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Chapter 5 - Chapitre II ( Deuxième partie)

Ouh... trois siècles déjà sont passés et je pense que tu es enfin prêt à accomplir ton destin, Hélios ! Ton niveau élémentaire est à son apogée.

— « Trois siècles... » murmura Hélios. C'est vrai que le temps est passé vite, je ne m'en suis pas rendu compte.

(Qu'est ce que ma mère est devenue ?) J'imagine qu'elle est morte il y'a bien longtemps, je me demande au fond de mon être, ( comment a-t-elle vécu ma disparition. Mon coeur est empli de regrets et mon corps frémis de honte rien qu'en y pensant. J'suis parti sans lui dire un dernier mot).

— Mais qu'est ce que tu racontes ? Dans ton monde, il ne s'est écoulé que trois jours.

— Trois jours ? Mais c'est impossible...

— Bref, nous avons des choses bien plus importantes à discuter. Et arrête de te lamenter comme un faible. Tu as une destinée à accomplir.

— Ecoute moi bien, poursuivit Reygueka. Dans cette quête, les démis dieux des ténèbres, te soutiendront, nous aussi, nous le ferons, nous ne serons pas simplement spectateur de ton combat. Nous serons là, à tes côtés, lors de ton offensive. C'est pourquoi j'ai convoqué une réunion avec tous les demi-dieux. Ensemble, nous établirons un plan d'attaque idéal.

— Une réunion ? Demanda Hélios intrigué.

— Viens suis moi, et arrête de poser des questions inutiles.

[Pendant ce temps, dans la cour d'entraînement du camp, Gaïus s'essuyait le front, encore essoufflé de ses efforts, lorsqu'il aperçut Ambrosios se diriger vers le palais du grand mage.]

— Ambrosios ! Appela-t-il, courant pour le rejoindre. J'ai entendu dire qu'il y a une grande réunion aujourd'hui au palais. Est-ce que je pourrais y participer après mon entraînement ?

Ambrosios s'arrêta, le visage fermé.

— Non Gaïus, malheureusement tu n'es pas concerné.

— Pas concerné ? Mais... ne pourrais-je pas au moins assister ? Insista Gaïus , espérant une concession.

— Je t'ai dit que non !! Répondit sèchement Ambrosios. S'il te plaît, reste en dehors de ça. Cette réunion est consacrée uniquement aux Demi-dieux ok ?

— Ah je vois ! Mais, que se passe-t-il ? Quelque chose ne va pas ?

Ambrosios soupira d'agacement, visiblement irrité.

— Je t'ai dit de t'occuper de tes propres affaires, Gaïus. Tu n'as pas à te mêler de cela. Bref, Voilà le commandant Lucius qui s'amène.

— Messieurs, vous m'avez l'air hérissés. Qu'est-ce qui ne va pas ?

Ambrosios prit une inspiration pour calmer ses nerfs.

— Rien qui ne mérite votre attention commandant. Gaïus posait simplement des questions... déplacées.

— Des questions déplacées ? Repondit Lucius. La curiosité n'est pas un défaut, Ambrosios, surtout lorsqu'elle vient d'un esprit aussi prometteur.

— Prometteur ou non, ce n'est pas le moment pour lui de s'en mêler.

— D'accord ! Gaïus, je pense que tu devrais retourner t'entraîner. Dit Lucius.

Gaïus hocha la tête.

— Très bien. Je retourne à mon entraînement.

Lucius attendit que Gaïus s'éloigne avant de reporter son attention sur Ambrosios.

— Et toi, sois sûr de ne pas laisser ton arrogance nuire à notre mission commune.

[ Quelques instants après dans le palais]

La salle de réunion était vaste et sombre éclairée seulement par des torches projetant des ombres sur les murs ornés de glyphes anciens. Une immense table de pierre occupait le centre de la salle. Plusieurs demi-dieux étaient assis autour.

Hélios entra avec Reygueka et Tsuruguéka à ses côtés. Tous les regards se tournèrent vers eux.

Un murmure parcourut l'assemblée :

« Est-ce cet être humain qui est l'enfant de la prophétie ? Il est le rédempteur mentionné dans les écrits sacrés, mais cela compromettrait notre statut en tant que demi-dieux que nous sommes. Pourquoi devrions-nous suivre cet humain ? »

D'un regard froid, Ambrosios dit :

— Parce qu'il est celui que la prophétie désigne. Celui qui unira les ténèbres et la lumière afin d'instaurer l'équilibre universel.

Mes frères et sœurs, commença le grand mage d'une voix grave. Nous sommes réunis aujourd'hui pour planifier l'offensive qui déterminera le sort de nos mondes afin de réaliser la prophétie tant attendue.

— La prophétie, dites-vous ? Combien de fois avons-nous entendu ce mot pour justifier des échecs ? Nous avons perdu des frères, des sœurs, des royaumes entiers, et tout cela pour des légendes ! Et maintenant, vous voulez que nous mettions nos vies entre les mains d'un humain ?

— Silence, Eryos !

