Lina sentit son corps se glacer alors que les regards des hommes se tournaient vers elle.
Elle.
Elle était le problème.
Le cœur battant à tout rompre, elle jeta un coup d'œil vers la sortie. Son instinct hurlait qu'elle devait courir. Partir maintenant, fuir avant qu'il ne soit trop tard.
Mais alors qu'elle esquissait un mouvement vers l'arrière, Adrian bougea.
Lentement.
Calmement.
Comme un prédateur qui vient de repérer sa proie et qui sait qu'elle n'a nulle part où aller.
— Lina…
Sa voix était basse, presque douce. Mais elle n'était pas dupe.
— Ne fais rien de stupide.
Elle déglutit difficilement.
— Je n'ai rien vu, Adrian. Rien du tout.
Un mensonge. Un mauvais mensonge.
Il esquissa un infime sourire.
— Tu sais que ce n'est pas vrai.
L'homme qui avait signalé sa présence s'approcha d'Adrian.
— On ne peut pas la laisser partir.
Lina sentit son souffle se bloquer.
Adrian ne répondit pas immédiatement. Son regard resta fixé sur elle, l'évaluant. Puis, après un long silence, il déclara :
— Il y a une autre solution.
Lina ne savait pas si elle devait être soulagée ou terrifiée.
Elle sentit l'adrénaline couler dans ses veines alors qu'Adrian s'approchait, réduisant la distance entre eux.
— Tu veux partir, n'est-ce pas ?
Elle hocha la tête, incapable de prononcer un mot.
Il fit une pause, puis, lentement, il murmura :
— Alors tu dois me prouver que je peux te faire confiance.
Lina ne comprenait pas.
— Comment ?
Un silence. Puis Adrian tourna légèrement la tête vers l'homme au sol.
— Tire.
Un frisson la parcourut des pieds à la tête.
— Quoi ?!
Il lui tendit une arme, l'air parfaitement sérieux.
— Tire sur lui.
Elle sentit son souffle se couper.
— Tu es fou !
Le regard d'Adrian ne cilla pas.
— Non, Lina. C'est toi qui dois me prouver que tu es des nôtres.
Elle secoua violemment la tête.
— Je ne suis pas des vôtres !
Adrian soupira légèrement, baissant brièvement les yeux avant de murmurer :
— C'est là que tu te trompes.
Puis, avant qu'elle ne comprenne ce qu'il faisait, il leva son bras et pointa l'arme vers elle.
Lina sentit la peur pure la traverser.
— Ne me force pas à choisir pour toi.
Le silence était insoutenable.
Elle savait.
Si elle refusait…
Elle mourrait.