Il y a bien longtemps, dans un monde suspendu entre les cieux et l'infini, régnait une harmonie parfaite.
Éthéré Cosnus était un joyau éclatant, façonné par six dieux qui, dans leur infinie sagesse, avaient créé un royaume où la peur, la maladie et la famine n'existaient pas.
Les humains vivaient en paix sous la bienveillance des divinités, unis par des liens d'amour et de respect. Les dieux eux-mêmes descendaient parmi eux, marchant aux côtés des mortels dans une parfaite symbiose.
Mais rien n'est éternel.
Un jour, des fissures apparurent dans la toile du destin.
D'abord imperceptibles, des portails noirs émergèrent dans l'ombre des montagnes et dans les recoins oubliés du monde. Ils vomirent des créatures cauchemardesques qui se répandirent tel un fléau, détruisant tout sur leur passage.
La guerre éclata.
Même les dieux, malgré leur puissance infinie, ne purent empêcher la chute de leur création.
Alors, dans un ultime acte de miséricorde, ils offrirent aux humains un dernier don :
L'Essence Primordiale.
Une énergie surnaturelle, un feu sacré coulant dans leurs veines, leur permettant de combattre les abominations surgies des ténèbres.
Mais ce pouvoir avait un prix.
Éthéré Cosnus ne retrouva jamais sa gloire d'antan. Le monde parfait devint un champ de ruines où seuls les plus forts pouvaient survivre.
Les hommes durent se retrancher derrière des murs et des barrières magiques, tentant d'oublier que, jadis, ils vivaient dans un paradis perdu.
Et ainsi naquit l'ère de la désillusion.
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Un vent léger soufflait à travers les fissures d'une vieille cabane en bois, portant avec lui l'odeur humide de la terre.
À l'intérieur, sur un matelas rudimentaire, un jeune garçon au corps meurtri ouvrit soudainement les yeux.
— Haaaaa !!
Il se redressa brusquement, haletant, son front perlé de sueur.
Son cœur battait si fort qu'il croyait qu'il allait exploser.
Où était-il ?
— T'as vraiment un problème, gamin.
La voix rocailleuse le fit sursauter.
Kinchiki tourna la tête et vit un vieil homme assis à une table, une pipe entre les doigts.
Sa longue barbe grise tombait sur sa poitrine, et son regard, caché sous des sourcils broussailleux, l'observait avec curiosité.
— Qu'est-ce qui t'a pris de hurler comme ça ?
Kinchiki resta silencieux. Son esprit était confus.
Il regarda autour de lui. Une pièce modeste. Une lanterne diffusant une lueur vacillante.
Ce lieu lui était inconnu.
— Je suis… en vie ?
Il posa une main tremblante sur sa poitrine. Son cœur battait encore.
Ce n'était pas un rêve.
Il ferma les yeux, tentant de rassembler ses souvenirs.
Le feu. Les hurlements. Le sang.
— C'est un miracle… murmura-t-il.
Le vieil homme lâcha un rire sec.
— Un miracle ? Non. Quand je suis arrivé, t'étais juste le seul survivant.
Un frisson parcourut l'échine de Kinchiki.
Le seul survivant…
Ses mains se crispèrent sur le drap.
— Mon père… ma mère…
Sa gorge se noua.
Son souffle devint saccadé.
Puis, soudainement, tout devint noir en essayant de ce rappel ce qui était parce.
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L'odeur du sang et des cendres.
Le crépitement du bois consumé par les flammes.
Un monde en train de s'effondrer.
Kinchiki ouvrit les yeux dans une mer de ténèbres.
Tout était encore là.
Le feu dévorant les maisons. Les ombres masquées avançant sans pitié.
Son village était réduit en cendres.
Un homme courait, un enfant dans les bras.
Une lance fusa à une vitesse effroyable.
Il s'effondra sans un cri.
Une femme se jeta sur un guerrier ennemi, tentant désespérément de protéger son fils.
Elle n'eut même pas le temps de crier avant que sa tête ne roule sur le sol.
Les assassins vêtus de noir ne laissaient derrière eux que des cadavres et des ruines.
Kinchiki, paralysé par la terreur, ne pouvait détourner les yeux.
Un homme se tenait au milieu du carnage.
Il portait un masque noir orné de motifs dorés.
Son regard perçait à travers l'obscurité.
— Brûlez tout.
Le feu s'éleva plus haut encore.
Puis, il vit sa mère courir vers lui.
— Kinchiki !! COURS !!
Elle s'effondra avant d'atteindre son fils.
Une lame avait transpercé son dos.
Son père, surgissant de l'ombre, se plaça devant lui.
— Ne regarde pas.
Mais il voyait tout.
Le guerrier masqué avança, l'épée encore souillée de sang.
Son père tenta de riposter.
Mais une main le saisit à la gorge.
— Tu ne fais pas le poids.
Un sourire glacé.
Un coup sec.
Son père tomba.
Une douleur indescriptible envahit Kinchiki.
La lame s'éleva sous la lueur des flammes.
Puis… tout s'effaça.
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BOUM.
Un battement sourd résonna dans l'obscurité.
BOUM.
