La soirée se passa doucement pour Grave, ainsi que le jour qui suivit.
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Cependant, malgré le calme dont faisait preuve le service de pédiatrie ces dernières nuits, Grave avait étonnament eu de grandes difficultés à dormir, ou meme à s'assoupir.
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Peut-etre s'était-il habitué aux légers pleurs qui se faisait entendre la nuit, et qui le berçaient quelque peu.
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Ou alors ses somnifères commencaient à ne plus etre éfficaces, au choix.
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Dans tous les cas, Grave était grognon.
Et en tant que «futur jeune adulte» très mature, il voulait le faire comprendre a tout l'hôpital.
C'est ainsi que l'infirmière qui passa le voir ce matin-là fut «accueillie» par une moue boudeuse et des yeux fatigués.
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L'infirmière (dont le nom était Gwenaelle.... ou Murielle.. quelque chose comme ça) ne fit pourtant pas attention à la mauvaise foi dont faisait preuve Grave quand aux questions qu'elle lui posa ( «as-tu mal quelque part ?» «aucune douleur dans le ventre ou les jambes ?» «as-tu faim ?»..).
Question auxquelles Grave répondit par
" mhm " (= non) ou " mhm mhm " (= oui)
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L'infirmière Gwena.. Muri-... bref, l'infirmière ne se formalisa pourtant pas de ces semi-réponses et se contenta de sourire à Grave, tout en lui rappellant que le Sauve-Coeur devrait passer dans l'après-midi.
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Chose que Grave avait completement oublié, et qui n'eu pour effet que de le faire bouder encore plus.
Il n'avait pas envie de se forcer à etre agréable aujourd'hui, pas quand il n'a pas fermé l'oeuil de la nuit.
Et cet idiot de Sauve-Coeur allait lui taper sur le système, pour sur !
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L'infirmière Muri-Gwen quitta ensuite Grave en recommandant à celui-ci de se reposer avant l'après-midi.
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Bien sur, ce conseil était vain, étant donné que Grave ne parvenait pas à dormir.
Et pourtant, Grave n'en oubliait pas moins son but premier : sympathiser avec l'idiot.
Il tenta donc de faire une micro-sieste avant l'arrivée de l'imbécile en question, histoire d'etre (un peu) moins désagréable avec lui
(meme si, ma foi, il le meritait un peu, a traiter les gens de surnoms idiots et a martyriser des lapins.)
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Grave réussit donc miraculeusement a somnoler un peu après manger.
Et pour la première fois depuis longtemps, il se prit à rever doucement. Il revait d'un lieu calme, loin de cet hopital blanc et gris; un lieu ou le ciel serait bleu et non noirçit par la pollution de la ville...
Un endroit quelque part en Angleterre.
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Cependant, quelque chose vint interrompre sa reverie.
Quelque chose, ou plutot quelqu'un, l'appelait doucement
Gra-ve.
G-r-a-v-e.
Grave.
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La voix ne lui était pas familière, mais n'etait pas non plus totalement inconnue.
Mais elle était sacrément agaçante, a piailler son nom à tue-tete de cette manière.
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C'est ainsi que Grave ouvrit les yeux, exaspéré dès son reveille, et tomba nez-à-nez avec l'auteur de cette voix; qui n'était autre que l'idiot.