"Nous sommes arrivés."
Dit Alger en regardant leur bateau, qui était amarré un peu plus loin sur la côte. À peine avait-il fini de parler qu'il entendit un sifflement du vent à côté de lui.
FIWWWWUUU-
C'était Alexander qui avait sauté directement de la côte jusqu'au bateau. Il y avait une bonne centaine de mètres qui séparait la terre ferme du bateau, mais cela ne semblait pas déranger Alexander.
Soupirant légèrement, Alger fit un pas vers le bateau avant de disparaître.
Alexander atterrit très doucement. Bien qu'il soit descendu d'une hauteur assez conséquente, il maîtrisa l'atterrissage à la perfection.
"Sacré pouvoir." s'exclama Alexander en voyant Alger apparaître à côté de lui.
"Huff… Huff… Ouais, mais je ne le maîtrise pas encore assez." déclara Alger en reprenant son souffle. Ce déplacement lui avait coûté une bonne partie de son endurance. C'était certainement la plus longue distance qu'il ait parcourue en utilisant son pouvoir.
"Tu le maîtriseras bien assez tôt."
Dit Alexander en s'avançant vers les cabines. Ce ne pouvait être que là-bas qu'Abdul pourrait être. Et plus particulièrement dans sa chambre personnelle, car à moins que Delilah l'ait mis sur le sol ou dans un hamac, ce serait dans sa chambre qu'il serait.
"J'espère juste que Delilah s'est bien occupée de lui."
Aucun d'entre eux n'étant médecin, Alger espérait que Delilah ait au moins pu lui prodiguer les bons soins.
"Faisons-lui confiance. Et dans tous les cas, il n'y avait pas d'autre choix à ce moment-là."
Ouvrant la trappe menant à l'étage inférieur, Alexander sauta avant de se rendre directement dans sa chambre.
Ouvrant la porte, il y trouva Delilah assise sur la chaise de son bureau, qui, par ailleurs, il n'utilisait jamais. Et Abdul, allongé, endormi sur son lit.
Sur le sol, à côté du lit, il y avait des bandages et des draps remplis de sang.
"Alex !"
En voyant Alexander et Alger rentrer, Delilah fut surprise.
"Comment c'était, Delilah ?"
Ne faisant pas de remarque sur Delilah, Alexander alla vérifier Abdul.
Il était bandé tout autour du torse, mais au moins, il semblait encore en vie.
"Son état s'est stabilisé, je suppose. Mais il aura besoin d'un assez long temps de repos, dû à mes compétences médicales assez médiocres."
"Honnêtement, j'ai juste fait une transfusion sanguine et j'ai recousu sa blessure. C'est tout ce que j'ai pu faire, Alex." dit Delilah en s'adossant à la chaise du bureau.
"Tu as fait ce qui était possible."
Alexander ne pensait pas mieux faire dans cette situation. Que ce soit lui, Delilah ou Alger, aucun d'entre eux n'avait les compétences nécessaires pour prétendre pouvoir soigner Abdul correctement.
"Hmm."
"Oh, et d'ailleurs, j'ai été obligée de l'amener ici. Il avait besoin d'un lit stable au lieu d'un hamac. Désolée pour le dérangement, capitaine." déclara Delilah en s'excusant auprès d'Alexander de le priver de son lit.
"Comme déjà dit, le choix ne t'appartenait pas. Et d'ailleurs, c'est un peu de ma faute, j'aurais dû penser à acheter des lits médicaux." dit Alexander en se préparant à sortir de la pièce.
"J'aurais aussi dû y penser." Alger était celui qui était censé acheter les vivres et les matériaux qui seraient nécessaires pour Grand Line. Il avait donc une part de responsabilité dans cette histoire.
"Bon, arrêtons de jouer à qui est le plus responsable. Laissons Abdul se reposer et concentrons-nous sur le trésor, plutôt."
