Ce n'est pas la douleur qui me réveille, ni les battements précipités de mon cœur, ni le bruit des vagues toutes proches. C'est la surface sur laquelle je suis allongé. Dure comme de la pierre. Froide comme la glace.
J'ai du mal à ouvrir les yeux. Je sais que la lumière va me brûler les rétines dès que je lèverai les paupières, et je redoute cet instant. Pourtant, l'inconfort est tel que je me force. Même cette action me semble laborieuse : mes paupières résistent, comme si elles étaient engourdies. Il me faut de longues secondes avant d'y parvenir.
Comme prévu, la lumière m'aveugle d'abord. Puis, lentement, les formes se précisent, le ciel est bleu et le soleil à l'apogée de sa course. Et là, je vois. Juste sous mes yeux, à une dizaine de mètres en contrebas, d'immenses vagues qui viennent s'écraser contre la structure de pierre sur laquelle je suis allongé. Le vide me fait tourner la tête. Je sursaute et recule d'un mouvement désordonné, rampant à défaut de pouvoir me lever.
C'est à cet instant que la nausée me frappe. Mon corps entier est engourdi, chaque muscle semble refuser de répondre. Une lourdeur écrasante s'abat sur moi, et une seule pensée traverse mon esprit : où suis-je ?
Et pourquoi suis-je sur cette surface de pierre à une dizaine de mètre au dessus du niveau de la mer? Un spasme me secoue. Je vomis. Rien que de la bile. Mon estomac est vide. C'est alors que j'essaye de retracer les dernières chose que j'ai faites: Rien. Je ne me rappelle de rien, ni du lieu où je vis ni de mon dernier repas, ni même de mon prénom. Je ne me souviens d'absolument rien.
Dans la panique, je fouille au fin fond de ma mémoire, je ne sais pas ce que je cherche, une image, un lieu ou même juste un prénom mais rien ne me vient.
Petit à petit je reprends le contrôle de mon corps, et alors que je continue de me creuser la tête, je m'assois face à la mer et mes doigts se crispent sur le sol. Pourquoi suis-je là?
j'ai peur de me retourner pour voir ce qu'il y a dernière moi, comme si ce que j'allais découvrir allait me changer, être pire que tout. Je suis sûrement tout seul, aucun bruit à part celui de la mer ne vient me troubler mon angoisse. Mais d'abord je tourne ma tête vers la droite. Un mur de pierre. Un mur qui n'est pas très large, une dizaine de mètres. Mais il s'élève à une hauteur vertigineuse. Une immense tour de pierre, lisse, sans entrée ni fenêtre. Sur la façade, la nature semble reprendre ses droits, le lierre grimpe au mur sur des dizaines de mètre et à la base de celle ci, les mauvaise herbes ont prises leur aises.
Pourquoi une tour comme celle ci serait posée sur un bloc de pierre flottant au beau milieu de la mer? Je me lève doucement, j'ai du mal comme ci on venait de m'anesthésier. Et petit à petit je me retourne et regarde ce qu'il y a derrière moi. Mon souffle se coupe, et ma crise d'angoisse s'accentue, d'autres tours similaires, sur le même sol de béton. Elles sont posées chaotiquement, sans logique apparente.
Même si mon cerveau me crie de m'arrêter, je m'avance, essoufflé, vers l'intérieur de ce complexe de pierre. Le soleil n'atteint presque plus le sol. je regarde les tours et elle semble ne jamais s'arrêter.
Ma nausée continue mais ma curiosité grandissante me pousse à m'aventurer plus profondément dans cette petite cité. Il n'y a toujours que le bruit des vagues. Pendant de longues minutes je longe les murs et m'enfonce dans ce dédale de pierre. Et soudain une voix:
-Il y a quelqu'un? Hé Ho!?
Je commence à courir dans cette direction, ignorant ma nausée et mon état précaire. Je cris à mon tour:
-Ici! Ici! Où êtes vous?
-Ici! Ici!
J'arrive enfin à mieux cerner l'origine de la voix. Je tourne dans plusieurs allées, mon souffle court, jusqu'à ce que je la voie.
Une femme, plutôt maigre, aux traits marqués par l'épuisement. Sa peau métisse luit sous une fine pellicule de sueur, et ses longs cheveux noirs, attachés à la hâte en une queue de cheval, laissent échapper quelques mèches collées à son front. Elle tremble légèrement, sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration hachée.
Quand son regard croise le mien, ses grands yeux bruns s'agrandissent. Un éclair d'émotion les traverse, et malgré elle, des larmes coulent le long de ses cernes sombres, traçant des sillons silencieux sur sa peau tendue.
