Répression de la prostitution. Ces deux mots frappèrent Tang Hao à la tête comme un maillet. Il se sentit un peu étourdi.
"Merde. Vont-ils aussi m'arrêter ?"
Tang Hao était nerveux. Il allait se retourner et sortir directement quand un groupe d'officiers de police déboula par la porte d'entrée et fondit sur les occupants du bâtiment comme une meute de loups.
Les deux femmes à côté de lui crièrent de panique.
"Accroupissez-vous au sol maintenant ! Vous m'entendez ?" ordonnèrent sévèrement les officiers de police en pointant les trois personnes.
"Officier, euh... ça ne me concerne pas. Je ne suis pas là pour les filles," dit faiblement Tang Hao en levant maladroitement un bras.
"Ha ! Tu es déjà ici. Pour quoi d'autre serais-tu là sinon pour la prostitution ? Oh, et tu cherches un plan à trois aussi ! Tu as l'air jeune, mais tu es déjà un sacré dragueur !" Un officier de police se moqua de lui. "Je te dirai que j'en ai attrapé beaucoup d'autres qui ont dit la même chose. Accroupis-toi maintenant, tu m'entends ?"
"Officier, je suis vraiment innocent," argumenta Tang Hao.
"Baisse-toi ! Maintenant !" L'officier de police bondit sur Tang Hao et le plaqua au sol.
Tang Hao sentit la colère monter en lui. Il avait instinctivement envie de se rebeller, mais il se retint au dernier moment. Attaquer un officier de police était une infraction plus grave.
Il avala son orgueil et s'accroupit sur le sol. Il était extrêmement frustré.
"Je suis tellement désolée !" dirent les deux femmes en s'excusant auprès de lui.
"Oh ! Pourquoi ai-je tant la poisse ?" soupira Tang Hao, impuissant.
Il pensait que tout était fini pour lui. Il n'y avait aucun moyen de prouver son innocence.
Les officiers de police ratissèrent le reste du bâtiment. Des cris de surprise et de panique se faisaient entendre partout. C'était le chaos. Certains sortirent des chambres sans vêtements. Ils furent plaqués au sol par la police.
"Plus tu sais..." marmonna Tang Hao en regardant à l'intérieur.
Il entendit un autre jeu de pas venant de l'extérieur. Il se retourna pour voir qui c'était et la vue le fit bâillonner.
Une femme officier de police entra par le hall. Elle avait un visage délicat et rond avec un menton pointu. ses sourcils étaient comme des traits de pinceau et ses lèvres étaient séduisantes. Sa beauté touchait son âme.
Sa peau était blanche comme neige ou comme du jade de graisse de mouton[1]. Ses longs cheveux raides étaient détachés et ondulaient doucement à mesure qu'elle avançait.
Son corps courbé était explosivement sexy. Ses jambes étaient longues et fines et attiraient le regard de chaque mâle en chaleur.
L'uniforme standard de police sur elle semblait à la mode et même attirant.
Tang Hao n'était pas le seul à la fixer alors qu'elle passait la porte. Même les clients qui s'accroupissaient dans le couloir ne pouvaient détacher leur regard d'elle. Leur bouche était béante, et ils bavaient sans contrôle.
"Putain ! C'est un chef-d'œuvre !"
"Je serai satisfait pour les dix prochaines années si je peux tripoter ces jambes !"
Quelques clients l'interpellèrent. Leur bave formait une flaque au sol.
La femme officier de police plissa les sourcils et afficha un air de dégoût. "Vous tous, vous n'êtes que des pourritures, des ordures !" Elle plissa légèrement les yeux alors que son regard balayait le groupe d'hommes accroupis sur le sol. Elle arrêta son regard sur Tang Hao.
Ses sourcils d'ombre se resserrèrent encore plus. "Qu'apprennent les enfants de nos jours ? Devenir de la vermine humaine si jeunes."
"Je…"
Tang Hao se sentit injustement accusé. Il n'avait rien fait de pervers mais était traité comme un maniaque du sexe. "Je n'ai rien fait. Je suis juste un vendeur."
"Hmph, ne crois pas que je vais te croire," ricana la femme officier de police, "Reste là et ne bouge pas !"
La femme officier de police continua sa marche vers l'intérieur du bâtiment. Des sifflements et des appels continuèrent.
Peu après, l'intérieur devint silencieux. Un groupe d'officiers de police escorta un groupe de personnes vers la sortie.