Faisant sortir tout le monde de la pièce pour laisser Abdul se reposer, Alexander amena le sujet du trésor sur la table.
"Le trésor ? Avant que les Marines nous attaquent, Abdul et moi n'avons rien trouvé. Pas même un indice." s'exclama Delilah, impuissante face à la situation. En trois heures, elle n'avait rien trouvé. Elle commençait même à penser que le trésor n'existait pas.
"Oh, ne t'inquiète pas pour ça. Nous l'avons trouvé." Tout souriant, Alexander lâcha une bombe sur Delilah.
"Ah, vous l'avez—TROUVÉ ?!"
"Pas besoin de crier !" dit Alexander en se bouchant les oreilles. Son dernier combat l'avait particulièrement amoché à cet endroit-là.
"Ah—désolée !"
Delilah s'excusa immédiatement en réalisant que son comportement était déplacé.
"Et ce trésor, il est comment, hein ? Hein ?"
Mais elle ne put s'empêcher de s'enquérir à son sujet.
"Ça serait bien si on pouvait en gagner quelques dizaines de millions, voire même des centaines de millions." pensa Delilah, ne sachant pas qu'elle était très loin de la vérité.
"Comment est le trésor ? Tu verras. Mais prépare-toi, car ce sera certainement le plus grand trésor que tu aies vu de ta vie."
Alger pensait chacun des mots qu'il venait de dire. Le trésor qui les attendait était certainement l'un des plus importants au monde. Rien que le fait qu'il y ait des indications claires qu'une île très importante sur Grand Line n'avait pas encore été foulée était une information capitale.
"Hein ? À ce point ?!"
D'après ce qu'elle savait d'Alger, il n'était pas du genre à exagérer les choses ni à mentir. Alors, s'il disait que ce trésor était l'un des plus grands, c'est qu'il l'était forcément.
"Ouais, mais ne t'emballe pas. Nous ne pourrons pas tout prendre, malheureusement."
Dit Alexander, légèrement déçu de ne pas avoir une salle de stockage plus grande.
"Hein ? Attends, mais quel genre de trésor avez-vous trouvé ?" demanda Delilah. Car, d'après les descriptions qu'ils lui faisaient, le trésor était immense et valait tellement que même une princesse comme elle en serai stupéfaite.
"Quel genre de trésor, tu dis ?" répéta Alger avec un léger sourire en regardant Delilah dans les yeux.
"Le genre auquel le monde n'est pas encore prêt."
…
Trente minutes plus tard, Alexander et compagnie arrivèrent dans la salle du trésor. À l'instar de la première fois où ils ne connaissaient pas le chemin, cette fois-ci, tout était plus fluide.
Évidemment, ils avaient laissé Abdul tout seul sur le bateau après avoir vérifié qu'il ne lui arriverait rien.
Bien que Alger et Delilah en étaient sceptiques, Alexander leur assura qu'Abdul avait survécu à des situations encore plus difficiles que ça.
"Prépare-toi, Deli." dit Alexander en arrivant devant la porte de la salle au trésor.
"Hum." gloussa Delilah en hochant la tête. De la porte entrouverte, elle pouvait voir une lueur dorée.
Rien que ça excitait déjà Delilah.
"C'est l'un des plus grands trésors au monde, non pas dû à sa valeur monétaire, mais à quelque chose d'encore plus grand que ça." dit Alger en entrant dans la salle, Alexander l'ayant déjà devancé et Delilah le suivant de près.
"Qu'est-ce que…"
Delilah était tellement surprise par la scène devant elle qu'elle en resta bouche bée. Aucun son ne sortait de sa bouche, elle était en transe complète. C'était la première fois qu'elle voyait autant de richesses dans une même pièce.
"La salle au trésor de père est ridicule comparée à ça." pensa Delilah en comparant cette salle à celle de son père. Car bien que celle de son père était un trésor rarement trouvé, celle qu'elle avait devant les yeux était juste rare au point que c'en était ridicule et impensable pour elle.
