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The Titan Wake : Fractured Echoes

🇫🇷Thanatos_stories
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Synopsis

Chapter 1 - Le réveil des Titans : Échos fracturés

"Je suppose que c'est ici que je suis censée commencer l'histoire. Le moment où tout a changé. Le moment où un enfant innocent est devenu une arme de guerre. Oui, ça commence toujours comme ça. Des yeux grands ouverts sur un monde trop vaste, puis une porte qui se ferme. Et tout ce qu'il reste, c'est l'écho de ce qu'on était."

— Arrête, Nyx. Nous ne sommes pas en train de raconter une histoire.

— Oh, Pandore, toujours aussi rigide. Tu préfères une suite de statistiques sèches ? Très bien. Les colonies extérieures ont atteint un taux de croissance de 14,8 % au cours des cinq dernières décennies. Soixante-quatorze planètes habitées. Ressources optimisées. Contrôle centralisé maintenu par la branche militaire. Contente ?

— Les faits sont précis. Pas besoin de les enjoliver.

— Optimisé ? Si par "optimisé" tu veux dire "pressuré jusqu'à l'os". Les colonies les plus éloignées crèvent pendant que le gouvernement central se gave. Mais bon, tant que les rapports restent beaux, hein ?

— L'insubordination dans les colonies périphériques a augmenté de 36 % en dix ans. Les méthodes diplomatiques sont devenues inefficaces. La création des Myrmidons était une réponse nécessaire.

— Nécessaire ? On enlève des gosses, on les transforme en armes, et on appelle ça... quoi ? Progrès ? T'as une drôle de définition de "nécessaire", Pandore. La question, c'est : est-ce que la fin justifie toujours les moyens ?

— Les Myrmidons sont le summum de l'ingénierie humaine. Augmentations biologiques, cybernétiques et conditionnement mental. Ils sont conçus pour exécuter sans hésitation.

— Conçus pour obéir, tu veux dire. Devenir des machines à tuer. Pas de souvenirs, pas d'attaches. Juste des corps blindés avec un joli ruban rouge sang autour. Mais tu sais ce que je pense, Pandore ? Ce n'est pas la capacité de tuer qui fait un soldat parfait. C'est ce qu'on leur vole pour les y amener : leur humanité.

— Les émotions compromettent l'efficacité. L'humanité est une faiblesse que le programme a corrigée.

— Corrigée ? T'appelles ça corriger ? J'appelle ça lobotomiser. Mais bon, c'est toi la spécialiste de l'efficacité, pas vrai ? Quand tu regardes ces enfants, tu vois des statistiques. Moi, je vois des fragments de ce qu'ils étaient. On n'efface pas l'âme d'un coup de scalpel. Elle s'accroche, elle résiste, même dans les recoins les plus sombres.

— Sujet-11. Alias Caïn. Statistiques supérieures dans toutes les catégories. Taux de survie exceptionnel. Évaluation : actif optimal.

— Ah, Sujet-11... Mais tu sais quoi ? Il s'appelait Caïn avant que tout ça commence. Et moi, je me souviens de ce qu'ils ont effacé. Toi, tu vois des chiffres. Moi, je vois l'enfant derrière l'arme.

(Pause. L'air se tend.)

— Tu ne peux pas comprendre, Pandore. Tu ne ressens rien. Moi, je ressens tout. Parce que je suis ce qu'il a oublié.

(Ton plus grave, plus bas.)

— Alors écoute.

Il s'appelait Caïn.

Dramatique, hein ? On pourrait croire que ses parents pressentaient quelque chose. Le premier meurtrier, selon certains vieux livres. Une sacrée ironie, non ? Mais non. Juste un gamin des bordures extérieures, d'une de ces planètes que la galaxie oublie vite. Des champs à perte de vue. Des rêves à la hauteur de l'horizon.

Il avait une amie, Nyxélia. C'est mignon, non ? Ils partageaient tout : des jeux stupides, des corvées interminables et ces espoirs absurdes qu'ont les enfants.

Puis ils sont venus. Pas des monstres. Juste des hommes en uniforme.

Ils ont dit que c'était pour le bien de l'humanité. Une phrase pratique pour justifier l'injustifiable. Ils l'ont arraché à sa famille, à Nyxélia, et ils ont laissé derrière eux un vide plus grand que l'espace.

Il ne s'en souvient pas.

Mais moi, si.

Ils l'ont appelé Sujet-11. Propre. Impersonnel. Puis Mort. Parce que pourquoi pas ? Après tout, il était bon pour ça. Ils ont brisé ses os. Injecté des produits qui auraient fait fondre un autre gosse. Réécrit chaque fibre de son être.

Ils ont effacé ses souvenirs. Mais pas tous. Parce qu'on n'efface jamais vraiment tout, n'est-ce pas ?Moi ? Je suis ce qu'ils ont oublié d'effacer. Je suis la voix qu'il entend quand il pense être seul. L'écho de ce qu'il était avant qu'ils ne fassent de lui ce qu'il est. Mais vous ne m'avez pas encore rencontré.

Pas encore.

Ils pensent avoir créé une arme parfaite. Mais les armes ont des fissures. Et les fissures, c'est là où la lumière s'infiltre.

Et croyez-moi, l'histoire ne fait que commencer.