Ce jour là, Naura s'aventura dans le village en contrebas de la forêt. Elle avait besoin de quelques herbes médicinales, des plantes qu'elle ne pouvait trouver dans les bois environnants en cette période de l'année. Bien qu'elle soit une guérisseuse talentueuse, ses visites au village étaient rares. Les habitants la connaissaient à peine, et ceux qui la connaissaient bien avaient toujours préféré la laisser en dehors de leurs affaires. Mais Naura ne s'en souciait pas. Elle avait appris à s'accommoder de la solitude. Ses journées étaient tranquilles, rythmées par les soins qu'elle prodiguait aux rares visiteurs qui venaient la voir et par le soin qu'elle apportait à ses plantes et aux animaux.
Il y avait bien longtemps que Naura s'était laissée emporter par sa passion pour les herbes médicinales. Depuis son enfance, elle avait développé un amour profond pour la nature et la magie des plantes. C'était un amour qui ne l'avait jamais quittée, même dans les moments les plus difficiles. Elle avait grandi seule, dans un monde d'ombres et de silence, et c'était dans la forêt qu'elle avait trouvé une forme de paix. Là, au milieu des arbres et des fleurs, elle s'était sentie chez elle, loin des jugements et des regards furtifs des autres.
Les villageois ne la comprenaient pas vraiment, et pour Naura, cela n'avait jamais eu d'importance. Elle avait appris à vivre différemment, à suivre son propre chemin. Bien que le village soit à quelques pas seulement, elle préférait l'isolement des bois, où elle pouvait être elle-même, loin des attentes et des normes de son peuple.
Si les autres elfes la rejetaient ainsi, c'était pour une raison bien précise...
La seule chose qu'elle avait en commun avec les autres elfes était ses oreilles pointues.
Naura était une femme d'environ un mètre soixante-cinq, alors que les autres femmes de son espèce mesuraient un mètre soixante-dix pour les plus petites. De plus, elle était bien en chair, là où tous les elfes étaient élancés et sveltes. Pour couronner le tout, ses yeux bleus étaient si étincelants qu'ils faisaient pleurer les enfants.
Avec le temps et l'expérience, elle avait compris qu'il valait mieux éviter de côtoyer ses semblables. Les rares fois où elle avait tenté de s'intégrer au village s'étaient soldées par des insultes virulentes, et, pour les moins diplomates, par des coups.
Lorsqu'elle était enfant, une elfe de son âge, Lucie, fille d'un couple de sang noble, l'avait prise en grippe. Au début, cela aurait pu passer pour de simples chamailleries d'enfants. Mais avec les années, la haine de Lucie à son égard était devenue si forte qu'elle avait fini par contaminer tout le village.
Ainsi, désormais, lorsque des personnes âgées ou des enfants tombaient gravement malades, les villageois savaient où la trouver et venaient la chercher dans sa forêt. C'est ainsi qu'elle gagnait sa vie depuis des années.
Moins elle faisait de vagues, moins elle attirait l'attention. Moins elle attirait l'attention, plus les nobles la laissaient vivre sa petite vie paisible.
C'est aussi pour cette raison que, lorsqu'elle descendait au village, elle portait une cape dissimulant ses oreilles elfiques et restait silencieuse, se faisant passer pour une humaine muette qui ne venait que de temps à autre. Cela lui convenait parfaitement : c'était le prix à payer pour vivre en paix.
Pourtant, ce jour-là, en s'approchant du stand qui vendait ses herbes médicinales, Naura fit plus de vagues qu'elle ne l'aurait voulu.
Elle remarqua une fleur fanée et, intriguée, s'en approcha. À peine avait-elle tendu la main vers elle que la plante se redressa et reprit instantanément des couleurs. Le marchand, sous le choc, la fixait avec des yeux ronds. Pour éviter d'attirer davantage l'attention, Naura préféra acheter la fleur et s'éloigna aussitôt.
Ainsi, elle rentra chez elle avec une plante, aucune des herbes aromatiques de sa liste de courses, et une brûlure au poignet dont elle ignorait l'origine et qu'elle n'avait pas encore eu le temps de soigner.
