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Chapter 4 - 4# UN RENDEZ-VOUS INATTENDU AVEC MON CRUSH DEUXIÈME PARTIE

Élisa était là, debout devant le café avec Nasser.

Elle dit d'un ton apeuré, troublé et gêné :

— Comment ça, on rentre ensemble ?

Nasser répondit :

— Bah, comme tu le fais chaque jour, mais cette fois avec moi.

Elle se dit dans sa tête : Non mais qu'est-ce qu'il veut ? J'essaie de l'oublier et lui, il veut rentrer avec moi ! C'est quoi son problème aujourd'hui ?!

À haute voix, elle répondit :

— Merci, mais non merci, je me débrouillerai toute seule, ça ira.

Il insista :

— Je vais juste te raccompagner jusqu'à la maison. Et de ce que je sais, l'endroit où tu habites n'est pas très sûr la nuit. Alors, c'est important que j'accompagne ma future petite sœur.

Elle hurla :

— Je ne suis pas ta petite sœur !!

Puis, d'une voix plus calme, elle ajouta :

— En plus, je ne suis pas sûre que ta mère apprécierait de savoir que tu te balades seul la nuit.

Nasser répondit avec un sourire :

— Non, au contraire, elle serait ravie de savoir que je suis avec ma future sœur. Donc, ne t'inquiète pas pour ça.

Elle se dit dans sa tête : Non... ! Il marque un point. Oh non, je suis obligée de rentrer avec lui... Je sens que mon cœur ne va pas tenir.

Nasser la regarda et, avec un sourire encourageant, dit :

— Allez, on y va, hein, petit souris ?

Gênée, elle le regarda un instant, puis baissa les yeux en murmurant :

— Oui...

Ce soir-là, la ville était magnifique, illuminée de mille feux. Élisa n'avait pas eu l'occasion de se promener à pied en ville depuis le divorce de ses parents. Pour elle, tout semblait incroyable cette nuit-là.

Alors qu'ils avançaient en silence, Nasser brisa l'ambiance en posant une question :

— Au fait, je voudrais savoir quelque chose.

Un frisson parcourut Élisa. Est-ce qu'il a compris que je crush sur lui ? Non, il a juste posé une question… Ce n'est pas une raison pour m'imaginer des choses !

Elle reprit contenance et répondit :

— Laquelle ?

— Depuis qu'on est arrivés en ville, tu sembles émerveillée par tout. Pourquoi ?

Élisa hésita un instant avant de répondre :

— Eh bien… d'habitude, je rentre toujours en bus, et la dernière fois que je suis venue ici, ce n'était pas du tout comme ça… Ça fait vraiment longtemps, en fait… 12 ans.

Nasser haussa un sourcil.

— Attends… 12 ans ? Ça fait 12 ans que tu n'es pas venue en ville ?

Gênée, elle baissa les yeux.

— Euh… oui.

Nasser regarda l'heure sur son téléphone et déclara :

— Il nous reste un peu plus d'une heure avant l'interro en visio. Alors, je vais te faire visiter.

Élisa paniqua intérieurement. Quoi ? Non ! Il faut que je trouve un moyen de refuser… Qu'est-ce que je vais faire ?!

Elle afficha un sourire gêné et tenta :

— Non, non ! Il se fait tard, on doit rentrer rapidement, tu vois…

Nasser soupira et croisa les bras.

— Toi, vraiment… qu'est-ce que tu peux être fatigante.

Puis, sans prévenir, il lui attrapa la main et l'entraîna avec lui.

Élisa sentit son cœur s'accélérer. D'un côté, elle voulait partir loin… mais d'un autre, elle ne voulait pas qu'il lâche sa main.

Nasser l'emmena dans les plus beaux endroits de la ville. Lorsqu'ils arrivèrent devant une boutique de bijoux, Élisa fit mine de ne pas être intéressée, mais elle jetait discrètement des regards du coin de l'œil. Ensuite, ils passèrent devant un magasin où l'on vendait des chats et d'autres petits animaux très abordables. Là encore, elle prétendit ne pas s'y intéresser, même si son regard trahissait sa curiosité.