"Lève-toi et commence à marcher !" Un officier de police cria au groupe de personnes, y compris Tang Hao.
"Officier, je…" Tang Hao se leva et essaya de s'expliquer.
"La ferme. Si tu as quelque chose à dire, tu pourras faire une déclaration au poste," dit l'offier de police sur un ton féroce, "Bouge. Maintenant."
Tang Hao n'eut d'autre choix que de suivre docilement le groupe vers la sortie.
La femme officier de police rattrapa le groupe alors qu'ils approchaient de la sortie. Elle se tenait à la porte, son expression aussi froide qu'un glacier.
Cela n'entama pas l'enthousiasme du groupe de clients. Leurs yeux avides dévoraient le corps courbé de l'officier alors qu'ils faisaient des bruits d'animaux.
"Que faites-vous !"
Le groupe d'officiers de police s'impatienta et poussa violemment le groupe hors de la porte.
Tang Hao fut poussé par la foule. Il jeta quelques coups d'œil à la femme officier de police.
Elle remarqua que Tang Hao la regardait et le fixa d'un regard féroce.
Tang Hao ne trouva pas le regard féroce de la femme officier de police intimidant, au contraire, il en était content. C'était une sensation différente des autres fois où il se faisait mépriser.
Tang Hao serra les lèvres et détourna le regard.
C'est alors qu'il aperçut du coin de l'œil un homme se libérer de la foule et se précipiter vers la femme officier de police. Dans sa main se trouvait un cutter.
Tout le monde fut choqué par l'attaque soudaine, même les officiers de police ne réagirent pas à temps. S'occuper d'un réseau de prostitution avait toujours été une tâche facile, et ils ne s'attendaient pas à rencontrer un criminel violent.
Ils n'étaient plus qu'à deux mètres l'un de l'autre. La femme officier de police fut choquée et resta sur place, le visage décoloré.
L'homme était déjà au visage de la femme officier de police.
Sans réfléchir, Tang Hao se précipita instinctivement vers l'avant et étreignit l'officier de police. Tous deux tombèrent au sol.
Il sentit instantanément la chaleur et le parfum dans son étreinte. Le corps qu'il serrait était doux comme s'il n'avait pas d'os. Son arôme lui tirait les cordes du cœur.
Ses yeux rencontrèrent les siens. Ils étaient profonds, clairs et envoûtants, comme des pierres précieuses.
Ils furent stupéfaits un instant en se regardant dans les yeux.
L'instant d'après, un air de honte et de colère apparut sur son visage charmant.
"Ah ! Je suis tellement désolé !" Tang Hao s'écria alors que son visage devenait écarlate. Alors qu'il luttait pour se lever, sa main glissa et agrippa quelque chose de doux.
"C'est quoi ça ?" Tang Hao le pinça réflexivement.
Les yeux de la femme officier de police s'agrandirent et devinrent ronds comme si ils pouvaient cracher du feu.
Tang Hao réalisa l'erreur qu'il avait commise. Son corps se raidit et son visage était rouge comme une pomme mûre. "Je... je ne voulais pas..." dit-il timidement.
La femme officier de police serra les dents et lança des regards meurtriers. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, l'homme se précipita sur elle avec le cutter.
"Va-t'en !"
Elle repoussa Tang Hao sur le côté et frappa le cutter hors de la main de l'homme.
"Attrapez-le !"
Les autres officiers de police reprirent leurs esprits et se jetèrent sur l'homme. Ils le maîtrisèrent enfin et le menottèrent.
Tang Hao se leva, encore un peu étourdi. La scène qui s'était déroulée ressemblait à un rêve.
Il regarda sa main gauche, puis la femme officier de police.
Elle le fixa de nouveau et le gronda, "Méprisable, sans vergogne !"
Tang Hao se sentit comme s'il était injustement accusé. Il avait sauvé sa vie, et de plus, il n'avait pas l'intention de la tripoter. Comment était-il méprisable et sans vergogne ?
'L'injustice !' soupira à nouveau Tang Hao et devint plus frustré.
"Marche plus vite !" hurla l'officer de police à l'avant du groupe.
Tang Hao fut escorté dans une voiture de police qui se dirigea ensuite vers le poste de police.
[1] Une forme de néphrite opaque blanche avec une couleur très légèrement brune ou grise. Elle est ainsi nommée car sa couleur est similaire à celle de la graisse de mouton.