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Chapter 2 - Cocktail et Complications

Je n'ai pas le temps de déballer mes affaires, Maeva décrète qu'il est urgent d'aller explorer le bar . Son argument ? «C'est l'heure de l'apéro quelque part dans le monde. » Alors, sans résistance et surtout sans culotte à paillettes exposée cette fois, je la suis.

Le bar principal est un petit coin de paradis : des fauteuils en rotin, des lumières tamisées et une vue directe sur l'océan. L'air sent le sel, la noix de coco et, vaguement, la tequila.

— "Maeva, promets-moi qu'on reste sobres ce soir."

— "On va commencer sobres. Après, c'est la vie qui décide."

Traduction : on est foutues.

On s'installe à une table avec vue sur la plage. Maeva commande un cocktail aux couleurs de l'arc-en-ciel. Moi, je demande un mojito. Simple, classique, sans risque. Mais évidemment, rien ne se passe jamais comme prévu avec Maeva.

Alors que le serveur dépose nos verres, elle s'illumine.

— "Zoé, regarde ! C'est Eliott là-bas, avec d'autres organisateurs."

Je me retourne discrètement, bon, d'accord, pas si discrètement. Il est là, chemise blanche ouverte sur une peau dorée, en train de rire avec ses collègues. Son sourire est encore plus dévastateur sous la lumière du coucher de soleil.

— "Allez, Zoé. C'est le moment. Va lui parler."

— "Tu es folle ? Je viens à peine d'atterrir. Je ne vais pas débarquer avec un mojito à moitié bu pour dire quoi ? 'Salut, j'ai trébuché devant toi tout à l'heure, ça va ?'"

— "Oui ! Les mecs adorent ce genre de trucs."

Je lève les yeux au ciel et prends une gorgée de mon mojito pour me donner du courage. Mais c'est à ce moment-là que Maeva décide de passer à l'action.

Elle fait un signe au serveur, murmure quelque chose, et avant que je ne puisse l'arrêter, le serveur se dirige vers Eliott avec… notre table. Oui, notre table entière. Il déplace notre petite installation directement près du groupe d'organisateurs.

— "MAEVA !"

— "Chut, c'est trop tard. Reste naturelle."

Naturelle ? Avec mon cœur qui bat comme un tam-tam et mon cerveau en surchauffe ?

Eliott se tourne vers nous, légèrement surpris, mais toujours souriant.

— "Oh, vous voilà ! Vous profitez de la vue ?"

— "Et du mojito," répond Maeva, sans la moindre gêne. "Zoé voulait absolument te remercier pour tout à l'heure."

— "Ah oui ?" Eliott pose son regard sur moi, et je sens mes joues devenir aussi rouges qu'un daiquiri.

Je bafouille quelque chose qui ressemble à un mélange de « merci » et de « désolé pour mes paillettes ». Maeva, évidemment, rit à gorge déployée.

— "Vous devriez rester avec nous," propose Eliott. "On partageait des anecdotes sur les clients les plus drôles qu'on a eus ici."

Avant que je puisse protester, Maeva accepte pour nous deux et tire une chaise. Me voilà assise à une table entourée de parfaits inconnus, avec Eliott à ma droite et un mojito qui ne descend pas assez vite.

— "Alors, Zoé," dit-il avec ce sourire dévastateur. "Qu'est-ce qui vous amène ici ?"

Je pourrais répondre quelque chose de normal. « Des vacances bien méritées. » Ou « besoin de soleil après une année difficile. » Mais non. Mon cerveau décide de sortir LA phrase la plus bizarre :

— "Je suis ici pour échapper à mon ex-mari et apprendre à marcher sans trébucher."

Silence. Puis, Eliott éclate de rire.

— "C'est un bon programme. Je peux vous aider pour la deuxième partie si vous voulez. On organise des cours de yoga demain matin."

— "Du yoga ? Moi ?" Je hausse un sourcil. "Tu as vu comment je marche ? Imagine-moi en posture du chien tête en bas."

— "Challenge accepté," dit-il en me fixant avec ce regard pétillant.

Maeva me donne un coup de coude sous la table. Traduction : il te drague, imbécile.