Nasser resta silencieux pendant quelques minutes, observant Élisa et réfléchissant à un endroit qui pourrait vraiment lui plaire. Il la fixait sans détourner les yeux, et quand leurs regards se croisèrent, elle détourna aussitôt le sien, fixant un arbre pour éviter de croiser son regard.

Il eut soudain une idée. Se souvenant d'un ami qui travaillait comme directeur dans un hôtel, il décida d'y emmener Élisa. Sans prévenir, il attrapa sa main et se mit à courir dans les rues. Élisa, complètement prise au dépourvu, se laissa entraîner tout en hurlant, gênée de voir les passants les observer :

— Eeeh, Nasser ! Tu m'emmènes où ?

— Dans un endroit qui te fera vraiment plaisir, répondit-il en souriant.

Elle se demanda ce qui pouvait bien lui faire plaisir dans un tel contexte. Après plusieurs rues traversées en courant, ils s'arrêtèrent enfin devant un immense bâtiment à plusieurs étages. Élisa leva les yeux pour admirer la structure impressionnante.

— Wow… C'est vraiment grand, murmura-t-elle. Mais pourquoi…

Puis, en voyant le nom inscrit sur la façade, son cœur s'emballa. Elle qui était habituellement brune de peau devint aussi rouge qu'une tomate.

"HÔTEL NUIT D'OR"

Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur et elle hurla :

— QUOI ?! UN HÔTEL ?!

Elle commença à paniquer, gesticulant dans tous les sens et parlant à toute vitesse :

— Un hôtel ?! Mais qu'est-ce qu'on fout devant un hôtel à cette heure ?! T'as quoi dans la tête ?! Pourquoi on est là ?!

Nasser, imperturbable, répondit calmement :

— Détends-toi et suis-moi.

Il lui prit la main et l'entraîna à l'intérieur. Tremblante et complètement rouge, Élisa avançait à petits pas, n'osant pas lever les yeux.

L'hôtel était magnifique. De grands cristaux suspendus au plafond reflétaient la lumière, projetant des nuances dorées à travers la pièce. L'ensemble donnait une ambiance féérique, presque irréelle. Les murs couleur or ajoutaient encore plus de majesté à l'endroit.

Élisa, émerveillée, oublia presque sa panique. Sans même s'en rendre compte, elle avançait dans l'hôtel, absorbée par la beauté des lieux, tandis que Nasser la guidait toujours par la main.

L'ami de Nasser se tenait dans le hall d'entrée. C'était un homme d'une trentaine d'années. Lorsqu'il aperçut Nasser, il l'appela :

— Cliff !

Il vit ensuite Élisa et sourit malicieusement.

— Oh, je vois, je vois… Tu as une idée derrière la tête.

Nasser acquiesça.

— Oui, j'aimerais accéder à la zone des étoiles romantiques.

À l'entente du mot romantique, Élisa paniqua.

— Qu… quoi ? La… la zone des étoiles romantiques ?

— C'est une surprise.

Rougissante, elle baissa le regard, troublée. Nasser s'approcha de son ami et lui murmura quelque chose à l'oreille. Une fois qu'il eut terminé, Cliff hocha la tête.

— Ah, d'accord, je comprends. J'arrive.

Élisa, perplexe, essayait de reprendre ses esprits. Pourquoi je panique ? pensa-t-elle. C'est mon futur frère, il ne peut pas avoir de mauvaises intentions envers moi… enfin, je crois.

Cliff s'éloigna, puis revint avec un tissu bleu qu'il tendit à Nasser. Ce dernier esquissa soudain un sourire malicieux, puis s'adressa à Élisa :

— Élisa, tu peux venir ici, s'il te plaît ?

Elle s'approcha, méfiante.