Déclara un autre demi-dieu, une femme imposante à la peau d'ébène.

— Si le grand mage croit en cet humain, alors nous devons au moins l'écouter.

— Ecouter quoi, Akera ? Ce garçon ne semble même pas sûr de lui ! Regardez-le ! Répliqua Eryos, pointant Hélios du doigt. Il tremble sous nos regards. Comment espérer qu'il tienne tête aux armées célestes ?

— Sans vouloir me montrer irrespectueux à votre égard, Monseigneur Eryos, veuillez ne pas le sous-estimé. Déclara Reygueka

Le grand mage prit la parole.

— Eryos, mesure tes paroles. Hélios n'a peut-être pas encore prouvé sa valeur, mais il le fera. Je me porte garant de sa force et de sa destinée.

Akera se pencha légèrement en avant, ses yeux fixant Hélios avec intensité.

— Et toi, Hélios ? Demanda-t-elle. Que dis-tu de cela ? Crois-tu être digne de cette mission ?

Hélios leva la tête, ses yeux, croisant les regards de tous les demi-dieux présents. Il sentit leur méfiance, leur curiosité ainsi que leur mépris.

— Je ne prétendrai pas être parfait ou invincible, commença t-il la voix légèrement tremblante mais sincère. Je suis humain. J'ai peur, je doute et je commets des erreurs. Mais si vous pensez que je vais reculer ou fuir face à cette destinée, alors vous me sous-estimez.

L'atmosphère était lourde. Certains demi-dieux semblaient intrigués par sa réponse, d'autres toujours sceptiques.

— Bien parlé, dit Akera. Mais les mots seuls ne suffisent pas ici.

— En effet, intervint Eryos. Si cet humain veut gagner notre respect, qu'il nous le prouve.

— Qu'est-ce que tu proposes, Eryos ? Demanda Ambrosios tout en croisant les bras.

— Un défi ! Qu'il montre ce dont il est capable dans l'arène.

— L'arène ? Répéta Hélios, perplexe.

— L'arène est un espace nécessaire, où nous testons notre force et notre volonté. Si tu survis tu prouves ta valeur, et personne ne pourra contester ta place parmi nous. Déclara Akera.

— Très bien. Je relèverai ce défi.

— Hm, intéressant, mais ne le sous-estimez pas, vous pourriez être surpris. Affirma le grand mage.

Eryos ricana.

— Nous verrons cela. Prépare-toi, humain. L'arène n'a jamais été tendre envers les faibles.

Ambrosios accompagna Hélios se préparer.

— L'arène n'est pas qu'un test physique, Hélios. Elle évalue aussi ta ruse et ta volonté. N'oublie pas : la puissance brute ne garantit pas la victoire.

— Et contre quoi vais-je me battre ? Demanda Hélios.

— Ce n'est pas « quoi ». C'est « qui ». Dit Ambrosios en affichant un sourire sombre.

Avant qu'Hélios ne puisse demander davantage, il était temps pour lui d'entrer dans l'arène.

Entouré de gradins où siégeaient les demi-dieux, Hélios se tenait au centre, armé d'une simple épée. Puis, une ombre apparu à l'autre bout de l'arène de l'arène. La créature avançait, c'était un colosse à six bras, haut de plusieurs mètres, avec une peau telle que du gris de pierre et des yeux rouges brûlants.

Eryos se leva dans les gradins.

— Voici l'Ombreforge, l'une des gardienne de l'arène. Survis à cela, humain, et peut-être commencerons-nous à croire en toi.

Serrant son épée, Hélios sentait son coeur battre à tout rompre, mais il se força à respirer profondément.

( Tu peux le faire... pas pour eux. Mais pour toi. Pour ta mère. Pour ceux qui comptent sur toi.)

La cloche résonna et le combat débuta.

L'Ombreforge chargea, chacune de ses six mains brandissant une arme différente. Hélios esquiva de justesse un coup d'épée qui creusa un cratère dans le sable. Il roula sur le côté, cherchant une ouverture.

( Elle est lente... mais incroyablement puissante.)

— Dépêche-toi, humain, hurla Eryos depuis les gradins. Montre-nous de quoi tu es capable !

Hélios serra les dents et ses points, évitant un nouveau coup.

( Pense... la ruse, la résilience, la volonté...

Ce n'est pas qu'un test de force.)

Il observa les runes autour dans l'arène et, il remarqua que ces derniers semblaient réagir aux mouvements de l'Ombreforge.

Il savait qu'il n'avait aucune chance s'il comptait uniquement sur la force brute. L'Ombreforge était puissante et résistante. Chaque coup qu'elle portait pouvait réduire un homme en miettes. Alors, Hélios analysa rapidement la situation.

( les runes... elles réagissent à ses mouvements... Et si...?)

Il esquiva une nouvelle attaque, juste à temps pour éviter une hache gigantesque qui s'abattît à l'endroit où il se trouvait une seconde plus tôt. Un nuage de sable noir s'éleva sous l'impact.