Après environ une demi-heure de marche dans la forêt, elle arriva enfin devant chez elle. Sa maison n'était ni plus ni moins qu'une ancienne cabane de chasseur abandonnée, qu'elle avait tenté de retaper du mieux qu'elle pouvait malgré ses faibles compétences en construction.
Elle ouvrit la porte d'entrée avec le coude et la poussa du bas des reins. Une fois rentrée, elle la referma d'un coup de pied avant de s'empresser de poser la plante à terre. Elle n'était pas particulièrement lourde, mais après une demi-heure de marche, toute choses le devenait.
L'intérieur de sa maison n'était pas très ordonné. De nombreuses plantes y étaient suspendues. Elle prétendait que c'était pour son travail, mais la vérité, c'est qu'elle aimait simplement leur présence dans son espace.
Chaque matin, elle prenait le temps de faire son lit, un simple couchage, et ses livres, qu'elle avait elle-même créés, jonchaient sa table de nuit et sa table basse.
Sur son plan de travail, un grand nombre de bocaux vides étaient soigneusement alignés d'un côté. De l'autre, on trouvait leur équivalent, mais remplis cette fois-ci. Entre: alcool en fermentation et pots de confiture, tout était fait par ses soins, et c'était d'ailleurs à cela qu'elle consacrait la plupart de ses journées.
Après sa petite marche hebdomadaire, elle était légèrement essoufflée, signe d'une condition physique légèrement négligé. Elle n'aimait pas particulièrement marcher, et encore moins courir.
Elle se contentait souvent de s'asseoir dans la forêt, dessinant les plantes et répertoriant chaque espèce d'être vivant qu'elle croisait sur son chemin. Ainsi, elle possédait des facultés indéniables en journaling et en dessin, mais surtout, elle connaissait la faune et la flore mieux que quiconque dans la région.
S'abaissant au niveau de sa nouvelle amie, elle lui adressa un sourire, faisant tressaillir ses oreilles de contentement.
Soudain, une douleur vive s'empara de son poignet.
Surprise, elle ôta sa cape et remonta sa manche. Mais au lieu de la simple brûlure à laquelle elle s'attendait, elle découvrit un symbole étrange. Peut-être quelque chose qui s'apparentait à une rune ? Hélas, elle n'avait aucune idée de sa signification.
À vrai dire, elle n'avait que peu de connaissances en la matière. Déchiffrer des runes impliquait souvent de savoir lire, et elle n'avait malheureusement jamais eu l'occasion d'apprendre.
Elle fronça les sourcils. Comment avait-elle pu se retrouver avec une telle marque sans s'en apercevoir ?
Elle savait que, dans certaines cultures, les habitants s'infligeaient des marques rituelles impliquant de l'encre, un processus de guérison destiné à laisser une trace à vie sur leur corps. Mais ce n'était pas son cas. Elle s'en serait souvenue si quelqu'un avait tenté de lui faire subir un tel rituel.
Elle toucha la marque. La peau semblait déjà cicatrisée. Pourtant, la douleur qu'elle avait ressentie n'avait rien à voir avec une simple égratignure. Ce n'était pas non plus une blessure ordinaire. Non, cela ressemblait bien plus à une brûlure... Une brûlure qui semblait naître au plus profond de ses veines, se propageant brièvement dans une infime partie de son poignet avant de s'évanouir.
Elle n'avait jamais vu, ni même entendu parler, d'un mal semblable auparavant.
Elle savait que certaines ancienne prophéties mentionnaient de telles runes, mais, encore une fois, son incapacité à lire l'empêcherait de se renseigner.
La douleur était passée, et elle décida de vaquer à ses occupations, même si elle se promit silencieusement d'y revenir plus tard.
Elle laissa la rose derrière elle. Entre-temps, sa couleur avait changé, prenant une teinte bleue aussi éclatante que ses propres yeux. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas vue dans un miroir, car elle les avait tous bannis de chez elle il y a bien des années.
