Quand il vit Emmelyne bouder en fronçant les lèvres, Mars fut tellement tenté de l'embrasser, puis de se jeter sur elle... la déshabiller et... faire toutes sortes de choses obscènes à elle.
Il ne savait pas pourquoi il ne pouvait pas se retenir lorsqu'il était près d'elle.
Peut-être parce qu'il l'associait maintenant au plaisir ?
Peut-être parce qu'il avait été un épanoui tardif qui venait juste de découvrir le plaisir du sexe et maintenant il ne voulait faire que ça, encore et encore, et encore... ?
Sans s'en rendre compte, sa main espiègle glissa sur le côté et pincit les fesses d'Emmelyne.
Une Emmelyne surprise tira aussitôt un couteau qu'elle cachait sous ses vêtements et le planta dans la chaise, juste à un pouce de la main de Mars qui venait malicieusement de lui attraper les fesses.
Le jeune homme sursauta de surprise et retira immédiatement sa main, pâle comme un linge.
[Folle ! Depuis quand Emmelyne porte-t-elle un couteau ?]
"Que fais-tu ?" demanda Mars, stupéfait. Il se sentait gêné d'avoir sursauté.
Ah ... il venait de réaliser que quand il était emporté par le désir, il perdait un tiers de sa vigilance. Il devrait se souvenir de cela pour la prochaine fois et se retenir.
"Je t'ai dit de ne pas me surprendre," gronda Emmelyne, en retirant le couteau de la chaise et en le posant sur la table.
"Je suis désolé, c'était un réflexe," avoua Mars en souriant. "J'étais trop absorbé par ce que le Docteur Vitas nous a dit... de le faire tous les jours."
Emmelyne plissa les yeux et émit un son 'hmmph'. "Tu as de la chance que je t'ai raté."
"C'EST TOI qui as de la chance de m'avoir raté," répondit Mars. "Tu penses pouvoir quitter ce château en un seul morceau après avoir blessé le prince héritier ?"
Emmelyne détestait le fait que l'homme ait raison.
"Peu importe."
Mars pensait vraiment ce qu'il disait. Il pensait qu'ils avaient tous les deux de la chance qu'Emmelyne ait manqué son coup.
Si le roi ou la reine le voyait blessé alors qu'il séjournait dans son château, sans combattre de guerres, ils enquêteraient pour comprendre ce qui s'était passé et voulaient en avoir le cœur net. Ils sauraient que c'était Emmelyne, et la fille serait condamnée.
Mars se demandait encore pourquoi Emmelyne avait un couteau avec elle. Il ne le savait pas, mais depuis son départ de Wintermere, Emmelyne avait pris l'habitude de porter un couteau caché sous ses vêtements.
Outre le fait de se déguiser en homme, elle se protégeait aussi avec une arme. La vie en dehors du palais était difficile, et elle ne voulait pas mourir. Du moins, elle ne voulait pas mourir avant d'avoir pris sa revanche.
"Tu portes toujours un couteau sur toi ?" demanda Mars. "Je ne savais pas ça."
"Il y a beaucoup de choses que tu ignores à mon sujet," dit Emmelyne nonchalamment.
Elle avait en effet caché son couteau après la tentative d'assassinat échouée parce qu'elle craignait que Mars se souvienne toujours que leur première rencontre officielle avait eu lieu alors qu'Emmelyne allait le poignarder au milieu de la nuit alors que l'homme dormait.
Mais après qu'Emmelyne eut senti que sa position était sûre dans ce château, elle était revenue à son habitude de porter un couteau.
Elle aimait juste être vigilante. Après tout, elle séjournait actuellement dans l'antre de l'ennemi. Être la réchauffeuse de lit du prince ne signifiait pas nécessairement qu'elle devait baisser sa garde.
Intérieurement, Emmelyne était heureuse parce qu'elle venait de faire peur au prince.
[Ha. C'est bien fait pour m'avoir surprise.]
"Tu as raison, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas à ton propos," acquiesça Mars en hochant la tête. "Mais petit à petit, j'apprends. Maintenant, je sais déjà quels sont tes plats préférés. Je sais aussi quelle position tu préfères quand nous faisons l'am—"
Mars ne continua pas ses mots quand il vit son regard meurtrier dirigé vers lui.
"Hmmph..." Emmelyne roula des yeux.
"Je veux savoir pourquoi tu portes un couteau," dit Mars avec un sourire. "C'est pour te protéger, ou... tu veux toujours me tuer ?"
[Bien sûr, je veux toujours te tuer.]
"Dois-je même te demander ?" demanda Emmelyne sèchement.
"Hé... si tu me tues, tes enfants perdront leur père. Tu veux que tes enfants grandissent sans père ?" demanda Mars, stupéfait.
Emmelyne roula des yeux et sortit de la salle, feignant de ne pas entendre les paroles du prince. D'une certaine manière, son visage devint rouge et chaud.
[Qu'est-ce que ce prince crapuleux a dit ? Je veux que mes enfants grandissent sans père ? JE NE SUIS MÊME PAS ENCEINTE !]
Subconsciemment, Emmelyne toucha son ventre qui était encore plat.
Mon Dieu... et si elle était vraiment enceinte ?
Ils avaient fait l'amour chaque jour...
Restait-il encore du temps pour demander à une sorcière une potion de fertilité afin qu'elle puisse porter plusieurs bébés en même temps ?
"Hé... où vas-tu ?" demanda Mars. "La salle à manger est à gauche."
Emmelyne se retourna immédiatement avec un visage agacé et vit l'homme pointer dans la direction opposée à celle qu'elle prenait.
Elle fronça les sourcils. "Comment sais-tu que je veux aller à la salle à manger ?"
"Parce que je sais que tu as faim," dit Mars. "D'habitude, tu serres les doigts quand tu as faim."
L'homme se leva alors de sa chaise et marcha vers la gauche. Pendant ce temps, Emmelyne, qui avait presque franchi la porte de côté vers l'étable, réalisa immédiatement que Mars avait raison. Elle allait se tromper de porte.
En marchant vers la salle à manger, la fille regarda ses mains et observa ses doigts. Était-il vrai qu'elle serre ses doigts quand elle a faim ? Elle ne l'avait jamais remarqué avant.