La pluie battait le sol avec violence, frappant les pavés du village comme une mélodie funèbre. Sous cette tempête glaciale, un enfant courait à perdre haleine. Son souffle était court, son corps tremblait. Il ne savait pas pourquoi, mais une peur indescriptible s'était emparée de lui.
— « Maman… Papa… »
Ses pieds nus s'enfonçaient dans la boue, mais il ne s'arrêtait pas. Il devait rentrer. Quelque chose n'allait pas.
Lorsqu'il atteignit enfin les portes du domaine Akeron, son cœur se figea.
Un silence oppressant régnait. Aucune torche n'éclairait l'entrée, aucune voix familière ne résonnait. Il fit un pas, puis un autre. L'odeur du sang envahit ses narines. Ses yeux s'agrandirent d'horreur en découvrant les corps inertes de ses clansmen, étendus dans des mares écarlates.
Le vent hurlait.
Au centre de la cour, un homme se tenait debout, son katana dégoulinant de sang. Il était grand, imposant, avec une aura si écrasante que l'enfant eut du mal à respirer. Mais ce qui l'horrifia le plus…
— « Père… ? »
Son propre père se tenait là, le regard dur. À ses pieds, sa mère, blessée, le fixait avec une tristesse infinie.
— « Arashi… » murmura-t-elle, un filet de sang coulant de ses lèvres.
L'enfant voulut courir vers elle, mais son corps refusa de bouger.
— « Tue-les, Arashi. »
Il tourna lentement la tête vers la voix qui venait de parler.
Neuf silhouettes se tenaient dans l'ombre. Leurs yeux brillaient d'un éclat sinistre. Il ne les connaissait pas… et pourtant, il sentit une force invisible s'insinuer dans son esprit.
— « Tue-les… et tu deviendras fort. »
Sa vision se troubla. Sa tête résonna d'un bourdonnement assourdissant. Et avant même qu'il ne puisse comprendre…
Son corps bougea seul.
Sa main attrapa un sabre. Ses muscles s'activèrent d'eux-mêmes. Et dans un hurlement de terreur…
Il plongea sa lame dans la poitrine de sa mère.
Le temps s'arrêta.
Le regard de sa mère ne contenait ni haine, ni colère. Juste de la tristesse… et de l'amour.
— « Mon fils… Je suis désolée. »
Son père s'avança, posa une main sur la tête d'Arashi et lui sourit… avant que sa gorge ne soit tranchée d'un coup sec par la lame de l'enfant.
Le silence.
Seul le son de la pluie restait.
Arashi laissa tomber son arme. Ses mains tremblaient. Son souffle était saccadé.
— « Maman… Papa… »
Mais leurs corps ne bougèrent plus.
Un rire s'éleva dans la nuit.
— « Hahaha… HAHAHAHA !! »
Les Neuf Clans observaient la scène avec satisfaction.
— « Ce garçon est parfait. Nous avons enfin notre monstre. »
Le corps d'Arashi s'effondra. Son esprit se brisa. Et dans l'obscurité qui l'engloutissait…
Un murmure s'insinua dans son âme.
— « Bienvenue en enfer. »