— Quoi ?

— Mets ce bandeau sur tes yeux.

— Hein ? Pourquoi ?

— C'est pour la surprise.

Elle hésita.

— Fais-moi confiance, insista Nasser.

Finalement, elle acquiesça et noua le bandeau sur ses yeux. Nasser lui prit doucement les mains et la guida jusqu'à l'ascenseur. Celui-ci commença à monter, et Élisa, troublée, s'interrogea : Qu'est-ce que je fais là ? Il prépare quoi ? Ce n'est pas le mec orgueilleux que j'ai vu ces derniers jours… C'est quelqu'un d'autre.

Lorsque l'ascenseur atteignit le dernier étage, Nasser la prit par les mains et l'entraîna à l'extérieur. Après quelques pas, elle sentit le vent caresser son visage et s'arrêta brusquement, inquiète.

— N'aie pas peur, avance, la rassura-t-il.

Elle reprit sa marche, lentement. Puis, Nasser lâcha ses mains et se plaça derrière elle. Soudain, elle sentit une pression sur ses épaules et sursauta.

— Aaaah ! Tu fais quoi ?!

— Calme-toi, lui dit-il en riant.

Il ôta délicatement le bandeau de ses yeux. Ce qu'elle vit la laissa sans voix. Devant elle, la ville entière scintillait sous ses yeux émerveillés.

Les lumières des bâtiments, les lampadaires, les reflets de la lune sur les toits… Tout était d'une beauté à couper le souffle.

Émue, elle ne pouvait qu'admirer le spectacle.

— Pourquoi… mais comment… ? murmura-t-elle.

Nasser sourit.

— Depuis qu'on marche ensemble, j'ai remarqué que tout ce qui brille attire ton attention. Alors, pourquoi ne pas t'en offrir une vue en grand ?

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'Élisa le prit dans ses bras en pleurant.

— Merci… Merci ! C'est une des plus belles choses que j'ai vues de toute ma vie ! Personne ne m'a jamais offert un cadeau pareil… Je ne croyais voir ce genre de décor que dans les livres… jamais en vrai !

Elle le relâcha doucement, les yeux encore humides.

— Merci… Merci beaucoup… Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau.

Nasser la regarda, troublé. Il sentit une étrange sensation en lui en la voyant pleurer de joie. Il détourna légèrement le regard et, un peu gêné, répondit :

— Ce n'est rien…

Puis, reprenant un ton plus naturel :

— Si c'était à refaire, je le referais.

Élisa sourit.

— Merci, grand frère.

Elle s'éloigna, le cœur rempli de joie, tandis que Nasser l'observait partir. Soudain, son cœur s'accéléra. Il fronça les sourcils. Non… Je dois juste me sentir mal… Ce n'est rien de plus.

Il descendit, et son ami proposa de les raccompagner. Ils montèrent dans la voiture. Tout le long du trajet, Élisa, euphorique, montrait du doigt tout ce qu'elle trouvait beau à l'extérieur.

Nasser, lui, la regardait en silence, fasciné. À chaque fois qu'elle tournait la tête vers lui, il perdait tous ses moyens.

Après un long moment, ils arrivèrent devant la maison d'Élisa. Son père les attendait devant la porte. Elle sortit en courant et lui fit un gros câlin.

— Merci de me l'avoir ramenée, dit-il à Nasser.

— Mais de rien.

— Merci à vous aussi, Cliff, ajouta le père d'Élisa.

Alors que Nasser allait refermer la portière, il entendit la voix d'Élisa :

— Nasser !

Il tourna la tête vers elle.

— À demain au lycée ! lança-t-elle avec un grand sourire.

Pris de panique, il referma brusquement la porte et baissa la tête. Pendant qu'il roulait, un air sérieux sur le visage, une seule pensée lui traversait l'esprit :

Non, non, non… Je ne peux pas être amoureux de ma future sœur… Impossible…

À suivre…