Dans la petite maison perchée sur la colline, Basushi, Hikaru et Taiyo étaient assis à table, les visages tendus. Dehors, le vent portait un grondement sourd venant de la forêt.
Soudain, la porte s'ouvrit brusquement, cognant contre le mur dans un fracas. Une silhouette familière surgit, haletante.
— Basushi ! cria Osaka, sa voix tremblant d'urgence.
Basushi se tourna calmement, les bras croisés, mais son regard scrutateur trahissait une pointe de méfiance.
— Osaka ? Pourquoi es-tu tout essoufflée ? demanda-t-il, d'un ton posé mais dur.
Osaka se pencha en avant, les mains sur ses genoux, essayant de reprendre son souffle.
— On… on a reçu l'ordre de fuir du village. Notre village n'est plus en sécurité ! balbutia-t-elle, le souffle court.
Le visage de Basushi se durcit. Il inspira profondément avant de se tourner vers les garçons.
— C'était donc ça, ces secousses. dit-il lentement. Puis, d'une voix tranchante : Les garçons, vite ! Préparez vos sacs. Nous n'avons pas de temps à perdre.
Hikaru se figea, le regard perdu.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, la voix tremblante.
Taiyo se leva d'un bond, posant une main ferme sur l'épaule de son frère cadet.
— Ne discute pas, Hikaru. Fais ce qu'il a dit. Sa voix était calme, mais son regard sévère.
Hikaru, ravalant sa peur, hocha la tête et courut récupérer son sac. Taiyo l'imita, mais ses yeux fixaient Basushi avec une inquiétude grandissante.
— Vous avez tout pris ? demanda Basushi, d'un ton pressant.
Avant qu'ils ne puissent répondre, Osaka leva une main tremblante.
— Attendez… je dois vous dire… Vous êtes les derniers. J'ai dû prévenir les autres maisons. Mais sur le chemin, j'ai vu… des cris… des gens emportés.
Taiyo fronça les sourcils et serra les poings.
— Enlever ? Par qui ? demanda-t-il, la voix vibrante de colère.
Osaka releva la tête, ses yeux emplis de peur.
— Ils… Ils sont en uniforme, avec des masques. Ils utilisent des cages électriques… et enferment nos familles une par une.
— Ils sont déjà arrivés.
Un cri strident perça l'air, suivi de bruits de pas précipités et de voix rauques en contrebas.
— Par ici ! Regardez, il reste des gens sur la colline ! hurla un soldat.
Basushi agrippa les garçons par les épaules.
— Partez par là ! Ne vous retournez pas, et courez aussi loin que possible. Sa voix était glaciale, mais empreinte de protection.
Il se tourna vers Osaka et ajouta :
— Je te les confie. Va avec eux. Je vais les retenir.
Osaka secoua la tête frénétiquement.
— Monsieur Basushi, ils vont vous tuer ! protesta-t-elle, désespéré.
Taiyo intervint, avec une étincelle de fierté dans les yeux.
— Osaka, ne t'inquiète pas. Il regarda Basushi, un sourire ténu sur les lèvres. Il n'en a pas l'air, mais c'est sûrement l'homme le plus fort du village. Peut-être même de la planète. Il va s'en sortir. Et de loin.
Basushi esquissa un sourire triste avant de poser une main sur la tête de Taiyo.
— Merci pour ta confiance, Taiyo. Mais filez. Maintenant !
Sans attendre, Osaka, Taiyo et Hikaru s'enfoncèrent dans les bois, disparaissant parmi les arbres.
Basushi entra dans la maison et décrocha un vieux sabre suspendu au mur. La lame, usée par le temps, brillait faiblement à la lumière vacillante.
— Cela fait longtemps… très longtemps. murmura-t-il pour lui-même.
Il fit tourner la lame dans sa main, testant son équilibre, puis sortit calmement, faisant face à la horde de soldats.
Le premier soldat surgit, une main enflammée levée vers lui.
— Boule de feu !
Une sphère incandescente fendit l'air, explosant avec une violence brutale contre la maison. Une épaisse fumée enveloppa la scène.
— Touché ! Il est fini ! se vanta le soldat.
Mais une silhouette émergea des cendres. Basushi marchait lentement, indemne, son sabre fermement tenu dans sa main droite.
— Pas mal… Mais ce n'est pas suffisant.
Avant que le soldat ne puisse réagir, Basushi disparut. Une fraction de seconde plus tard, un éclat métallique fusa, et le soldat s'écroula, une profonde entaille traversant son torse.
Un autre soldat tenta d'attaquer par derrière, mais Basushi pivota, d'un geste fluide, et trancha net le bras de son agresseur.
— Il est trop rapide ! Reculez ! cria un troisième, paniqué.
Basushi, les yeux glacials, avança lentement.
— Vous êtes venus ici pour capturer des innocents… Alors, montrez-moi ce que valent vos vies.
Les soldats reculèrent, effrayés, mais l'un d'eux tira une fusée de détresse dans le ciel.
Depuis le dirigeable qui planait au-dessus de la vallée, Aki observait la scène, un sourire amusé au coin des lèvres. Elle tapota distraitement le rebord de la rambarde.
— Pauvres imbéciles. Même face à un simple vieillard, ils se font massacrer. soupira-t-elle, agacée.
Sans attendre, elle bondit du dirigeable avec une grâce irréelle, atterrissant au sol dans un nuage de poussière.
Basushi, essoufflé, couvert de sueur et de sang, tint son sabre brisé à deux mains.
"C'est elle… Leur chef. Une aura écrasante… Elle est d'un tout autre niveau."
- Capitaine Aki ! Regardez c'est lui !
Aki avança lentement, ses talons frappant le sol avec une régularité presque sinistre.
— Alors, c'est toi qui tue mes hommes un par un ? lança-t-elle d'un ton moqueur. Je dois admettre que je suis légèrement impressionnée. Massacrer autant de mes hommes avec une lame rouillée ? Pas mal.
Vous autres allez regarder si il n'y a pas d'autres personnes, pendant ce temps je vais m'occuper de lui.
Basushi se redressa légèrement, le souffle court.
"Je dois la retenir… aussi longtemps que possible."
— Tes hommes, hein ? Si c'est tout ce que tu peux envoyer, je me demande comment tu oses te considérer comme leur chef.
— Oh ? C'est que tu as du répondant. Intéressant. Mais ne confonds pas leur incompétence avec ma puissance. Tu ne dureras pas cinq secondes face à moi.
Il prit une posture défensive, son sabre brisé fermement tenu.
— Oh, vraiment ? fit Aki, éclatant d'un rire cristallin et condescendant. Tu comptes encore te battre avec cette chose pathétique ? Adorable. Mais pathétique.
Sans attendre, Basushi bondit, mettant toute sa force et sa vitesse dans une attaque désespérée.
"Si je peux au moins l'égratigner…"
Aki esquissa un sourire narquois. Elle leva deux doigts, attrapant la lame avec une désinvolture glaciale.
— C'est tout ? murmura-t-elle, ses yeux perçants rivés dans les siens. D'un geste sec, elle brisa la lame en deux comme du verre.
Basushi recula d'un pas, les yeux écarquillés.
"Impossible… Elle a arrêté mon attaque sans effort."
Aki fit un pas en avant, le toisant comme une proie incapable de fuir.
— Tu appelles ça une attaque ? Laisse-moi te montrer à quel point tu es insignifiant.