— Tu comptes fuir toute la journée, humain ? Railla Eryos depuis les gradins.

( Si les runes réagissent aux chocs... alors je peux peut-être les utiliser contre elle)

Il tourna légèrement autour de la créature, observant le motif des runes. Il devait les tester.

L'Ombreforge leva à nouveau ses six bras pour un assaut dévastateur. Hélios fit un bond en avant, esquivant sous son énorme bras droit et frappant du pied une rune en particulier.

Un éclair jaillit instantanément du sol, projetant un impact violent contre l'Ombreforge. La créature vacilla légèrement, surprise.

( Ça marche !)

Akera arqua un sourcil, intriguée.

— Interessant, murmura-t-elle. Il commence à apprendre.

Eryos, cependant, grogna, mécontent.

— Pff, ce n'est que de la chance.

Hélios poursuivit son plan. Cette fois, au lieu de reculer et d'attendre, il fonça volontairement vers le monstre, feintant un assaut direct.

L'Ombreforge abattit l'un de ses bras, mais au dernier moment, Hélios pivota et bondit sur une autre rune. Un second éclair jaillit, frappant la créature en plein torse.

De sa gorge, un grandement de douleur s'échappa...

— Oui ! Siffla Hélios.

Avec agilité, il enchaîna, esquivant et déclenchant plusieurs runes. L'Ombreforge, déstabilisée, trébucha sous les multiples décharges magiques.

— Il apprend vite. Déclara Ambrosios tout en esquissant un sourire.

Mais soudain, l'Ombreforge rugit. Les runes cessèrent de réagir.

Hélios s'arrêta net, stupéfait.

(Merde... elle a compris)

L'Ombreforge, plus rapide qu'avant , chargea. Hélios tenta d'esquiver, mais, il fut trop lent.

Un coup puissant l'envoya valser à travers l'arène . Il s'écrasa lourdement, sentant une douleur fulgurante lui parcourir le corps.

Les demi-dieux observaient, certains murmurant que le combat était terminé.

— Il n'aura pas tenu longtemps, commenta Eryos d'un ton moqueur.

Le grand Mage, Reygueka et Tsuruguéka restèrent silencieux.

Suite à ce coup puissant, Hélios cracha du sang, dans l'arène, tentant de se relever.

(Non... Pas comme ça... Je ne peux pas échouer... Pas maintenant.)

Determiné a vouloir se relever et ne pas échouer, une chaleur étrange monta en lui. Soudain, les runes autour de lui s'illuminèrent d'une couleur bleutée. L'air vibra d'une présence ancienne.

Les demi-dieux se redressèrent, intrigués.

— Qu'est-ce que... ? Murmura Akera.

Ambrosios et Reygueka écarquillaient légèrement les yeux.

— Il commence à éveiller son potentiel...

Une flamme azurée dansait autour de son corps. Il ne comprenait pas encore ce qui se passait, mais il sentait une puissance circuler en lui.

L'Ombreforge hésita, sentant le changement.

Hélios serra son épée.

— A mon tour maintenant.

L'Ombreforge en voyant cela, rugit et chargea, balançant simultanément quatre de ses six bras.

Hélios attendit, immobile.

(Un peu plus... Encore un peu...

Maintenant !)

Au dernier moment, il plongea sur le côté et roula entre les jambes du monstre. Les bras de la créature s'écrasèrent au sol avec une puissance phénoménale, creusant un cratère.

Hélios pivota sur lui-même et frappa violemment avec son épée, l'arrière genou droit du monstre.

L'Ombreforge vacilla, surprise par l'impact. Elle mit une fraction de seconde de trop à réajuster son équilibre car, ses mouvements étaient trop lourds.

(C'est maintenant ou jamais !)

En un éclair, Hélios escalada le dos de la créature tout en esquivant les bras restants qui tentaient de le saisir. Lorsqu'il atteignit le haut du crâne de l'Ombreforge, il enfonça son épée en plein centre. L'Ombreforge hurla, secouant violemment son corps pour le faire tomber. Mais, Hélios s'accrocha de toutes ses forces, tordant l'épée pour accentuer la douleur. L'intensité de la brûlure et de la douleur étaient tellement élevés.

Les flammes azurées qui dansaient autour d'Helios semblaient consumer non pas la chair, mais l'essence même de l'Ombreforge. La créature lutta, tenta de se dégager mais sans y arriver.

Dans un dernier rugissement, elle s'effondra sur le sol, soulevant un nuage de poussière.

Le silence s'installa dans l'arène.

— Qu'est-ce que c'était…? Demanda Akera fascinée.

— Enfin son véritable potentiel voit le jour. Déclara Reygueka.

Eryos furieux, se leva…

— Impossible ! Ce gamin ne peut pas…

Hélios releva la tête vers les demi-dieux.

— Alors… Est-ce que j'ai mérité ma place ?

Un silence de quelques secondes s'imposa. Puis, Akera hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.

— Oui.

Reygueka descendit de son siège et s'approcha d'Helios.

— Bien joué.