Le matin se leva avec une lumière dorée qui traversait les rideaux de soie de la luxueuse maison d'Anastasia. Elle se tenait devant le miroir de sa chambre, fixant son reflet, comme si elle cherchait encore une partie d'elle-même qu'elle n'avait pas encore découverte. Le lourd fardeau de la vérité qu'Anna venait de lui révéler pesait sur ses épaules, mais il n'y avait plus de retour en arrière. Le chemin était désormais tracé.
Anastasia se préparait pour son départ, un mélange de détermination et de doute dans son esprit. La musique l'avait guidée jusque-là, mais désormais, c'était une toute autre mélodie qu'elle allait suivre, une mélodie façonnée par le pouvoir et la vengeance. Elle enfila une tenue simple mais élégante, choisissant un look sobre qui cachait sa véritable intention : celle de reprendre ce qui lui appartenait.
Devant la porte de sa maison, une limousine noire attendait, prête à l'emmener à l'aéroport. Lorens et Loran, les jumeaux de Lorenzo, étaient déjà là, debout près du véhicule. Ils attendaient patiemment, leurs regards pleins d'anticipation et d'ambition. Lorens était toujours aussi charismatique, son regard perçant et confiant. Son frère, plus réservé, observait la scène en silence, mais une certaine impatience brillait dans ses yeux.
Anastasia prit une profonde inspiration avant de sortir. Elle savait que cette décision marquait le début d'une nouvelle ère dans sa vie, un voyage sans retour dans un monde où la loyauté et la famille étaient des concepts aussi puissants que fragiles.
"Prête à partir ?" demanda Lorens, un sourire en coin.
Anastasia hocha la tête, mais avant qu'elle ne puisse répondre ou faire le moindre mouvement, Anna apparut sur le seuil de la porte. Elle se tenait là, avec une expression grave, ses yeux brillants de sagesse et d'émotion. Elle s'approcha d'Anastasia, la regardant une dernière fois comme si elle voulait s'assurer qu'elle était prête à affronter ce qui l'attendait.
"Anastasia," dit Anna, sa voix calme mais lourde de sens. "N'oublie pas... n'oublie pas de venger tes parents."
Ces mots frappèrent Anastasia comme une onde de choc. C'était la dernière parole qu'Anna lui offrait avant qu'elle ne prenne le train de la destinée. Elle se tourna vers sa mère de cœur, ressentant un mélange de douleur et de résolution. Elle savait qu'Anna avait raison. Ce n'était pas simplement une question de reprendre un empire ou de jouer dans un monde de pouvoir ; c'était une question de justice, de venger ceux qui avaient perdu leur vie à cause de cet empire de sang.
"Je ne l'oublierai pas, Anna," répondit Anastasia d'une voix ferme. "Je vais tout reprendre, et je ferai payer ceux qui ont détruit ma famille."
Anna, d'un geste doux mais significatif, caressa la joue d'Anastasia. "Va, ma fille, et fais-le pour eux. Fais-le pour toi."
Les jumeaux, qui avaient observé la scène avec un mélange d'intérêt et de respect, échangèrent un regard avant de se tourner vers Anastasia. "Nous sommes prêts, si tu l'es," dit Lorens, son sourire toujours aussi calculateur.
Anastasia fit un dernier regard à Anna, qui se tenait là, sur le seuil de la porte, un regard empreint de fierté et de tristesse dans les yeux. Elle monta dans la limousine, se sentant à la fois un peu plus proche de son passé et beaucoup plus éloignée de la vie qu'elle avait connue.
Le voyage vers Las Vegas était lancé, et avec lui, une promesse de réclamation, de pouvoir et, surtout, de vengeance. La route qui s'ouvrait devant elle n'était plus celle d'une artiste célèbre, mais celle d'une héritière, d'une Angelle de la Mafia prête à réclamer ce qui lui revenait de droit.