[Dans la salle de classe]
Le soleil de l'après-midi baignait la salle de classe d'une lumière douce. Yu, assis près de la fenêtre, laissait son esprit vagabonder. Le professeur d'histoire parlait avec passion, mais les mots semblaient rebondir contre une barrière invisible dans la tête de Yu. Au lieu de ça, son regard se perdit dans le ciel azur, où quelques oiseaux dansaient librement.
Il serra son crayon, esquissant distraitement quelques lignes dans son cahier. Une ébauche d'idée. Une intrigue pour son prochain roman, peut-être ?
Soudain, un bruit sec interrompit ses pensées.
« Hashibara Yu ! »
Le professeur le fixait, les sourcils froncés. Les rires étouffés des autres élèves résonnèrent dans la pièce.
« Tu veux bien partager avec la classe tes réflexions si passionnantes ? » demanda le professeur, sa voix empreinte d'ironie.
Yu baissa les yeux, se grattant nerveusement l'arrière de la tête.
« Désolé, monsieur... Je... j'écoutais... »
Le professeur soupira, levant les yeux au ciel.
« Concentre-toi, Hashibara. C'est le minimum que je demande. »
[Un peu plus tard]
La cloche retentit, marquant la fin des deux premières heures. L'agitation familière de la pause envahit la pièce : les chaises raclent le sol, les élèves bavardent, et certains se précipitent déjà vers la porte. Yu, assis à son bureau, feuillette son carnet tout en gribouillant quelques lignes.
C'est alors que Kota s'approche de lui avec un sourire narquois. Avant que Yu ne puisse réagir, Kota l'attrape par l'épaule.
« Alors, on a eu une panne de réveil, mon vieux ? » dit-il en riant.
Yu pousse un soupir tout en retirant la main de Kota avec nonchalance.
« Ouais, j'me suis couché tard hier. Trop de boulot... ou trop d'idées, j'sais pas. »
Avant que Kota ne réponde, une voix ironique s'élève derrière lui.
« Kota, lâche-le, tu veux bien ? Il est déjà fatigué rien qu'à t'entendre. »
C'était Anie, debout près de son bureau, les bras croisés. Son regard perçant faisait écho à son ton.
Yu esquisse un sourire amusé. « Elle n'a pas tort. »
Kota se retourne vers Anie, exagérant une mine blessée.
« Yuuuu, elles sont deux contre moi maintenant. Fais quelque chose, mon pote ! »
Sans prévenir, Kota passe son bras autour du cou de Yu, simulant une accolade dramatique.
« T'es mon seul allié ici, Yu ! »
Yu, suffoquant légèrement, se débat en gémissant.
« Ahrg... t-tu m'étrangles là, Kota ! Lâche-moi, espèce de brute... »
Anie s'avance, visiblement agacée, et tape du doigt sur l'épaule de Kota.
« Kota, tu ne devrais pas déjà être à ton club, au lieu de martyriser Yu ? »
Sa voix, bien que calme, déclenche une sensation glaciale dans l'air. Kota, intimidé, recule légèrement tout en vérifiant l'heure sur sa montre.
« Merde, t'as raison ! Faut que je me bouge ! À plus tard ! »
Alors qu'il s'éloigne en courant, Anie l'interpelle avec un grand sourire :
« Et n'oublie pas qu'on rentre ensemble ce soir, hein ? »
Yu et Yka échangent un regard surpris. Le silence s'installe brièvement, jusqu'à ce que Yka le brise.
« Anie... il s'est passé quelque chose entre vous ? »
Anie détourne légèrement les yeux, un sourire énigmatique sur les lèvres.
« Nan... enfin, pas encore. »
Yu lève les mains en l'air, comme pour se protéger.
« J'ai l'impression d'entendre une conversation qui ne me regarde pas. Je vais m'effacer, hein... »
Mais Yka, un peu paniquée, le saisit par le bras.
« Tu ne répètes ça à personne, compris ?! »
Anie, gênée, se joint à elle.
« Exactement ! Ça, c'est du secret d'État, tu m'entends ? Si tu le dis à quelqu'un, j'te tue. » Ses joues prennent une teinte rosée.
Yu éclate de rire, mais lève sa main droite en guise de promesse.
« Motus et bouche cousue. Je jure solennellement de ne rien dire. »
[Quelques instants plus tard]
Yka regarde l'horloge murale et écarquille les yeux.
« Mince ! Yu, on va être en retard pour ta rencontre avec l'éditeur du concours ! »
Yu se lève précipitamment, ramassant ses affaires en râlant.
« Ahrr, j'avais complètement oublié... Bon, salut, à demain ! »
Yka lui emboîte le pas, lançant un dernier sourire à Anie.
« À demain, Anie ! Tu me raconteras tout, hein ? » Elle lui fait un clin d'œil avant de disparaître dans le couloir.
Anie les regarde partir, un sourire pensif sur les lèvres. Une fois seule, elle sort son téléphone, tapote sur l'écran, puis murmure pour elle-même :
« Je devrais peut-être lui acheter un cadeau... pour sa petite sœur. »
À suivre...