Elle était convaincu de ne pas être une belle femme, du moins pas selon les standards de son espèce, et cette pensée lui faisait énormément de peine. Mais à quoi bon s'imposer cette souffrance quotidiennement pour quelque chose qu'elle ne pouvait pas changer ?
Elle avait pourtant essayé. Depuis son plus jeune âge, elle s'était affamée à plusieurs reprises, espérant atteindre cette silhouette élancée dont ses semblables semblaient être naturellement dotés. Mais rien n'y faisait. Malgré son mode de vie sain, son corps, qu'elle trouvait disgracieux, persistait à rester le même.
Elle cessa d'y penser, secouant la tête en silence, comme pour chasser ces sombres pensées.
Elle sortit de la maison et se dirigea vers son potager. Elle ne se nourrissait plus que des légumes qu'elle parvenait à cultiver, variant au fil des saisons pour son plus grand bonheur.
Elle n'avait pas le cœur à manger des animaux et se contentait donc des protéines que lui offraient ses poules en pondant des œufs. C'était un mode de vie dont elle était fière et qu'elle appréciait particulièrement.
Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas parlé à quelqu'un qu'elle en avait presque oublié le son de sa propre voix. Car, en effet, elle ne parlait ni seule, ni aux animaux. Elle se contentait de penser en silence.
C'est probablement grâce à cela qu'elle avait fini par obtenir une telle tranquillité. Rares étaient ceux qui osaient s'aventurer dans la forêt sans guide ni carte. On disait qu'elle engloutissait les curieux imprudents.
Une rumeur qui, une fois encore, aidait Naura à préserver la paix qu'elle chérissait tant.
Une fois dehors, Naura s'adossa un instant contre sa porte, repensant à sa marque. Il allait falloir qu'elle trouve un moyen d'en apprendre davantage. Mais comment faire alors même qu'elle ne savait pas lire et qu'il lui était impossible de se renseigner auprès des villageois alentour ?
Peut-être devrait-elle entreprendre un voyage plus lointain pour trouver un autre village... Mais, et si là encore, elle n'était pas la bienvenue auprès de ses semblables ?
Elle se trouvait dans le royaume des elfes, et pour cette raison, elle savait qu'elle n'allait pas, par miracle, tomber sur un village d'une autre espèce. Bien sûr, elle avait déjà songé à quitter son royaume, mais pour cela, il fallait une raison valable. Or, à part le fait qu'elle n'était pas acceptée par les siens, elle n'en voyait pas d'autre.
Elle souffla en y repensant. De toute façon, même si c'était une raison suffisante, rien ne garantissait que les autres peuples l'accepteraient mieux que sa propre race.
Naura chassa ces pensées en secouant la tête une fois de plus et releva les yeux. Se morfondre n'avait jamais résolu ses problèmes.
Ce qu'elle ressentait, c'était une brûlure ? Très bien, alors elle allait concocter une potion pour soigner les brûlures. Habituellement, pour ce genre de cas, elle préparait des baumes à appliquer sur la plaie, mais là, elle se sentait brûler de l'intérieur. Il lui faudrait donc adapter sa recette.
Elle commença par rassembler ses plantes habituelles pour ce type de situation : la mélisse, le gingembre, l'aloès vera, la feuille de réglisse et la camomille. Mais d'ordinaire, elle les utilisait pour les brûlures d'estomac. Elle n'était pas certaine que cela fonctionnerait pour une brûlure interne au poignet.
Juste pour être sûre, elle prendrait du calendula et l'appliquera sur la zone lorsqu'elle commencerait à lui faire mal.
La mélisse poussait au printemps, mais peut-être pourrait-elle en trouver des spécimens précoces. Le gingembre et la réglisse aussi poussaient au printemps ; il lui faudrait beaucoup de recherches pour trouver ces ingrédients. Si elle parvenait à en trouver, ce ne seraient que des spécimens précoces. En revanche, elle ne risquait pas de trouver de l'aloès vera en cette période de l'année, et encore moins de la camomille.