-Je ne suis pas seule, elle renifle, je ne suis pas seule ici.
Je m'approche d'elle et même si nous ne nous connaissons pas nous nous enlaçons, comme de vieux amis. Je lui demande son nom, ésperant qu'elle ai gardé la mémoire:
-Qui êtes vous?
Elle me fixe de ses grands yeux:
-Je ne sais pas, je ne me rappelle d'absolument rien, je me suis juste réveille au bord de la mer, elle inspire profondément, à plusieurs mètres de haut.
Je souffle:
-Moi non plus...
-Pourquoi sommes nous ici?
-Je ne sais absolument pas, peut être que nous ne sommes pas seul?
Soudain, une suite de 4 notes, de la plus grave à la plus aiguë. Nous noir regardons et, sans même parler, nous courrons dans cette direction. Nous tombons plusieurs fois sur des impasse mais, finissons par arriver sur une place carrée, à un coin du bloc. Au milieu de cette place... Des gens. nous couronns et crions dans cette direction:
-Hé Ho!
Ils était en petit groupe autour de ce qui semble être un petit écran. Le plus grand d'entre eux, d'environ 1 mètre 80, se retourne vers moi, suivi de la femme et les deux hommes l'accompagnant.
Ses traits fins et harmonieux, son teint clair et la forme légèrement allongée de ses yeux me laissent deviner des origines asiatiques, peut-être chinoises. Ses cheveux noirs semblent avoir été sculptés par le vent, coiffés avec un mélange de négligence et de précision. Rasés de près sur les côtés, ils gagnent en épaisseur vers le sommet, où des mèches désordonnées retombent légèrement vers l'avant. Ce style lui donne un air à la fois décontracté et soigné, comme s'il n'avait pas vraiment cherché à les arranger, mais que tout était pourtant parfaitement en place. Il est assez musclé, son débardeur gris, nous avons tous le même, lui sculpte les épaules:
-Hey, qui êtes vous?
La femme que j'ai rencontré et moi répondons en coeur:
-On sait pas...
-Vous êtes comme nous alors... Il baisse la tête de déception, il devait espérer en apprendre plus.
-Nous quatre nous sommes réveillés dans un parc à coté. La femme s'avance.
Sa chevelure, rousse comme un renard, est taillée à ras sur les côtés, laissant sur le sommet de sa tête un fin duvet de mèches effilées. Une coupe nette, tranchante, qui souligne la force de ses traits et la dureté de son regard perçant. Sa peau est blanche comme la neige et parsemé de tâches de rousseurs, ses yeux sont du même bleu que l'océan. Je lui répond intrigué:
-Dans un parc? Je me suis réveillé sur de la pierre, juste au bord de l'eau...
-Et moi aussi, mais pas au même endroit... continue la femme que j'ai rencontré.
Les deux autres hommes sont entrain de parler entre eux et ne semblent pas intéressés par cette conversation. Le grand propose soudain:
-Je propose que nous nous choisissions des noms, dans la mesure ù nous avons tous oubliés nos nom originels. Je hoche la tête et sans hésiter je réponds:
-Owen
la femme qui m'accompagnait réponds:
-Emilia
l'autre femme enchaîne:
-Lisa
Et enfin le grand:
-Jin, il se tourne vers les deux autres, choisissez vous un prénom.
Un petit homme brun aux cheveux bouclés qui ne devait pas avoir plus de vingt homme réponds:
-Tyler
Et l'autre homme, à la peau noire et une coupe afro répond:
-Kevin, et vous, vous avez choisis quoi?
Chacun notre tours nous leur disons notre nouvelle identité.
Soudain, le petit écran, perché sur une perche de fer nous arrivant à la taille se mets à biper. Sur l'écran, un texte s'affiche:
Quêtes du jour: se rencontrer_réalisée. La récompense arrive.
Nous nous regardons tous je répète comme pour m'aider à réaliser:
-Quête? Une quête et une récompense.
Lisa, la rousse enchaîne:
-Je ne sais pas qui nous a mis là, mais ils ne nous veulent pas du bien.
Soudain notre discussion est coupé par un bruit sourd. Derrière nous, à quelques mètres devant l'écran, une trappe vient de s'ouvrir et contient, 3 bouteilles d'un litre d'eau et 3 carottes, 6 pommes, et 6 barres de céréales.
Tyler s'outre:
-C'est une blague là? On a que ça pour survivre, il crie, Hé la bande de cons qui nous a enfermé ici! Allez vous faire foutre!
Nous passons le reste de l'après midi à essayer de comprendre ce qui nous arrive.