"Autant d'or dans une seule pièce, c'est rare, mais je ne comprends pas pourquoi vous dites que le monde n'est pas encore prêt pour ça."
Reprenant ses esprits, Delilah se souvint des paroles qu'Alger lui avait adressées avant qu'ils ne viennent.
"En effet, autant d'or, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant." Alger était d'accord avec elle. Bien que lui-même n'ait jamais vu une telle richesse, ce n'était pas pour autant qu'il considérait ce trésor comme important au point d'affecter le monde entier.
"Ce n'est pas le véritable trésor. Le vrai trésor n'est qu'un vulgaire bout de papier." déclara Alexander en sortant une feuille jaunâtre de sa poche. La tendant vers Delilah, elle la prit dans sa main.
"C'est ça, le trésor ?"
Delilah était assez sceptique, mais elle fit quand même confiance à Alexander et se mit à la lire.
Et au fil de sa lecture, son expression se déforma de plus en plus, jusqu'à ce qu'un sourire exagéré s'affiche sur son visage.
"Formidable."
C'était la seule chose que Delilah dit avant de rendre la feuille à Alexander.
"Formidable ? En effet, ça l'est totalement. Je me demande ce que Joy Boy y a laissé."
Rangant la feuille dans sa poche, Alexander rebondit sur ce que Delilah venait de dire.
"Alors, on n'a qu'à y aller !" rugit Delilah. Ce trésor était vraiment quelque chose auquel elle ne s'attendait pas du tout.
Tous ces bijoux et ces armes ne valaient rien par rapport à cette simple feuille jaunie par le temps. Et ça, Delilah l'avait compris dès qu'elle l'avait lue.
"Ne t'emballe pas. Nous ne sommes pas encore assez forts pour ça." dit Alger en déballant les grands sacs qu'il avait pris au préalable sur le bateau avant de revenir dans la salle aux trésors.
"Ouais, c'est un trésor qui, en plus de 800 ans, n'a jamais été trouvé. Ce n'est pas pour rien. Des forces encore plus grandes que la Marine empêchent les gens de le trouver, et ça, j'en suis sûr et certain." déclara Alexander en prenant l'un des sacs.
"Des forces plus grandes que la Marine ? Le Gouvernement Mondial ?"
Ce n'était qu'à eux que Delilah pouvait penser en imaginant une force plus grande que la Marine.
"Ouais, il n'y a qu'eux qui peuvent faire ça." dit Alger en prenant lui aussi l'un des sacs au sol.
"Mais pourquoi ? Pourquoi ils ne le prennent pas directement alors ?"
L'idée que le Gouvernement Mondial, au pouvoir depuis plus de 800 ans, empêche les gens d'y accéder au lieu de le prendre pour lui-même était difficile à croire pour elle.
"Je ne sais pas pourquoi ils ne le prennent pas, mais j'ai ma petite idée." déclara Alexander en commençant à prendre les trésors que lui et Alger avaient commencé à trier.
"Joy Boy ?" dit Alger. Il n'y avait que lui qu'il connaissait, qui avait vécu il y a plus de 800 ans et qui, de surcroît, était un antagoniste direct du Gouvernement.
"Joy Boy ? Mais pourquoi lui ?" demanda Delilah en prenant elle aussi l'un des sacs.
"Tu sais ce qu'est un Ponéglyphe ?" demanda Alexander au lieu de lui répondre.
"Ponéglyphe ? Non, ça ne me dit rien."
"Je vois, ce n'est pas grave. En fait, un Ponéglyphe, c'est…"
Et ainsi, Alexander se mit à lui expliquer ce qu'étaient les Ponéglyphes, leur première apparition, et ce qu'il supposait qu'ils racontaient. Il lui expliqua aussi le lien hypothétique entre Joy Boy et les créateurs des Ponéglyphes via les Ponéglyphes rouges que Joy Boy avait mis en place.