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Chapter 2 - Chapitre 1: Fuite

Je ne devrais pas exister. Même parmi les miens, je suis une anomalie. Petit, frêle, marqué par cette couleur de cheveux blanche maudite. On me regarde comme un présage de malheur. Les doués de contrôles n'ont pas de place dans ce royaume, et je n'en ai pas même une dans les miens.Une anomalie.On dit que mes cheveux sont le vestige d'une ancienne guerre. Une cicatrice d'un combat oublié, transmise dans le sang. Mais moi, je ne vois que du blanc. Un rappel constant que je ne suis pas comme les autres. Lors de la guerre, certains ont perdu leur magie sous le poids des blessures. Pour d'autres, c'est leur corps qui a changé, comme marqué par l'oubli des dieux : leurs cheveux sont devenus d'un blanc immaculé. Comme si l'essence magique, même de ces personnes disparaissait, et cette caractéristique reste dans les gênes et peut sauter des dizaines, voire des centaines de générations. Cela n'a par contre aucun effet sur mes pouvoirs, du moins c'est ce qu'on dit...De plus, j'ai 18 ans et ma marque d'appartenance n'est toujours pas apparue sur mon poignet. Si elle ne le fait pas avant mes 21 ans, alors je serais considéré maudit des dieux et, un maudit des dieux n'a qu'un seul destin dans ce royaume, l'asservissement, l'oubli, et la perte de son identité...La marque d'appartenance est une marque que tout Aelyon reçoit sur son poignet. Elle représente le choix qu'a fait la magie concernant le rôle qu'on jouera dans la société. Il y en a des centaines, une fois apparue il nous faut chercher sa signification. Mais je ne suis pas le seul contrôle dans ce cas, nous sommes plusieurs avec ce retard d'apparition, ça doit sûrement être lié au bracelet magique que l'on nous mets à la naissance, pour contrôler notre propre pouvoir de contrôle. Il peut nous donner ce retard, mais, ça me fait peur car, je n'ai bien évidement pas envie de devenir esclave toute ma vie.Mais ce matin, j'ai cours dans l'école de magie générale, je ne peux pas passer dans une école spécialisée, comme les gens de mon âge, car cette orientation est définie par... La marque d'appartenance, évidemment.J'enfile l'uniforme réglementaire : une chemise de lin vert et un pantalon assorti à carreaux. Mon sac sur l'épaule, je descends sans un bruit. La maison est encore plongée dans le silence, mes parents dorment toujours. Tant mieux. Je referme discrètement la porte derrière moi et prends la route de l'école.Je déambule dans les grandes rue de la banlieue royale, je n'ai pas le droit, en tant que contrôle, d'accéder à la cité royale. J'arrive à la grande école et pénètre à l'intérieur. Ce grand bâtiment de briques grises, je ne l'aime pas, j'ai dix-huit ans, et la personne la plus grande à part moi en a 16. Les regards me transpercent. Les chuchotements rampent comme des ombres. Ma marque n'est pas apparue, et pour eux, c'est une condamnation. Un poison. Mon existence est un enfer.Quand je traverse les couloirs, les conversations s'éteignent. Les regards glissent sur moi comme si j'étais invisible. Ou pire : une erreur qui ne devrait pas être là. J'entre dans la salle et m'assois au fond, comme d'habitude. Tous les regards se tournent vers moi. La professeure entre dans la salle, Elle nous parle d'égalité et de démocratie, avec le sourire mécanique de ceux qui y croient encore.Égalité ? Je jette un regard autour de moi. Les Contrôles, moi inclus, portent un bracelet d'entrave, les Physiques et les liens règnent. Oui, bien sûr. L'égalité.Soudain, la voix du principal résonne :-Chers élèves, veuillez sortir du bâtiment dans la cour arrière, une rixe entre des rebelles de contrôle et les forces de l'ordre à éclaté devant l'école.Un bruit sourd. Un craquement. Puis des cris. Des élèves courent dans tous les sens, poussant, trébuchant. Nous descendons dans un chaos de cris et de bousculades. Autour de moi, ils paniquent, trébuchent, courent. Moi, je reste calme. Mieux encore... cette situation m'amuse. Enfin, les Contrôles se soulèvent. Enfin, ils défient cette soi-disant république.Nous arrivons dans la cour. Le principal s'approche de moi. Ses pupilles grises me fixent, pleines d'inquiétude.-Mon garçon, nous allons vous demander de quitter les lieux, vous êtes un danger pour cette école.-Mais, monsieur...Je ne comprends pas pourquoi je serais un danger.-Ne discutez pas ! quittez les lieux par ce portail !Il pointe le portail donnant sur la rue extérieure, dans la rue d'à côté de la rixe. Alors à contre cœur, je m'en vais, terrifié. Je sors et me retrouve seul, dans les rues désertées. Alors je cours jusqu'à chez moi mais quand j'arrive dans ma rue, je les voies, les contrôles maniant des lances, combattant les forces de l'ordre, physiques, à main nues. Trois corps jonchent déjà le sol devant ma maison : deux Physiques, transpercés par une lance, et un Contrôle... décapité. Je prends peur et fuis vers la forêt.Je cours, le cœur battant. Je devrais m'arrêter. Je devrais réfléchir. Mais je ne peux pas. La forêt s'ouvre devant moi, une gueule noire prête à m'engloutir. On dit que ceux qui y entrent n'en reviennent jamais. Mais entre la mort et l'enfer… je choisis l'inconnu. . Nous ne sommes pas sensés aller vers cette forêt, c'est le territoire de nos ennemis, les loups garous.Mais je ne réfléchis pas à ça et fuis, mon cœur sautant certains de ses battements.

Je traverse la frontière interdite. Je ne le sais pas encore, mais je viens de sceller mon destin.