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Le Cercle des Douze Trône

🇲🇦Bernie_lermite
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Synopsis

Chapter 1 - La fin d’un Masque

Les rues de la ville étaient désertes à cette heure avancée, seulement ponctuées par le bruit lointain des véhicules et le crissement des feuilles mortes emportées par le vent. Gabriel marchait sans se presser, son regard fixé sur le sol, perdu dans ses pensées. La nuit était sa compagne, le seul moment où il pouvait vraiment réfléchir, loin des attentes et des faux-semblants de la société.

L'humain est un animal social. Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour être acceptés, pour appartenir à un groupe. C'est dans notre nature. Mais tout cela est-il nécessaire ?

Il secoua la tête en se rendant compte que ses réflexions se tournaient souvent en rond. Gabriel n'était pas quelqu'un de particulièrement sociable et n'avait qu'une seul personne qu'il pouvait qualifier de véritable ami. En tant qu'avocat, il avait appris à jouer un rôle, à endosser une personnalité qu'on attendait de lui : calme, raisonnable, compatissant même. Mais derrière ce masque, il y avait toujours un questionnement, une incompréhension de ce monde et de ses règles absurdes.

Pourquoi faut-il mentir pour être bien vu ? Pourquoi faut-il dissimuler ses véritables pensées, ses désirs, pour ne pas déranger ?

Un soupir échappa à ses lèvres . Il avait l'impression d'être un spectateur dans sa propre vie. Toujours en retrait, toujours observant, mais jamais vraiment impliqué. C'est ainsi qu'il avait vécu. Mais ce soir-là, tout allait changer.

Dans une ruelle sombre, une silhouette s'éloigna d'un bâtiment. C'était une jeune femme, accroupie, visiblement en détresse. Gabriel s'approcha instinctivement. Cela faisait partie de son rôle, après tout : aider les autres. Cette impulsion à être « utile » l'avait toujours guidé, même s'il en comprenait la superficialité.

«Ça va ?» demanda-t-il d'une voix calme.

Elle leva les yeux, des larmes coulants sur ses joues. Mais ce qui l'intrigua davantage, c'était son regard. Ce n'était pas un regard de détresse, mais un regard plein de calcul, une lueur froide qu'il ne savait pas identifier. La femme se redressa brusquement, s'essuyant les larmes d'un geste mécanique.

«Vous devez m'aider», dit-elle d'une voix douce, mais déterminée. «Vous êtes avocat, n'est-ce pas ?»

Gabriel hocha la tête, toujours sur ses gardes. «Je pourrais vous écouter. Que se passe-t-il ?»

Elle hésita un instant, comme si elle pesait ses mots, puis se rapprocha, son regard insistant. « Il y a des choses que vous ne comprenez pas, Gabriel. Des secrets que vous n'imaginez même pas. Vous êtes au cœur de quelque chose de bien plus grand que vous, quelque chose de dangereux. »

Gabriel fronça les sourcils. La situation devenait étrange. Un frisson glacial lui parcourut l'échine. Que cherchait-elle à dire et comment diable connaît elle mon nom ?

« Que voulez-vous dire exactement ?» demanda-t-il, désormais sur la défensive.

Elle baissa la voix, comme si chaque mot qu'elle allait prononcer pouvait être écouté par des oreilles invisibles. «Il y a un complot. Une conspiration qui touche les plus hauts échelons de la société. Des gens… des puissants… qui manipulent tout dans l'ombre. Il y a des choses que vous ne devez pas savoir. Mais vous êtes tombé dessus sans le vouloir. »

Gabriel la fixa, incrédule. Un complot ? C'était trop théâtral. Trop grand. Mais quelque chose dans son regard, dans l'urgence de sa voix, fit naître un doute dans son esprit. «Je ne comprends pas. »

Elle s'approcha davantage, baissant encore la voix. « Il y a un secret. Quelque chose qui, si révélé, ferait s'effondrer ce monde. Vous… vous avez une pièce du puzzle. Un morceau d'information que vous ne comprenez pas encore. Mais vous allez bientôt comprendre. Vous allez regretter de ne pas avoir écouté.»

Gabriel sentit un frisson de malaise. C'était trop. Tout ça semblait être un mauvais film.

