapide suivie d'un léger silence marqué par ni plus ni moins de deux seconde puis un dernier et unique coup. Hekiken se leva de sa chaise posant sur le bureau la tasse de thé qu'il venait de finir de boire. Et se dirigea vers la porte avant d'y insérer la clé dans la serrure et l'ouvrit doucement .

— Toujours aussi tendu, à ce que je vois.

dit l'homme à peine entré dans la pièce, regardant les nombreux papiers éparpillés sur le bureau.

— Et toi, toujours aussi serein.

Rétorqua Hekiken en ayant l'intention de montrer à son camarade que l'heure de la paix n'était pas encore venue. Hekiken retourna s'asseoir à son bureau. L'homme le suivit et s'assit sur un canapé dans l'angle de la pièce. Au passage, il prit une pomme avec lui.

— Pourquoi être tendu à longueur de journée, monsieur le philosophe ?

répondit l'homme, croquant à pleine dents la pomme juteuse.

—Hekiken apprends à te détendre, sinon les gardes pourraient se poser des questions.

Ajouta l'homme d'un ton plus sérieux qu'à son arrivée.

— C'est pour bientôt. Notre peuple sera enfin libre. Après tout ce que les Hew-Waw nous ont fait subir !

Hekiken brisa le crayon qu'il tenait dans sa main. Il se rendit compte que plus le temps passait, moins il maîtrisait sa colère.

—Le temps presse. Dépechons nous avant qu'ils ne découvrent ce que l'ont manigance.

— Je sais que l'homme que tu as vu était un scientifique.

révéla le compagnon, attendant de voir la réaction de Hekiken. Craignant un nouvel excès de colère. Il se leva et se dirigea vers son ami et plaça sa main sur l'épaule de celui-ci pour le détendre.

—C'est un Hew-Waw du royaume. De ce que j'ai appris, il était le scientifique en chef des expériences menées sur nous. Il y a deux ans, il fut destitué de ses fonctions après un abus sur l'un de ses employés, il l'aurait tabassé. Depuis, il se serait reconverti en chevalier pour expier ses fautes .

Ajouta -t-il.

— Qu'est-ce qu'il faisait là le soir de l'incendie ?

demanda Hekiken d'un ton intrigué, se levant de sa chaise pour atteindre le porte-manteau.

— Ça, je l'ignore.

répondit son ami enfilant sa veste a son tour.

– Moras. Dis aux autres que la rébellion aura lieu dans quatre jours et qu'ils se tiennent prêts.

Ajouta Hekiken une dernière fois, quittant la pièce où ils se trouvaient.

Le jour J approchait à grands pas. L'angoisse était présente, mais la détermination de Hekiken reléguait cette angoisse à un simple stress passager. Sorti du bâtiment, le vent frais soulevait les cheveux blonds et mi-longs de Moras. Il quitta Hekiken pour aller préparer la libération.

Les Fuehs étant une forme de vie évolué grâce à la magie, en étaient dotés. Ce pouvoir se manifestait de différentes manières selon les individus. Cependant, en raison d'une acquisition récente de ce pouvoir, les Fueh ne pouvaient pas le manifester à son plein potentiel. L'utilisation de cette magie était seulement possible pour renforcer son corps ou ses armes pour l'instant.

Hekiken écrivait sur ses papiers le déroulement logique des choses. Fatigué de son travail il se laissa s'assoupir, faisant tomber un papier entre son bureau et le mur à sa gauche.

Moras prit la direction du bar du quartier pour y retrouver ses collaborateurs. Hommes et femmes s'y étaient réunis , faisant de ce bar un point d'échange et d'organisation. Une fois entré dans le bar, l'odeur de l'alcool agressa le nez de Moras qui le recouvrit avec son pull afin d'en diminuer l'odeur désagréable. Il s'assit sur une chaise au comptoir pour y demander un jus de pomme. Hamilton, le barman, était un vieil ami de Moras ainsi qu'un camarade révolutionnaire. Hamilton lui servit son jus. Il s'affala sur le comptoir pour discuter.

— Comment va Hekiken ?

demanda Hamilton pendant que Moras descendait le verre de jus d'une traite. Moras le déposa et répondit à Hamilton le regard baissé.

– Il est sur les nerfs. Il a peur que son plan de libération n'aboutisse pas.

Le bruit provoqué par les clients du bar masquait les paroles que s'échangeaient Hamilton et Moras. Hamilton prit le verre de Moras pour le resservir. Dans son mouvement, il fit tomber le verre. Trop lent pour le rattraper, il l'enroba de magie de résistance afin d'éviter toute casse. Moras lança un regard, ennuyé par l'action de son ami.

— Hamilton… Tu sais très bien que Hekiken nous a interdit d'utiliser la magie pour l'instant. C'est une preuve de notre conscience libre. Si les gardes de Carnvenu venaient à l'apprendre, on-

Hamilton l'interrompit avant qu'il ne puisse finir sa phrase.

— Arrête un peu de me faire la morale. Je sais bien que c'est interdit, mais l'utiliser ici n'a rien de risqué. Personne ne prête attention à nous. Encore moins les gardes et scientifiques de Carnvenu depuis l'incident de l'année dernière. Dit insolemment Hamilton avant de se diriger vers les bouteilles dans son dos pour servir d'autres clients.

—C'est pas que je t'aime pas, mais j'ai d'autres chats à fouetter. ajouta Hamilton.

— Attend deux seconde.

Hamilton s'arrêta pour écouter Moras.

Moras termina son jus de pomme et se pencha vers Hamilton, son regard redevenu sérieux :

— Tout est prêt ici ? Les équipes savent quoi faire ?

Hamilton hocha la tête.

— Oui. On a réparti les tâches comme prévu. On attend juste ton signal pour se coordonner avec Hekiken.

Moras se leva, glissant quelques pièces sur le comptoir.

— Bien. Tiens tout le monde sur le qui-vive. Dans quatre jours, tout change.

Moras laissa la monnaie sur le comptoir et se décida à partir.

La nuit sombre s'installait sur Carnvenu. Moras réfléchissait au plan mis en place pour la révolution. En théorie, rien ne devrait faire obstacle à leur libération. Personne ne suspectait les Fuehs d'organiser cela. Cependant, quelque chose n'allait pas. Un mystère persistait toujours. Quelle était la cause de ce terrible accident ? Était ce même un réel accident ou un acte délibéré ? Qui était cet homme surpris à roder près de l'endroit où est morte Chikara ?

Trop de questions sans réponse, ce qui mettait Moras mal à l'aise. Lui préférant avoir le maximum d'information avant d'effectuer quelque chose. Il se devait de faire face à toutes les éventualités, à toutes les possibilités. Il ne restait plus que quatre jours avant le moment fatidique. Quatre jours pour trouver des réponses. Moras en fit son affaire pour ne pas surcharger les épaules de Hekiken. Il rentra chez lui, s'enferma dans son bureau et commença à faire état de toutes les infos qu'il avait.

C'était le moment d'en savoir plus sur cet incident.