La soirée continue, et contre toute attente, je me détends. On rigole, on parle de tout et de rien, et Eliott est incroyablement accessible. Mais il y a toujours ce petit truc dans ses yeux quand il me regarde, comme s'il voyait au-delà de mes gaffes et de mon divorce chaotique.

Quand la nuit tombe, il nous propose de rejoindre le groupe pour une soirée karaoké. Maeva accepte immédiatement, bien sûr. Moi, je suis déjà en train de chercher une excuse pour esquiver, mais avant que je ne trouve quoi que ce soit, Eliott se penche vers moi.

— "Promis, pas de chansons gênantes. Enfin, sauf si vous chantez."

— "Très drôle," je réponds en riant malgré moi.

Eliott se redresse, satisfait de m'avoir fait sourire, et retourne discuter avec un de ses collègues. Maeva me fixe comme si je venais de décrocher le jackpot.

— "Tu vois ? Je te l'avais dit. Il te mange des yeux."

— "Il ne me mange rien du tout," je proteste en attrapant mon verre.

Mais en réalité, je sens mon cœur battre un peu trop vite. Et, bien sûr, comme chaque fois que je ressens un peu de nervosité, la maladresse reprend le dessus.

Je prends une gorgée de mojito et – allez savoir comment – je réussis à avaler de travers. Pas une petite toux mignonne, non. Une véritable quinte de toux incontrôlable, qui transforme mon visage en tomate et attire l'attention de toute la table.

— "Zoé, ça va ?" demande Eliott en se penchant vers moi, inquiet.

— "Oui, oui, ça va !" je tente de dire entre deux hoquets, tout en essayant de ne pas mourir sur place. Mais, bien sûr, ce n'est pas fini.

En voulant poser mon verre sur la table, ma main tremblante le fait glisser… directement sur les genoux d'Eliott.

Le mojito se renverse, glaçons, menthe et tout le reste, sur son bermuda beige impeccable. Un silence horrifié s'installe.

— "Oh mon Dieu ! Je suis désolée !" je m'écrie en attrapant une serviette. Je commence à éponger frénétiquement, avant de réaliser… que j'essuie un peu trop haut sur sa cuisse.

Eliott éclate de rire, levant les mains pour m'arrêter doucement.

— "Zoé, Zoé, c'est bon ! Je crois que je vais survivre."

— "Non, mais je…"

Je recule précipitamment, les joues en feu, et trébuche sur la chaise de Maeva, qui manque de tomber avec moi.

— "C'est officiel, tu viens de battre ton propre record de gaffes," commente Maeva, hilare.

Eliott, toujours avec ce sourire irrésistible, se lève et secoue son bermuda.

— "Pas de souci. Ça me donne une excuse pour aller me changer."

— "Je suis tellement désolée," je répète pour la centième fois.

Il me regarde avec ce mélange de douceur et d'amusement qui me désarme complètement.

— "Arrête de t'excuser, Zoé. C'est rafraîchissant, au sens propre comme au figuré."

Et sur ces mots, il s'éloigne en direction des bungalows, toujours avec ce petit rire dans la voix.

Je m'effondre sur ma chaise, cachant mon visage dans mes mains.

— "Pourquoi, Maeva ? Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?"

— "Parce que tu es Zoé, et c'est pour ça que je t'adore," répond-elle en sirotant son cocktail. "Mais franchement, bravo ! Renverser un mojito sur un mec sexy, c'est une technique de drague que je n'avais encore jamais vue."

Je grommelle quelque chose d'inintelligible et décide de commander un autre verre. Pas de mojito cette fois, merci.

Un peu plus tard, Eliott revient, vêtu d'un bermuda sec et avec un sourire toujours aussi éclatant.

— "Prête pour le karaoké, Zoé ?"

Je lève les mains en signe de reddition.

— "S'il y a une chanson intitulée Reine des Gaffes, c'est moi qui la chante."

Tout le monde éclate de rire, et pour la première fois de la soirée, je me détends complètement. Peut-être que mes gaffes ne sont pas un handicap. Peut-être que, pour quelqu'un comme Eliott, elles sont même un peu… charmantes.