Kinchiki ouvrit les yeux.
Il était suspendu dans un vide infini.
Au loin, une lumière rouge pulsait.
Une voix mystérieuse et puissante résonna.
— Activation du système du Décanden des dieux
Kinchiki fronça les sourcils.
— Qui… es-tu ?
La lumière se rapprocha.
— synchronisation du système avec l'autre dans.
Un compte à rebours apparut devant lui.
10… 9… 8…
Son corps brûlait.
Des fragments de souvenirs lui traversèrent l'esprit.
Des batailles. Des visages effacés.
7… 6… 5…
— Qu'est-ce que c'est ? murmura-t-il.
4… 3… 2…
— Ceci est ton destin.
1…
"RÉSURRECTION DE L'AUTRE."
Kinchiki ouvrit les yeux.
Sa respiration était encore saccadée, son corps couvert de sueur.
— Tu es drôlement essoufflé, gamin.
La voix rauque du vieil homme résonna dans la pièce. Il était toujours assis à la même place, tirant calmement sur sa pipe.
— Tu t'es souveni de quelques choses.
Kinchiki ne répondit pas immédiatement. Tout était encore confus dans son esprit.
Il passa une main tremblante sur son visage, puis sur sa poitrine. Il était en vie.
— Où suis-je ? finit-il par demander.
Le vieil homme expira un nuage de fumée avant de répondre :
— tu vas me pose cet question combien de fois .mon refuge.
Kinchiki baissa les yeux.
Le souvenir du massacre lui revint brutalement.
Les flammes. Le sang. Le regard de son père.
Son estomac se noua.
Le vieil homme le fixa un instant avant de briser le silence.
— Repose-toi. Ton corps est encore faible.
Kinchiki ne répondit pas. Il n'avait pas sommeil.
Il avait… froid.
Pas un froid physique, mais une glace qui rongeait son âme.
Il fixa le plafond, les pensées en désordre.
Mais soudain…
Un bruit étrange.
Un son grave et étouffé, venu de l'extérieur.
Comme un grognement rauque.
Le vieil homme se raidit légèrement.
Puis, lentement, il posa sa pipe et se leva.
— Reste ici.
Sans un mot de plus, il attrapa un long bâton appuyé contre le mur et se dirigea vers la porte.
Mais Kinchiki, poussé par une étrange curiosité, se leva discrètement et le suivit.
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Le combat sous la lune
L'air extérieur était glacial.
Kinchiki plissa les yeux. La forêt qui entourait la cabane était plongée dans une obscurité profonde.
Seule la lumière de la lune filtrait à travers les feuillages, projetant des ombres inquiétantes sur le sol.
Puis, il le vit.
Des créatures.
Elles se tenaient à quelques mètres de la cabane, tapies dans l'ombre.
Leur peau était sombre et écailleuse, leurs yeux rougeoyants comme des braises.
Elles avançaient lentement, leurs griffes raclant le sol avec un bruit sinistre.
Kinchiki sentit son cœur s'emballer.
Des monstres.
Il en avait entendu parler dans les histoires… mais c'était la première fois qu'il en voyait en vrai.
Un frisson parcourut son échine.
Puis, un mouvement rapide.
Le vieil homme bondit en avant, plus vif que l'éclair.
Son bâton fendit l'air et s'abattit sur la première créature.
Un bruit sourd résonna, et le monstre fut projeté violemment contre un arbre.
Mais les autres réagirent aussitôt.
Ils chargèrent.
Kinchiki n'eut même pas le temps de cligner des yeux.
Le vieil homme esquiva un coup de griffe, tourna sur lui-même, et son bâton frappa précisément le point vital d'un autre monstre.
Un craquement sinistre retentit.
La créature s'effondra dans un râle.
Kinchiki, fasciné, observa le combat avec une attention fiévreuse.
Chaque mouvement du vieil homme était précis. Efficace.
Il n'avait pas l'air de simplement combattre.
Il dansait avec la mort.
Un monstre bondit derrière lui, ses crocs luisant sous la lune.
Mais le bâton tournoya dans l'air.
Un coup sec brisa la nuque de la créature, qui s'écroula sans un bruit.
Un frisson d'excitation traversa Kinchiki.
Ce n'était pas juste de la force brute.
C'était… une forme d'art.
Il serra les poings.
C'est ça que je veux.
Le combat dura encore quelques instants avant que le dernier monstre ne s'effondre, inerte.
Le vieil homme, imperturbable, secoua légèrement son bâton pour en chasser le sang noirâtre.
Puis, il se retourna lentement.
Ses yeux croisèrent ceux de Kinchiki.
Le silence retomba.
Le vent siffla doucement entre les arbres.
Puis, Kinchiki fit un pas en avant.
— Apprends-moi.
Le vieil homme haussa un sourcil.
— Pourquoi ?
Kinchiki ferma les yeux un instant.
Puis, il sourit.
Un sourire froid. Déterminé.
Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, son regard avait changé.
— Parce que je veux dominer ce monde.
Un silence s'installa.
Le vieil homme le fixa longuement.
Puis, un léger rictus étira ses lèvres.
— Intéressant
À la prochaine.