Elle rentra dans sa maisonnette, une longue période de recherche l'attendait, alors elle devait partir dès maintenant. Elle enfila sa cape, car étant en milieu d'après-midi, elle savait que ses recherches risquaient de durer jusque tard dans la soirée, et, étant fin février, le temps serait peu clément une fois le soleil couché.
Elle saisit un petit panier qui se trouvait sur le tabouret en bois devant sa porte d'entrée et ne tarda pas à ressortir. La voilà partie pour des heures de recherche.
Elle savait pertinemment que trouver ne serait-ce qu'une de ces plantes dans la nature, en dehors de leur saison et dans une forêt qui plus est, relevait du miracle. Mais elle misait tout sur le fait que cet endroit était très fertiles, et qu'elle avait déjà eu l'occasion de voir des choses innespéré se passer dans ces bois.
Elle ne désirait pas à tout trouver ; un seul spécimen parmi ceux qu'elle cherchait suffirait pour expérimenter.
Elle s'aventura dans les bois, observant chaque feuille ressemblant vaguement à celle qu'elle recherchait, chaque plante dont le profil pourrait correspondre à ses attentes. Mais une fois analysée de plus près, elle en arrivait toujours au même résultat. Non, ce n'était pas de la mélisse, ce n'était pas du gingembre, et ce n'était pas non plus de la réglisse.
Mais elle était patiente et ne lâchait pas l'affaire. Elle répéta les mêmes gestes encore et encore, s'éloignant toujours un peu plus. Rien n'y faisait, elle ne trouvait pas.
De plus, le soleil commençait à se coucher, et si elle ne voulait pas tomber sur des animaux nocturnes indésirables, ou pire, se perdre dans les bois à cause de l'obscurité qui ne tarderait pas à s'installer, il lui fallait presser le pas pour retourner chez elle.
Elle devait également enfermer ses poules si elle ne voulait pas qu'elles se fassent dévorer par un renard, surtout que ce n'était pas ce qui manquait dans cette forêt.
Elle analysa l'endroit, surprise par tout le trajet parcouru, puis entama son chemin de retour. Elle emprunta le même sentier qu'elle avait déjà suivi, n'ayant même plus le temps de prêter attention à ce qui se trouvait autour d'elle. Il n'était que dix-sept heures trente, et pourtant Naura savait qu'en à peine une demi-heure, elle serait dans le noir complet. Heureusement, d'ici-là, elle devrait être assez proche de chez elle pour pouvoir rentrer les yeux fermés.
Elle pressa tout de même un peu le pas.
Finalement, Naura n'eut pas besoin d'utiliser son don pour se repérer, puisqu'elle arriva à sa porte alors même que le soleil rendait ses derniers rayons. Parfait, elle devenait de plus en plus rapide pour se faufiler à travers les bois et nota intérieurement que la prochaine fois, elle pourrait rester une demi-heure de plus sans problème, peut-être même une heure si elle voulait maximiser ses recherches du lendemain.
En attendant, elle s'empressa d'aller chercher les œufs du jour et d'enfermer ses poules, qui dormaient déjà bien sagement dans leur poulailler. Une fois à l'abri du froid, dans sa demeure, elle enleva sa cape et récupéra son panier, où ne demeuraient que ses pauvres petits œufs, ramassés à la hâte. Elle en prit deux, récupéra quelques pommes de terre et quelques tranches de champignons qu'elle avait pris soin de faire sécher cet automne, puis entama sa cuisine.
Elle mélangea rapidement tous les ingrédients et dégusta son plat.
Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que son passage en ville plus tôt avait fait un bruit terrible. La rumeur s'était déjà répandue dans deux ou trois villages alentours. On disait qu'une elfe mystérieuse était venue réveiller les roses bleues. Ce qui, dans le cas présent, était une très mauvaise chose. En effet, elle l'ignorait, mais la fleur qu'elle avait ramenée chez elle était de très mauvais augure. Ces petites plantes, d'ordinaire, ne s'épanouissent que dans le royaume des ombres.
