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Iron veil

Djaxei
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Synopsis

Chapter 1 - Chapitre 1

La voix de mon père résonna dans ma tête, lointaine, presque inaudible, comme un écho qui se perdait dans l'air. « Vicky ? » Je peinais à la saisir, perdue dans l'intensité de l'instant. Puis, d'un coup, le silence fut brisé par un ordre sec et direct : « Viktoria, tire ! » 

 Je secouai la tête, me débarrassant de la brume qui envahissait mes pensées, et mes doigts se posèrent sur la détente. Le bruit de l'arme retentit, tranchant et net. « Pourquoi étais-tu distraite ? Tu serais morte dans une vraie fusillade. » Mon père n'avait pas tort, mais je ne répondis pas tout de suite, absorbée par la concentration. Il s'approcha de moi, ses yeux perçant l'obscurité de la pièce. « Tu n'es pas là pour penser, Viktoria, tu es là pour agir. » Je le fixai sans un mot, le regard froid, déterminé. Il savait mieux que quiconque à quel point j'étais capable de me laisser emporter par mes pensées. Mais, dans ce monde, il n'y avait pas de place pour les hésitations.

 À cet instant, la porte s'ouvrit brusquement. Un homme entra, et je reconnus sa silhouette dans la fumée. Il venait pour mon père. « Monsieur, la situation est critique. Trois gardes sont morts, et les flammes dévorent de plus en plus de bâtiments sous notre contrôle. » Mon père resta impassible, comme toujours. Il se leva lentement, secoua son manteau avec un geste qui trahissait à peine une once d'agitation. « Viens, Viktoria. C'est l'heure. » Je n'avais pas besoin de plus d'explications. Après ma dernière blessure, mon père m'avait tenue à l'écart, me protégeant, mais maintenant, la guerre n'attendait plus.

 Mon père nous conduisit dans une pièce où des cartes de la ville étaient étalées sur une table. L'air y était chargé de tension. Il tourna son regard vers Nikolai, qui se tenait près de la carte. « Nikolai, pourrais-tu situer l'ennemi sur la carte ? » Je ne dis rien. J'étais là pour écouter, pour saisir chaque détail du plan de mon père et des informations de Nikolai. Toutes mes pensées étaient mises de côté, remplacées par une concentration totale. Mon père indiqua un point précis sur la carte, son doigt marquant un lieu stratégique. « Viktoria, tu seras au point B, et tu seras sniper. » "Sniper au point B", murmurais-je intérieurement. Ce n'était pas juste un ordre, c'était un rappel que je devais faire face à mes pensées et les repousser, les éloigner, comme je le faisais toujours en mission. Je devais observer, analyser chaque détail du terrain, et enregistrer toute information utile, tout en veillant sur ses hommes « Viktoria Khan, que fais-tu encore ici ?! » La voix de mon père résonne dans la pièce, brisant ma concentration. Je comprends immédiatement que c'est le moment de partir. 

Je prends la carte que Nikolai me tend et fonce vers l'armurerie. Je chope une arme, des accessoires, je change le viseur, puis je sors par la sortie secondaire du bâtiment. À l'extérieur, je vois un bâtiment en feu, des flammes qui lèchent le ciel sombre, et des hommes qui portent des vestes en cuir marquées du logo de leur groupe, une organisation criminelle russe aux méthodes impitoyables. « Des gars du sud ici ? » je murmure, surprise. Je prends rapidement le chemin inverse pour éviter d'être repérée, et je croise un homme. Instinctivement, je me cache dans l'ombre et l'observe. « Ce n'est vraiment pas le jour pour des attaques frontales... putain, » je grogne, frustrée. Je scrute les environs, cherchant une solution. 

Le bâtiment est encore loin, trop loin, et je sens qu'une armée entière m'entoure. Comment je vais faire pour y arriver sans me faire repérer ? Mon père m'a donné le rôle le plus difficile à jouer... encore une fois. à protéger les arrières des hommes de main de mon père. C'était ma tâche, et je n'avais pas le droit à l'erreur. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et avance dans l'ombre, mes pas légers et calculés pour ne pas me faire repérer. « Concentre-toi sur la mission, reste cachée », je me répète en boucle. L'envie de me tenir sur le front, là où mon père pourrait être fier de moi, me brûle de l'intérieur. Mais je suis blessée, coincée ici, et cela me rend folle de rage. Je serre les dents, refusant de laisser le doute s'installer. Je me glisse à travers la vieille porte, qui grince légèrement en s'ouvrant. L'intérieur est sombre, les murs rongés par le temps et le sol jonché de morceaux de verre et de poussière. Chaque pas est un défi, un jeu d'équilibre pour éviter tout bruit. L'air est lourd, chargé de l'odeur du renfermé.

 Je monte les escaliers, sentant le bois craquer sous mes pieds, et le bruit résonne dans le silence. Mon cœur s'accélère, je guette le moindre son, le moindre mouvement autour de moi. À mesure que je monte, la tension augmente. Cet endroit me donne la chair de poule, comme s'il gardait en lui les secrets d'un autre temps. Finalement, j'atteins le sommet et me retrouve face à la trappe menant au toit. Je m'arrête, le souffle court, et écoute attentivement. Aucun bruit, rien que le silence oppressant. Je pousse la trappe avec précaution et me hisse à l'extérieur. Le vent froid me frappe et je frissonne, mais cela me garde alerte. Je m'allonge sur le sol dur, l'arme serrée contre mon épaule, et je place mon œil dans le viseur. La ville s'étend devant moi, sombre et immobile. Mes doigts effleurent la détente, comme mon père me l'a appris. « Reste calme, attends le signal », sa voix résonne dans ma mémoire. Je reste là, immobile, prête à tout, mes sens tendus à l'extrême. Chaque seconde qui passe est une éternité. Mon cœur bat si fort que je crains qu'il me trahisse. Je scrute l'obscurité, cherchant le moindre signe, et j'attends, patiente et déterminée.