Mais avant qu'il ne puisse répondre, un bruit sourd retentit derrière lui. Un souffle chaud caressa sa nuque. Un autre homme était apparu dans la ruelle, imposant, son visage partiellement dissimulé par une capuche.

«Tu aurais dû rester à ta place, Gabriel,»dit-il, sa voix grave.

Gabriel se tourna, le cœur battant la chamade. Qu'est-ce qui se passe ici ? Il n'eut pas le temps de réfléchir davantage. La femme disparut soudainement dans l'ombre, comme si elle s'était évaporée, ne laissant derrière elle que cette étrange sensation d'avoir été manipulé, comme un pion dans un jeu dont il ignorait les règles.

«Qu'est-ce que vous voulez ?» demanda Gabriel, son ton sec et son esprit en alerte. Mais avant qu'il ne puisse bouger, un autre homme émergea des ténèbres, plus silencieux que l'air lui-même.

Ils étaient trois.

Le premier homme avança lentement, et d'un geste furtif, il désigna la femme disparue. «Elle avait raison. Tu n'aurais jamais dû savoir. Mais tu as déjà vu trop de choses. Trop d'informations. Et tu es trop intelligent pour qu'on te laisse continuer.»

«Tu vas le regretter,» ajouta un autre des hommes. «Tu ne sais pas ce que tu détiens. Tu n'as même pas conscience de l'importance de ce que tu sais.»

Gabriel recula d'un pas. Une conspiration, un complot… Ces mots résonnaient dans sa tête comme un avertissement qu'il n'avait pas su comprendre à temps. Mais une sensation étrange envahit soudain son esprit, comme une prise de conscience qui le frappa de plein fouet. Il se souvint.

Je l'ai dit à Damien.

C'était son ami, un autre avocat avec qui il avait travaillé sur un dossier sensible il y a quelques semaines. Il lui avait confié une information qu'il n'aurait jamais dû partager. Une pièce d'un puzzle, trop grosse et trop dangereuse, qu'il avait reçue dans le cadre de son travail. Il se souvenait précisément de ces mots qu'il avait prononcés à Damien, comme un avertissement : «Ne parle à personne de ce que je vais te dire. Ce n'est pas juste une affaire de droit. Ce sont des vies en jeu.»

Mais maintenant, il comprenait. Si ces hommes connaissaient son nom, savaient qu'il était impliqué dans ce dossier, cela voulait dire que Damien l'avait trahi. Il avait vendu l'information.

Damien m'a vendu.

Un coup douloureux vint frapper son abdomen. Il se plia en deux, ses mains cherchant désespérément à contenir la souffrance qui montait en lui. Il leva les yeux, luttant contre la douleur et la vérité qui s'imposait à lui. Ce n'était pas un accident. Ce n'était pas un malentendu. Il avait été trahi, manipulé par celui qu'il avait pris pour un ami.

«Tu ne peux pas savoir à quel point tu as fait une grave erreur en découvrant ça,» dit l'un des hommes, son visage impassible. «Mais maintenant, c'est trop tard.»

Le dernier homme s'avança à son tour, un sourire cruel sur les lèvres. « C'est triste. Tu n'aurais pas dû connaître cette vérité. Mais maintenant, tu sais trop. Tu vas payer le prix fort. »

Avant qu'il n'ait pu réagir, une nouvelle douleur se fit sentir dans sa poitrine. La froideur de la lame pénétra profondément dans son cœur, et une chaleur noire envahit son esprit.

Gabriel la allonger seul dans la rue déserte alors qu'il se vidait de son sang se mit à penser

"Je pensais que j'étais différent. Que ma gentillesse, mes efforts pour comprendre les autres me mettaient à l'abri. Mais tout cela était une illusion. J'ai cru que la vérité, l'intégrité, me protégeraient. Mais elles n'étaient que des chaînes. À quoi bon être honnête dans un monde qui ne comprend même pas ce que cela signifie ?"

Il pensa à la femme. À cette information. À cette vérité qu'il n'avait pas pu comprendre à temps. Et tout à coup, il se souvint des mots du client. "Tu vas comprendre bientôt. Tu as vu trop de choses. Tu vas regretter de ne pas avoir écouté."

Ainsi les yeux de Gabriel commença à se fermer lentement.

Son dernier souffle se fit dans un murmure : «Damien était tu l'un d'eux ?…»

Mais il était trop tard

La ville, silencieuse, ne répondît pas.