Ainsi, le vent qui portait la rumeur ne pouvait être qu'une mauvaise chose pour elle et sa tranquillité. De plus, il se pourrait que le petit marchand ait vu une rune rouge briller sur le poignet de l'elfe pendant qu'elle s'emparait du pot de fleurs. Autant dire qu'une telle histoire ne tarda pas à circuler. On commencerait à la voir comme la clé d'une prophétie, une personne capable de réveiller le royaume des ombres.
Et si Naura se faisait déjà moquer pour ses formes peu conventionnelles, qu'adviendrait-il d'elle si les villageois venaient à se douter que la personne dont parle cette ancienne prophétie n'est autre que cet elfe qui n'a inspiré que le dégoût auprès des siens ? Pourtant, si les autres villages n'ont pas eu vent de l'identité de cette mystérieuse elfe, son village à elle se questionne. Était-ce simplement une elfe de passage ou bien Naura, qu'ils savaient vivre recluse depuis des années, et qui ne s'était jamais décidée à quitter leur village ?
Une chose était sûre : s'ils voulaient se débarrasser de cet être prophétique, ils n'étaient pas pour autant prêts à attirer une quelconque malédiction sur leur village. C'est pour cette raison que les rumeurs allaient bon train. Pendant qu'elle savourait naïvement son omelette, ses voisins de toujours criaient à qui voulait l'entendre qu'il fallait tuer cette mystérieuse fille avant qu'elle ne réveille le royaume des morts tout entier. Et pendant qu'elle s'endormait paisiblement, pire encore, certains affirmaient que si jamais il y avait la moindre chance que cette elfe de la prophétie soit Naura, il fallait la tuer en urgence. De toute façon, elle n'avait ni famille ni amis pour protester ou se plaindre d'un tel choix fait à la va-vite.
Ainsi, tandis que les heures passaient, la rumeur se répandait, et des gens complètement hystériques, prêts à tout pour anéantir la prophétie, commençaient déjà à se diriger vers son village. Elle l'ignorait, mais il lui restait probablement seulement quelques jours avant que sa tranquillité ne soit définitivement gâchée.
Au petit matin, les rayons du soleil venaient frapper son visage et, comme à son habitude, elle se réveilla doucement, admirant le lever du soleil qu'elle avait la chance de pouvoir observer depuis la fenêtre qui faisait face à son lit. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait placé son lit ici. Elle resta quelques instants ainsi avant de prendre la décision de sortir de son lit. Elle se redressa, s'étira, le sourire aux lèvres, puis alla mettre sa cape avant d'ouvrir la porte pour ses poules, qui, elles aussi, s'étaient réveillées avec le lever du soleil. Elle en profita pour arroser les plantes de son jardin. Ensuite, elle remplit un arrosoir supplémentaire et se dirigea vers l'intérieur de la maison. Il était temps d'arroser ses plantes d'intérieur. Elle les arrosa une à une, le sourire aux lèvres ; c'était plus fort qu'elle, elle aimait les plantes. Puis vint le tour de la rose. Elle s'abaissa à son niveau et la regarda. Elle semblait en aussi bonne forme qu'hier. Elle toucha légèrement ses feuilles et, instantanément, sa marque se mit à brûler, en même temps que la fleur se redressait. Elle retira immédiatement sa main en fronçant les sourcils. La douleur avait déjà disparu, mais Naura restait méfiante. Elle avait peur de cette fleur qu'elle ne connaissait pas. Elle aurait aimé l'utiliser pour en faire de l'eau de rose ou d'autres préparations, mais elle n'osait pas. D'une part parce que c'était la première fois qu'elle voyait une telle fleur, et d'autre part, si elle était capable de la brûler en effleurant simplement ses feuilles, que pourrait-il se passer si elle l'utilisait pour de la nourriture ou du parfum ? Elle lui donna quelques gouttes d'eau, même si elle n'était pas sûre qu'elle en avait réellement besoin, et se retira. Quelle étrange chose.